Un départ discret [PV Elvanshalee]

Ce soir là un vent frais soufflait sur les rues presque vides d'Ethera city. En effet à cette heure tardive -ou plutôt matinale- les habitants restent chez eux et dorment comme dans toutes les ville du mondes, mis à part les quelques patrouilles de Blitzness, des voyous fort peu recommandables et autres irréductibles noctambules que l'on croise à toute heure de la "nuit" dans toutes les grandes villes du monde.
Mais élevons quelque peu notre regard des rues pour trouver notre assassin, comme à son habitude perché sur le rebord d'un toit d'immeuble à contempler les étoiles plongé dans ses pensées.
Le ciel étoilé d'Ethera city avait une particularité: il ne bougeait pas. Varig avait mis plusieurs semaines à en être sûr, mais il n'y avait plus aucun doute. La position des étoiles ne variait pas d'un millimètre. Ce qui fascinait le tueur, c'est qu'il y a quelques mois encore, il n'y aurait prêté aucune attention, pas plus que la plupart des habitants d'Ethera.
Il changeait. Il prenait des risques inconsidérés, agissait à l'instinct... Et tout ça pour protéger son "équipe", un intermédiaire de la pègre, ex tueur bricoleur d'explosif, louche et pas très honnête, un Teremundo amoureux d'une tueuse en série schizophrène et complètement perdu, sans oublier le pompon, une future ex agente de la Blitzness corporation devenue un Teremundo, instable et totalement imprévisible.
Quand à son plan du moment, il était tout simplement effrayant et proposait une variété de mort violentes possibles tout simplement énorme. Avec en bonus les options liées: emprisonnement, torture, etc...
Décidément, certains soir mieux valait agir sans chercher à prendre du recul, ou les choses apparaissaient sous un jour réellement déprimant.
Le tueur dégaina un pistolet semi automatique HK USP et en vérifia rapidement la chambre avant de rengainer. Contre la mélancolie ou la déprime il n'y avait pas de meilleur remède qu'un peu d'action...
Le tueur se laissa tomber du rebord sur le toit et commença à courir. Il accélérait progressivement et parvint en quelques secondes à l'autre extrémité du toit. Sans ralentir, il bondit au dessus du vide. Il passa plusieurs secondes en apesanteur, franchissent sans mal les quelques mètre qui le séparaient du toit suivant et se réceptionner d'une roulade, se redressant aussitôt pour continuer de courir encore plus vite, bondissant en avant en frappant de toutes ses forces le sol alternativement du pied droit et du pied gauche tout en étant courbé en deux. Chacun de ces "pas" lui faisait franchir quatre bon mètres.
Il progressait ainsi à une vitesse inhumaine et parvint rapidement sur le toit de son objectif.

Sur le papier, le plan de Varig était simple. Il avait beaucoup discuté avec Elvanshalee et connaissait désormais les évènements majeurs de ses derniers mois dans la corporation et même un peu plus... Il espérait qu'elle s'en tiendrait à ses instructions, mais il ne se faisait pas trop de souci: le travail "fin" restait de son ressort, celui de sa complice se bornant plus à semer le chaos, ce qu'elle savait extrêmement bien faire, et à aboyer une série d'ordres dans une radio en conduisant une voiture. Rien de compliqué en théorie. Contrairement au rôle de Varig.
Le tueur paranoïaque avait préparé et mis au point se plan avant même leur rencontre à l'île de la pomme.
Se procurer un Hummer banalisé et "nettoyé" n'avait posé aucun souci à Louis, pas plus que de le faire garer discrètement dans un parking du centre ville. La première "étape" du tueur consista donc à aller récupérer le véhicule en évitant tous les systèmes de sécurité du parking, un jeu d'enfant.
Une jeune femme au look gothique et aux cheveux blonds platine, portant plusieurs piercing et pianotant impatiemment sur la tableau de bord se trouvait déjà dans le 4x4 aux vitres teintées. Elle l'accueillit d'un peu amène:

-Vous êtes en retard. Où est ...?

Sans relever, le tueur répondit d'une voix neutre:

-Comme je vous l'ai déjà dit il nous rejoindra plus tard. En route.

Puis il claqua la porte avant de faire vrombir le moteur et manœuvra pour quitter le parking. Pas un mot de plus ne fut échangé. La circulation était réduite au minimum à cette heure de la nuit, exactement comme prévu, aussi parvinrent ils rapidement à leur destination: un des bordel de luxe de la périphérie.
Varig rangea le hummer banalisé aussi près que possible de l'entrée sans arrêter le moteur et tendit une cagoule noire à sa compagne qui l'enfila sans un mot avant de sortir un pistolet de sa veste. Elle l'arma d'un geste professionnel, vérifia la chambre puis se mit à fixer l'entrée à travers la vitre teintée. Ils attendirent ainsi de longues minutes sans parler ni bouger.
Enfin un homme replet sortit du bâtiment, une jeune femme sous chaque bras, sans nul doute des prostituées du lieu. Il se dirigea vers une limousine qui venait de s'arrêter non loin, deux gorilles impressionnants sur ses talons.
Varig sortit son téléphone et composa rapidement un numéro enregistré. Dans la rue, l'homme s'immobilisa et sortit son propre smartphone. Un des gardes du corps montra le hummer du doigt en mettant sa main dans sa veste.

-Allô?

La jeune femme encagoulée ouvrit la portière et ouvrit le feu avec une redoutable précision: pas une balle ne fut perdue. Les gardes du corps n'eurent pas le temps de riposter et furent les premiers à tomber. Le canon du pistolet se redirigea immédiatement vers l'homme et ses deux "accompagnatrices", et les projectiles de la tueuse frappèrent le groupe sans pitié ni distinction.
Arrivé au niveau de ces cibles, elle termina son chargeur sur les corps avant de revenir en courant vers la voiture où elle s’engouffra l'arme au poing.

-On se casse!

Sa portière n'avait pas encore finit de claquer quand le hummer repartit sur les chapeaux de roues. Elle attacha sa ceinture et retira sa cagoule.
Varig se dirigea sans hésiter vers le nord, dépassant en trombe une des rares voiture qui circulait encore à cette heure. L'action n'avait duré que quelques secondes. La première phase du plan s'était bien passée... Restait maintenant la partie délicate. A côté de lui, la tueuse rechargeait déjà son arme.

-Nickel. Maintenant que l'autre débile est mort, on va voir Langsman et vous...

Dans un crissement de pneu, un hummer de la Blitzness corp bondit à pleine vitesse d'une des rues perpendiculaires, fonçant droit sur le véhicule des deux tueur. Sans les réflexes de Varig, le hummer les aurait sans nul doute envoyé dans le décor. Mais le tueur écrasa l'accélérateur et donna deux coups de volant pour exécuter un dérapage qui lui permit d'éviter le "projectile" et se remettre face à la route.
Le pare choc avant du hummer B-corp les frôla dans un bruit strident de tôle qui secoua l'habitacle, puis continua sa course folle en montant sur le trottoir. Mais contre toute attente, il ne se crasha pas dans le mur et tourna à 180° dans un dérapage sans doute aussi magnifique qu'involontaire. Sa portière passager frappa contre une façade d'immeuble, propulsant par rebond le véhicule sur la route, qui arracha une barrière de protection au passage.

-Bordel c'est qui ce dingue!? D'où il sort?!

Varig retint avec peine un sourire. Une entrée digne d'Elvanshalee...

-Aucune idée mais il a l'air de nous en vouloir. Apparemment on est grillés, dit il sans lâcher la route du regard. Accroche toi ça va être sportif.

Il écrasa à nouveau l'accélérateur et le véhicule banalisé bondit en avant. Le compteur, qui affichait déjà un bon 90 grimpa d'une dizaine de kilomètres heure d'un coups.

-Peut être qu'il nous a pris en chasse seulement pour l'excès de vitesse?
-Descend lui poser la question si ça te chante. Il est toujours là?

Une rafale de mitrailleuse érafla le blindage épais du hummer et pulvérisa le rétroviseur gauche en guise de réponse. Varig fit slalomer le véhicule, évitant de peu une volée de balles. Apparemment l'ordinateur de tir du hummer les avait verrouillé... Le tueur serra les dents. Il avait bien dit à Elvanshalee de tirer un peu pour ne pas sembler suspect, mais elle mettait du coeur à l'ouvrage.

-Il veut jouer... On va jouer alors.

Le tueur freina brusquement en braquant son volant pour exécuter un improbable virage digne d'un pilote de course. Le véhicule tourna à 90° et s'enfila à toute vitesse dans une rue adjacente en raflant un mur. Les suspensions émirent une plainte douloureuse mais le hummer se rééquilibra. Heureusement que c'était un véhicule "jetable", parce qu'il ne tiendrait pas ce rythme durant des mois...
Derrière lui, un fracas de fin du monde suivi d'une rafale mal ajustée l'informa que Elvanshalee suivait toujours. A croire qu'elle tournait en rebondissant sur les murs...
Au bout de la rue, Varig tourna à nouveau brusquement dans une autre rue adjacente pour reprendre la direction de son objectif, plein nord. Elvanshalee suivait toujours en mitraillant autant que la section I pendant une prise d'otage.

-Attention!

Alors qu'il fonçait en slalomant pour éviter les tirs de sa poursuivante, une jeep de la B-corp surgit d'une autre rue, en tentant de lui couper la route. Un soldat assis en place passager arrosa le hummer de son fusil d'assaut, presque à bout portant, éraflant la vitre par balle. Varig l'évita d'un dérapage sec, laissant la jeep poursuivre sur sa lancé et s'écraser piteusement contre un mur.
Deux autres véhicules du même genre sortirent à leur tour dérrière eux, les prenant en chasse aux côtés du hummer d'Elvanshalee. Les balles crépitaient autour des fuyards, mais le blindage tenait bon. A moins qu'ils ne disposent de lance roquettes, ils n'étaient pas prêt de percer... Le tueur réfléchit rapidement en continuant ses manœuvres sportives. Les renforts commençaient déjà à débouler... Il allait falloir les ralentir ou les "divertir" au plus vite.
Il accéléra encore, dépassant un malheureux véhicule utilitaire civil qui fila se planter dans un mur pour échapper au déluge de balle. Les poursuivants ne ralentirent même pas.
Le compteur de Varig affichait maintenant 120 kilomètres heure. La vitesse et les tirs qui raflaient le véhicule lui faisait libérer un peu d'adrénaline, dopant encore ses réflexes de mutagène et effaçant toute trace de peur ou de doute. Il se sentait tout simplement invincible. Il conduisait calmement, tournant régulièrement dans des rues et évitant les véhicules de "police" qui finissaient soit accidentés directement soit tentaient de continuer la poursuite endiablée.
Le rétroviseur étant "HS", Varig n'avait pas pris la peine de compter ses poursuivants. Toutefois à cette vitesse, ils devaient y avoir eu plusieurs autres accidentés parmi eux à la faveur de ses changements de direction et autre manœuvres à grande vitesse. Ils avaient plus de mal à ajuster leur tirs également, les virage incessant les gênant autant pour se maintenir sur la route que pour faire feu.
Après une petite minute de poursuite à grande vitesse, ils arrivèrent en vue de l'objectif de Varig: un pont qui surplombait une voie ferrée. Le tueur accéléra encore un peu plus un étrange sourire aux lèvres.

-Accroche toi à quelque chose.
-Qu'est ce que tu...

Varig tourna brusquement, fonçant dans les grillages de protection à toute vitesse. La tueuse à côté de lui n'eu que le temps de s'accrocher de toute ses force à son accoudoir avant que le pare buffle ne pulvérise les grilles du pont.
Le hummer décolla littéralement et passa trois bonnes secondes en apesanteur. Puis il toucha violemment le sol pierreux de la voie. Le choc désorienta une demi seconde ses occupants, mais le tueur parvint à maintenir sa trajectoire. Il du néanmoins ralentir vu le sol inégal, qui secouait le véhicule.
La voiture filait maintenant sur la voie ferrée, chevauchant une des voies.

-T'es complètement dingue! Bordel j'ai failli avoir une crise cardiaque!
-Pas de risque, de ce que j'ai vu, tu n'as pas de coeur. On les a semés?
-Tous sauf le dingue en hummer. Une vraie putain de sangsue ce type. Oh bordel de nom de Dieu!

Un puissant projecteur illumina la voie tandis que le vacarme d'un moteur d'hélicoptère et une voix hyper emplifiée retentissaient.

-Blitzness corporation, veuillez stopper le véhicule et en descendre immédiatement les mains sur la tête. Obtempérez, ou on ouvre le feu!
-Désolé, marmonna Varig, c'est interdit de s'arrêter au milieu des voies de train.

Le Fury volait parallèlement à petite distance de la voie ferrée, son projecteur et son canon de traque braqués sur le hummer. La lumière crue gênait un peu le tueur, mais heureusement les vitre teintées et ses lunettes noires arrêtaient le gros du faisceau.

-Dernière sommation stoppez le véhicule et descendez!
-C'est un putain d'hélico! Ces connards de Blitzness nous ont envoyé une saloperie d'hélicoptère!
-Il ne tirera pas. Le canon de traque détruirait la voie ferrée, et ça Blitzness évite en général. Détend toi, j'ai connu pire.

C'est à ce moment que le gunner installé sur le côté de l'hélicoptère commença à tirer à la sulfateuse de courtes rafales précises. Les balles ricochèrent sur le blindage, mais pulvérisèrent tout de même le second rétroviseur, secouant le hummer. Varig grogna. Avec leur manie de mitrailler comme des brutes, ils risquaient de finir par vraiment foutre en l'air la peinture.

-Pire!? Comment ça pourrait être pire!?

Les lumières éblouissantes d'un train apparurent à environ trois cent mètres devant eux, répondant là la question. Varig réfléchit à toute vitesse. S'il tentait d'éviter le train à cette vitesse, sur ce terrain inégal ils risquaient se retourner en passant sur le rail... Tourner...
Les yeux mutagènes du tueur repérèrent une grosse manette au bord de la voie, à environ 100 mètre devant... Un aiguillage! Si il parvenait à enclencher la manette le train changerait de voie et les éviterait. Mais comment faire? Question rhétorique. Il fallait tirer dessus.
Lâcher une main du volant pour dégainer était dangereux, ouvrir la vitre également. Heureusement que l'hélico était côté passager et qu'Elvanshalee semblait à court de munitions. Ouais un vrais veinard...
Sans plus réfléchir, le tueur ouvrit donc sa vitre et dégaina son pistolet avant de viser soigneusement la minuscule manette. Si il parvenait à tirer juste malgré la distance et les chocs qui secouaient le véhicule, si le train ne déraillait pas, si l'impact suffisait à activer la manette, et si ils ne partaient pas dans le décors, alors ils auraient leurs chances. Ces "si" comprenaient une écrasante probabilité d'échec, mais elle restait moindre que la certitude de mourir aplatis dans très peu de temps s'ils ne faisaient rien.
Tout en maintenant une trajectoire aussi droite que possible, le tueur fit le vide dans son esprit et visa soigneusement la manette. Le temps lui sembla ralentit et durant quelques secondes il n'y eu plus rien d’autre que la cible et son arme. Enfin il pressa la détente du pistolet.
L'arme tressauta trois fois avant que Varig ne rentre son bras dans l'habitacle pour saisir à nouveau le volant. Il n'avait pas pu voir si la manette était tombée mais il allait le savoir très vite. Pourtant il lui semblait qu'il l'avait raté...
Les phares de la locomotive grossissaient rapidement. Dans moins de dix secondes ce seait le choc...
Brusquement le train changea de direction.

-Putain tu l'as eu!

Varig expira, soulagé. Un tel tir était au moins autant du à la chance qu'à ses talents de tireur. En tout cas ils avaient évités le train...
Mais il ne fut pas perdu pour tout le monde. En effet, le train en changeant brusquement de direction se plaça exactement face au Fury, surprenant le pilote de l'hélicoptère qui se trouva ébloui par les phares puissants. Il s'était approché à une vingtaine de mètres de la voie pour pouvoir tirer et volait très bas... C'était beaucoup trop prêt. L'appel d'air déclenché par la vitesse de la locomotive déséquilibra le Fury qui dépassa le hummer à toute vitesse et piqua vers une des rues tandis que son pilote essayait désespérément de redresser. Le rotor toucha une cheminée d'usine et il partit en vrille disparaissant du champs de vision du tueur. Une puissante explosion fut son dernier signe de vie.

-Décidément les trains ne font pas bon ménage avec les hélicoptères, commenta stoïquement Varig.

Il accéléra. La Blitzness corporation était "out" pour un bon moment, et ils n'étaient plus très loin du tunnel... C'était là que la dernière phase de son plan se jouerait.

Une ballade des plus ordinaire. Enfin, rien n'est ordinaire avec Elvan, surtout quand elle conduit. L'ordinaire devient un mini-cataclysme. Pas compliqué alors de comprendre pourquoi elle avait '' emprunté '' un hummer de la B-corps en guise de voiture. Un hummer est blindé, et en plus il permet de tirer. Tout ce dont elle avait besoin pour le plan. Autant le dire franchement, elle n'avait eu son permis que parce qu'elle connaissait l'examinateur. Craignant d'exploser le hummer dans un mur en plein milieu de leur plan, elle avait décidé de prendre des ... cours. Rien de mieux que d'aller voir ce bon vieux Sayanel alors. Pourquoi son mercenaire de beau-frère? Parce que question conduite à pleine vitesse il était vraiment bon. La journée venait de commencer. Elle avait jusqu'à la tombée de la nuit pour s'entrainer.

Elle le trouva à la périphérie d'Ethera. Tomber sur lui relevait du miracle. Quand il n'était pas en mission il ne tenait pas en place. Un trait familial. Il ne semblait pas surprit de voir Elvan. Il l'attendait même. Louis avait bien fait son boulot. Elvan l'avait contacté plus tôt dans la matinée, lui demandant de transmettre un message. Qu'il ai réussi à le lui transmettre relevait du miracle. Louis était vraiment quelqu'un d'efficace. Sayanel l'attendait à coté de deux voitures d'un air des plus banals ... si on oublie le blindage fait maison qui les recouvrait. Apparemment, ce cher beau-frère n'avait pas oublié que dans la famille personne ne savait conduire correctement.

- Je t'ai bricolé un circuit, évite de le détruire. Je peux te donner trois heures, pas plus, après tu devra te débrouiller seule.

Le circuit c'était ... des plots, et les murs des maison. Ceux-ci avaient été renforcés à la hâte avec un peu de tout, allant du matelas aux plaques en bois ou en taule. Vu la tronche des murs d’ailleurs, il était clair que Sayanel s'entrainait ici. En trois heures, il réussi à lui apprendre à conduire à 130 en ville, à tourner sans freiner dans des virages à 90 degré en se prenant un mur sans exploser la voiture, et même à faire ... un virage à 180, bien qu'Elvan n'ai pas trop compris comment elle avait fait. Elle avait fini son entrainement dans les rues d'Ethera à '' patrouiller '', tout en se faisant incendier par ses confrères via la radio du hummer parce qu'elle les gênait dans son boulot. Mais ça faisait partie du plan. Elle devait à tout prix être en contact avec eux quand ça allait commencer.

La nuit était tombée. La fête allait commencer. Elvan se rendit à pleine vitesse au lieu prévu, tout juste à l'heure. Elle avait faillit rentrer dans un autre hummer de la B-corps en patrouille, et se faisait incendier par radio. Le plan marchait parfaitement pour le moment. Les coups de feu firent un joli voyage in radio dans les 4 véhicules en contact. Le Spectre voulait du monde à ses trousses, il allait en avoir. Elva arriva à pleine vitesse droit sur le véhicule du tueur, qui ne l'évita que par miracle. Fonçant droit dans le mur, Elva décida de mettre en pratique les conseils de Sayanel et ... enclencha le frein à main, en relâchant la pédale d'accélérateur. Le hummer fit un magnifique demi-tour, percutant un mur dans la course, ce qui lui permit de se redresser bien plus vite. Écrasant l'accélérateur, Elvan se mit à la poursuite du tueur.

- Elvanshalee, qu'est ce qu'il se passe ?!
- Je suis à la poursuite d'un hummer banalisé. Son passager vient de tuer 5 personnes, j'ai besoin de renforts !

En quelques secondes la demande de renfort avait atteint cinq voitures de patrouille et se diffusait à grande vitesse. Elva déclenchât le ciblage automatique de la mitraillette du hummer, qui arrosa copieusement la voiture du Spectre, dégommant au passage un rétro. Le hummer du Spectre étant blindé, et par soucis de réalisme, elle tirait comme si elle voulait vraiment dégommer la voiture qu'elle poursuivait. Le tueur prit un virage à 90, qu'Elvan passa en se mangeant un mur, histoire de mieux tourner. Heureusement que les hummers sont blindés, parce que sinon elle serai déjà morte. Le tueur se dirigeait plein nord. Histoire de ne pas le perdre, Elvan se servait plus des murs que du volant pour tourner. Sa secouait mais au moins elle ralentissait presque pas. La radio grésilla brusquement.

- Nous avons le véhicule suspect en vue, je répète, nous avons le véhicule suspect en vue, il se dirige plein nord !
- Dépêchez vous de faire un barrage, il faut l'arrêter !

Un des hummer de la B-corps surgit d'une rue, manquant de peu de percuter la voiture du Spectre, l'arrosant copieusement au passage. Incapable de tourner assez vite, le pauvre soldat fini dans un mur. Des balles volaient de partout, indiquant à Elva que les renforts la suivaient de près. Elle continuait à leur hurler des ordres, sans qu'il leur vienne à l'idée de les contester, trop pris dans la course. Les quelques véhicules civils qu'ils croisèrent finirent dans des murs pour éviter les balles. Les virages se succédaient, et Elva entendit une joli explosion. Un des hummer qui la suivait venait de se manger un mur, et celui qui le suivait n'avait pas pût l'éviter. Un autre c'était mangé un véhicule civil, et un troisième avait tiré sur celui de devant en loupant un virage. Tirer ou tourner, il faut choisir. Les véhicules de flics s'étant mêlés à la faite avaient presque tous finis en dégâts collatéraux.

Ils arrivèrent soudain à un pont, surplombant une voix ferrée. La partie la plus risqué du plan. Le tueur fonça droit sur le grillage du pont, s’envolant un cours instant pour finir sur la voix ferrée. Elvan suivit, explosant son pare-choc à atterrissage, manquant de peu de se rater. Comme prévu, les autres ne suivirent pas. Moins prévu par contre, un Fury vint se joindre à la fiesta. Elvan avait demandé des renforts certes, mais pas à ce point ! Le pilote du Fury ordonna à la voiture du tueur de s'arrêter. Comme si il allait le faire crétin ! Puis faut pas s'arrêter sur les voix ferrés c'est la loi baka. Le Fury volait perpendiculairement au tueur l'aveuglant avec son projecteur, gênant au passage Elvan. Ils n'utiliseraient pas le canon, de peur de détruire la voix ferrée. Un crétin dans l'hélico se mit à tirer sur le hummer du tueur, et une des balles en ricochant vint exploser le rétro droit d'Elvan.

- Arrêtez de tirer vous allez finir par me toucher! Poser vous devant imbéciles, il sera bien obligé de s'arrêter !

Et bien sur il fallut qu'un train se décide à arriver à ce moment là. Elva commençait à un peu stresser. Se bouffer un train ne faisait pas partie du plan. Ben non, elle stressait pas avant, elle s'amusait. Elle entendit trois coups de feu. Le tueur avait réussi à toucher la manette, ce qui fit changer de direction le train. Pas de chance pour le Fury, trop près de la voix, qui à cause de l'appel d'air partit en vrille plus loin. Elvan avait vu trois gars sauter, avant qu'une explosion ne déclare la mort du Fury. Le tunnel n'était pas loin. Il n'y avait plus aucune trace de renforts quand ils s'y engouffrèrent. Ne restait plus qu'à mettre en place la suite du plan.

Le hummer de Varig entra en trombe dans le long tunnel, suivi de près par Elvanshalee, comme prévu. Arrivé au milieu du souterrain, le tueur freina brusquement et coupa le moteur du véhicule blindé dont il éteignit les phares. Dérrière eux, Elvanshalee fit de même. Dans la voiture, la tueuse blonde se tourna vers Varig, méfiante.

-Pourquoi on...?
-Terminus. On liquide notre sangsue rouge, et on se barre par les égouts. Il y a un ancien accès scellé par une grille au bord de la voie.

Sans ajouter un mot, il sauta hors de la voiture. La jeune femme fit de même, en pointant son arme sur le hummer rouge d'Elvanshalee. Varig la laissa avancer de quelques pas et sortit son propre pistolet qu'il arma avant de le pointer dans son dos. Au déclic, la tueuse s'immobilisa.

-Langsman est mort, lanca Varig d'une voix détachée. Un adversaire redoutable. Ses derniers mots ont été pour vous... Il voulait que vous sachiez qu'il regrettait d'avoir échoué et plus encore d'avoir été celui qu'il a été. Il a dit aussi qu'il vous aimait.

Il rafermit sa prise sur son pistolet.

-Considérez ça comme un privilège, il est rare que je fasse ce genre de choses. Adieu, mademoiselle Langsman.

La détonation résonna sur les parois du tunnel plongé dans l'ombre. Il y eu un court silence, puis deux autres coups de feu rapprochés retentirent.
Le tueur s'était penché sur le corps inerte de la tueuse, prenant rapidement son poul.

Varig s'approcha de sa nouvelle coéquipière.

-Aide moi à la mettre dans la voiture.

En quelques secondes, la tueuse blonde se trouva au volant du Hummer B-corps. Varig posa un petit paquet sur ses genoux et recula prêt à claquer la portière. Il hésita une seconde. Sa main gantée passa sur le visage de la jeune femme, lui fermant les yeux. La portière claqua. Il revint ensuite vers Elvanshalee.

-Bon travail, on a plus qu'à disparaître. Dernière formalité et Elvanshalee disparaitra pour de bon...

Une seringue était apparue dans sa main. Sans être étonné, Elvanshalee releva sa manche sans un mot.
Depuis le début, il n'avait rien laissé au hasard... La cible qu'ils avaient abattue laissait un nombre de suspect incalculable. La jeune femme qui l'avait aidé était une tueuse du soleil noir, qu'il avait manipulée pour en faire le bouc émissaire. La course poursuite n'avait rien de suspecte, pas plus que son arrivée finale dans ce tunnel, dont les parois bloquaient les ondes radio. Pour tout le monde, ce ne serait pas Elisabeth Langsman qui venait de mourir dans ce tunel, mais Elvanshalee, soldat de Blitzness disparue au combat.
Une autre personne allait naitre...


[...] Le véhicule des fuyards a alors rejoint un tunnel ou nos unités l'ont perdu de vue durant une dizaine de minutes, suivi par le hummer de patrouille. Les parois ont coupés toute transmission, mais des coups de feu ont étés entendus. Malheureusement le tunnel à été pulvérisé avant que nos équipes arrive sur place, par une charge militaire de grosse puissance. Peut être les suspects se sont ils suicidés, mais il est difficlle de retrouver des indices vu l'ensevlissement des rares restes exploitables. Dans tous les cas, personne n'a quitté le tunel vivant. [...]
Selon les ordres, l'affaire est classée, et le Lieutenant Elvanshalee considérée comme disparue au combat. Les responsables de l'attentat sont inconnus et nous n'avons aucun indice, toutefois la nature de leur cible semble faire accuser le soleil noir. Dans tous les cas, ils s'agissait de tueurs professionels, bien équipés et bien entraînés. La piste de la voiture a tourné court, le voleur ayant fournis le véhicule ayant depuis disparu du paysage. Nous n'avons pas beaucoup d'espoir de le retrouver en vie... [...]
L'ampleur des faits et les pertes enregistrées au cours de l'opération font craindre un scandale nuisible pour la corporation, sans parler de l'absence totale de pistes. L'affaire doit donc être classée au plus vite et l'enquête se poursuivre de manière très discrète, s'il y a lieu de la poursuivre. [...]
Sera transmis à la presse le communiqué suivant:
"Tard cette nuit une fusillade a éclaté dans un des quartier de la périphérie de la capitale. Il s'agierait d'un réglement de compte mafieux; les responsables, lourdement armés, ont étés pris en chasse, puis éliminés par les services de sécurité de la Blitzness corporation. Plusieurs victimes et blessés graves sont à déplorer, dont le Lieutenant de la section médicale, Elvanshalee. Victimes du devoir...

-... ils nous rappellent une fois encore les sacrifices consentis par la Blitzness corporation pour défendre chacun de nos concitoyens contre toute menace, humaine ou inhumaine. Ces évenements sont a rapprocher de la récente controverse sur la vague d'arrestations de terroristes opérées un peu partout par les forces de sécurité, critiquées par une partie de l'opinion qui...

Varig saisit la télécommande posée sur la table basse et coupa le son de l'écran plasma avant de s'affaler dans un des canapés. Déformer les faits pour transformer un fiasco en élément de propagande... Typique de Blitzness.
Le tueur reposa la télécomande sur la table basse et saisit machinalement le canon du pistolet démonté posé juste à côté.
C'était le pistolet qu'il avait utilisé la veille. Nettoyé et gratté à l'aide d'une tige métallique... Chaque balle est en effet marquée par les aspérités et défauts infimes et uniques du canon de l'arme utilisée lors du tir. Deux projectiles tirés par la même arme sont donc marqués des mêmes rayures. Le gratage avait effacées certaines inégalités et en avait du même coups fait appartaitres d'autres, modifiant ainsi la "signature" de son arme. Même un expert serait desormais incapable de démontrer que cette arme avait bien tiré les balles que les agents de Blitzness avaient sans nul doute réccupérés. L'arme serait coulée dans le béton d'un des chantiers dans la semaine... Un excès de prudence ne nuisait jamais.
Reposant la pièce métallique sur la table basse, le tueur se leva et se dirigea vers la chambre à coucher.

Après leur exfiltration par les égouts, Varig avait directement menée Elvanshalee endormie dans une clinique clandestine du soleil noir, vide et sous scelée de Blitzness depuis quelques jours. Le tueur avait pratiqué et appris nombre de métiers dont celui de médecin... Quoi que pour cet opération il ai du s'entrainer. Apprendre était un hobby, mais la chirurgie restait un discipline incroyablement complexe surtout sur un Teremundo guérissant à une vitesse effrayante.
Les notes d'Ytoran qu'il avait mémorisé lui avaient étés d'une grande aide, quoi que ce type de chirurgie n'ai pas été trop son genre. En tout cas l'opération avait bien fonctionnée, et il n'avait plus eu qu'à mettre le feu et à ramener sa "patiente" toujours endormie chez lui en prenant bien soin d'être invisible.

Le tueur s'assit près du lit, dans un des fauteuils, observant le visage recouvert de bandages. D'après Ytoran, les Teremundos nourris réccupéraient très vite de ce genre d'opérations. Varig attendais donc qu'elle se réveille pour lui enlever ses bandages...
Le tueur la regarda respirer un moment. En chirurgie il débutait, masi pas en poisons. Il avait précisément dosé le somnifère et savait qu'elle se réveillerait sous peu.
Une Teremundo... Encore un Teremundo. Quelle stupidités de les considérer comme des ennemis, des "créatures" aussi dénué du droit de vivre que des chiens enragés. Ceux ci dominaient leur magie, plus que ce que leur magie les dominait. Leur soif de sang était combattue, et leur désir de protéger et servir l'humanité, intacte. Pourtant ils étaient traqués comme des animaux au même titre que leurs congénères meutriers...
Mais c'était bien plus simple pour Blitzness de tous les mettre dans un même lot. Les monstres menaçant l'humanité... Leur fond de commerce au final. Que se passerait il si on admettait qu'ils pouvaient être de notre côté?
Les battements de cils de la jeune femme le tirèrent de ses réflexions. Elle se réveillait.

-Bien dormi?

Le plan fonctionnait comme sur des roulettes. La partie qui lui déplaisait le plus allait maintenant arriver. Le Spectre avait arrêté son véhicule, elle fit de même. La tueuse qui allait la remplacer sortit du véhicule. Ce fut son dernier acte. Trois balles plus tard, et elle gisait morte au sol. La était le problème. L'odeur du sang la dérangeait, car elle causait toujours une faim. Quand à tuer, elle allait vite devoir s'y habituer, ce ne serai pas un problème. Si le Spectre dût vérifier que la tueuse était bien morte, Elvan n'en eu pas besoin. Elle avait entendu son cœur s'arrêter sans aucun problème.

-Aide moi à la mettre dans la voiture.

Elvan retint sa respiration le temps de mettre la femme dans la voiture. Oh, pas par faim, elle c'était nourrie le matin même, de billes occultes. Mais on sais jamais, que l'odeur du sang lui donne envie de terminer son repas. Ça serai problématique. Il n'y eut cependant pas de problème. Les plans du Spectre ne comportaient jamais de problème. Le seul imprévu avait été le Fury, mais le problème avait vite été réglé. Elvan était maintenant clairement inquiète. La suite ne dépendait que du Spectre maintenant, et certains points de cette suite effrayaient la jeune femme.

-Bon travail, on a plus qu'à disparaître. Dernière formalité et Elvanshalee disparaitra pour de bon...

Le tueur l'approcha avec une seringue. Bon sang ce qu'elle pouvait haïr les piqures ! Elle avait essayé de sortir par la fenêtre du troisième étage lors d'un vaccin quand elle était môme. Mais c'était de famille, le médecin devait avoir des infirmiers avec lui pour l'aider à chaque fois, c'était marrant. Mais la elle n'avais pas envie de rire. Essayant de cacher ce qu'elle ressentait, elle se contenta de lever sa manche, et de regarder ailleurs quand l'aiguille se planta dans son bras. Les lignes commencèrent à se déformer, pour assez vite disparaitre. Efficace, le sédatif. Quelques secondes plus tard, elle s'effondrait.

C'était lors d'une visite chez le médecin, pour un vaccin. Vaccin familial. Avec ses trois frères, parce qu'ils avaient semés leurs parents en route. Ces traitres ! A la base, c'était censé juste être une visite de contrôle, pour voir si tout va bien. Ben non, c'tait un vaccin. Les 4 enfants haïssant les piqures et rivalisant d'ingéniosité pour les éviter, il fallait être sacrement sournois pour les avoir. Bon faut dire que quand vous voyer huit infirmiers dans la pièce avec le médecin, vous comprenez que vous en aurez chacun un sur chaque bras. Si Elen c'était contenté de se barrer, évitant sans problème les infirmiers, Selenar lui utilisa ses arts occultes fraichement développés pour hypnotiser la moitié des infirmiers, pendant qu'un Armand pas patient foutait le feu à la pièce. Elvan elle était carrément descendu par la fenêtre. Quel souvenir dès plus marrant ! Les infirmiers n'avaient jamais réussi à chopper Elen, et avaient dût faire appel à des soldats de la B-corps hilares pour chopper les trois autres.

Depuis quand les rêves ça fourmille? Fourmille-pique-brûle-démange-pince-gratte-tire-et-surtout-tiens-chaud. C'était infernal. De quoi sauter dans la rivière la plus proche pour le faire cesser. Ses yeux refusaient de s'ouvrir, ou quelque chose les couvraient. Et sa gorge la brulait. Mais ça, ça allait avec la brûlure de son estomac. Traduction: elle avait la dalle, et pas qu'un peu. Comme si elle avait jeuné un mois. Ça pouvait pas être ça, le Spectre lui avait bien dit que ça ne prendrai pas beaucoup de temps. Elle inspira profondément. Une drôle d'odeur régnait. Elle avait l'impression de la connaitre. Mais pour le moment, son cerveau n'envoyait qu'un mot: faim.

-Bien dormi?

A manger. Voilà la seule chose à laquelle elle pensait. Comme quoi faut pas réveiller Elva, c'dangereux pour la santé. Elle se leva d'un bond, et sauta vers la voix. A non pardon, elle essaya. Parce que déjà, au lieu de se lever elle tomba. Ses jambes ne semblaient pas fonctionner. Elle réussi tout de même à se lever et sauter sur le propriétaire de la voix, mais avec la force d'un escargot arthritique. Déjà bien qu'elle ai réussi à sauter dans son état. Enfin bon, vu qu'elle avait pas sauté assez loin ça comptait pas. Ses yeux acceptèrent enfin de s'ouvrir. Elle y voyait comme à travers un voile d'eau, beurk ! N'empêche que ça cible, elle, elle la voyait très bien. Par contre, elle ne vit le fauteuil que ça cible prit que quand il lui faucha les jambes l'envoyant bouler au sol. Étourdie, elle n'eut pas le temps de bouger qu'un poids la clouait au sol, un genoux dans le creux de ses reins pour l'empêcher de se lever, une main pour lui immobiliser les deux bras, et un bras passé autours de la tête pour l'empêcher de mordre. Trop faible pour bouger, elle n'arrivait pas à se dégager, se débattant faiblement, sans comprendre comment elle en était arrivé là.

-Bien dormi?

Pour toute réponse Elvanshalee émit un grondement sourd et un claquement de dents menaçant avant de se redresser brusquement et de bondir hors du lit. Quoi que "bondir" soit un terme assez inapproprié pour décrire la trajectoire de la jeune femme. Disons plutôt que celle ci fit un petit saut de grenouille avant de s'écraser aux pieds du tueur. Elle n'avait pas encore touché le sol qu'il s'était déjà relevé d'un bond -un vrai bond celui là- une main sur le fauteuil. Quelque chose clochait... Sa main gantée se crispa sur le dossier en cuir.
La Teremundo se redressa avec une vitesse surprenante vu son état, braquant ses yeux sur lui. Entre deux bandages, une bouche pleine de crocs se dessina. Finalement lui laisser cette espace ouvert pour lui permettre de respirer facilement n'était pas forcément l'idée du siècle. Enfin, au moins sa mâchoire avait bien récupéré... Les crocs luisants aussi d'ailleurs.
Varig ne lui laissa pas le temps de faire plus. D'une seule main, le tueur souleva le fauteuil comme s'il ne pesait rien et en balaya l'espace devant lui, fauchant les jambes d'Elvanshalee. Même pour un Teremundo en bonne forme, le mouvement était rapide et puissant. Elvanshalee n'avait aucune chance de l’éviter dans son état. Les pieds du fauteuils se brisèrent sous l'impact.
Lâchant son arme improvisée, qui termina sa course contre un mur dans un craquement funeste, Varig se jeta sur sa "patiente" tombée à terre, mains tendues et prêt à... Hé je vous ai entendu penser bande de pervers! Phrase à ne pas sortir du contexte.
Je disais donc que Varig se précipita en avant appliquant presque automatiquement les mouvements de combat appris, répétés et perfectionnés par des années de pratique intensive. Son genoux s'enfonça violemment dans le dos de sa victime, l'écrasant douloureusement au sol. Simultanément, son bras droit passa sous son épaule droite et sous son menton, bloquant le bras droit de sa victime en l'air et l'étranglant avec une redoutable efficacité. Quand au bras gauche, il écrasait la clavicule, bloquant ainsi l'autre bras d'Elvanshalee tandis que la main du tueur verrouillait et assurait la prise sur la gorge. Les gantelets blindés qu'il portait presque en permanence accentuaient sa pression, le protégeant d'une éventuelle morsure.
Prise au piège, la Teremundo s'agita quelques secondes, mais la clé se resserra impitoyablement tandis qu'elle respirait de moins en moins bien. C'était une technique d'immobilisation très efficaces et qui, bien que douloureuse, faisait peu de dégâts, ne brisant aucun os. Exactement ce qu'il lui fallait...
Dans on état normal, la musculature surnaturelle de la jeune femme aurait pu lui permettre de se libérer, mais dans cet état elle ne pouvait pas grand chose contre la poigne de fer du tueur mutagène.
Il serra encore une bonne quinzaine de secondes, jusqu'à ce que les feulement indignés laissent place à des inspirations laborieuses et sifflantes. Le manque d'air la contraignit bientôt à détendre ses muscles et Elvanshalee cessa bientôt sa résistance, épuisée. Le tueur la relâcha et se redressa avec prudence.
Il avait réagit avec une efficacité impitoyable mais venait ainsi de lui rendre autant service qu'à lui même, peut être même plus. Son sang de mutagène était en effet un poison violent pour les Teremundos. C'était d'ailleurs ce qui avait éveillé l'attention des premiers chercheurs sur le sujet... Se faire arracher un morceau de chair par des crocs effilés n'était à coups sûr pas une expérience agréable, mais être brûlé et dévoré de l'intérieur par sa propre magie luttant contre les mutagènes devait être pire encore. Avaler un morceau de la chair du tueur dans son état, c'était la mort assurée pour Elvanshalee.
Varig espérait qu'elle avait seulement faim et n'était pas devenue folle... Ou encore un peu plus folle? Difficile à dire. Pourtant il était persuadé de ne pas avoir touché au cerveau lors de l'opération... Les manuels sur lesquels il avait appris comment effectuer ce type d'opération ne mentionnaient rien sur d'éventuelles différences morphologiques avec les Teremundos humanoïdes, pas plus que le dossier pris à Ytoran... Mais ce qu'il avait fait était surement une première dans l'histoire médicale de Gaea. En théorie c'était possible... Restait à vérifier si en pratique ces opérations donnaient les mêmes résultats sur un humain ou sur un humanoïde.
Tandis qu'Elvanshalee crachotait cherchant à récupérer de son asphyxie temporaire, le tueur se détourna et ouvrit une longue caisse de bois posée à côté du lit. A l'intérieur, un jeune homme au torse nu tatoué, menotté et bâillonné roulait des yeux affolés. Varig lui fit un sourire.

-Bien dormi?

Sa main gantée le saisit sans douceur à la gorge et le souleva au dessus de son "sarcophage". L'homme émit une plainte étouffée tandis que le tueur retirait tranquillement ses lunettes pour planter ses yeux bleu acier dans les siens. Il cessa aussitôt de gigoter, terrifié.

-Adieu. Soit heureux que ce soit moi qui te tue plutôt qu'elle.

La gorge de l'homme craqua tandis que ses membres devenaient subitement flasques, comme ceux d'une marionnette dont on aurait tranché les fils. D'un geste négligent, le tueur laissa tomber le corps inerte sur le lit et recula jusqu'à atteindre le coin de la pièce, le plus loin possible du corps.
Il n'avait pas vraiment tué cet homme pour nourrir Elvanshalee. L'homme était une petite crapule, voleur à mi temps et dealer à l'occasion. Il lui arrivait aussi de menacer des gens, et peut être avait il déjà tué. Mais la véritable raison profonde de sa mort était d'avoir accepté de voler le véhicule de la nuit dernière pour Louis. Ne pas laisser de traces...
Une mort de plus. Un homme sans défense mort pitoyablement avant le terme de sa vie. Mais au fond ce genre de choses n'avaient plus réellement d'importance pour Varig, depuis longtemps. Il avait dépasser le stade de compter ses crimes.
Il aurait pu détourner le regard ou essayer de changer de pièce et ne pas s'imposer de voir ce qui allait se passer. Pourtant il restait immobile, ses yeux grands ouverts.
C'était un devoir qu'il s'imposait. Il faisait ce qui était nécessaire, sans chercher de pardon ni de rédemption, mais ne cherchait jamais à échapper au plus cruelles conséquences de ses actes. Écrasant sa pitié, il contemplait ses crimes en portant seul le poids.
A moins qu'il ne s'agisse d'un fond inconscient de masochisme ou... De perversité?
Il ne savait pas et se gardait bien de trancher.

Danger. Tout son être lui criait de fuir. Bawi, et on fuit comment quand on peut plus bouger? La jeune femme étouffait, essayant sans succès de se dégager. Si seulement elle n'était pas si faible, elle se serait dégagée depuis longtemps, voire même transformée. Allez immobiliser un chat géant. Elle cessa vite de se débattre. Le manque d'air obligeait. La faim était toujours la, mais l’instinct de survie avait pour le moment prit le dessus. Remercions la folie qui l'habitait, parce que la maison serait en feu depuis longtemps. Elle était tellement affamée et maintenant affolée qu'elle n'avait pas pensé à ses arts occultes. Mais de toute manière, aurait-elle réussi à les utiliser en étant aussi faible?

Au moment ou elle pensait mourir étouffée le tueur relâcha sa prise. Trop occupée à réapprendre à respirer Elvan n'essaya même pas de bouger. Et puis, teremundo affamée ou non, elle avait compris que pour le moment elle n'était pas assez forte pour chasser celui-là. Après, peut être, bien qu'une petite voix lui disait qu'elle ne le ferait sûrement jamais. Elle arrêta soudain net de gigoter. Son ouïe affutée venait de capter un son très intéressant. Un cœur qui bat. Un deuxième. Il y avait donc un second repas potentiel dans la pièce. C'est assez impressionnant comme un teremundo peut oublier la douleur quand il sent une proie pas loin. Elle avait réussi on ne sait comment à se lever. Entre temps, le second cœur s'arrêta de battre. Elle pencha la tête sur le coté, intriguée. Elle sentait encore la proie, mais celle-ci ne bougeait plus. Elle leva les yeux, et vit l'homme qui l'avait si facilement immobilisée lancer négligemment un cadavre sur le lit avant de se reculer. L’instinct de la jeune teremundo lui criait d'éliminer la menace qu'il était pour sa nourriture. L'instinct stupide du chasseur protégeant sa proie. L'homme s'éloigna le plus loin possible. Elle le fixait en sifflant, tout en s'approchant lentement du lit. Une fois sure que l'homme ne bougerai pas pour lui piquer sa bouffe, elle attrapa le cadavre et le tira un peu plus loin. Elle entreprit tout simplement ensuite de le démembrer et de le bouffer par petit bout. Si elle mangeait presque trop vite pour que trop de sang coule par terre, les bandages qui l’entouraient s'en imbibèrent, lui donnant l'air de s'être baignée dans le sang en question.

Elvan '' revint '' un peu plus tard. La jeune femme se ''réveilla'' dans une chambre sans comprendre comment elle y était arrivée, couverte de sang, avec le Spectre qui se tenait le plus loin possible d'elle, un fauteuil incrusté dans un mur ... et une jambe d'homme à moitié bouffée dans la main. Fronçant les sourcils elle regarda la jambe, le Spectre, le fauteuil dans le mur, puis à nouveau le Spectre, avec l'air de la personne qui ne pige plus rien. Puis elle haussa les épaules, leva les yeux au ciel d'un air exaspéré ... et finit de bouffer sa jambe. Elvan ou comment ne plus s'étonner d'être dans des situations aussi bizarres. Elle adressa un sourire au Spectre.

- C'est moi ou j'ai raté quelque chose d'important?

Puis elle s'aperçut qu'elle était momifiée et couverte de sang. Bawi, quand on est entouré de bandage c'est momifié. Elle entreprit de les jarter ... enfin d'essayer. La personne qui les lui avait mis les avait tellement bien foutus qu'elle arrivait pas à les enlever. Lançant un soupir exaspéré elle préféra arrêter avant de se faire mal. Elle s'étirra de tout son long, avant d'essayer de se lever ... et de retomber aussi sec. Oulah le mal de jambes ! Comme si elle se les était faites écraser. Bien sur elle ne se rappelais pas de l'épisode du fauteuil, et ses pouvoirs de teremundo venaient à peine de commencer à guérir ses jambes. Soupirant, elle fixa le Spectre, attendant des explications et peut être un peu d'aide, aussi.

Les felins sont des animaux fascinants dont on peut facillement tirer une multitude de réflexions des plus passionantes. Les chats par exemple. N'avez vous jamais remarqué que votre amour de petite boule de poil ne laissait jamais repartir en vie ses proies traquées, torturées puis dévorées que vous entrapercevez parfois au beau milieu de leur supplice? Il en laisse parfois quelques plumes mais le plus souvent, rien ne subsiste. Pourtant il n'a aucun besoin de tuer puisque sa nourriture est assurée.
On voit parfois ces proies, remuant entre les crocs pointus du félin, au bord de la fin d'une courte existence. Lorsque cela arrive, certains privent le chat de son jouet, sauvant la proie du moment d'une disparition iminente. D'autres personnes les abandonnent à leur sort funeste, sans pitié pour leurs insignifiantes étincelles de vie. Aucun n'aurait pourtant à l'idée de blamer le chat. Tuer est inscrit dans son instinct profond de bête et cela nous semble normal...
Mais que se passe il quand nous devenons la souris? Quand nous sommes les victimes de ce besoin sadique et irrépressible de tuer? Alors tout notre beau montage s'écroule et nous nous battons pour survivre, pour devenir le chasseur plutot que la proie.
La guerre comme la chasse n'exigent aucune justification morale car les vaincus, les proies, n' ont jamais jugés et ne jugerons jamais les vainqueurs devenus leurs prédateurs. Seul le droit du plus fort s'impose, et il aura toujours raison.
Lors de sa courte vie, Varig Atorias avait pu observer un nombre d'horreur incalculable. Il s'y étais endurcis, habitué, blindant son esprit et le fermant à la pitié et à la compassion, devenant capable d'infliger lui aussi toutes les souffrances nécessaires pour rester le prédateur. Ce n'était pas un sadique; il ne prenait aucun plaisir à la souffrance d'autrui. Il lui arrivait de ressentir des remords. Parfois il avait des regrets... Mais la plupart du temps il ne ressentait rien. C'est ce qui lui permettait de rester en vie.
Peu d'êtres humains auraient étés capables de regarder un Teremundo en train de se nourrir d'un de ses semblable avec un tel détachement. Ses yeux bleus acier fixaient la scène sans ciller, comme ils fixeraient un objet quelconque; quand à son visage il était indechifrable.
Le spéctacle avait quelque chose de rebutant et de fascinant à la fois.
Mue par une faim qui n'avait rien d'humaine, Elvanshalee déchiquetait la chair à grands coups de dents énergiques. Ses crocs, tranchants comme des lames de rasoir, péntraient sans difficulté sa proie, tranchant les muscles et les os avec facilité. De gros morceaux rosés et sanglants se détachaient et disparaissaient dans sa gorge.
En quelques minute, il ne restait plus grand chose du cadavre. La Teremundo avait même mangé les os.
Ce n'étais pas la première fois que Varig assistait à un "repas" Teremundo, mais voir le processus complet d'aussi prêt était une première. Les tueurs Runikad du credo aimaient assez peu être observés durant leurs repas... Et agacer un Runikad était très déconseillé.

Parvenue au bout de la carcasse, Elvanshalee eu un moment d'arrêt. Elle cligna des yeux, comme surprise de se retrouver ici... Et puis mordit dans le morceau de viande qu'elle avait à la main. Elle termina de faire disparaitre le cadavre en quelques bouchées, mais quelque chose avait changé. Ses mouvements étaient moins violents moins... Bestiaux. Enfin elle se tourna vers lui en souriant à travers ses bandages, à nouveau elle même.

-C'est moi ou j'ai raté quelque chose d'important?

Varig ouvrit la bouche pour répondre mais Elvanshalee se mit brusquement à essayer d'arracher ses pansements. Elle s'acharna quelques secondes avant d'abandonner en soupirant. Varig détourna les yeux, vaguement gêné. Au moins ses bandages tenaient... En même temps après les blessures de front qu'il avait soigné, il avait prit l'habitude de faire des pansements résistants. Ce qui ne le chgrinait pas vraiment ici. Même s'il avait déjà vu la jeune femme nue lors de l'opération -et coupons court aux rumeures ce n'était pas la première- elle était alors inconsciente et lui concentré sur ses gestes qui...
Mais c'est pas vrai, vous croyez vraiment que je ne vous entend pas penser?
Bref il détourna poliement la tête cherchant une remarque appropriée. Il avait pratiquement trouvé quoi dire quand le fracas d'une chute le fit se retourner à la vitesse de l'éclair.
Elvanshalee était étalée par terre, ses jambes apparement hors d'état de la porter. Soit elle subissait le contrecoups du sédatif, soit il avait frappé un peu trop fort avec le fauteuil... Dans les deux cas, c'était plus ou moins sa faute.
Traversant la pièce, Varig vint l'aider à se redresser et l'étendit sur le lit avant de s'assoir à côté d'elle.

-Il y a beaucoups à dire et à expliquer et... Attend je vais t'aider. Ne bouge pas.

La jeune femme avait recommencé à attaquer ses pansements. Varig fit jallir sa lame rétractile et incisa délicatement le tissu au niveau de l'oreille,dégageant ensuite le visage. Une fois tous les pansements de cette zone enlevés, le tueur attrappa son menton et l'étudia sous tous les angles. Elle se laissa faire.
Varig avait réussi l'opération de manière remarquable, et la régénération des Teremundos avait fait le reste.
Elvanshalee était méconnaissable; à part ses cheveux, tout avait changé. Son visage s'était allongé tandis que la forme de son nez et de ses pomettes avait changé. Quand à ses yeux vairons si particuliers, ses pupilles se coloraient maintenant du même éclat vert vaguement bleuté. Les marques des incisions avaient déjà disparues... Satisfait, il la relacha et se leva avec un grand sourire.

-C'est tout simplement parfait.

D'un mouvement rapide, il dégaina un petit couteau de sa botte et le posa sur le lit.

-Je vais t'attendre dans le salon. Sert toi du couteau pour déchirer le reste des pansements. La salle de bain est juste dérrière cette porte; il y a des habits qui devraient être à ta taille et un miroir pour que tu puisse admirer ton nouveau visage. On discutera après... Ça te va?

Elva fixait le tueur. Elle était quasiment sure de l'avoir vu gêné, une première ! Mais gêné de voir quoi? Pas de la voir manger, ça c'était clair, vu qu'il n'avait pas détourné une seule fois le regard. Bah, elle lui poserai la question plus tard. Le tueur l'aida à s'étendre sur le lit avant qu'elle ne tombe à nouveau. Elle attaqua à nouveau les bandages,commençant à s'exaspérer. C'est jamais agréable d'être momifié avec autant d'efficacité !

-Il y a beaucoups à dire et à expliquer et... Attend je vais t'aider. Ne bouge pas.

Si ça n'avait pas été le Spectre elle l'aurai tué par simple instinct de survie. Il avait attaqué les bandages ne son visage avec une lame rétractile. N'importe qui aurai très mal réagit. Elle se contenta d'attendre qu'il ai finit sans bouger. Ce serai quand même con qu'elle l'attaque quoi ! Il la saisie par le menton, examinant son travail. Elva mourait d'envie de se dégager et de s'éloigner, s'en comprendre pourquoi.Il la relâcha cependant assez vite pour qu'elle n'ai pas le temps de bouger, avec un grand sourire.

-C'est tout simplement parfait. Je vais t'attendre dans le salon. Sert toi du couteau pour déchirer le reste des pansements. La salle de bain est juste dérrière cette porte; il y a des habits qui devraient être à ta taille et un miroir pour que tu puisse admirer ton nouveau visage. On discutera après... Ça te va?

Il sorti de la pièce sans qu'elle ai répondu. La jeune femme avait à nouveau faim quelle plaie ! Mais bon, c'était largement contrôlable. Puis quelque chose la turlupinait, et elle vira au rouge pivoine dès qu'elle eu comprit. Pour retirer cette idée de sa tête elle entreprit de dégommer les bandages plein de sang qui la momifiaient. Elle passa de la chambre à la salle de bain en un temps record. Pourquoi elle était rouge?Voyez l'absence de vêtements sous ses bandages et vous comprendrez le problème.

Elle finissait de griller les réserves d'eau de la planète, oui à ce point, quand une idée lui vint en tête. Elle explosa de rire.Si ses parents savaient qu'un homme l'avait vue nue avant le mariage ... Son rire s'arrêta net quand elle vit la tronche des fringues qu'il lui avait laissé. Enfin, des fringues c'est pas le bon mot. Oh, ce n'était pas moche mais une fois habillée pas grand chose n'était couvert. Ce qui expliquait qu'il avait laissé d'autres fringues avec. Comme habits de mission ça serai parfait, dans le genre diversion, mais se balader en pleine rue avec ça... elle allait causer des accidents !

Elle observa enfin son nouveau corps. Elle ne se reconnaissait pas. Bon, c'était le but, mais c'était quand même perturbant ! Son visage, son corps, plus rien n'était pareil. Même ses yeux avaient changé ! Il allait lui falloir du temps pour s'y habituer, mais elle y arriverai. Ben c'est Elva quoi, si elle se laissait étonner par un simple changement d'apparence ... Elle soupira et se décida enfin à sortir de la salle de bain. Le tueur était affalé, et c'est bien le bon mot, sur un fauteuil dans le salon. Elle se laissa tomber sur une chaise, les yeux dans le vague.

- Vous avez fait un travail ... surprenant.

Le bruit de la douche dura longtemps. Très longtemps. Très très longtemps. Si ça continuait, la jeune femme allait finir par vider les réserves d'eau. Il hésita à aller voir ce qu'elle faisait, mais l'idée du déluge de magie offensive qui l'accueillerait si elle était vraiment sous l'eau en train de se laver le retint. Aussi prit il son mal en patience, passant le temps en machinant de nouveaux plans, tous plus tordus les uns que les autres.
Au bout d'un temps raisonnablement long, l'eau cessa de couler. Soit elle avait -enfin- fini soit il n'y avait plus d'eau dans l'immeuble.
Elle s'habilla en un temps record avant de le rejoindre. Enfin s'habilla...
Varig avait préparé un de ses sourires les plus amicaux. Pourtant se sourire se brisa comme une vitre traversée par un ballon lancée à toute vitesse. Sa mâchoire faillit se décrocher sous l'effet de la surprise.

"C'est quoi ça!?"

Tandis que la jeune femme s'asseyait sur une des chaises, le tueur chercha désespérément une explication rationnelle à sa tenue "légère". Explication qu'il ne tarda pas à trouver...

Quelques heures plus tôt.

-Ah et tu me préparera des vêtements féminins aussi. Fais les déposer dans la salle de bain.
-Pas de souci, mais quoi comme vêtements?
-La tenue classique des tueuses, quelque chose de discret et de pratique...
-Qui est?
-Je sais pas moi, un peu d'imagination. Je sais pas, pourquoi pas des genres de sous vêtements travaillés avec des froues froues au niveau des bras, et des bas tiens... Très discret et au moins on bouge sans être gêné par le tissu. Tu trouveras ça dans le premier magasin de lingerie venu.
-Hun hun, très drôle Varig.

Le tueur retint avec peine de laisser sortir à haute voix la bordée de juron qui montait, dirigés contre l'intermédiaire. Elvanshalee quand à elle ne paru rien remarquer de l'infime touche de rouge qui colorait les joues du tueur. En fait elle semblait ailleurs.

- Vous avez fait un travail ... surprenant.

Le tueur interrompit sa séance d'insultes mentales sur un "périxolène de l'est" pas tout à fait achevé et chercha désespérément une remarque intelligente. Malheureusement rien ne vint et finalement il lâcha:

-Heu... Oui c'est le mot que j'aurai employé.

Juste... Lamentable. Il devait se reprendre. Revenir aux bases. Écraser sa réaction première et prendre de la distance pour adopter le bon comportement... Son sourire agréable, presque moqueur, se dessina à nouveau sur ses lèvres, bien qu'un peu en retard. Parfaitement à l'aise -du moins en apparence- il lança:

-Eh bien... Louis m'avait promis une tenue discrète et pratique... On dirait que j'ai manqué de précision. Remarquez, le résultat est plutôt agréable à regarder...

Un tout petit peux mieux. Il prendrait peut être une baffe, mais la réaction collait mieux à celui qu'il devait être. A celui qu'il était. Pas de place pour de la ridicule sensiblerie. Après tout ce n'était qu'une jeune femme à moitié... Enfin bref. Il se baissa sur la table basse et ouvrit la mallette qui y était posée. A l'intérieur, il saisit une carte d'identité plastifiée posée sur un paquet de documents officiels. Tous contrefaits...

-Heureusement il a fait mieux pour votre nouvelle identité.

Il lui tendit la carte qui portait son nouveau nom. Un simple petit bout de plastique... Et pourtant.

-Bienvenue dans votre nouvelle vie, Ellissia Ryamaru... Et bienvenue dans mon équipe Crépuscule.

Pendant quelques secondes, Elvan cru rêver. Le tueur la regardait bouche bée. A se demander si ça mâchoire allait pas tomber sous le choc. Mais merde alors, si c'était pas lui qui avait choisit la tenue, qui s'en était chargé? Elva ne pût retenir une grimace. Il y avait de grandes chances que ça vienne de Louis. Il allait le lui payer ! Enfin bon, ça lui avait permit de voir autre chose qu'un masque sur le visage de tueur. Ça valait presque le coup. Elvan avait toutes les peines du monde à pas virer au rouge.

-Heu... Oui c'est le mot que j'aurai employé.

Pour le coup, ce fut Elvan qui tira une mine étonnée. Sa tenue avait tant que ça choqué le tueur? Il ne semblait pas réussir à reprendre sa contenance habituelle, ce qui tira à Elva un sourire innocent, issu d'une drôle d'idée qu'elle venait d'avoir. Mais d'ici à la mettre en place ... bah, ça allait être marrant ! Le tueur repris, enfin, son sourire habituel, apparemment remit du choc. Tant mieux, choquer quelqu'un qui l'est déjà n'est jamais marrant ! Elle se redressa sur sa chaise, un sourire d'une oreille à l'autre, les yeux brillants.

-Eh bien... Louis m'avait promis une tenue discrète et pratique... On dirait que j'ai manqué de précision. Remarquez, le résultat est plutôt agréable à regarder...

Elva laissa échapper un rire à la limite du gloussement nerveux. Elle regardait le tueur, essayant de voir si il avait pas prit un coups sur la tête. Ça sentait pas la fumée, et il n'était pas du genre à se droguer. Merde, quand elle allait tomber sur Louis il allait souffrir ! A croire qu'il savait que la tenue choquerai le tueur à un point assez impressionnant. Elva envisageât une seconde de le frapper, puis un étrange sourire apparu sur ses lèvres. Le Spectre allait lui payer cette remarque !

-Heureusement il a fait mieux pour votre nouvelle identité.

Il lui tendit un paquet de documents. Sans doute sa nouvelle identité. Elva souri. Elle avait une excuse pour s'approcher sans que ça paraisse suspect. Elle prit les documents et les posa sur sa chaise.

-Bienvenue dans votre nouvelle vie, Ellissia Ryamaru... Et bienvenue dans mon équipe Crépuscule.

Elva s'avança vers lui, comme si elle allait lui serrer la main ... sauf que ce ne fut pas la main qu'elle serra. Elle lui saisit les joue et les tira en un sourire. Elle remarqua à ce moment la le rouge des joues en question ... alors qu'elle n'avait pas encore tiré. Oh, intéressant. Elle lui pinça le nez et recula en riant. Vu sa tenue, et le fait que lui était assit et elle debout, il n'avait pas pût rater son décolleté. Vu qu'il était encore plus rouge, il n'avait pas raté la vue. C'tait le but aussi !

- Vous devriez sourire plus souvent, ça vous rends vraiment mignon ! Si on ajoute le rouge aux joue, vous êtes à croquer !

Elva avait toute les peines du monde à pas éclater de rire et ça se voyait. Le tueur si efficace s'était fait avoir par une ruse élémentaire. Elva était contente de l'avoir vu sans son masque. Il était mignon avec un sourire forcé, alors un sourire naturel, pas le moqueur du tueur hein, ça serai vraiment un évènement à pas rater. Elva se laissa tomber sur un coin de la chaise, ravie par sa petite farce.

- Faites moi penser à remercier Louis. Au début franchement, quand j'ai compris que c'est lui qui avait choisit la tenue, j'ai eu envie de le tuer. Mais ça ma permit de vous voir sans votre masque, alors je ne peux que remercier notre cher intermédiaire ! Bon, alors, on fait quoi maintenant?

Elvanshalee -ou plutôt Ellissia puisque c'est son nouveau prénom- venait de lui tirer les joues ET de lui tordre le nez! Sans parler du fait qu'elle lui avait pratiquement envoyé sa poitrine au visage. Mais bon après tout c'était lui qui l'avait faite cette poitrine.
Le tueur grimaça plus sous l'effet de la surprise que de la douleur. Elle n'avait pas tiré trop fort, juste de quoi le faire sourire. Une caresse par rapport à l'époque où il s’entraînait à résister à la douleur en se lacérant les mains. Il y avait pas mal d'années de ça maintenant...
Elvansh... Ellissia, apparemment ravie de sa blague recula rapidement en riant joyeusement.

- Vous devriez sourire plus souvent, ça vous rends vraiment mignon ! Si on ajoute le rouge aux joue, vous êtes à croquer !

Le tueur s'ébroua et frotta son visage, plus surpris que véritablement en colère. Ça faisait bien longtemps que personne ne l'avait touché de la sorte. Vu sa franche détestation des contacts physiques imposés, la plupart des personnes qui se seraient risquées à cet exercices auraient finis le nez sur la moquette le bras pris dans une clé avant même de l'avoir touché. Mais la jeune femme n'était pas la plupart des gens. En outre elle avait profité d'une situation favorable et de sa vitesse de Teremundo. Mais en fait la seule chose qui vraiment importante était que ce contact moqueur ne le dérangeait pas plus que ça. Finalement c'était presque agréable... Pas de se faire tirer les joues et tordre le nez par une Teremundo assez forte pour soulever une voiture. Mais d'avoir une personne assez proche pour se permettre ce genre de familiarités...

- Faites moi penser à remercier Louis. Au début franchement, quand j'ai compris que c'est lui qui avait choisit la tenue, j'ai eu envie de le tuer. Mais ça ma permit de vous voir sans votre masque, alors je ne peux que remercier notre cher intermédiaire !

Varig grimaça un sourire, sans trop de mal d'ailleurs. Le voir sans son masque... Cette simple phrase sonnait de manière inquiétante à ses oreilles. Ou désagréable? Il n'aurait su dire. En tout cas la jeune femme savait semer de la bonne humeur. Et ça manquait à Varig depuis que...

-Bon, alors, on fait quoi maintenant?

Le tueur chassa rapidement les souvenirs qui remontaient à la surface.

-Je pense que la première urgence vitale est de vous trouver des vêtements plus... Décents et puis...

Il réfléchit moins d'une demi seconde pour trouver une taquinerie qu'il lança avec un air particulièrement sérieux:

-... Même si c'est très réussi, tous les habitants de la ville ne sont pas obligés de contempler mon travail dans... Les détails.

Il frappa dans ses mains.

-Je pense qu'à ce stade on peut se tutoyer non? Bon voilà le topo. Pendant l'opération j'ai du te briser pas mal d'os. Rien d'irreparable avec ta régénération mais ça me... Rassurerai si tu reste au calme ici sans sortir quelques temps. Il y a un mode de visio conférence sur l'ordinateur là...

Il fit glisser un portable dernière génération sur la table.

-C'est une ligne sécurisé, seul Louis la reçoit grâce à... Enfin c'est un truc chiant et compliqué. En tout cas il t'expliquera tout ce que tu veux savoir de notre travail. Enfin il ne te diras pas grand chose sur moi mais question matériel et renseignement c'est le meilleur. Pour les vêtements il ne m'a pas convaincu... Enfin comme ça vous pourrez le remercier. Ça te fera quelqu'un avec qui discuter. Un pro de la destruction de masse lui aussi, fais gaffe tout ce qu'il fabrique ou presque explose.

Le tueur se leva et rajusta sa veste.

-Je vais devoir partir... J'ai un travail un peu spécial à exécuter ce soir, je serais de retour demain dans la journée, peut être avec un ami à te présenter et qui travaillera avec nous.

"S'il survit à la mission, pensa le tueur avec un brin de cynisme."

Après tout c'était une mission "crash test". En tout cas Etel n'avait pas cherché à se défiler. On verrait bien.
Varig se concentra à nouveau sur Ellissia. La gêne que lui avait occasionnée sa tenue était presque entièrement dissipée depuis qu'il avait "remis son masque".

-Ça ira? demanda il.

-Je pense que la première urgence vitale est de vous trouver des vêtements plus... Décents et puis...... Même si c'est très réussi, tous les habitants de la ville ne sont pas obligés de contempler mon travail dans... Les détails.

Pour le coups se fût El... à non Ellissia, qui vira au rouge. Le genre de rouge bien pivoine que même un aveugle ne peux pas rater. Elle n'imaginait pas en plus se balader dans une tenue pareille ... quoi que, ça ne choquerai sûrement personne. Elvan n'aurait jamais mit un truc comme ça, et ses anciens amis le savaient. Alors à changer de corps, autant changer aussi d'habitude ! Ellissia avait prit sa décision, elle se baladerai dans cette tenue ! Et puis si ça embêtait le tueur autant en profiter un peu !

-Je pense qu'à ce stade on peut se tutoyer non? Bon voilà le topo. Pendant l'opération j'ai du te briser pas mal d'os. Rien d'irreparable avec ta régénération mais ça me... Rassurerai si tu reste au calme ici sans sortir quelques temps. Il y a un mode de visio conférence sur l'ordinateur là...

Se tutoyer ... Ellissia allait avoir du mal. Bah vi, elle avait une fâcheuse tendance à vouvoyer les personnes qu'elle estime, et malgré leurs incessantes demandes de tutoiement. Elle écoutait le tueur d'une oreille, qui passa très vite aux deux. Briser les os ... nani?! Elle commençait à transpirer alors qu'il faisait presque froid dans la pièces. La suite des paroles du tueur réussi tant bien que mal à se frayer un passage dans son cerveau, mais c'était juste. C'est juste que quand on parlait de rester au calme Ellissia nous faisait une crise d'allergie à ce mot incompréhensible qu'est calme.

-C'est une ligne sécurisé, seul Louis la reçoit grâce à... Enfin c'est un truc chiant et compliqué. En tout cas il t'expliquera tout ce que tu veux savoir de notre travail. Enfin il ne te diras pas grand chose sur moi mais question matériel et renseignement c'est le meilleur. Pour les vêtements il ne m'a pas convaincu... Enfin comme ça vous pourrez le remercier. Ça te fera quelqu'un avec qui discuter. Un pro de la destruction de masse lui aussi, fais gaffe tout ce qu'il fabrique ou presque explose.

Ça bourdonnait. La voix du tueur se perdait dans un puissant bourdonnement. Ellissia dégoulinait de sueur et était en train de passer du rouge au cadavérique en un temps record. Les mots briser les os tournoyaient dans son esprit, déclenchant un début de panique. Elle se précipita vers la fenêtre et l'ouvrit. Elle mourrait de chaud. Elle se percha carrément sur l'encadrement de la fenêtre en question, les pieds dans le vide.

-Je vais devoir partir... J'ai un travail un peu spécial à exécuter ce soir, je serais de retour demain dans la journée, peut être avec un ami à te présenter et qui travaillera avec nous.

Le tueur qui ne la regardait pas depuis un moment dût se demander ce qu'elle foutait sur la fenêtre. Ne voulant pas l'inquiéter Elv... Ellissia se tourna vers lui et sourit. Enfin, elle voulut sourire. Entre la fatigue de l'opération et les mots os brisés elle avait atteint ses limites. Elle passa du blanc au cadavérique et ... tomba en arrière, basculant dans le vide. La dernière chose qu'elle vit avant de tomber fût le ciel.

Alors que le tueur attendait une réaction à sa dernière phrase, il remarqua quelque chose d'inhabituel. Ellissia avait ouvert le fenêtre. Donc elle avait chaud ou besoin d'air... Vu sa tenue et la température, Varig penchait plutôt pour la seconde option.
Et à la manière dont ses traits se tordaient, ça ne se limitait pas à ça. Fronçant les sourcils derrière ses lunettes noires, il lança:

-Ça ne va pas?

Elle ouvrit la bouche comme pour répondre... Et bascula en arrière à travers la fenêtre ouverte.
Sans les réflexes inhumains du tueur, Ellissia aurait finit en petits morceaux de chair sanguinolents et vu le temps investit à leur donner un semblant d'esthétisme cela l'aurait agacé au plus haut point.
Tendant ses muscles au maximum, Varig bondit à travers l'appartement plus qu'il ne le traversa. Ses lunettes décollèrent sous l'effet de l'accélération tandis que sa main gantée se refermait in extremis sur le pied de la Teremundo avant qu'elle ne disparaisse tout à fait. Il tenait maintenant Ellissia au dessus du vide à une main par sa jambe...

-C'était moins une...

Dans n'importe quelle autre ville qu'Ethera city, ça aurait posé problème. Mais heureusement grâce à l'obscurité naturelle de la ville, personne n'avait remarqué l'étrange scène qui se déroulait en hauteur. Une scène qui aurait été des plus gênantes d'ailleurs...
Remonter la jeune femme sans faire taper sa tête contre le mur ni baisser les yeux sur elle n'étais pas une mince affaire. Pour les personne un peu trop angéliques, visualisez la situation et vous comprendrez aisément la seconde contrainte...
Après quelques effort, il parvint à la hisser sans trop de mal grâce à sa musculature mutagène soigneusement entretenue. Une fois en sécurité, il procéda aux vérification qu'il réservait d'usage à ses victimes; vérification du pouls, de la respiration...
Il du rapidement se rendre à l'évidence: Elissia dormait. Le tueur se redressa. Elle ronflait même...
Varig avait l'air un peu étrange, comme s'il ne savait pas quelle expression adopter. Finalement après quelques secondes, il se détourna d'elle et alla ramasser ses lunettes. Ensuite, il enleva le draps du lit, taché de sang qu'il replaça par un propre. Une fois la jeune femme dans le lit, il nettoya méthodiquement l'appartement.
Une demi heure plus tard, tout les restes identifiables étaient rassemblés dans la grande caisse qui avait contenu l'homme dévoré par la jeune femme. Le tueur porta le tout devant la porte de l'appartement. Louis enverrait quelqu'un l'en débarrasser rapidement après leur départ. Le tueur revint dans la chambre. Ellissia dormait toujours, mais au moins elle ne ronflait plus...
Il resta debout prêt du lit un bon moment, plongé dans ses pensées. Finalement, il s'ébroua et prit un bloc de post it posé sur la table de nuit et griffonna un court message qu'il colla sur le front de la jeune femme endormie.

"Je reviens bientôt. Reste sur place d'accord?"

Puis il quitta l’appartement. Après une petite hésitation il referma la porte blindée à clé. Juste au cas où Ellissia recevrait de la visite... Ou qu'elle cherche à sortir? Qui pouvait le dire?
Le tueur se dirigea vers les toits en composant un numéro enregistré dans son portable spécial.

-Louis? Spectre à l'appareil.
-Alors?
-C'est fait. Fait comme on a dit...
-Tu es sûr de toi?
-Si c'est une espionne je ferais ce qu'il faut comme toujours. Fais moi confiance...

Et il raccrocha.

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