Quand on préfère les coursiers aux email... [PV Oeron]

Le ciel était noir et zébré d'éclair. Le fracas de l'orage résonnait dans les rues de la ville de la nuit éternelle, tel les échos d'une bataille fantastique. Debout devant une fenêtre de l'appartement, Varig regardait la lumière briller par dessus les immeubles.

Il baissa les yeux sur sa main droite, dont il avait enlevé le gant qu'il portait pourtant presque en permanence, et la fit tourner avec lenteur, faisant briller la bague rouge qu'il portait, pensif.

Derrière lui, sur une table basse, un ordinateur était ouvert et affichait divers données. Des écrans de caméras pour la plupart.



A côté de l'ordinateur était posé un pistolet et son nécessaire de nettoyage. L'arme, encore brillante, avait occupé le tueur une bonne demi-heure. Désormais il réfléchissait, regardant l'orage avec intérêt.

Au cours des derniers mois, il avait mûrement réfléchit son plan, réunit des information sur sa cible, recruté des agents et récupéré la plupart de ce que lui était nécessaire. Mais il manquait encore quelques dernières pièces à mettre en place. Et aujourd'hui l'une d'elle allait trouver sa place...


L'ordinateur émit une petite sonnerie. Aussitôt le tueur remis son gant et alla s’asseoir dans un fauteuil posé devant l'écran, rajustant ses lunettes au passage.

La qualité des images était très mauvaises. La faute à sa paranoïa; de peur d'être tracé, les images étaient retransmises par non pas une mais deux caméras placées devant des écrans qui diffusaient les véritables images. A moins de se rendre à chaque position pour tracer chaque signal, il était introuvable. Et il faudrait au moins ce genre de précautions pour maintenir son anonymat face à son interlocuteur du jour...

Celui ci en revanche ne cherchait pas à se cacher. Le tueur le suivi grâce aux caméras.


L'amener dans ce hangar de Nabrest n'avait pas été facile, mais apparemment son invitation avait fonctionné. Il fallait dire que son invité devait rarement recevoir de paquets  contenant des échantillons du travail du docteur K.

Spoiler:

Pour limiter d'éventuelle "remontées", il avait installé tout ce dont il avait besoin avant d'envoyer son colis.
Le vaste hangar ne contenait qu'un écran relié à un groupe électrogène, quelques caméras et une mallette noire posée sur une table bancale.

Il n'avait pas besoin de plus pour ce qu'il prévoyait.


Dès que le professeur arriva à bonne distance, Varig activa l'écran. Celui ci ne transmettait naturellement pas son visage, mais seulement un grand "M" sur fond blanc. Il se pencha sur le micro de l'ordinateur.

-Bienvenue à vous professeur Oeron. C'est un plaisir et un honneur de faire enfin votre connaissance...

Sa voix était modifiée électroniquement et se propageait au travers de deux caméras. Le résultat était une voix grave, sifflante et résonnant comme un écho métallique.

-Vous me pardonnerez je pense cette précaution. Contrairement à vous, je ne suis pas un homme public... Il se trouve que j'ai, par un concours de circonstance mis la main sur un certain nombre d'éléments que j'aimerais vous communiquer.

Le tueur recula légèrement en arrière, attendant la réaction de son interlocuteur, tendu. S'il avait commit la moindre erreur, il la paierait au prix fort.

Saletés de caméras. Oeron n'était manifestement pas venu lui même, rien d'étonnant. Ce qui était agaçant c'est qu'il ne s'en soit pas aperçu directement. Décidément envoyer des sbires au casses pipe semblait être une habitude de toutes ces blouses blanches géniales. Peut être bien qu'il devrait expérimenter lui aussi en fin de compte.

Le scientifique passait par un hologramme et sans doute un système de com plutôt perfectionné. Tout l'inverse du matériel qu'il utilisait pour l'entretien, rustique et vieillot. La haute technologie présentait bien trop de risques face à un tel interlocuteur et il avait de toute façon prévu de détruire tout une fois l'entretien terminé. Et dans la même optique, il avait bannis tout ce qui pouvait être relié à un réseau ou une banque de donnée autour de lui. Même une IA telle Itchi ne pourrait rien tirer de son matériel, vierge de toute donnée.

Même si de toute façon Oeron n'avait pour le débusquer qu'à mettre le temps et les moyens nécessaires, ce n'était pas pour ça que Varig allait lui faciliter la tâche.

La voix du scientifique lui parvint, légèrement déformée mais encore parfaitement audible.

-Je vois, dans ce cas communiques-les moi donc.

Varig se crispa légèrement sur le tutoiement, désagréable pour lui qui le vouvoyait. Cela le plaçait dans une position d’infériorité inconfortable. Il continua néanmoins à le faire.

-Je craint malheureusement que cela ne soit pas possible. Ce sont des éléments de valeur, et dangereux entre de mauvaises mains. J'aimerai d'abord que votre messager quitte les lieux, après quoi j'aimerais vérifier que vous êtes bien celui que vous prétendez être. J'ai un moyen simple pour cela... Si je suis satisfait sur ces deux points, vous aurez ce que je veux vous offrir. Sans contrepartie.

Il espérait ses sous entendus assez subtils pour que son interlocuteur satisfasse à ses demandes... Ou réagisse comme il l'avait prévu. Le tueur désactiva le micro un instant et regarda par la fenêtre. L'orage éclaterait bientôt...
Un éclair particulièrement lumineux fit luire ses lunettes d'un éclat blanc. Il saisit son pistolet sur la table, l'arma en quelques gestes experts et le fit tourner dans sa main, attendant la réponse de son "prestigieux invité", ses sens en aguets. Cet entretien, même mûrement préparé l'inquiétait et il serait plus tranquille une fois qu'ils en auraient terminé.

L'émissaire n'avait pas parlé jusque là, mais apparemment il ne comptait pas dégager.

-C'est du matos qui coûte cher coooooonaaaaaaaaaa-- / --Je ne peux pas l'abandonner sergent !

Le tueur haussa légèrement un sourcil et se pencha en avant, détaillant chaque pixel de l'écran. Les voix semblaient bien provenir de l'homme dans le hangar...
Des voix pré enregistrées. Il avait déjà lu ça dans un dossier du personnel de la Blitzness corp. Il commença à chercher dans sa mémoire, mais la voix d'Oeron interrompit sa réflexion avant qu'elle n'aboutisse.

-Je travaille sur la fiole de sang, c'est une preuve suffisante, sauf si bien entendu tu as parlé de cet échange à d'autres.

Toujours cet agaçant tutoiement. Toutefois le scientifique avait tout à fait raison. Tant mieux. Il garderait ainsi sa question pour une prochaine fois.
Le tueur se laissa aller en arrière, amusé. Peu de gens à part Oeron étaient en mesure de laisser planer tant de doubles sens en une phrase si simple et efficace.

- De plus, ce garçon est incapable de ne pas garder un secret.

La phrase aida Varig à achever de se souvenir de quel dossier ce magnétophone en ambulant sortait. D'ailleurs en parlant de sortir...

- Et puis quoi ma gueule ! Keeeeeesk'elle a ma gueule ?! Quelqu'une chose qui n'va pas ?! Elle ne te reviens pas ?

Manifestement très courroucé, le messager s'en fut dignement vers la sortie. Tant mieux pensa Varig. Celui ci ramena son attention vers l’hologramme.

-Parlons peu, parlons bien. Je ne vous ferais pas l'insulte de vous demander si les mutgènes vous disent quelque chose. Je doute qu'une telle découverte ait échappé à un homme tel que vous... Et bien il se trouve que le docteur K semble décidé à en faire quelque chose, et rien de rassurant je le craint. Enfin, aussi utile que puisse vous être cette information, ce n'est pas le principal.

Le tueur laissa s'écouler quelques secondes pour laisser le temps au scientifique de digérer l'information, se rappeler ce qu'étaient exactement les mutagènes et mettre cela en relation avec le docteur K.

-Je pourrais vous parler encore de K. De l'IA qu'il a construite, Alpha, ou de l'un de ses sbires. De sa capacité à contrôler Manta Miriam ou encore du fait qu'il ai en sa possession du sang de dragonite. Tout cela vous serais probablement utile...

Là encore il le laissa digérer la masse d'informations, dont certaines devaient être déjà connues de lui. Mais après tout, il n'apportait pour le moment aucune preuve. Le scientifique devait dont douter fortement de ses affirmations.

-... Mais je préfère vous parler de votre apprentis le capitaine Descoles. Et du danger qu'il représente pour nous tous.

Ellissia lui avait longuement parlé de la bataille du mont Oxyde. Varig avait lu dans son dossier qu'elle s'y trouvait et il avait écouté son récit avec attention, buvant ses paroles.

-Je suppose que vous ignoriez qu'il a utilisé son canon à gemmage, le Chiki au milieu d'une foule de civils dans le seul but de contraindre un mercenaire à lui obéir. Qu'il a utilisé ledit mercenaire pour prendre contact avec K et traiter avec lui en lui livrant des échantillons des mutagènes. Tout comme je doute que vous connaissiez son projet de vie éternelle en transférant son esprit dans des clones... Ou bien ses observations sur des membres de la Blitzness qu'il a laissé muter en Teremundos plutôt que de les traiter au culpa dans le seul but d'observer le phénomène.

Le tueur n'avait pas encore abattu toutes ses cartes, mais il devait commencer à intéresser le professeur. Même s'il avait -cas hautement improbable- été au courant de tout, il devait être intrigué de voir un inconnu lui offrir une telle masse d'informations qu'il savait vraies.
Dans un cas comme dans l'autre, il lui demanderait surement de prouver ce qu'il avançait, ce qu'il pouvait faire sans problème.

Le tueur fit tourner son pistolet dans sa main avant de l'immobiliser, attendant la réaction de son interlocuteur avec impatience.

La "conversation", ou plutôt le quasi monologue de Varig arrivait à la partie intéressante, la réaction du professeur.

Celui ci sembla réfléchir pendant plusieurs secondes, digérant les informations, à moins qu'il ne soit prit dans ses tests au point de ne pas réagir immédiatement. Pas moyen de savoir...
Le tueur regarda à nouveau sa montre, impatient.
Enfin la voix du scientifique lui parvint.

-Je vois, une I.A inconnue, Chiki et des mutagènes n'est-ce pas.

Dommage que la qualité ne soit pas suffisante pour discerner le ton du scientifique. La tournure de la phrase pouvait convenir à des dizaines de possibilités... Difficile de dire s'il était surpris, agacé, au bord de l'explosion, amusé...?

Après quelques nouvelles secondes de silence, il reprit:

-Et donc, pourquoi ne pas me dire ce que tu as...

Le professeur s'arrêta au milieu de sa phrase tandis que les micros des caméras retransmettaient un bruit sourd, comme un choc même si la qualité dégradée rendait l'interprétation difficile. Sur les écrans, Varig perçut du mouvement à l'extérieur juste avant que le ou les assaillants ne les mettent hors service.
Le messager d'Oeron avait aussi surgit en gesticulant dans le hangar.

Manifestement quelqu'un avait surveillé Oeron d'assez prêt pour voir partir ce messager et le suivre jusqu'ici. Intéressant, et prévisible.

Calmement le tueur se leva et vérifia sa montre, pistolet au poing.

"Douze minutes. En retard sur mes prévisions..."

A peu près à ce moment, les enceintes se mirent à corner:

-Akunaaaaa matataaaaa mais quelle...

Derrière ses lunettes fumées, le tueur haussa les sourcils. Originale manière d'alerter d'une attaque...

-On dirait que y'a des rats dans l'navire moussaillon !

Déjà plus explicite. Le tueur se pencha sur le micro, un fin sourire étirant ses lèvres, les sens pourtant toujours en alerte.

-Il semblerait qu'"on" vous surveille professeur. Je pense que vous...

Le type au microphone l'interrompit de manière assez tonitruante.

-J'mets mes pieds où j'veux ! Et c'est souvent dans la gueule !

Les sourcils du tueur se haussèrent une nouvelle fois. Encore un peu plus haut. Apparemment l'agent n'était pas qu'un coursier au matériel hi-tech mais semblait aussi prêt à combattre... Varig reprit sa phrase.

-... Vous comprendrez mieux mes "précautions". Après tout mes révélations touchent un capitaine de Blitzness. J'ai confiance en vous, pas en tous les agents de... Enfin bref. Sans importance. Je crois que nous risquons la coupure d'une seconde à l'autre alors...

Le tueur saisit un paquet posé sous la table basse et le mis dans sa veste.

-Envoyez un homme de confiance dans trente minutes, dans le "HIV". Je lui remettrais toutes les preuves de ce que j'avance... Mon indicatif sera "Major". A bientôt? J'espère.

Le tueur laissa tout son matériel allumé, activant seulement un programme qui afficha un compte à rebours. Trois minutes...

Le HIV était une boite de nuit d'Ethera, remplie de civils et d'agents de Blitzness venus s'amuser, des fantômes notamment, et de quelques mercenaires ce qui limitait énormément les options tactiques d'éventuels ennemis et offrait un bon camouflage.
La livraison serait peut être difficile, mais avec un peu de chance, le ou les troubles fêtes auraient du mal à l’intercepter, mobilisés à Nabrest et encombrés par une foule potentiellement dangereuse. Il avait toutes ses chances de réussir...

Varig rajusta ses lunettes en quittant la pièce.

La chasse commençait et elle s'annonçait des plus divertissantes.

En ce début de soirée, une petite foule se pressait pour entrer dans le HIV, et notre assassin n'avait aucune envie de s'y mêler. Si ses calculs étaient exacts, le moment d'un affrontement approchait... Et il n'avait aucunement envie de faciliter la tache à le ou les assaillants.
Comme à son habitude, il passa par les toits, vérifiant rapidement la zone autour de la boite de nuit grâce à ses lunettes tactiques. Ni sniper, ni hommes de mains embusqués... Mauvais. au moins la source de la menace aurait été claire...

La patronne qui gérait l'établissement travaillait parfois avec Louis, et la persuader d'avoir les plans du lieu, puis d'obtenir le digicode de la porte du toit n'avait pas été compliqué.

Enfin il avait quand même fallu faire brûler une boite de nuit concurrente mais ce n'était pas le genre de travaux que le tueur considérait comme complexes.


C'est ainsi que Varig pénétra dans le HIV.

La salle principale présentait une architecture originale en forme de dôme dans lequel étaient dispersées des tables sur des plate formes construites au dessus de la piste de dance et du bar qui occupaient un très grand espace.

Le tueur déboucha par un des couloirs de service sur une de ces plates formes, profitant d'une vue plongeante sur toute la boite de nuit.

Une fumée artificielle qui stagnait au ras du sol limitait un peu la visibilité et le faisceau des projecteurs qui se baladaient un peu partout allaient sans doute lui filer une migraine, mais c'était les seuls points vraiment défavorables. Ses bouchons anti-bruit filtraient la musique sans handicaper son ouïe -la magie avait parfois de bons côtés- et il n'y avait que trois sortie, et l'une d'elle était derrière lui, les deux autres en bas, lui permettant de "contrôler" le site.

Le tueur emprunta un des ponts de verre blindé qui reliait les plates formes circulaires et alla s’asseoir à la table la plus proche, s’incrustant dans un groupes de fantômes (qu'il identifia facilement grâce au "XI" tatoué sur l'épaule musculeuse de l'un d'eux) et de jeunes femmes en payant quelques verres. Ce n'étais pas très difficile, et son entraînement d'assassin lui avait donné une large gamme de techniques pour ce genre d'approches.

Tout en alimentant la discutions -et les verres- de ses "nouveaux amis", auxquels il s'était présenté comme un riche héritier, le tueur lorgnait l'entrée, à une trentaine de mètres de là où il était assis.

Les soldats parlaient volontiers de leur quotidien et le tueur notait soigneusement les anecdotes dans son esprit en buvant autant d'alcool que les autres, ce qui n'avait de toute façon aucun effet sur son métabolisme de mutagène. C'était le genre de conversations qui pouvaient êtres précieuses pour "jouer" au mieux les soldats de Blitzness en mission.


Ça aurait presque pu presque agréable sans la blonde un peu éméchée qui le collait sans cesse.
Plutôt jolie par ailleurs, avec un décolleté qu'elles semblaient décider à lui faire voir dans toutes sa profondeur de gré ou de force. Le tueur se savait plutôt attirant et le fait de se prétendre riche tout en payant effectivement pour tout le monde ne risquait pas de l'éloigner... D'ailleurs tel n'était pas son but. Mais cette idiote, même fournissant une couverture, l'agaçait profondément.

Apparemment les fantômes n'avaient pas choisis ces demoiselles pour leur esprit mais plutôt pour leurs formes et les probabilités qu'elles finissent rapidement dans leur lit.
Si Varig ne détestait pas regarder les jolies femmes en "esthète", la démarche le dégouttait profondément.


Quand la demoiselle mit la main sur son épaule avant de s'accrocher carrément à son bras, il dut prendre sur lui pour sourire plutôt que de lui briser les doigts. En plus son parfum, qui aurait sans doute été discret pour un humain normal, saturait désagréablement ses narines ultrasensibles.

Durant la discutions il apprit qu'elle s'appelait Julie, un détail dont il se moquait éperdument, et qu'elle était étudiante en droit, ce dont il se moquait encore plus si s'était possible.
Quand elle se mit à compresser sa poitrine sur le bras en lui soufflant son haleine légèrement alcoolisée au visage il évalua sérieusement l'incidence que lui frapper violemment la tête sur la table aurait sur sa mission, mais heureusement pour elle, un homme portant exactement la même veste qu'Oeron pénétra dans le bâtiment avant qu'il n'ai fini de peser le pour et le contre.


Le tueur avait déjà rodé son plan. Dès que sa cible se fut posée -seule- au bar, il invita l'agaçante jeune femme à danser, ce qu'elle accepta avec enthousiasme.
Le tueur n'était pas à proprement parler un bon danseur mais il se défendait et apprenait vite. Ils restèrent sur la piste une bonne dizaine de minutes, durant lesquelles le tueur observa son contact du coin de l'oeil, restant à bonne distance.

L'homme repoussa une jolie demoiselle venue lui faire la causette et ne buvait pas le verre posé devant lui tout en semblant s'ennuyer profondément. Difficile de croire qu'il s'agissait d'un client ordinaire...


Varig termina le morceau et quitta la piste de danse "Julie" à son bras et la "déposa" à l'une des tables, lui proposant d'aller lui chercher un verre de plus, ce qu'elle accepta avec un éclat de rire qui donna envie au tueur de l'étrangler.

Faire passer un mot, un billet et le paquet à un serveur, hors du champ de vision de l'agent au bar fut un jeu d'enfant. Ceci fait, il se dirigea à travers la foule jusqu'à une porte marquée "privée", qu'il déverrouilla sans mal grâce au code de la patronne.


Soulagé de s'être débarrassé de l'idiote et envahissante demoiselle blonde, il se dirigea en vitesse vers les toits à travers les couloirs des coulisses du HIV, suivant sur l'écran de son PDA la progression de son colis, sur lequel il avait posé une balise. Oeron pourrait sans doute l'utiliser pour remonter jusqu'à lui, mais ça n'avait pas d'importance. Le PDA était neuf et ne contenait rien d'utile, sans compter que l'inventeur avait assez de moyens pour lui mettre la main dessus s'il le voulait vraiment. Varig souhaitait surtout garder son colis à l'oeil...
D'autant qu'il serait difficile de le repérer avec les précautions qu'il avait pris; ne pas être seul, se comporter en fêtard et ne pas s'approcher du contact.


Le tueur parvenait sur le toit quand le serveur remis le paquet au contact qui patientait au bar, ayant fait disparaître ses instructions comme le billet. Enfin... Les choses intéressantes devraient bientôt commencer.

Placé sur les toits, le tueur avait suivi avec vigilance les actions du messager d'Oeron.

Celui ci ne semblait pas particulièrement pressé de s'en aller, ce qui était tout à fait compréhensible. Quoi qu'à sa place l'assassin aurait choisit de disparaître en vitesse... Mais après tout, ils ne faisaient pas le même travail.

Quand enfin il se décida à partir, le tueur suivi sa sortie depuis les toits, utilisant ses lunettes tactiques pour continuer à surveiller les alentours.

Bien lui en prit. Presque dès qu'il repéra l'homme en rouge, un homme qui fumait tranquillement une cigarette à l'autre bout de la rue s'esquiva dans une ruelle et sortit un portable. Dommage pour lui qu'il soit encore dans le champs de vision du tueur...

Celui ci examinait encore ses options quand une sonnerie de téléphone passa à travers son oreillette. Quelqu'un appelait le messager. Serais ce l'observateur?
Le tueur recula dans l'ombre pour être sûr d'être hors de vue depuis le sol et sauta sur le toit voisin pour suivre le signal de la balise qui s'affichait sur son PDA.

-Mushi Mushi ? Ooooh Oui ça va, je sort d'un bar assez sympa, mais la fille m'a retourné une veste. Oui.... Oui... Tu as raison, autant rentrer et boire un dernier verre avant de dormir. Tu bosses toujours ? … Okay je fais demi-tour et passe te voir alors. A toute suite.

Le porteur du précieux paquet changea brusquement de direction. Le tueur fronça les sourcils. Ce code ne lui disait rien, mais il doutait que l'inventeur laisserait ainsi un de ses agents se détourner de sa mission... Il se passait quelque chose.
Varig se rapprocha avec prudence du rebord du toit, malgré l'ombre protectrice qui régnait, accentuée par les lumières éblouissantes des rues.

Le commando semblait nerveux. Grace à sa vision thermique et un zoom, le tueur voyait son coeur battre anormalement vite malgré sa marche lente. Étrange qu'il ne trace pas droit vers la tour Blitzness en appelant des renforts s'il se sentait menacé...

Peut être une manière de détourner une éventuelle filature?

Le tueur regarda autour de lui, sans repérer d'autres source de chaleur que les habituels pigeons et générateurs. A moins de disposer de fantômes, il ne semblait avoir personne pour le couvrir depuis les hauteurs...

Il braqua à nouveau ses lunettes sur la rue, se remettant en marche pour ne pas être distancé.


Varig suivi le "livreur" de toits en toits à travers deux rues, jusqu'à ce que celui ci parvienne à une ruelle déserte, bordée par le haut mur un jardin public et par l'immeuble sur lequel était perché Varig. L'endroit idéal pour une attaque, peu fréquenté et avec peu de solutions de repli.

Le tueur comprit (ou cru comprendre?) la manoeuvre. C'est ce que lui même aurait fait s'il avait voulu pousser un éventuel ennemi à se découvrir, pour ensuite l'écraser ou s'enfuir.

Apparemment cela avait parfaitement fonctionné. Varig vit une camionnette aux vitres fumées avait débouché sur la rue principale, roulant lentement tandis qu'à l'autre bout, une voiture aux vitres teintées elle aussi effectuait la même approche.

L'envoyé d'Oeron repéra les deux véhicule dès qu'ils arrivèrent dans son champs de vision, bloquant les deux extrémités de la rue.


Varig sourit comme un loup. Si ces calculs étaient exacts, c'était à ce moment là que le messager faisait regretter aux assaillants le jour de leur naissance. Arts occultes? Super arme crée par Oeron?

Il fut donc assez surpris quand l'homme se contenta de sortir un simple pistolet, sans même ouvrir le feu. Inconscient de ce qui se passait, un véhicule qui arrivait derrière la camionnette klaxonna, mécontent que celui qui le précédait s'arrête. Ce fut le signal de l'assaut...

Les portes arrières de la camionnettes s'ouvrirent brutalement sur quatre mercenaires en armures de combat se jetèrent à l'extérieur, armes au poing. Simultanément le conducteur de la voiture bloqua complètement le passage avec son véhicule, qu'il quitta aussitôt pour se poster hors de vue de Varig, sans doute à l'angle du mur prêt à tirer sur quiconque quitterait la ruelle.

Les mercenaires ouvrirent rapidement le feu, mais la manoeuvre du conducteur avait laissé le temps au messager d'Oeron de se poster à couvert derrière l'angle formé par les piliers autour de la grille d'entrée du parc.

Les mercenaires ne cherchaient pas particulièrement la précision mais effectuaient un véritable tir de barrage, utilisant la puissance de leurs fusils d'assaut Typhon pour clouer le messager qui eu même du mal à sortir la main pour riposter en aveugle sans qu'elle soit déchiquetée.
Il vida une bonne moitié de son chargeur et toucha même un mercenaire qui tomba à terre avant de se relever, protégé des balles par les plaques de blindage de son armure.

Rapidement, deux soldats s'étaient postés à l'angle de l'immeuble et du mur, à couvert. Leurs tirs se firent plus précis, mettant en pièce le pilier. Pendant ce temps, deux autres avaient prestement escaladé le mur du parc et avançaient vers la grille en posture contact. Celui ci fit sauter la grille d'une balle, mais une rafale bien ajustée d'un des deux mercenaires l’empêcha de se précipiter dans le parc. Il était coincé...

Varig décida d'intervenir. Apparemment les renforts tardaient et l'autre incapable s'était jeté dans un pige dont il était incapable de sortir. Hors de question qu'il meure, ou Oeron le prendrait en grippe...


Le tueur tira de sa veste ce qui ressemblait furieusement à un pistolet mitrailleur. De quelques gestes experts, il y ajouta une lunette et un long silencieux tirés de sa veste et en déplia la crosse avant de l'armer. L'arme était devenue en quelques secondes un véritable fusil à lunette...

Le tueur épaula et visa aussitôt l'un des deux mercenaires dans le parc, la menace la plus pressente. Il aurait prit des balles perforante s'il avait su, mais dans une foule c'était trop dangereux et il avait donc gardé ces balles redoutables au vestiaires, préférant utiliser des balles standard qui ne pouvait pas percer les épaisses plaques blindées des armures.

A presque cent mètres sur une cible en mouvement, la plupart des tireurs se seraient contentés de lâcher une rafale en espérant sonner ou blesser leur cible. Mais Varig n'était pas la plupart des tireurs...

Un seul coups de feu partit, dans un discret claquement métallique et sans produire aucune lumière.
La gorge de sa cible explosa littéralement sous l'effet de la puissante balle de 9×39mm, décapitant presque le mercenaire qui s'effondra aussitôt.

Son camarade s'arrêta d'avancer et regarda autour de lui durant deux secondes avant de se précipiter sur le corps de son camarade, activant simultanément son communicateur.


Un choix courageux mais stupide. Le tueur aurait volontiers fait des prisonniers mais blesser plutôt qu'éliminer était prendre le risque qu'il ne tire sur l'envoyé quand il s'exfiltrerait. Les laisser s'emparer du colis pour remonter jusqu'au commanditaire était aussi tentant, mais leurs ordres étaient peut de le détruire aussitôt entre leurs mains. Là encore le risque n'en valait pas la peine.

L'homme se pencha sur le corps encore agité de soubresauts, tentant en vain de parler malgré le trou béant de sa gorge. Sale mort...
Insensible à ce spectacle, le tueur mit le viseur de la lunette sur le casque de sa prochaine victime, qui leva la tête. Sans le casque, la distance et l'obscurité, les deux mercenaires se seraient regardés dans les yeux...
L'arme de Varig tressauta, lâchant un nouveau claquement. La balle traversa le rond de verre blindé, l'une des seules faiblesse du casque. Le mercenaire s'écroula à genoux, avant de tomber sur son camarade. Deux à terre, plus que trois.

Ses camarades arrêtèrent brusquement de tirer, sans doute avertis par la radio qu'un autre tireur les prenaient pour cible. Le mercenaire adossé au mur du parc se remit à couvert une fraction de seconde avant que Varig ne l'abatte. A défaut d'autre cible, le tueur cribla l'habitacle de la camionnette d'une douzaine de balles avant de ramener son viseur sur l'angle de mur. Celle ci, hors de contrôle, se mit à avancer en zigzag avant de s'écraser contre la devanture d'une boutique. Aussitôt, la sonnerie d'alarme du magasin se mit à hurler.

Levant les yeux de sa lunette en gardant son arme dans la même direction, le tueur vit l'envoyé d'Oeron profiter du répit pour vider le reste de son chargeur à l'aveugle et pour en changer, avant de risquer un oeil prudent hors de sa cachette.

En dessous de Varig, un des mercenaires aboya quelque chose et son coéquipier se remit à découvert, lâchant une rafale vers leur proie, qui rentra prestement la tête derrière le pilier, sérieusement entamé par les balles comme si des insectes mangeurs de pierre l'avaient rongé.

Varig remit son oeil dans la lunette et tira rapidement trois balles exactement sur le même point de l'arrière du casque. A son grand étonnement le blindage ne céda pas... Ce fut la puissance de l'impact qui fit prendre au cou du mercenaire un angle improbable. Le tueur imagina très bien le craquement des vertèbres alors qu'il s'effondrait, pour ne plus bouger.

Le dernier mercenaire de côté de la rue commençait à comprendre que ça sentait le roussit alors que l'envoyé d'Oeron reprenait ses tirs.

Le mercenaire vida son chargeur se mit à courir jusqu'à la camionnette main sur son communicateur. Le tueur dédaigna le fuyard, visant plutôt l'autre côté de la rue.

En effet le mercenaire du deuxième véhicule, sans doute informé par radio, était sorti de son couvert et mitraillait l'abri de l'envoyé d'Oeron. A travers sa lunette, Varig le vit sortir et dégoupiller une grenade...

"Garde la pose, camarade..."

Le tueur tira une seule balle en plein dans la grenade, qui explosa aussitôt tuant net son propriétaire. Le capot de la voiture sur laquelle il s'appuyait fut désintégré et elle se transforma presque aussitôt en boule de feu.
Et de quatre.

Le dernier mercenaire avait entrepris de manoeuvrer la camionnette pour s'enfuir, mais Varig cribla le véhicule de balles, vidant proprement le reste de son chargeur. Un pneu éclata et celle ci vira, finissant sa course dans un lampadaire.

Blessé au bras par la rafale et sonné par le choc, son conducteur se laissa tomber de l'habitacle, pistolet au poing, scrutant les alentours. Varig rechargea posément, aligna sa cible et lui tira dans la main, qui explosa en même temps que son arme. L'homme, jeté à terre par l'impact se redressa péniblement. Derrière lui, la camionnette explosa, le jetant à nouveau sol, définitivement hors de combat. Il ne bougeait plus...

Peut être un mort de plus, peut être un blessé à embarquer et interroger par Blitzness. C'était toujours ça de prit si c'était bien le cas, et Oeron apprécierait le geste.

De toute façon il n'avait sans doute rien d'important à apprendre, mais tout de même.


Le tueur scanna rapidement les alentours, satisfait. L'engagement n'avait pas duré plus de cinq minutes, et allait sans doute attirer les clowns en rouge. Nombreux et bien armés.

Pensif, il empocha les douilles et le chargeur vide et recula légèrement plus dans l'ombre. Les mercenaires n'étaient certainement pas les meilleurs qu'il ai vu, mais c'était des pros bien équipés, prêts à accepter un contrat contre un membre de la Blitzness corporation au milieu d'Ethera city... Ce qui signifiait avoir soit de solides relations soit pas mal d'argent. Les deux sans doute. Et être très bien informé...

K? Peut être. En tout cas la partie semblait intéressante, et cette échauffourée contribuerait sans doute à convaincre Oeron de la valeur de ses renseignements.

Attendant de voir la suite, le tueur resta prudemment dans l'ombre, repliant la crosse de son arme pour pouvoir la cacher plus vite si nécessaire. Bien qu'il y ait des dizaines de meilleurs postes de tir et qu'il ait utilisé un cache flamme/silencieux, ne produisant donc pas de lumière et très peu de bruit, il ne tenait pas à être stupidement repéré.

L'escouade de mercenaire n'avait pas posé de souci majeur à Varig qui s'en était finalement débarrassé assez facilement.

Au grand soulagement du tueur l'envoyé eu l'intelligence de ne pas attendre les troupes régulière et de quitter rapidement les lieux, évitant ainsi d'être retardé et pris à nouveau pour cible, dispensant le tueur de devoir échapper aux troupes venues boucler le secteur.

Varig suivait l'envoyé depuis les toits quand son téléphone se mit à vibrer...

Un téléphone jetable dont personne n'était censé avoir le numéro. Qui pouvait...? Oeron? K?

Le tueur décrocha, s'éloignant légérement de la bordure du toit.

-Spectre? J'ai eu un mal fou à te joindre?

Louis. Comment ...?

-Que n'as tu pas compris quand j'ai précisé que je ne serais pas joignable?

Il était extrêmement agaçant que l'intermédiaire parvienne si facilement à lui mettre la main dessus. D'autant que d'autres moins bien ententionnés pouvaient en faire de même...

-Hé, du calme! J'ai un contrat brûlant et bien payé et la concurrence s'est fait pitoyablement ventilée. Y a un super coups de pub à faire!

Le tueur fronça les sourcils.

-Ça consiste en quoi?

L'intermédiaire semblait particulièrement pressé, et cela n'était pas de très bonne augure.

-Met toi en route vers la tour BC, je t'explique. Tu doit assassiner un type et ses éventuels anges gardiens, eux et ce qu'ils transportent. Je te transmet sa description et les données? C'est absurdement bien payé, même si l'homme est un agent de Blitzness ça devrait pas te poser plus de problèmes que... Que...

Le tueur sourit, amusé. L'intermédiaire avait parlé si vite et semblait à court d'air.

-Reçu. Qui est le client?

L'intermédiaire respira un bon coup.

-Aucune idée, impossible de savoir. Trop d'intermédiaires même pour moi, et des montages financiers bizarres. Tu y es bientôt?

Le tueur changea le portable d'oreille, sautant d'un immeuble à l'autre.

-On peut dire ça.

Le PDA s'illumina à la récéption des données. Comme il le craignait c'était bien une photo floue de l'envoyé sortant du HIV qui s'afficha.

-Ecoute moi bien attentivement Louis, fit le tueur. Tu vas n'envoyer personne, parce que l'ange gardien de ce type c'est moi. Pour le bien de l'humanité -et je ne plaisante pas- il est absolument primordial que ce type arrive à bon port en un seul morceau.

Il y eu un silence.

-C'est... Contrariant. Mais soit. Débrouille toi pour rester en vie tueur!

Varig s'étonna de la réponse. Même pas de tentative de négocier?

-Tu me rapporte en deux mois que ce contrat vaut. Je fais un simple calcul, rien de personnel... fit il comme s'il lisait dans ses pensées. Et puis on est amis non?

La première partie de la phrase rassurait nettement plus le tueur.

-Oui. Merci, et hésite pas à me dire si d'autres assassins sont lancés à mes trousses. J'apprécierait.

Puis il raccrocha.

La suite se passa sans encombre, ce qui fut étonnant pour Varig. Il faut croire que Louis avait éloigné le danger, ou plus probablement qu'ils avaient atteint leur objectif très rapidement ne laissant pas l'occasion à d'éventuels ennemis de les prendre en embuscade.

C'est avec satisfaction que Varig vit l'agent pénétrer la tour.

Un second colis s'y trouvait déjà et l'agent n'avait été qu'une diversion, mais il était tout de même content qu'il soit arrivé à bon port. Mission accomplie.

Sur un toit à bonne distance de la tour Blitzness, le tueur observait la circulation, pensif...


Derrière lui, un infime déplacement d'air et un raclement peu sonore le mirent en alerte. Il ne réfléchit pas et se baissa aussitôt à une vitesse surhumaine. Juste à temps...

Quelque chose lui trancha une mèche de cheveux dans un sifflement.

Toujours par réflexe, le tueur frappa un coups de poing en avant, faisant jaillir sa lame rétractile et roula sur le côté, dégainant au passage un poignard. Il se redressa d'un mouvement souple et fit danser la lame devant lui, faisant barrage à son invisible adversaire avant de se mettre en garde.


La forme difficilement discernable d'un fantôme camouflé flottait devant lui. Quelques gouttes de sang perlaient sur sa lame rétractile mais cela n'avait pas entamé le camouflage actif... Sans doute une égratignure.

Repéré, l'homme revint dans le spectre du visible. Il portait une armure de fantôme mais peinte en noir et les insignes Blitzness étaient soigneusement grattées... Un autre mercenaire.

Le renégat était en position de garde, poignard de combat à la main.

-Alors camarade, on maraude? fit le tueur avec un petit sourire en tournant autour de son adversaire pour le mettre dos au vide.

L'inconnu suivi le mouvement, tournant lui aussi.

-J'ai juste un contrat sur toi. Rien de personnel.

Il fit un geste et la lame s'illumina d'une aura verte malsaine.
Varig guettait le moment ou la tour BC serait derrière sa tête et éblouirait légèrement l'homme pour passer à l'attaque.

-Alors tu vas mourir. Rien de personnel.

L'homme se jeta sur lui sans crier, portant un coups plongeant de haut en bas, puissant.
Quelqu'un de moins entraîné et de moins rapide que Varig n'aurait probablement pas vu sa deuxième main se porter dans son dos, sans doute pour saisir une autre arme.

Le tueur esquiva d'un pas rapide sur le côté non armé de son adversaire, et le frappa de son poignard dans le dos.
La lame ripa sur la plaque blindée de l'armure mais le fantôme fut jeté en avant. Il se réceptionna d'une roulade impeccable, achevant de dégainer un semi automatique de l'étui dans son dos. Sa cape tournoya alors qu'il tournait sur lui même et levait son arme vers Varig.

Le mutagène esquiva sur le côté avant même qu'il ne tire, usant de ses muscles augmentés et de sa vitesse de mutagène pour se mettre à côté de son adversaire alors que deux coups de feu claquaient dans le vide.

Le tueur frappa l'arme d'un coups de pied, l'envoyant voler au loin avant de frapper un coups de couteau vers la nuque du fantôme.

Celui ci fit tournoyer sa cape dans laquelle le couteau se planta sans rien toucher et la détacha, frappa un coups de couteau circulaire au niveau du ventre sans rien toucher avant de reculer hors de portée d'un mouvement fluide.
Sa lame avait manqué de peu Varig, qui avait eu le réflexe d'interposée la cape, désormais lacérée. Il la laissa tomber à terre et se remit en garde, dos au parapet du toit.

-Tu bouge bien... Si tu cherche du boulot, on pourrais s'arranger...

Pour toute réponse le fantôme passa en garde inversée, main armée derrière le dos et lui fit signe de venir se battre.

Varig se jeta sur lui, courbé en deux, et se détendit à la dernière seconde pour sauter par dessus son adversaire qui ne frappa que le vide et partit en avant, surpris par ce bond inhumain.
Le fantôme pivota sur lui même exactement au même moment que Varig.

Le tueur avait dégainé un gros pistolet mitrailleur et le braquait sur lui. Il se figea et durant un instant, les deux combattants restèrent immobiles. A cette distance, trop loin pour frapper et trop près pour espérer esquiver, le fantôme n'avait aucune chance.
Il tenta tout de même de se baisser et de dégainer un autre pistolet semi automatique sur sa hanche mais Varig ouvrit le feu avant avant qu'il n'y parvienne, lâchant une longue rafale meurtrière. Une vingtaine de cartouches arrivées au but en quelques secondes à moins de deux mètres de distance pulvérisèrent l'armure et traversèrent la peau du fantôme, couvrant le sol de béton de son sang.

Il tituba en arrière sous l'impact et s'effondra contre le parapet, en position assise, jambes étendues devant lui et tête pendant en avant.

Sans les impacts qui criblaient son torse on aurait pu le croire assoupit.

Varig pointa son arme vers le ciel, la même qu'il avait utilisée un peu plus tôt contre les mercenaires. Sans le silencieux et la lunette, crosse repliée, c'était devenu un gros pistolet mitrailleur tirant des balles de fusil d'assaut. Mortellement efficace...

Le tueur se félicita de son acquisition, vérifiant rapidement que son adversaire était bien mort. Dommage, il aurait fait une bonne recrue.

Il avait tiré sans silencieux, près de la tour Blitzness. Les guignols en rouge allaient rappliquer...

Le tueur rengaina tout en se dirigeant rapidement vers l'autre bord du toit, qu'il enjamba. La hauteur n'était rien pour lui et il se laissa tomber malgré les ombres menaçantes.

Une fois en bas, il s'éloigna d'un pas rapide, sans être non plus précipité, mains dans les poches. Mais les ennuis étaient ils réellement finis?

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