L'art de se noyer [ PV: Stan et Etel ]

Nonon, ce ne sont pas des vacances. Enfin, pas dans le bon sens du terme. Pas un truc que votre supérieur vous donne parce que vous avez trop bossé. Faudrait déjà qu'il soit là, le supérieur en question. Le Capitaine d'Elva ne donnait plus signe de vie depuis des semaines, et les missions arrivaient au compte goute. Arrivaient. Ça faisait plus de deux semaines qu'ils n'avaient pas reçu de missions. Constatant que leur cheftaine supportait mal l'inaction, les hommes d'Elva l'avaient envoyée de force en '' vacances '' et restaient au QG au cas ou le Capitaine reviendrait ou des missions arriveraient.

Elva débarqua à Grandia Coquilla sous un temps ... de merde. Autant le dire franchement. Il faisait même pas dix degrés et le soleil se planquait derrière une incroyable masse de nuages grisâtres. Il faisait pourtant clair, chose surprenante vu l'absence du monsieur jaune tout la haut. Les rues étaient passablement désertes, les gens ayant eu l'intelligence de rester chez eux. La plupart des magasins étaient fermés, faute de clients ... et les auberges aussi. Bonjours la tête des vacances ! Mais ses trivialités n’intéressaient pas Elva, qui venait de capter quelque chose de génial: pas de monde veut dire plage libre !

La plage en question était limite déserte. Quelques personnes essayaient vainement de bronzer par ci par là, et deux ou trois courageux essayaient d'entrer dans l'eau. Vu qu'elle n'était même pas à 10 degrés c'était en sois un exploit des plus remarquable. Et ils se baignaient tout habillés, ce qui enlevait un grand poids à Elva, qui n'avait pas eu le temps de prendre son maillot. Se baigner habillé, le rêve de beaucoup de gens ! Son ventre gargouillait, et pas qu'un peu. Normal vu que son dernier repas datait de la veille au matin. Mais elle s'en moquait. Quitte à devoir tomber dans les pommes, autant le faire après un bon bain ! Un des hommes au bord de l'eau lui adressa un signe avec un grand sourire sur les lèvres, du genre si tu approche un peu plus je te balance à l'eau.

- L'eau est bonne?
- Si de l'eau à 6 degrés peu l'être! Vous n'allez pas y entrer quand même? Vous n'y arriveriez sûrement pas.
- Je prends le pari !

Elva s'élança, passa entre les deux hommes et fit une magnifique bombe, les aspergeant au passage copieusement. Les deux partirent en courant, sous les rires d'Elva et de quelques spectateurs éloignés. Toute contente d'avoir l'eau pour elle seule, elle se mit à nager, s'éloignant sans s'en apercevoir du bord. Elle plongeait de temps à autres, cherchant des coquillages. Au bout de quelques temps, elle ne sentait plus la morsure du froid. L'eau lui semblait chaude. Elle venait de faire une erreur très regrettable. Absorbée par sa recherche d'éventuels coquillages, elle n'avait pas fait attention au fait que son corps virait au bleu. Elle ne sentait plus rien. Hypothermie. Elle s'en aperçu bien trop tard. Trop loin du rivage. Plus la force de nager. Son jeune n'arrangeait pas les choses. Si elle ne mangeait pas, elle allait tomber dans les pommes. Et si elle ne sortait pas de l'eau, elle allait se noyer. Personne n'avait l'air de faire attention à la jeune fille qui s'enfonçait sous l'eau sans pouvoir remonter. La prochaine fois, elle ne se baignerai pas dans une eau aussi froide ... si elle s'en sortait. Elle se sentait étrangement bien. Le sommeil lui tendait les bras, et elle les prit. Personne ne semblait avoir vu la jeune fille inconsciente qui se noyait.

Grandia Coquilla. Une île paradisiaque avec de magnifiques plages de sable blanc, une eau turquoise, tellement claire qu'on voit les récifs et le sable lorsque l'on nage, de luxuriantes forêts, et un complexe hôtelier de luxe, doté d'un nombre impressionnant de bungalows. Le décor de rêve pour celui qui voudrait passer des vacances de rêve, se détendre et profiter du beau temps. Surtout qu'il était fréquent de voir les plages de cette île remplies de jeunes hommes et femmes à la plastique presque parfaite, toujours prêts à jouer au jeu de la séduction avec les individus qui leur plaisaient. Stanley avait décidé de s'accorder une semaine ou deux de répit, pour décompresser après des mois vécus dans la nervosité et l'énervement à cause de l'impitoyable monde des affaires. Le seul petit problème, car c'était obligé qu'il y ait eu un problème, en effet la vie passait son temps à vous paraître aussi pourrie que possible dès qu'elle en avait l'occasion, c'était que le temps était très mitigé pendant la période dans laquelle tombaient ses vacances. Imperturbable, le Teremundo avait cependant fait preuve de détermination et avait tout de męme embarqué en destination de cette île. Il se rendait là-bas pour avoir du bon temps, et ce n'était pas quelques menus désagréments comme un ciel gris, un froid mordant, et une pluie fréquente qui allaient lui gâcher ses vacances. Il pouvait même y avoir une alerte aux tornades qu'il continuerait à faire ce que bon lui semblerait. En raison du mauvais temps, les réservations avaient été fort peu nombreuses, et le complexe hôtelier fut des plus calmes. Il prit la clé de son bungalow et suivit le guide qui se chargea des bagages. Pendant les deux semaines, il allait avoir accès à un confort très agréable. Il y avait tout ce dont il pouvait avoir besoin : télévision, réfrigérateur, distributeur de bonbons... On lui décrivit les différentes activités disponibles, et Stanley se fit une joie de se diriger vers la partie réservée au tir à l'arc. Il doutait de trouver quelqu'un intéressé par une partie de tennis, et il avait toujours été intéressé par cette pratique qui requérait une concentration et une précision à toute épreuve. Il passa plusieurs jours à tester les différentes activités, puis décida de consacrer ses réveils à des échauffements sous la forme de joggings. Il courait le long de la route, passant en bordure d'une plage, sur plusieurs bons kilomètres, puis faisait une boucle en traversant le terrain du complexe. Un matin, alors que Stanley avait choisi comme point de départ la plage à proximité du complexe, ayant décidé de se baigner après avoir couru, il vit un attroupement de jeunes gens. D'ordinaire, malgré le temps, il y en avait quand même, mais c'était rare qu'ils se réunissent ainsi. S'approchant, le Gentleman se rendit compte que toutes ces personnes étaient inquiètes. Il interpella alors un des hommes, qui regardait au loin.

"Que se passe-t-il, ici ? Pourquoi avez-vous tous un air grave ?"

L'homme se retourna, détaillant Stanley, qui portait son costume. Car oui, Stanley, lorsqu'il part courir, n'enlève que sa veste et son chapeau. Il court donc en chemise, avec son pantalon de costume. Il prend quand même quelques vêtements de rechange dans des cas comme celui-ci, car bien qu'il transpire peu pendant un exercice physique, il peut avoir besoin de se changer. L'homme détailla Stanley, donc, puis lui expliqua la situation.

"Une jeune femme est allée nager au loin, malgré le fait que la température dépasse à peine les cinq degrés, et même si elle est allée nager en restant habillée, elle nage bizarrement..."

Stanley marqua un temps d'arrêt. Il était en train de dire qu'une demoiselle était partie dans une eau environ sept fois plus froide que son corps, nageait d'une façon qui était loin d'être normale, et ils restaient là à se morfondre à attendre qu'elle se noie ? Stanley était certes un Teremundo, mais il n'était pas insensible, et il avait un certain code de conduite, dans lequel la lâcheté avait très peu de place. Il saisit le col de l'homme et souleva celui-ci.

"Et qu'est-ce que vous attendez, bande d'incapables ? Vous allez la regarder bêtement jusqu'à ce qu'elle ne tienne plus ? Tss, quel manque d'élégance..."

Stanley se dépêcha de retirer son chapeau, sa veste et sa chemise, prit un peu d'eau pour mouiller sa nuque et son torse et ansi éviter l'hydrocution, puis il se jeta à l'eau. Il nagea vite, s'aidant de son Art occulte élémentaire. Les Pulsions aériennes l'aidèrent à avancer plus vite en le propulsant en avant. Il utilisait également un peu de magie de feu pour réchauffer l'eau autant de lui. Lorsqu'il fut proche de la demoiselle, celle-ci perdit connaissance et coula. Le Teremundo retint alors sa respiration et plongea pour aller la chercher. Il dut faire vite pour l'attraper avant qu'elle soit trop hors de portée, et avant d'être trop profondément sous l'eau pour réussir à remonter à la surface en la portant. Heureusement, elle avait passé suffisamment peu de temps sous l'eau pour risquer de s'être noyée. Mais elle n'était pas hors de danger pour autant. Si elle restait trop longtemps dans l'eau, son état allait empirer. Stanley se dépêcha de rejoindre la plage, en maintenant la tête de la demoiselle hors de l'eau. Une fois de retour sur le sable, il ordonna à quelques hommes d'aller ramasser du bois sec dans les bois proches, et il porta la jeune femme jusqu'à ce qu'ils soient éloignés du rivage. Les hommes ramenèrent le bois puis le laissèrent. Stanley alluma le bois avec sa magie de feu, et plaça la demoiselle à côté du feu. Il alla ensuite rapidement rechercher ses affaires et recouvrit la jeune femme avec sa veste sèche. Le plus prudent aurait été de retirer les vêtements mouillés de la jeune femme, mais il doutait qu'elle réagirait bien en découvrant qu'elle était nue à côté de quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Le Gentleman resta face à la jeune femme, surveillant la respiration de celle-ci ainsi que le feu qui la réchauffait.

Parmi les hommes ayant aidé Stan en lui apportant du bois, l'un déposa sa veste sur les épaules du Teremundo, le remerciant d'être venu en aide à la demoiselle sur le point de se noyer. Il lui dit également qu'il n'avait pas besoin de le lui rendre dans l'immédiat, et qu'il suffirait à Stanley de lui redonner son manteau lorsqu'il n'en aurait plus besoin. Hochant simplement la tête pour montrer son assentiment, le Teremundo songea qu'il s'agissait là d'une offre généreuse, bien qu'il ne sentait pas tout à fait le froid, n'ayant pas cessé de bouger depuis sa sortie de l'eau et jusqu'à ce qu'il ait allumé le feu. Puis, au bout de quelques minutes, il remarqua un mouvement du côté de la jeune rescapée. En tournant la tête, il vit que celle-ci avait ouvert les yeux et le regardait. Avec un sourire, il activa son charme magique si souvent utilisé et se rapprocha d'elle. Il lui adressa alors la parole sur une voix douce ayant pour but de la rassurer après cette épreuve. Devinant qu'elle aurait besoin de plus de confort qu'en étant allongée sur le sable, il la porta, plaçant une de ses mains au creux des doigts de la jeune femme, l'autre se plaçant au-dessus de son corps. Ceci fait, il activa sa magie de feu pour allumer sa main et ainsi continuer à réchauffer la demoiselle.

"Je ne sais si vous pouvez parler, mais quoi qu'il en soit, tâchez de ne pas faire d'effort inutile. Vous avez failli connaître votre dernier souffle, si vous me permettez de m'exprimer ainsi. Economisez donc vos forces, je vous amène à mon bungalow. Vous y serez bien plus à l'aise."

Marchant lentement pour ne pas bousculer la demoiselle, Stan veillait également à ne pas approcher trop près sa main enflammée du corps de la demoiselle, pour ne pas la brûler elle ou ses vêtements. Elle devait déjà être en état de choc, inutile d'en rajouter. Il n'en avait pas conscience, mais l'homme qui lui avait prêté son manteau le suivait tandis qu'il faisait route vers le bungalow. Il était fort probable qu'une fois les deux êtres arrivés, il choisisse de veiller également sur la demoiselle, voire même à la place de Stanley. Ce dernier vérifiait fréquemment que la demoiselle respirait toujours, lui parlant continuellement pour la maintenir éveillée. En tant que Teremundo, il était d'instinct attiré par tout ce qui pouvait lui procurer de la puissance supplémentaire, et cette demoiselle constituait une proie facile, mais il se refusait à se nourrir d'une demoiselle sans lui avoir au préalable fait la cour, d'autant plus si celle-ci était inconsciente. Voyant son bungalow approcher, il en informa la jeune femme.

"Nous sommes presque arrivés. Le chemin qu'il nous reste à faire va sans doute vous paraître interminable mais, comparé à ce que nous avons déjà parcouru, cela sera semblable à une goutte d'eau dans l'océan. Oh, pardon, cette expression est très maladroite, je vous présente mes plus sincères excuses."

Stanley continua à marcher, puis arriva enfin à la porte de son bungalow. Là, il fut bien embêté pour réussir à ouvrir et ne vit pas d'autre alternative que de poser la demoiselle le temps de prendre sa clé. Une fois la porte ouverte, il reprit la jeune femme dans ses bras pour la déposer dans un des lits. Il alla ensuite chercher un verre d'eau et une bouteille, car elle aurait sans doute soif avec tout le sel qu'elle avait ingurgité. Soulevant légèrement sa tête pour ne pas qu'elle s'étouffe, il l'aida à boire lentement. Puis il la vit refermer les yeux. Il approcha aussitôt son oreille du visage de la demoiselle, et fut soulagé d'entendre sa respiration régulière. Elle s'était juste assoupie. Stanley n'avait désormais rien d'autre à faire pour passer le temps qu'attendre le réveil de cette inconnue.

Elle avait ... le mal de mer. Ca peux paraitre étrange venant de quelqu'un qui venait juste de se noyer. Mais ça avait toujours été comme ça. Dès que quelqu'un la porte, elle est malade. C'est vraiment stupide. Elle n'est pas malade en voiture, en avion, en bateau, mais dès que quelqu'un la porte ... Encore une des bizarreries de la jeune femme. Heureusement qu'elle était trop faible pour être vraiment malade, parce que ça le ferai pas du tout. Elle entendait vaguement une voix, mais avec toute l'eau qu'elle avait dans les oreilles elle n'y comprenait absolument rien.

Tout mouvement avait cessé, avant de reprendre quelques secondes. Comme si la personne qui la portait l'avait un instant posée. A part les fourmillements, elle ne sentait rien, rien d'autre que la brûlure de sa gorge. Comme si elle lisait dans ses pensées, la personne qui l'avait sauvée l'aida à boire. Elva avait sommeil. Seule la voix de l'inconnu 'avait maintenue éveillée. Elle ouvrit les yeux quelques secondes, cherchant à voir qui l’avait aidée. Mais ils la brûlaient trop. Elle sentait qu'elle était en sécurité, donc elle ferma les yeux et plongeât dans un profond sommeil.

- Vous avez oubliez cela.

Soit elle rêvait, soit ses oreilles étaient en fin débouché. Et malheureusement pour l'élégance, la deuxième option était la bonne. C'est moins beau, mais c'est mieux. Une voix avait réveillé Elva. Une voix qui ne lui était pas inconnue. Une personne qu'elle avait rencontré au bord d'un lac. A oui, Etel ! Elle se repellait du jeune homme, qui avait fini plus rouge qu'une tomate après l'avoir vu en maillot ! Elva en avait bien rit. Il était partis bien brusquement, comme si quelque chose n'allait pas. Elva ne lui en voulait pas, elle était plutôt curieuse de savoir pourquoi.

- Je suis Etel, et vous?

Elva décida qu'elle se rendormirai ... quand elle aurai posé ses questions à Etel, et remercié l'inconnu. Maintenant qu'elle ne dormait lus, elle avait l'impression d'avoir une armée de fourmis dans le corps qui s'amusaient à lui mettre des coups de couteau. Et le sel qu'elle avait collé un peu partout la brulait. Autrement dit, elle mourait d'envie de sauter partout. Elle se redressa brusquement, sans ouvrir les yeux, et sa tête percuta quelque chose de dur, surement la tête de quelqu'un d'autre au vu de l'exclamation de surprise et de douleur. Elle retomba aussi sec sur le lit, à moitié sonnée. Quelqu'un lui tennait la main, et vu qu'il ne l'avait pas lâchée, elle devait avoir percuté l'autre personne.

- Itaaaaaaï

Elle avait les yeux collés par le sel. Elle dégageât doucement sa main de celles de ... qui d’ailleurs? ... et se frotta les yeux jusqu'à qu'elle puisse les ouvrir. Elle se trouvait ... dans un lit, lui même dans un bungalow. Deux personnes l'observaient. D'abord Etel, qui était la personne qui lui tenait la main, et à qui elle fit un beau sourire. Assis à coté se trouvait un bel homme, et bel homme c'est léger. Cheveux noirs, yeux violets, corps parfait. Du moins du peu qu'elle voyait, le point de vue couché étant mauvais pour détailler les gens. Sûrement la personne qui l'avait sortie de l'eau... et à qui elle venait de mettre un jolie coup de boule.

- C'est vous qui m'avez sortie de l'eau non? Merci beaucoup.Elle adressa un clin do'eil à Etel .Etel, ça faisait longtemps.

Alors que Stanley veillait sur la jeune femme qu'il avait sauvée de la noyade, il entendit le bruit de quelqu'un qui frappait à la porte. Ne se donnant pas la peine de se lever et d'ouvrir, il lança à voix haute :

"C'est ouvert."

Le gentleman vit alors entrer dans son bungalow le jeune homme qui lui avait prêté sa veste sur la plage. Celui-ci tenait dans ses mains un chapeau très familier aux yeux de Stanley. Et pour cause, puisqu'il s'agissait du sien. Sans un mot, il le récupéra et hocha la tête pour le remercier. Le jeune homme vit la demoiselle et, au regard qu'il lui portait ainsi qu'au fait qu'ill alla s'asseoir pour lui tenir la main, Stanley comprit que ces deux-là se connaissaient. L'individu se nomma auprès du Teremundo, révélant qu'il se prénommait Etel. A vrai dire, la seule chose qu'avait retenue Stanley, c'était que ce jeune homme avait bien besoin de renouveler sa garde-robe, et de préférence de la composer du plus grand nombre possible de vêtements de la marque Hope. Non pas qu'il soit vêtu avec un goût douteux, mais on ne pouvait que constater la différence d'élégance entre les deux hommes. Cela dit, à côté du gentleman, n'importe qui aurait fait pâle figure, selon lui tout du moins. Et comme Stan n'appréciait guère voir quelqu'un qui ne faisait visiblement pas d'efforts pour essayer de faire ressortir une quelconque et éventuelle élégance, il avait d'ores et déjà rangé Etel dans la catégorie "êtres inférieurs ne servant qu'à faire ressortir sa propre classe". Aussi, lorsqu'il lui répondit, une certaine touche de dédain était perceptible, bien dissimulée par une politesse digne de la meilleure noblesse.

"Je me nomme Stanley J. Hope. Certains m'appellent Stan, mais peu nombreux sont ceux que je laisse m'appeler ainsi. Pour vous, Stanley conviendra très bien. Ou Monsieur Hope. "

Stanley avait hésité un instant avant de choisir le vouvoiement. Il était tenté de tutoyer Etel, mais il serait alors flagrant qu'il n'éprouvait aucune sorte de respect envers lui, juste un soupçon de reconnaissance envers celui qui lui avait rapporté son chapeau. Il se leva alors et alla chercher la veste d'Etel. Il la lui tendit ensuite avant de se rasseoir à côté de lui pour continuer de veiller sur la demoiselle en attendant son réveil.

"Je l'ai mise à sécher. Votre veste, bien sûr. Il aurait été inconvenant de vous la rendre alors qu'elle était encore trempée. Etes-vous rassuré de voir que votre amie va bien ? Vous voyez, il n'y avait aucun souci à se faire, gamin."

Bon, là pour le coup, il avait relâché sa vigilance et ce surnom lui avait échappé. Après tout, tant pis si Etel s'offusquait, ce n'était pas comme si cela lui importait. D'ailleurs, celui-ci n'eut guère le temps de manifester sa désapprobation, puisque la jeune femme allongée se redressa vivement, heurtant au passage Stanley, qui lâcha une exclamation plus due à la surprise qu'à la douleur. La jeune femme retomba aussitôt sur le lit, et Stanley frotta son front légèrement endolori. Visiblement, cette demoiselle avait la tête dure... Mais il en fallait plus pour la faire retomber dans l'inconscience, car elle se tourna vers les deux hommes et sourit. Elle remercia Stanley et salua Etel. D'une voix suave, le gentleman lui répondit.

"Ne vous en faites pas, ce n'est rien. Je n'étais pas loin, et heureusement d'ailleurs. La prochaine fois, tâchez de faire attention, se baigner seul est toujours risqué, surtout lorsque l'eau est aussi froide. Il n'y aura peut-être personne pour vous sauver la mise, si vous recommencez."

Cela ressemblait autant à un reproche qu'à un conseil, mais la deuxième option était sa réelle intention. Il n'était pas dans ses habitudes de formuler des réprimandes aux demoiselles, et il serait fort contrarié d'apprendre qu'il était arrivé malheur à cette jeune femme, parce qu'elle à nouveau fait preuve d'un manque de prudence. Il aurait sans doute été préférable qu'il laisse les deux amis seuls, mais ils se trouvaient toujours dans son bungalow, et il se voyait mal en sortir en les laissant là.

Alors que Stanley était en train de déclamer sa courtoise remontrance, la demoiselle souffla tout en gardant la bouche fermé afin de faire sortir l'eau de ses oreilles, ce qui marcha un peu trop bien, et donna un résultat peu élégant, mais le Gentleman était trop fin pour en faire la remarque. Suite à son sermon, la jeune femme afficha un sourire exprimant un repentir factice, et ne dissimulant aucunement l'intention de s'amender, trahissant la certitude qu'elle recommencerait à la première occasion. Il la vit se relever, la douleur se peignant sur son visage. Il tendit le bras dans sa direction, avec l'intention de la faire se rallonger, ou au moins de l'inciter à se ménager, mais elle prononça un mot et des petites flammes semblables à ses Feux Follets l'entourèrent. Etrange, Stanley aurait pensé qu'après tout ce sel, elle aurait plus besoin d'une douche que d'un feu. La demoiselle le fixa pendant plusieurs longues secondes puis demanda où était passé Etel. A vrai dire, le Teremundo s'était totalement désintéressé de cet individu après qu'il se fut présenté. Celui-ci avait dû s'éclipser en silence, profitant de l'inattention des deux personnes présentes. Après un court silence gêné, Stanley prit la parole d'une voix posée, n'exprimant aucun malaise, et montrant plutôt son assurance et sa confiance.

"Je crains que votre ami ne soit parti. Sans doute a-t-il jugé préférable de vous laisser sous ma protection, ou alors il a simplement pris la fuite. Cela le regarde, et pour tout vous avouer, je n'en ai que faire. Tout ce que j'en retiens, c'est que nous nous retrouvons seuls tous les deux. Ensemble."

Stanley balaya le sujet de la main, et, comme si le sujet était définitivement clos, adressa un des sourires dont il avait le secret à la demoiselle. Un soupçon de charme magique, peut-être, la tête légèrement inclinée de manière à porter sur la jeune femme un regard rieur et charmeur. Il réajusta sa position sur sa chaise, puis posa quelques questions à son invitée, sur un ton affable afin de l'inciter à se confier.

"Avec toutes ces péripéties, je ne connais même pas votre nom, ni même ce qui vous amène sur cette île tranquille, qu'un peu de soleil ne saurait gâcher. Me révèlerez-vous votre identité ? Et m'accorderez-vous la confiance de me raconter votre arrivée ici ? Sur Grandia Coquilla, bien sûr, nous connaissons tous les deux la raison de votre présence dans cette chambre."

Sur ces derniers mots, le Gentleman partit d'un petit rire ; il arrivait souvent que ses propres tournures de phrase l'amusent lui-même, et dans ces situations il ne retenait jamais ses rires. Toutefois, s'il ne doutait pas de la finesse de son esprit, il acceptait volontiers que son humour ne soit pas apprécié par tous. La perfection était tellement subjective, n'était-il donc pas normal qu'il ne plaise pas à tout le monde ?

La demoiselle était impulsive. Cela se sentait dès le premier regard et était confirmé dès lors que l'on discutait un peu avec elle. Pour preuve, lorsque Stanley lui avoua qu'Etel s'en était allé, elle marqua sa déception de façon éloquente avec une exclamation. Elle semblait aussi avoir un humour semblable à celui du Gentleman puisqu'elle rit à sa boutade. Les flammèches qu'elle avait invoquées se dissipèrent et elle se rallongea. Puis elle déclina son identité et lui raconta qu'en raison d'une baisse d'activité, elle avait préféré prendre quelques vacances plutôt que de se morfondre à son lieu de travail, quel qu'il fût. C'était assez compréhensif, bien que Stanley pensât que dans ces moments-là, il fallait redoubler d'efforts pour relancer l'activité. Il nota ensuite qu'elle regardait autour d'elle, comme pour mémoriser la pièce et son mobilier. Stanley doutait fortement qu'elle agisse ainsi dans le but de réserver un bungalow semblable. Elle devait s'inquiéter et prévoir une issue de secours. Sauf que s'il décidait de l'attirer dans ses filets, elle ne penserait pas à s'enfuir. Sachant qu'un silence attiserait les inquiétudes d'Elvanshalee, puisque c'était son nom, il lui répondit.

"En effet, derrière le plat et les clapotis, l'étendue marine cache des remous meurtriers et destructeurs. On pourrait en dire autant de l'âme humaine... Mais trêve de paroles fatalistes. Faisant moi-même partie d'une grande entreprise, je connais bien ce genre de baisse de régime. La passivité n'est pas forcément toujours le remède, néanmoins, il est parfois bon de prendre du recul. En ce qui me concerne, cela m'aide à retrouver l'inspiration nécessaire à élaborer de nouvelles créations."

A voir l'expression de la demoiselle, Elvanshalee était encore très fatiguée. Peut-être voulait-elle un peu de repos. Une visite de l'île pourrait aussi la ressourcer si toutefois elle se sentait suffisamment en forme pour marcher. De toute façon, il pouvait aussi la porter, ce n'était pas comme si elle était vraiment lourde, mais il serait sans doute plus agréable de marcher. Pour s'en assurer, Stanley posa directement la question à la principale concernée.

"Dites-moi, est-ce la première fois que vous venez ici ? En ce qui me concerne, c'est le cas, toutefois, j'aimerais vous proposer de faire un tour de l'île. Certes sous la brume les alentours peuvent être maussades, mais Grandia Coquilla ne manque pas de beauté, et ce sous tous les temps. D'autant que l'air marin vous fera du bien, et que j'ai cru comprendre que la brume de ne vous effrayait pas. Cela vous tente-t-il ?"

Stanley avait proposé cela d'un ton détaché, le ton de celui qui ne se sentira pas mieux parce que l'interlocuteur a accepté ou refusé. Ce n'était pas la première fille qu'il rencontrait, ce n'était clairement pas la dernière, et son ego n'était pas - encore - suffisamment surdimensionné pour qu'un refus entraîne une déception et le pousse à commettre une agression.

Elvanshalee ayant accepté son offre consistant à visiter Grandia Coquilla en sa compagnie, elle s'était levée tout doucement, pour voir, sans aucun doute possible, si elle était suffisamment rétablie pour marcher sans l'aide de personne. Une fois qu'il se fut assuré qu'elle allait bien, il lui proposa élégamment son bras. Même si elle tenait debout toute seule, en tant que gentleman, il ne pouvait se permettre de ne pas faire preuve de courtoisie. C'était tout simplement contraire à sa nature. Même envers ses proies, il prenait un soin méticuleux dans leur exécution. Lorsqu'il s'agissait de femmes, évidemment. Ses victimes masculines, peu nombreuses, n'avaient droit qu'à un courtois dédain. Mais en l'occurrence, il n'était pas question de chasse, l'appétit insatiable propre à son espèce étant pour l'heure suffisamment apaisé pour qu'il ne ressente pas le besoin de se nourrir.

Alors que les deux jeunes gens marchaient, Stanley se remémora un geste machinal de la jeune femme qui l'accompagnait. Arrivés à un stade de la conversation, elle s'était frottée le cou. Était-elle gênée ? Avait-elle eu un muscle froissé au cours du sauvetage ? Si ce geste se reproduisait, il lui poserait la question. Elle avait également parlé de section. Travaillait-elle au sein de la Blitzness Corporation ? Si c'était le cas, il pouvait être intéressant de nouer une relation amicale avec cette demoiselle. Des connaissances au sein de cette entreprise colossale ne pouvaient lui être que profitables. Ouvrant la porte du bungalow, il laissa Elvanshalee sortir avant lui, puis il referma et verrouilla la porte. Bien que Grandia Coquilla soit une île où le climat était plaisant du moment que le soleil était au rendez-vous, le temps était plutôt frais dès lors que le brouillard envahissait les lieux. De plus, la diversité permettait aux amatteurs de randonnée ou de promenade d'arpenter des montagnes et des forêts, sans pour autant se couper de tout confort. Vrillant son regard violet dans les yeux de la demoiselle, il lui proposa de choisir le contenu de leur ballade.

"Y a-t-il un endroit particulier qu'il vous plairait de visiter ? Je n'ai pas de préférence particulière, la beauté des lieux me suffit. De manière générale, je recherche la beauté. C'est ainsi que je réalise la conception des produits de mon entreprise."

En effet, il recherchait la beauté, mais une fois ses prouits réalisés par ses employés, il ajoutait diverses fonctions dont toutes les caractéristiques n'étaient connues que de lui seul... et des clients faisant les frais des effets secondaires. Car si les vêtements de la marque Hope étaient magiques, ils faisaient également l'objet d'inconvénients assez déplaisants. Par exemple, une gamme permettait d'accumuler de la puissance magique, mais en puisant dans l'énergie du porteur du vêtement, et cela n'était pas contrôlable, les seuls symptômes étant des fatigues plus ou moins intenses. Et ce n'était là qu'un exemple des petites surprises qu'il réservait à ses clients.

En tant que chef d'entreprise, de mode de surcroît, une des principales nécessités du métier de Stanley était de remarquer les détails, et cette nécessité avait impacté sur son comportement en-dehors du travail, si bien qu'il notait tous les petits détails qui, notamment, échappaient à ses interlocuteurs. Cela constituait bien souvent un moyen pour faire pression sur eux, ou bien pour exercer un magnétisme accru. Dans le cas présent, Stanley n'avait pu que constater le mouvement de recul d'Elvanshalee lorsqu'il lui avait proposé son bras. Un réflexe que n'avaient que les femmes battues et les adeptes du combat. Le corps de la demoiselle ne comportait que peu de stigmates attestant d'une violence conjugale répétée, aussi la deuxième hypothèse semblait-elle plus probable aux yeux du Teremundo. Après, il restait à savoir dans quelles circonstances et pour qui se battait-elle. Néanmoins, la demoiselle finit par accepter le bras de Stanley et s'y accrocha. Au vu de l'appui qu'elle exerçait dessus, le Gentleman pouvait deviner qu'il aurait été difficile pour elle de se déplacer seule, malgré l'énergie dont elle avait fait preuve à son réveil.

Lorsqu'il lui demanda quelle destination lui plairait, elle le surprit en répondant presque aussitôt qu'elle aimerait voir la plage sous la brume. Après l'incident qui avait failli survenir, la plage était bien le dernier endroit que Stanley aurait envisagé. Toutefois, si tel était le souhait d'Elvanshalee, pourquoi ne pas accéder à sa requête, après tout ? D'autant plus qu'il avait remarqué qu'elle s'était empressée de regarder autre chose que ses yeux violets, alors qu'elle lui rendait son regard depuis plusieurs minutes. Selon toute vraisemblance, elle cherchait un moyen de focaliser son attention sur autre chose, ne voulant pas s'attarder sur un regard qui la faisait sans doute vaciller. Alors qu'ils marchaient tranquillement, la demoiselle était plutôt agitée. Ou bien elle se démenait pour ne pas perdre une miette du paysage qui l'entourait, ou bien elle guettait l'apparition d'une créature quelconque. Elle s'était également frotté le cou, peut-être s'était-elle froissé un muscle, ou alors elle devait être vraiment nerveuse. Quoi qu'il en soit, elle secoua la tête, probablement pour chasser des pensées qu'elle ne désirait pas, et se prit le pied dans un trou dans le sable. Elle chuta en avant, entraînant Stanley dont le bras était toujours agrippé par Elvanshalee. Le Gentleman ravança alors un de ses pieds pour garder un appui stable sur le sol, et rattrapa la demoiselle avant que son visage ne touche le sable. Il put alors constater la présence d'une marque étrange sur la nuque de la rescapée. Après avoir aidé Elvanshalee à se relever, et après qu'elle se fut remise de ses frayeurs, il ne put s'empêcher de l'interroger à ce sujet, non sans plaisanter d'abord.

"Je me doute qu'après avoir trébuché vous souhaitiez regarder où vous marchez pour ne pas tomber à nouveau, toutefois cela me semble exagéré de vous rapprocher à ce point du sol, vous ne pensez pas ? Par ailleurs, en vous rattrapant, mon regard a croisé un curieux tatouage sur votre nuque. C'est la première fois que j'en vois un de la sorte, et je me demandais quelle était sa signification. Accepterez-vous de me la dévoiler ou bien ma question est-elle trop indiscrète ?"

Ce faisant, Stanley faisait face à Elvanshalee et la regardait dans les yeux. Cela risquait de la mettre mal à l'aise, mais le trouble que cela déclenchait chez la demoiselle l'amusait. Il attendait avant de se remettre en marche, patientant dans une pose neutre, mais qui, comme toutes les poses qu'il prenait, le mettait en valeur et ne donnait pas l'impression qu'il se tenait ainsi uniquement dans le but d'impressionner la personne devant lui. Après quelques instants, il leva les bras en l'air et les laissa retomber, reprenant la parole sur un ton espiègle.

"Suis-je bête ! Oser vous interroger sur des détails qui ne concernent que vous, c'est terriblement indélicat ! Piétiner ainsi votre vie privée est indigne d'un gentleman. D'autant plus que la magie d'une rencontre avec une mystérieuse inconnue, aussi mystérieuse que la brume enveloppant le berceau de cette rencontre, disparaîtrait si celle-ci dévoilait tous ses secrets."

Stanley aimait contredire une de ses questions avec un petite tirade, en générale flatteuse pour son interlocutrice. Cela faisait souvent perdre ses moyens à celle-ci, et ses émotions n'en devenaient que plus faciles encore à déchiffrer.

Comme Stanley l'avait prévu, la question sur le tatouage d'Elvanshalee avait grandement perturbé cette dernière, et elle se mit à paniquer très franchement, sa respiration prenant un rythme de plus en plus irrégulier. Heureusement, il avait ensuite dédramatisé la situation, ce qui avait sans doute évité un arrêt cardiaque à la demoiselle. Demoiselle qui le fixa un moment, d'ailleurs, avant de brusquement s'asseoir par terre, en se tenant la tête entre les mains. Ce qui fit froncer les sourcils du Gentleman. Et si son charme magique était trop fort pour la demoiselle ? Peut-être que son mental s'en retrouvait instable, et que sa perception de son environnement, et plus seulement de Stanley, s'en retrouvait altérée. Dans le doute, il tâcha de réduire l'effet de sa magie, sans toutefois la désactiver complètement. Puis il s'assit à son tour, devant Elvanshalee, celle-ci s'excusant de les faire s'arrêter. Le plus souvent, lorsque les proies de Stanley commençaient à être troublées, un comportement entreprenant les faisait fuir, tandis qu'une attitude plus hésitante leur donnait l'impression qu'une certaine fragilité était présente au coeur du Gentleman, et donc que la suite des événements dépendait surtout de leur réaction - ce qui était bien sûr une illusion, le Teremundo veillant constamment à garder le contrôle de la situation. Il répondit donc d'une voix incertaine, comme exprimant un doute, celui du bien-fondé de la décision de se promener.

"Ne vous excusez pas, voyons. Après tout... C'est moi qui vous ai suggéré de faire un tour de l'île. De toute évidence, je n'ai pas su remarquer que vous n'étiez pas encore suffisamment remise. Et c'est donc de ma faute si vous vous trouvez à présent indisposée..."

La comédie faisait partie du quotidien de Stanley, comme le mensonge faisait partie de la vie des politiciens. Aussi, il avait depuis longtemps appris à simuler toute émotion, et toute expression, afin de faire croire et ressentir ce qu'il désirait à la personne de son choix. Néanmoins, il devait bien avouer qu'il avait du mal à montrer autre chose que du mépris en présence des individus mâles.

"Si vous le voulez, nous pouvons nous arrêter pour le moment, cela ne me gêne absolument pas. Il serait par ailleurs plus prudent, une fois que vous vous sentirez apte à marcher à nouveau, de retourner vous reposer."

Alors qu'il parlait, Stanley observait Elvanshalee garder ses mains sur sa tête pour essayer de stabiliser sa perception de son environnement, et si elle levait la tête, elle verrait, en lieu et place d'un regard chancelant, des yeux sûrs d'eux, la fixant avec la même intensité que précédemment.

"Ne vous excusez pas, voyons. Après tout... C'est moi qui vous ai suggéré de faire un tour de l'île. De toute évidence, je n'ai pas su remarquer que vous n'étiez pas encore suffisamment remise. Et c'est donc de ma faute si vous vous trouvez à présent indisposée..."

La jeune femme lui adressa un sourire, essayant toujours de stabiliser son environnement. Quelque chose la turlupinait, mais elle n'arrivait pas à mettre la main dessus. Du coup elle ne cherchait même pas, trop fatiguée. Une fois son environnement stabilisé elle leva la tête, fixant l'homme dans les yeux. La sensation de s'y noyer s'était étrangement diminuée. Non, ça devait venir e la fatigue ! L'élément qui la turlupinait prenait de l'ampleur, sans quelle arrive à savoir quoi.

"Si vous le voulez, nous pouvons nous arrêter pour le moment, cela ne me gêne absolument pas. Il serait par ailleurs plus prudent, une fois que vous vous sentirez apte à marcher à nouveau, de retourner vous reposer."
- Quelque chose ...

Les mots étaient sortis d'eux mêmes. Quelque chose venait. Mais quoi? La jeune femme regardait dans la direction d’où lui venait cette présence sans rien voir. Soit il n'y avait rien, soit la chose était derrière la dune de sable devant elle. Grommelant elle réussit à se lever sans tomber, mais ses jambes tremblaient. Il était temps de rentrer oui, et vite! Sinon le Gentleman allait devoir la porter et elle préférait mourir plutôt que ça arrive.

Un mouvement sur la dune. Quelque chose qui saute, et la jette à terre. Plusieurs autres de ses choses qui sortent de derrière la dune. Des goules. Celle qui lui avait sauté dessus essayait de la mordre, et elle n'était pas en état de se défendre. Foutues saloperies, et elles étaient nombreuses en plus ! Elva espérait que Stanley savait se battre sinon ils étaient bien dans la mouise !


[hrp]J'espère que la réponse est pas trop courte je savais pas trop quoi faire^^[/hrp]