[Open Bar] Happy Hours !

Invité

"Un deux trois nous irons aux bois !"

A cloche pied sur un trottoir.
En bas, la terre, plus haut le ciel, et au milieu la masse. Cherchez le fil rouge et n'y coupez pas, ou tout part à la renverse. Inclinaison du buste travaillée, ostentatoire, à la mémoire d'un roi inconnu d'une époque virtuelle, et soudain le bras se détend, leste, preste, et s'empare de ce qui traine au sol.
Une pierre blanche marquant la case comme on marque un calendrier. Lancé, cloche, poc !
Nouvelle case, nouveau saut dans l'espace et le temps.

"Ciel !"

Doigts de pieds écrasés, nus sur le sol bitumeux, au bord d'un précipice insondable à peine matérialisé par une ligne blanche tracée à la craie. Que reste-t-il à faire quand on trône au sommet, invaincu, invincible, et pourtant insignifiant ? Descendre est inimaginable, il n'y a plus rien en bas car déjà la terre s'en va, disparait sous la pluie, et le ciel même s'efface.
Voire. A l'heure où tout se sait, où tombent les masques, il suffit de savoir en changer pour qu'ils ne chutent pas trop souvent.
Choir.
Le ciel disparu, tombé du ciel ! En équilibre sur un pied, puis sur aucun, et c'est le sol qui grimpe à la rencontre du masque sans aucun état d'âme.

"Aye !"

Se relever indemne.
Une main, deux mains, le bitume se relève. Amidonné, à plat, aplat du plan d'action.
Au plaisir. Equilibre sur un pied, puisque l'autre remonte derrière le genoux pour en gratter la pliure à travers le lin écorché du pantalon.
Le visage de céramique est fendu, sans âme, alors qu'un instant auparavant c'était encore le premier venu qui s'improvisait alpiniste des nuages.
Derrière le blanc cassé, deux yeux perdus, hagards. Décision soudaine, et un pied devant l'autre. Avanti !
Halte !
Courant d'air, frais, doux, agréable au nez comme à l'oreille. Vague sensation printanière, comme un fleuriste à l'horizon. L'heure de partir en fumée. Un peu de souplesse et le pied rejoint les lèvres, pour poser une carte à jouer dans la flamme d'un briquet.
Explosion, solo !
Sur le glacis blanc du lin et de la céramique ont fondu une nuée d'arlequins et d'arc-en-ciel, quand enfin émerge une silhouette des nuées.
Evidemment casque en tête pour se prémunir des pots de pétunias qui tombent du ciel, blasés, et qu'on attendait pas pour dîner.
Pleut-il encore ? Sûrement puisque du blanc à la couleur, tout s'est délavé.
Est-ce l'heure du dîner ? En avant, en avant, car l'ennui n'est pas de bonne compagnie à table.

"Vous mangeriez un morceau ? Sur le pouce évidemment, après tout n'ai-je pas le pouvoir d'invoquer les tablées par mon seul désir. Encore que.. J'ai jamais essayé à vrai dire. Import-Export ou l'on s'accroche à son clocher ?"

Que c'était amusant. Se mêler au gens, incognito. Dire bonjour à un inconnu qui ne vous reconnaîtra pas mais qui pourtant vous connaît. Paradoxal, non ? C'est qu'il aimait. Une petite illusion et le tour est joué, vous redevenez parmi le commun des mortels. Anonyme. Sans passé. Sans avenir. Bloqué dans le temps. Sans être personne. Et pourtant en étant tellement.

Paradoxal encore une fois. Dieu seul savait à quel point il s'en amusait. Ce monde en était tellement rempli. Totalement illogique et sans raison. La nuit en plein jour. Juste sur cette ville. Pendant que le reste du monde est illuminé. Ethera était un paradoxe au reste du monde. Une contradiction à la logique...Un parfait paradoxe.

Il sourit à cette pensée tandis qu'il regardait l'artiste faire son numéro, adossé contre un immeuble. Jeune talent ? Fou ? Simple idiot ?

Tout cela n'était pas important. Il avait attisé sa curiosité, c'est cela qu'il fallait retenir.

Les passant le regardait faire son spectacle en passant rapidement, l'air hautain et le prenant de haut, un regard de dégoût allant parfois jusqu'à s'afficher sur leurs visage. Il avait connu ça lui aussi. Au début ont leur inspire ce dégoût et à la fin ils nous adulent. Enfin, ça c'est pour ceux qui réussissent.

La vie d'artiste...Une passion sinon un enfer. Paradoxal ça aussi. Fallait-il être maso pour faire artiste ? Cela était probablement nécessaire.

Son mince sourire un brin moqueur toujours dessiné sur ses lèvres, il se décolla du mur pour l'approcher, l'amateur de marelle qui avait fini son numéro à terre.

« Vous mangeriez un morceau ? Sur le pouce évidemment, après tout n'ai-je pas le pouvoir d'invoquer les tablées par mon seul désir. Encore que.. J'ai jamais essayé à vrai dire. Import-Export ou l'on s'accroche à son clocher ? »

Ne perdant pas son sourire, le magicien regarda l'horloge qui se dressé un peu plus loin, visible depuis presque toute la ville. Cette dernière indiquait quinze heure.

« Je vous avouerais que je n'ai pas vraiment faim. Mais pouvons nous peut-être passer un agréable moment même sans nous rassasier. »

Race: Humain // Nom: Mangax
Taille: 1 mètre 79 // Poids: 72 kilos
Créateur: -

Info: Mangax est un célèbre magicien itinérant ayant acquis une grande popularité au fil des années. Pour le définir, 3 "C" suffisent : charismatique, charmant...et charmeur. Charismatique car il dégage quelque chose...que les autres n'ont pas. Charmant car il est difficile de lui résister. Charmeur car il est beau et le sait. Cependant, ce n'est pas quelqu'un de vantard, au contraire. De nature assez calme et modeste, il n'en reste pas moins quelqu'un de très intelligent et puissant.
Arts occultes: ???
Technique exclusive: ???

Invité

"Il pleut, ça vous botte ?"

Observation évidente quand elle est vrai, nettement plus spécieuse quand elle ne l'est pas. Parfois il suffit d'un pas. Sur le côté par exemple, et les yeux suivent les oreilles. Un rideau de pluie, ce n'est jamais qu'une myriade de gouttelettes qui masquent la vue derrière un gris perlé. Un peu de bruit, mais le bruit n'est jamais que ce qu'on entend. Quant à la sentir quand on est dessous. Parfois, le toucher suit les yeux, parfois il lui suffit d'un coup de main..
Tenez, par exemple, un coup de vent souffle un chapeau, un souffle d'air ou peut-être un simple souffle, et un arrosoir devient sur une tête un substitut des plus convaincants.
Ils étaient désormais deux. Derrière l'invité surprise, ils étaient en duo et plus une miette devant lui. Jumeaux ? Miroir ?

"Je propose un vote ?"

"Je vote pour !"

"Je note."

Deux mains levées dans le même temps, opposées, deux voix identiques et pourtant différentes dans le timbre et l'origine. Les deux se regardent, entendus, et soudain l'un d'eux se brouille alors que l'autre sort une arme et descend son jumeau à bout portant. La balle se perd dans un mur, définitivement. La tête penchée, l’illusionniste dévisage son vis à vis.

"Soirée à la flotte ?"

A chaque fois qu'il parle, les mains volent dans tous les sens, comme pour attirer l'attention en dehors des paroles prononcées, et pourtant elles sont elles même une diversion. Un flou, et à nouveau plus personne - invisibilité.
Savoir qui il a en face ? Pour quoi faire ? Certaines choses ne l'atteignent pas, d'autres ne sont pas moins illusoires que ses tours et ses farces.
Un portefeuille brandi sous le nez de Mangax, le sien sans aucun doute.

"Je vous invite et vous payez. Evidemment."

Au bout, une main, un bras, et l'homme accroché au premier lampadaire venu, perché.
Il arbore un sourire presque complice, et fait sauter ce qu'il tenait dans la main d'un mouvement du poignet, leste, pour lancer un genre de salto depuis son perchoir. Rebond. Atterrissage sur les mains, entre les chevilles, l'objet de son larcin. Sur une main ? C'est qu'il faut bien libérer une pince pour le rendre à son propriétaire, ouvert sur une liasse de papier rose en petites coupures.

"Insouciant car il me semble qu'ils acceptent la monnaie de singe ; à moins qu'un lave-linge, ne l'ai blanchie... J'en tremble !"

Une dernière roulade pour revenir trainer autour de la cible verrouillée, comme la hyène autour de sa proie.

"Vous étiez en minorité quand nous avons voté, mais baste, et.. A vous de jouer ?"

« Il pleut, ça vous botte ? »

Il ne pleuvait pas. Du moins, pas au moment où l'homme au masque prononça sa phrase. C'est effectivement quelques secondes après que de fines gouttelettes se mirent à tomber sur eux. Néanmoins, il en fallait bien plus pour berner nôtre fin magicien. En effet, ce dernier était un maître dans le domaine de l'illusion, ce n'était pas donc ce petit tour de passe-passe qui allait l'avoir...

L'inconnu se dédoubla alors, créant une copie de lui même.

« Je propose un vote ? »

« Je vote pour ! »

« Je note. »

Le magicien eut son fin sourire. Voilà une illusion amusante. Le tout se fit encore plus intéressant quand l'un des deux « jumeaux » tira sur le second, le faisant ainsi disparaître. Le magicien restait toujours impassible sous son sourire.

« Soirée à la flotte ? »

Ses mains volaient, douce brume perdue dans un fin tourbillon de couleur. Puis plus rien. Son interlocuteur eut simplement disparut. Le blondinet se retourna sans surprise vers la personne se trouvant derrière lui. À savoir son interlocuteur de tout à l'heure.

« Je vous invite et vous payez. Évidemment. »

Il sourit.

« Évidemment »

L'homme était accroché au lampadaire le plus proche, le portefeuille de l'homme au chapeau dans les mains. Il joua quelques instant avec puis atterrit au sol, sur les mains, l'objet coincé entre ses pieds. Il le prit d'une main et l'ouvrit, dévoilant une liasse de billets. Il lui fit écouter ses propos, semblant pour le moins farfelus.

Il fit alors une roulade et revînt sur nôtre héros.

« Vous étiez en minorité quand nous avons voté, mais baste, et.. A vous de jouer ? »

Son fin sourire s'étira.

« Eh bien soit : jouons. »

Le magicien claqua des doigts et le portefeuille s'évapora doucement.

« Je vais te faire à présent entrer dans un monde...Dans mon monde... »

Une table apparue tandis que le décor changeait, prenant des nuances de fuchsia et de noirs parfois géométriques. Une pile de carte prit place sur cette table. Il posa sa main au dessus, sans les toucher, et la dirigea vers sa droite. Les cartes suivirent son geste et s'étalèrent ainsi sur la table.

« Neuf de trèfle, six de carreaux, valet de pique, as de cœur...Tu vas prendre une carte et je saurais laquelle ce sera bien sur, sinon je ne serais pas un magicien. Cela te fera sûrement ni chaud ni froid mais c'est ce que je fais...Et ce qui impressionne le peuple ou de moins, la majorité de celui-ci. »

Une chaise apparue derrière l'homme masqué et le bouscula de façon à le faire asseoir dessus. La table sur laquelle se trouvait Mangax disparu et ce dernier s'assit sur sa chaise. Une fois cela fait, il se rapprocha comme par magie de son interlocuteur. Le blondinet qui croisait élégamment les jambes, reprit la parole.

« Mais bref, tu es ici dans mon univers. Un monde que j'ai moi même crée et qui n'appartient qu'à moi. Ici, je peux faire tout ce que je veux. Contracter le temps, l'espace...Mais bien sur, tout cela n'est qu'illusion. Tu as du talent. Cela, je peux te l'apprendre. »

Au fur et a mesure qu'il parlait, il s'était multiplié, avait modifié sa voix pour qu'elle forme une sorte d’écho, avait modifié les couleurs de la « pièce », avait assombris puis éclairé les lieux puis était revenu à la « normal ».