La graine qui finalement germe (pv Ellianne)

Dango-Kun... Alias Akechi Susanoo, Samouraï-chou de l'Empire. Une personne à qui Ellianne pensait de plus en plus souvent au fil de leurs rencontres. Et même si ces dernières restaient encore relativement peu nombreuses, chacune l'avait profondément marquées, plus que pour une personne ordinaire. D'habitude, la jolie blondinette qui avait autrefois été la Troisième au rang du Classement des Huit Grands de Teremundis et qui aujourd'hui était une Chimère fée-sorcière géante n'était pas du genre à se tracasser sur la nature de ses sentiments pour les autres. Les gens se divisaient simplement entre deux catégories : d'un côté les gentils – ses coupains – et de l'autre... ben... les autres, qu'autrefois elle mangeait et que maintenant elle se contentait de crabouiller à coup de magie ou de laisser tranquille tant qu'ils ne l'embêtaient pas. Et dans ces coupains hé bien plus elle aimait quelqu'un plus c'était un bon coupain, avec en tête sa Rayne-choutte et pis d'autres comme par exemple son Elvan-Choutte ou son Canari-chou-à-la-crème, entre autres ! Il n'y avait rien là de tordu ou de compliqué, au contraire, tout était simple !

Mais ici, justement, tout n'était pas simple. Oh, Dango-Kun se classait aisément dans ses meilleurs amis, avec ceux aux quels elle avait pensé un peu plus tôt, mais il y avait quelque chose de... différent. Quelque chose qu'elle n'avait jamais trouvé dans aucune relation jusqu'à maintenant, et qui la troublait donc beaucoup. Ce n'était pas quelque chose qu'elle imaginait, qu'il puisse y avoir des formes d'affection qu'elle ne connaissait pas, et elle ne savait donc qu'en penser. Elle n'allait pas jusqu'à ce demander pourquoi c'était pour lui que cette émotion était née – elle ne se demandait jamais pourquoi les émotions naissaient, elle faisait confiance à son instinct et à son cœur sur ce point – mais elle se demandait bel et bien, par contre, pourquoi elle était différente, et surtout quelle était exactement la texture, la réalité de cette différence. Qu'est-ce que cela changeait, concrètement ? Le problème était bien qu'elle n'en savait absolument rien, et que cela tournait et retournait donc dans sa tête dans tous les sens possibles et imaginables. En soit, cela aurait presque pu être habituel, sauf que cette fois elle était consciente de toutes ses agitations intérieures...

Pour ne rien arranger à tout cela, elle n'avait plus vu le Samouraï-chou depuis un long moment, maintenant, et se tracassait de plus en plus de cette absence. Il avait à faire et elle aussi, mais peut-être que si elle avait pu le voir, lui parler, cela aurait facilité les choses, quitte à lui en parler. Peut-être qu'il ressentait la même chose, ou, mieux encore, qu'il pourrait lui expliquer tout cela ! Elle ferait peut-être mieux de demander à le voir au près de son Sensei à lui, mais cela lui semblait quand même un peu délicat... Ce fut en réfléchissant à tout cela que la jolie blondinette revint à son Temple, après quelques heures passées dans le Temple de la Joie pour se changer les idées et se ressourcer en bonne humeur. Certes, elle possédait sa propre chapelle du Dieu Blond – qui était aussi un de ses meilleurs amis, mais chut, faut pas le dire, ceyunsecret – mais parfois cela lui faisait du bien d'aller dans le Temple dédié pour changer aussi un peu d'air, et puis ça lui faisait une balade et lui rappelait de bons souvenirs, puisque c'était dans ce Temple qu'elle avait obtenue la majeure partie de ses épreuves pour devenir prêtresse, entre reconstruction d'une histoire qu'elle avait compris plus tard être celle de l'Évêque-Kawai-Sama et une musique à marquer en rythme.

En rentrant, la jeune femme eut la surprise de voir que quelqu'un était entré avant elle, aillant visiblement pris ses aises dans sa demeure. Curieuse, la jolie blondinette entra dans la maison, elle parcouru rapidement son Temple, cherchant le visiteur – d'autres auraient dis « l’intrus », mais ce n'était vraiment pas son genre ni sa pensée – et eut la surprise de finalement trouvé... le Samouraï-chou qui hantait justement ses pensées depuis leur dernière rencontre.

" Bonjour Elli-sama. Je suis venu vous--- te saluer, puisque je suis rentré"

Le jeune homme était en train de préparer du thé, mais c'était maintenant arrêté pour la regarder, un grand sourire aux lèvres, ce qui fit tout à la fois monter de la rougeur sur ses joues, un sourire sur ses propres lèvres mais aussi de faire battre son cœur plus vite. Encore une fois, elle ne savait pas ce qui lui arrivait, et ne pas comprendre le cadre plaisir de tout cela l'inquiétait un peu, il fallait bien le dire. C'était préoccupant, quand même, de ne rien comprendre de ce que l'on ressentait !

" Tu ne dis rien ? Je ne suis pourtant pas un fantôme, pas encore du moins"

Il rit, visiblement amusé, alors que la blonde damoiselle rougissait à nouveau, partagée entre la surprise et ces émotions étranges qui s'agitaient en elle. Néanmoins, ces émotions avaient toutefois quelques éléments compréhensibles, tout simplement parce qu'ils se rapprochaient de ceux de ses amitiés fortes plus « normales », si l'on pouvait dire. Et l'un de ces éléments familiers était celui qui renforçait son envie de câliner la cible... ce qu'elle ne manqua pas de faire bien vite.

« DANGOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO-KUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUN ♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥ !!! »

Et avec ce cri, l'ancienne Teremundo sauta joyeusement sur son ami – faute d'un meilleur thème pour l'instant – et le câlina tout plein, avec force et amour. Elle adorait faire des câlins, et Akechi était sans doute un de ceux qui pouvaient se venter d'un des meilleurs bonus d'amour des câlineries quand on parlait de sa personne, l'ensemble rendant ces câlins plus qu'agréables. Ce ne fut qu'après un long moment qu'elle se détacha de lui et le regarda en souriant.

« Je suis troooooooooooooooooooop contente de te voir, justement je pensais à toi en plus ♥ !  Comment ça se fait que t'es là, et comment ça se fait que je t'ai plus vu depuis un long moment ? T'étais où, tu faisais quoi ? Où qu'elles sont Thé-Chan et Baka-Chan ? Et en fait t'es venu me voir paske t'avais promis ? Oh, ça me fait penser que... »

Le laissant en plan quelques instants, la fée-sorcière-chimère alla fouiller dans une armoire et trouva, bien cachée au fond, un joli petit paquet. Elle le pris, vérifia qu'il n'avait pas pris la poussière puis le rapporta vers le Samouraï-chou et lui sourit tendrement.

« Et tadaaaaaaaaaaaaa Dango-Kun, dans dangos pour ta visite chez moi, comme j'avais promis lors de notre rencontre dans la forêt ♥  »

Bah hé, ça aurai était dommage de ne pas tenir parole et de ne pas lui donner ce qu'elle avait justement promis de lui donner quand il viendrait. Avec un sourire, elle le laissa ouvrir le paquet, qui contenait un assortiment de ses friandises préférées commandées à un vendeur, ses sentiments tournant toujours dans sa tête bien qu'elle se réjouisse déjà à l'avance de lui faire plaisir avec cette petite galerie – l'envie de lui faire plaisir faisant aussi partie des choses reconnaissables dans ce qu'elle ressentait, peut-être en plus fort encore.

Il lui avait rendu son câlin, semblant réellement et sincèrement apprécier leur étreinte, ce qui avait fait chaud au cœur de la jolie blondinette. Déjà parce qu'elle adorait qu'il apprécie à leur juste valeur ses câlineries, qui après tout venaient toujours du fond du cœur, mais pas seulement, non, pas ici. Cette étrange sensation d'affection toute spéciale qui ne se manifestait qu'avec lui et qu'elle ne savait toujours pas au juste définir entrait également en ligne de compte, faisant naître d'autres choses en elle. Elle était vraiment heureuse... heureuse pas seulement qu'on lui rende son câlin sincèrement, non, heureuse particulièrement, que lui, en particulier, apprécie autant son câlin à elle, comme si elle était vraiment quelqu'un de spéciale pour lui, quelqu'un dont les câlineries avaient du prix, donc qui en elle-même avait du prix. C'était là quelque chose de nouveau pour elle, que cette sensation étrange non pas de compter pour quelqu'un mais bien de sentir que cette importance à elle accordée par lui était... hé bien... aussi importante, justement ! D'ordinaire, cela n'était pas si capital à ses yeux, et cette nouveauté-ci la troublait, comme toutes les autres d'ailleurs. Il faudrait vraiment qu'elle voit s'il savait ce lui lui arrivait ou s'il partageait cela...

Elle avait néanmoins bon espoir, au moins en ce qui concernait la dernière partie. Elle devait probablement lui faire un certain effet, vu la fréquence à laquelle il rougissait au court de leur conversation pourtant relativement brève pour l'instant. Oui, peut-être que lui connaîtrait ça et pourrait partager son savoir avec elle, lui expliquer... et peut-être partager plus que ce savoir, d'ailleurs. Sans bien comprendre d'où cette dernière pensée lui venait, la blondinette secoua légèrement la tête et pris place comme il l'y invitait, cependant qu'il disposait pour eux le thé qu'il avait préparé et les dango qu'elle avait fourni, de quoi leur préparer sinon un repas du moins un petit en-cas de pause bien agréable. C'était toujours mieux de discuter dans ces conditions !

" J'ai été très occupé ces temps-ci, après notre dernière rencontre, je suis partis faire de nombreuses choses, j'ai visité l'iceberg au nord et j'ai affronté un monstre de glace géant avec une belle jeune femme du nom d'Alwine, je suis sûr que tu l'aimerais oh et, j'ai récupéré ça en chemin"

Bien qu'elle ne sache pas au juste pour quoi, elle ressentit un léger pincement au cœur quand il parla d'une « belle jeune femme » avec qui il avait visiblement partagé une aventure palpitante. Mais elle se força à chasser les pensées un peu étranges qui lui venaient en tête pour regarder la protection qu'il lui montrait. C'était une belle pièce, et sans doute avait-elle des pouvoirs quelconque en plus d'être zoulie à regardée, vu qu'il avait dû terrasser un monstre géant pour l'obtenir – bien qu'elle n'ai aucune idée de quels pouvoirs il pouvait s'agir – et elle trouvait que cela rajoutait à son style.

" Et ensuite j'ai du partir récupérer quelque chose à Nabrest, j'ai passé beaucoup de temps sur cette tâche et quand finalement je suis rentré, on m'a envoyé m’entraîner avec Yzebel-sama. Et ensuite je suis partie méditer non loin de la côté, à Leviath. J'aurais voulu te voir avant, car j'ai beaucoup pensé à toi en voyageant, devant les onde boréales et les couchant, je crois pouvoir dire que tu m'as manqué Elli. Mais comme tu vois, à présent me voilà devant toi, je l'avais promis n'est-il pas ?"

Hé bien, cela faisait beaucoup de choses, il ne s'ennuyait pas ! Un voyage à Nabrest, un rendez-vous avec une des plus respectée aux rangs des Moines de l'Empire – étrangement, là, aucun pincement au cœur ne se fit ressentir – puis un voyage à Leviath. Cela lui rappelait qu'elle n'y était plus retournée depuis son combat contre le Vosiem d'alors, qui était devenu Tchetyre puis avait été capturé et était vraisemblablement mort dans les geôles de la Corporation. Mais ses souvenirs du combat – une de ses premières utilisations de ses chers Kaktuks – ne tardèrent pas à passer au second plan devant la bouille toute mignonne du samouraï-chou, qui la faisait littéralement fondre. Il était trop trop kawai quand il était comme ça, pas à dire !

" Ama-chan et Tsuki-chan sont allées se reposer, elles ont beaucoup été sollicitées ces temps-ci alors... Je voulais les laisser profiter un peu du soleil et du calme de l'empire. Et sinon comme je te le disais tantôt, en effet je suis venu te voir car je l'avais promis. Mais c'est aussi parce que je voulais vraiment te voir... "

Nyaaaaaaaaa, il était trop chou ! L'ancienne Teremundo rougit à son tour quand il ajouta cette dernière phrase, baissant des yeux gênés sur sa tasse de thé dont elle bu une gorgée. C'était encore une nouveauté troublante que celle-ci ! D'ordinaire ce genre de compliment lui faisait plaisir, certes, et donnait souvent lieu à un câlinou avec la personne qui le lui adressait, mais en tous cas ça ne la gênait sûrement pas comme cela quand c'étaitn quelqu'un d'autre qui le disait !

" Et toi qu'as-tu fais durant ce long moment ? Et t'ai-je... manqué ?"

Lui avait-il manqué ? Elle cligna des yeux, surprise par la question qu'elle n'avait même pas songé à se poser... tant s'était évident. Elle lui tira la langue en souriant, son caractère joyeux ne disparaissant pas en dépit de tout son trouble.

« Bien sûr que tu m'as manqué voyons baka-Dango-Kun ! Tu n'as pas arrêté de me manquer de plus en plus depuis qu'on s'est séparé, j'avais trooooooooop hâte de te revoir, de plus en plus hâte au fur et à mesure que le temps passait même ! J'ai pas arrêté de penser à toi ! »

Et non, même avec tout ça elle n'avait toujours pas compris qu'elle ressentait tout ce qu'elle ressentait parce qu'elle était amoureuse. Hé, on parlait d'Ellianne hein, quand même. En dépit de toute son intelligence, l'amour, ou en tous cas ce genre d'amour lui était totalement inconnu, et tout ce qu'elle était parvenue à déterminer c'était qu'elle était plus que troublée par tout cela, sans plus. Elle espérait toujours qu'il pourrait démêler tout ça, mais avant tout elle entreprit de satisfaire sa curiosité sur ce qu'elle avait elle-même fait pendant qu'il bourlinguait de par le monde.

« Hé ben mouaaaaaaaaaaa je me suis baladé un peu partout, comme d'habitude, j'ai revu des coupains, je m'en suis fait de nouveau, j'ai dû taper quelques méchants et piiiiis j'ai passé du temps ici aussi, à lire un peu des ouvrages que j'ai emprunté à d'autres moines, ce genre de choses ♥ C'est un peu le nouvel équilibre de mon existence je crois ♥ Oh et... je.... j'avais aussi l'espoir que tu reviennes vite et je ne voulais pas te manquer... »

Elle rougit comme une pivoine en détournant les yeux sur ces derniers mots, sans vraiment comprendre pourquoi cet aveux la gênait autant, d'autant qu'il était parfaitement vrai. Elle était repassé plus souvent qu'elle n'en avait l'habitude à Ahi'Kufu, en grande partie pour avoir de ses nouvelles et ne pas le rater si d'aventure il voulait à nouveau la rencontrer. Avec un toussotement, la blondinette recentra ses pensées, reprenant le court de ses paroles.

« D'ailleurs c'est dommage qu'on se soit pas vu à Nabrest, on aurait pu se croiser ♥ Faudra que tu me dises qui tu as vu là-bas, peut-être que je les connais, même si je suis pas trop du genre à traîner avec les humains et ceux de la surface en général, c'est souvent de la racaille et des gens pas très plaisants, toussa toussa, c'est mieux en-dessous, faudra que je te montre une fois je suis sûre que ça pourrait te plaire... si tu promets d'être sage ♥ »

La jolie blondinette avait dit ça en relevant le regard et en souriant, revenue à son habituelle insouciance, mais en croisant le regard du jeune homme, elle fut à nouveau troublée. Se mordillant légèrement la lèvre en réfléchissant, l'ancienne Teremundo Numéros Trois se dit rapidement que cela ne pouvait plus duré et prit une grande inspiration tout en rassemblant son courage avant de finalement se lancer, un peu confuse peut-être.

« Sinon, je... ahem... depuis notre dernière rencontre je... hum... je n'arrête pas de penser à toi, comme je te l'ai dis, et je ressens des choses très... étrange. Je ne sais pas ce que c'est, ce n'est comme rien de ce que j'ai ressenti avant, même pour mes meilleurs amis, c'est... différents, je ne sais pas pourquoi. Je rougis tout le temps quand tu es là ou que je pense à toi, mon cœur bat plus vite, je suis facilement gênée et en même temps je me sens plus heureuse aussi quand tu es à proximité. Je.... je suis troublée quand tu dis que tu as pensé à moi ou que tu me complimente... ou d'une autre façon quand tu parles d'autre fille. Je... je ne sais pas ce que c'est, je ne sais pas du tout ce qui m'arrive et... et je t'avoue que ça me fait un peu peur même si c'est agréable. »

Les explications de la jeune femme étaient sans doute un peu confuses, mais même un enfant aurait probablement pu l'aiguiller, même si elle, qui était si prompte à crier « tu es amoureeeeeeuse » n'avait absolument rien pigé dans son cas. Et son regard était plein d'espoir, plus mignon et craquant que jamais alors qu'elle le relevait sur lui.

« Tu peux m'aider à comprendre, Dango-Kun ♥ ? »

Le jeune homme semblait toujours partager ses troubles et ses rougeurs, ou en tous cas être soumis à des sensations comparables aux siennes. Il avait également rougit de plus belle quand elle lui avait expliqué ce qu'elle-même ressentait en lui demandant son aide, ce qui quelque part lui donnait quelques espoirs pour obtenir une réponse. C'était rassurant, en un sens, de pouvoir être presque sûre qu'elle n'était pas la seule à avoir de telles sentiments, à ressentir de telles choses que pour sa part elle n'avait jamais ressenti et donc de pouvoir espérer que Dango-Kun, sans doute plus expérimenté, pourrait lui dire quel était l'explication de tout cela, histoire qu'elle puisse se familiariser avec l'ensemble... et qui sait, peut-être en profité comme tous les autres liens d'amitié qu'elle avait tissé au fil du temps, après tout ce n'était pas si irréaliste !

" Quand.... Quand tu as de drôle de sensations quand je parle d'une autre fille c'est.... de la jalousie... Je... je ressens un peu les mêmes choses alors je te comprends je... toi et moi avons la même chose je suis certain et... je..je t.. je t'.... je... Bon sang!"

Ah, voilà, il la comprenait, il ressentait la même chose ! Elle avait vu juste ! Un sourire s'afficha sur les lèvres de la jolie blondinette, sa gêne momentanément oubliée sous sa bonne humeur. Son ami cherchait ses mots, mais il avait visiblement bel et bien une idée de ce qu'ils ressentaient tous les deux, et allait donc pouvoir lui expliquer une fois que les dites idées seraient tirées au clair ! Alors qu'elle attendait en souriant, elle le vit s'approcher d'elle pour soudainement... l'embrasser en la prenant dans ses bras. L'ancienne Teremundo en resta scotchée, sous le choc... il... il... il venait de faire quoi là exactement. Par réflexe, la damoiselle toussa, comme pour recracher quelque chose qu'elle n'avait pourtant pas en bouche... cette fois.

" Je... je t'aime Ellianne ! Depuis notre première rencontre... Mon coeur n'a eut de cesse de vouloir devenir tient... Je...."

Son cœur ? Quel était le rapport exactement avec son cœur ? La jeune femme ne comprenait pas ce qui se passait, ni pourquoi il avait fait quelque chose d'aussi dégoûtant. Son acte avait fait remonter en elle les souvenirs de son « premier baiser », sorte de tentative pour lui faire avaler de la terre de force avant de la forcer à recracher à grands coups de poings. Quel était le rapport entre ça et l'amour, elle se le demandait bien, ne voyant pas quel pouvait être le lien...

" Si.. Si tu ressens les même choses que moi alors... peut-être que... tu m'aimes aussi... Ellianne..."

Ses paroles furent enregistrées dans un coin de sa tête, mais ce fut à peine si elle les entendit sur le moment, envahie de ses souvenirs. Sans prendre attention à la chaleur qui s'était répandue en elle, le blondinette réagit enfin et, posant ses mains sur la poitrine du Samouraï-chou, elle le repoussa tout en envoyant une faible décharge sous le coup de l'émotion, du genre de celles qu'elle utilisait pour galvaniser les cadavres – même si cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait plus fait.

« Nan mais... mais... ça va pas la tête non ?!? Pourquoi tu fais quelque chose de si... si sale ! Je croyais que tu étais mon ami pourtant ! »

Pour la jeune femme, le « baiser » n'avait jamais été quelque chose aillant une quelconque signification, de base, et elle n'avait donc comme seule référence à ce propos que ce que lui avait fait vivre K dans son asile, ce qui ne constituait pas véritablement ce que l'on pouvait appeler un souvenir agréable, que du contraire même.

« Ce que... tu as dit que tu m'aimais ? »

L'information, enfin parvenue à son cerveau, se télescopait avant le baiser, la perdant totalement. Elle ne parvenait pas à concilier tout cela, surtout que finalement l'échange entre leurs lèvres n'avait pas été si désagréable. Ce n'était pas comme la dernière fois, c'était plus doux, plus... agréable ? La blondinette était de plus en plus perdue, d'autant que Dango-Kun lui semblait plus que sincère.

« Je... désolée c'est que... je... j'ai de mauvais souvenirs de ce genre de choses et... ça m'a choquée quand tu as fait ça... je... je n'ai pas réfléchit... je... je ne sais plus ce... c'était assez agréable, en fait, non ? C'est... c'est comme ça que ça doit être, normalement ? »

Totalement perdue, la damoiselle affichait une mine adorable par son incertitude. On aurait dit une petite fille égarée qui ne savait pas quoi faire ni quoi penser, ce qui était probablement une situation fort proche de la réalité, en fait. Doucement, le blondinette se mordilla la tête, songeuse.

« Tu... tu as dit que tu m'aimais et que... je devais probablement t'aimer vu que je ressentais la même chose que toi... mais... heu... c'est un amour... hummm... spécial ? Je veux dire, j'aime beaucoup de choses, mais comme je t'ai dit tu es le premier pour qui je ressens toutes ces choses spéciales... alors... alors quelle est la différence ? C'est pour ça que cette fois le baiser était... agréable, parce que cet amour est... spécial ? »

Hé oui, Ellianne ne faisait absolument pas la différence entre « l'amour » des amoureux et le sentiment « d'amour » que l'on pouvait avoir pour ses amis, pour elle c'était un seul et même « amour », particulièrement parce qu'elle n'avait jamais ressenti le premier et ne pouvait donc pas vraiment faire de distinction sur le plan personnel... en tous cas jusqu'à maintenant, car tout cela était visiblement en train de changer avec lui...

Au début, le Samouraï-chou avait semblé blessé par sa réaction. Pas tant physiquement, son choc n'étant pas si puissant que cela, mais bien plutôt psychologiquement. Ce n'était pas son but, bien entendu, elle ne comprenait même pas comment elle l'avait blessé au juste, mais cela lui fit tout de même mal, car elle voulait tout sauf lui faire du mal, particulièrement en cet instant – même si elle ne savait toujours pas exactement pourquoi et comment elle avait ces émotions si spéciales pour lui. Ellianne était perdue, elle ne savait plus que croire, que penser, comment interpréter ce que lui disait son cœur et son esprit. Ce fut avec soulagement qu'elle accepta l'étreinte de Dango-Kun, s'accrochant à ce câlin comme à une bouée de sauvetage et se blottissant aussi fort qu'elle le pouvait contre son torse puissant. Elle sentit son cœur s'apaiser quelque peu, ainsi en sécurité dans l'espace créé pour elle par les bras du jeune homme, comme si elle y était encore plus chez elle que dans le temple qui les entouraient tous les deux.

" Oui...C'est un amour spécial... Plus fort que celui pour les amis. C'est... hm... Un peu comme .... Je... Je ne sais pas comment t'expliquer ça... Je sais, attends."

Un amour plus fort que l'amitié... elle n'aurait pas pensé que cela existait, elle qui accordait tant de prix à cette émotion. Mais elle n'avait pas d'autre choix que de l'admettre, vu celle qui l'envahissait maintenant de plus en plus, plus forte que toutes ses plus grandes amitiés, et particulièrement lorsqu'elle se trouvait ainsi dans ses bras. Des bras qu'elle ne quitta d'ailleurs qu'avec un soupir de déplaisir, en dépit de son doux sourire, pour le regarder, non sans curiosité, aller chercher un livre et le lui ouvrir, comme pour l'inviter à lire. Il voulait qu'elle... lise l'explication de ce qu'elle ressentait... ou de ce qu'ils ressentaient ? C'était.... original.

" Je ne suis pas très doué pour expliquer... Un livre sera sans doute meilleur que moi.... Alors tu devrais peut-être prendre le temps de le lire. Bien sûr tu n'es pas obligée de faire ça tout de suite, cela peut attendre.. Elli..."

Attendre ? Naméo, ça allait pas la tête ! Si le livre pouvait lui expliquer ce qu'elle ressentait, et pourquoi, elle n'allait pas attendre une seule seconde pour entamer sa lecture ! Commençant en haut de la page qu'il lui avait indiqué, la blondinette se mit à lire avec attention, ses yeux parcourant rapidement la page. Contrairement à ce que d'aucuns, en bonnes mauvaises langues, avaient pu prétendre à certains moments, Ellianne était loin d'être illettrée, elle lisait même remarquablement bien, comme elle le montra en parcourant rapidement le livre, ses yeux s'écarquillant un peu.

" Cet amour spécial... Il me donne envie de rester avec toi et de t'avoir dans mes bras... C'est tout ce que je peux te dire avec certitudes... Ellianne... Tu es... très importante pour moi..."

Les paroles de Dango-Kun raisonnaient à ses oreilles alors même qu'elle lisait les lignes un peu abstraites du livre, les mettant en relief. Ainsi donc elle ressentait cet amour particulier, comme celui qui avait lié... sa mère et son père ? Difficile à matérialiser, pour elle qui n'avait jamais connu sa génitrice. Mais elle voyait tout de même de plus en plus de quoi il s'agissait, son esprit pas si bête que cela en dépit de ses étrangetés étant également capable, une fois les éléments mis en place, de faire les liens qui s'imposaient. Elle fini par repousser le livre, une douce moue sur son visage et encore un peu d'incertitude dans les yeux.

« Je... moi aussi j'ai envie que tu me tiennes dans tes bras... comme tout à l'heure. Je... j'avais l'impression d'être chez moi, plus encore qu'en étant simplement dans ce Temple... à ma place, comme si le reste ne comptait pas. Ce... c'était très agréable... »

Ellianne était une grande experte en câlinous, elle avait câlinés les meilleurs câlinateurs de la câlination, mais n'empêche qu'elle n'avait jamais ressentit un tel bonheur à se tenir dans les bras de quelqu'un, qui que cela puisse être par ailleurs. C'était troublant, encore une fois, mais avec les éléments apportés par le livre du Samouraï-chou elle pouvait plus ou moins mettre tout cela en relief et essayer de comprendre de quoi il en retournait.

« Alors tout ça c'est parce qu'on est... amoureux, c'est ça ? Comme les gens qui ont des zenfants ensemble ? Ce... ça me semble cohérent en tous cas... je... tu es aussi très important pour moi, de plus en plus important, bien plus que les gens d'ordinaire, même ceux qui sont le plus vite devenus mes amis... et... que... je... si j'imagine avoir des enfants avec toi hé bien... ahem... ça ne... ça ne me gêne pas, je crois... »

La blondinette avait rougit comme une pivoine en finissant sa phrase, réalisant ce qu'elle disait. Elle s'était contenté de se projeter dans ce qu'évoquait le livre, et elle s'y était trouvée plutôt bien. Néanmoins, tout cela allait un peu vite, et elle se sentait encore un peu perdue, en manque de repère. Alors, dans le doute, elle chercha à se raccrocher à quelque chose de stable et s'approcha de lui, tendant les bras en le regardant avec des yeux de petite fille perdue et implorante.

« Un câlin ? Je... je me sens mieux quand tu me tiens dans tes bras... »

Elle avait ajouté cette dernière phrase avec un léger mordillement de ses lèvres, baissant un peu son beau regard bicolore, incertaine encore de la réalité de ses sentiments même si tout cela travaillait en elle, mais par contre bien certaine qu'elle était vraiment attachée à lui et que même si elle ne comprenait pas tout elle souhaitait rester près de lui, dans ses bras, contre son cœur, ou tout simplement près de lui, oui, c'était cela... elle releva son joli visage aux traits doux vers lui, ses yeux brillants d'une certitude nouvelle et aussi simple que solide.

« Je... je veux que tu sois toujours avec moi... »

Rouge. Voilà l'adjectif qui, vu de l'extérieur, la décrivait sans doute le mieux, ou les décrivait sans doute le mieux, à vrai dire. Ils n'arrêtaient pas de rougir l'un au parole de l'autre et vice-versa, voir à leurs propres paroles. Sans doute un éventuel spectateur – il n'y en avait probablement pas, pas à l'intérieur du Temple, mais on ne pouvait jamais jurer de rien en ce domaine dans l'Empire – aurait-il trouvé la vision attendrissante, en imaginant bien entendu que ce ne soit pas un Moine au cœur de pierre, mais, vu de l'intérieur, si les rougissements de son Dango-Kun étaient en effet bien mignons il n'en restait pas moins que la situation était plutôt inconfortable, avec cette gêne qui lui montait aux joues à tout instant. Malgré tout, elle ne pouvait totalement se plaindre – ce n'était pas son genre de se plaindre de ses émotions de toute façon, à part peut-être quand elle ne les comprenait pas – car se développait aussi en elle, lentement mais sûrement, comme une fleur qui s'épanouit lentement, cette douce chaleur qui devait, supposait-elle, être celle de l'amour, pas si différente de celle de l'amitié à la base mais en plus... plus chaude, plus belle, plus... hé bien plus tout, tout simplement !

Et cette chaleur ne fit que s'épanouir plus encore lorsque, répondant à sa requête, son amoureux – c'était si étrange et en même temps si plaisant que de penser à lui sous cette dénomination ! – vint la prendre dans ses bras. Elle s'y blottit aussitôt, sans hésiter, posant sa tête contre ce cœur puissant qu'elle espérait toujours pouvoir entendre battre ainsi. Une nouvelle fois, elle se sentit chez elle, à l'abri de tout, plus qu'en aucune de ses demeures, même pas celle où elle se trouvait aujourd'hui avec lui. Et ce fut une nouvelle fois à regret qu'elle le laissa se détacher d'elle, même si son sourire – et la conscience aiguë que c'était elle qui le faisait naître, ce sourire – lui réchauffait profondément le cœur, plus qu'aucun autre sourire, elle qui aimait pourtant tant faire sourire les gens.

" Oui.. Je ne t'abandonnerai jamais Ellianne, peu importe ce que réserve mon futur, je le tracerai avec toi jusqu'au bout"

Nya, il était trop chou quand il était comme ça, à dire des choses toutes mignonnes. Mais avant qu'elle n'ait pu répliquer quoi que ce soit à ce propos, des bruits de pas puis de voix se firent entendre. Tournant la tête de ce côté, Ellianne découvrit Thé-Chan et Baka-Chan – surnoms hérités de leur première rencontre, dans la forêt, en compagnie d'Akechi – les deux compagnes de combat et de vie de son Dango-Kun-Chéri – oui, elle pouvait rajouter chéri, maintenant – qui les regardaient. Enfin, bientôt il n'y en eu plus qu'une à les regarder, puisqu'elle mit sa main devant les yeux de la seconde pour lui cacher la scène, ce qui déclencha chez la jolie blondinette qui avait autrefois été une Enfant de Teremundis un éclat de rire aussi spontané que cristallin, mais amusé et non pas moqueur en quoi que ce fut – typiquement Elliannesque, en somme !

" Tsu-chan, inutile d'en arriver là... Simplement que moi et Ellianne nous... hm et bien je.... Me suis confessé..."

Les réactions produites par cette déclaration furent... diverses. Alors que Baka-Chan réagissait comme une gamine, Thé-Chan rougissait et s'inclinait respectueusement, salut qu'elle lui rendit en souriant. Elle aimait bien les deux jeunes femmes, décidément. Elle avait souvent l'impression qu'elles représentaient deux parts de la vie, pas seulement de celle de Dango-Kun mais aussi de celle des autres, comme elle-même par exemple, qui se sentait généralement quelque part entre elles-deux, entre le calme tranquille de l'une et l’exubérance de l'autre, ce qui, au fond, ne les rendait que plus sympathique. Ce fut avec le sourire qu'elle les vit se mettre en tête de cuisiner, même si le Samouraï-chou semblait pour sa part avoir quelques réserves, tenant la plus pétillante hors de portée des fourneaux, comme s'il redoutait son habilité culinaire.

" Il semblerait que nous devions remettre le tête à tête à plus tard... Pourquoi ne pas nous faire visiter ton temple, le temps que Tsu-chan finisse ce qu'elle fait ? Ce serait un bon moyen de tuer le temps, tout les deux.

- HEY!

- Et Ama-chan ahahah"

Si elle comprenait bien, ils étaient donc embarqués dans une visite du Temple à trois pendant que Thé-Chan cuisinait ? Elle n'avait rien contre, si ce n'était que laisser une inviter seule à préparer le repas était tout de même un peu moyen, niveau hospitalité... néanmoins, c'était elle qui s'était proposée, et elle semblait y tenir, alors ça aurait pu être vexant de refuser. Le fait qu'elle espère qu'elle cuisinerait aussi bien qu'elle préparait le thé et la perspective de montrer son chez-elle à son Dango-Kun et à Baka-Chan suffit à finir de la convaincre – ce qui, avons-le, n'était de toute façon pas bien difficile, vu les circonstances.

" Alors, qu'en dis-tu ?"

Aillant déjà réfléchit intérieurement, il ne fallu pas longtemps à Ellianne avant de ce décider à accepter, ce qu'elle fit avec un immense sourire, son esprit traçant rapidement un itinéraire pour faire visiter à ses deux amis sa demeure – même si l'un des deux était largement plus qu'un ami elle supposait qu'il le restait quand même, et puis elle aimait les amis, elle, même les amis amoureux !

« J'en dis que c'est une crobonne idée ♥ Allons-y ♥ »

Souriante, elle prit son Dango-Kun par la main et, faisant confiance à Baka-Chan pour ne pas les perdre, les entraîna dans la visite du Temple, commençant par sortir de la pièce où ils se trouvaient pour leur faire visiter le rez-de-chaussée, première et plus vaste partie de ce genre complexe qu'elle avait acheté ici à prix d'or, ne se privant pas pour commenter au passage, et tout d'abord en expliquant la disposition générale de sa demeure.

« Aloooooooooooooors d'abord, comme vous avez pu le voir de l'extérieur, mon Temple se divise en deux partie : la grande Tour qui surmonte tout et la partie basse où nous sommes en ce moment ♥ La plus vaste est la partie basse, mais les pièces les plus intéressantes font parties de la Tour ♥ Et comme j'aime garder le meilleur pour la fin, commençons par le bas ♥ »

Il y avait de la joie et de la bonne humeur dans la voix de la blondinette, bien entendu, tempérées toutes les deux par le calme profond du Temple, mais ce n'était pas que cela. On y trouvait aussi une profonde fierté, car oui, Ellianne était très fière de cet endroit qui était à présent le sien, c'était même là sans doute une des choses dont elle pouvait être le plus fière dans sa vie. Souriante, elle leur fit visiter plusieurs pièces communicantes.

« Vous connaissez déjà la cuisine, voici la salle à manger et le salon, même si je mange un peu dans les trois, en fonction de mes envies, je l'avoue ♥ Et là-bas c'est le garde-manger, mais autant pas y aller ou je vais manger des trucs qui faut pas avant de miamer ♥ »

Avec un éclat de rire, elle s'attarda un peu dans les deux pièces, meublées avec simplicité mais raffinement, le tout étant non dénué de couleur mais pas non plus trop flashant, dans les doux tons de l'Empire. Ellianne n'aurait pas pu vivre dans un lieu gris, mais elle n'avait pas non plus besoin de mettre du fluo partout, loin de là, ce que la culture occidentale mettait à disposition était bien suffisant pour elle et pour sa décoration.

« Et là plus loin dans le couloir, c'est la salle d'arme, où y a... ben toutes mes armes ♥ ! Par contre y en a pas beaucoup beaucoup, je suis pas une grande collectionneuse, c'est sûrement beaucoup moins que chez toi ♥ »

Et en effet, après avoir passer plusieurs salles peu meublées et servant simplement de lieu de séjour ou pouvant être aménagées pour d'autres choses, ils arrivèrent dans la salle où elle rangeait ses armes. Y figuraient entre autres ses propres armes, à savoir ses deux beaux éventails dont elle avait commencé à apprendre à se servir, ainsi que son fouet et l'épée parlante qu'elle avait brièvement utilisée à une époque, sous verre pour éviter le bruit. Il y avait aussi quelques armes appartenant à Rayne-choutte et des armes d'entraînement en bois ou métal léger.

« Vala vala... Par contre j'ai une épée mais je suis pas très douée, plusieurs personnes m'ont appris mais j'aime pas trop ça... La seule occasion notable où je me suis servie de la mienne c'était... ben en fait à ma première visite ici avec ce bakaelen ! Tssss, baka celui-là... on avait eut des ennuis avec les moines-chous à cause de lui, mais heureusement c'est du passé, et aujourd'hi c'est moi qui suis moine ♥ Comme quoi tout change ♥ »

Un doux sourire étira les lèvres de la damoiselle alors qu'elle pensait à son passé. Il en avait fait des bêtises cet idiot de gros chat, mais quand elle y pensait elle était tout de même un peu triste qu'il ait disparu ainsi. Elle n'avait jamais appris ce qu'il était devenu – et ignorait donc sa mort sous les... coups, disons, de Seto lui-même – mais elle se doutait bien que s'il avait disparu si longtemps ce n'était pas pour rien. Elle chassa tout de même rapidement ces pensées et préféra sourire à l'homme qui se trouvait prêt d'elle, illuminant – pour elle – la pièce de sa présence aimée.

« Alors, ça te plaît tout ça ? On continue ♥ ? »

Elle adorait faire la visite de son Temple, cela se voyait d'ailleurs plus que facilement dans sa façon d'être et de se comporté. Elle avait toujours adoré ça, enfin, cela était relatif, puisque le « toujours » ne pouvait par définition remonter que jusqu'à son acquisition du Temple, pas si longtemps au par avant, mais pour elle cela avait valeur d'éternité. Et puis, cette fois-ci, c'était encore différent, puisqu'il s'agissait de son Dango-Kun, et que cela, fondamentalement, changeait tout, sans doute à cause des sentiments particuliers qu'elle éprouvait pour lui. Cela rendait les choses... encore mieux, en fait ! Et tous ces éléments participaient bien entendu à la grande bonne humeur d'Ellianne, ravie de voir qu'en plus sa petite visite semblait plaire à ses deux invités et amis, tout autant que les intéresser, ce qui était ce qu'une hôtesse comme elle pouvait demander de mieux dans ce domaine, il n'y avait aucun doute là-dessus !

" Je peux t'apprendre à mieux manier l'épée si tu veux, puis ça me ferait passer plus de temps avec toi, si je fais ça.."

La proposition surpris quelque peu l'ancienne Teremundo et, parce qu'elle venait de lui, elle prit même le temps d'y réfléchir. Mais même si, en effet, ils passeraient plus de temps ensemble ainsi, rien ne les empêchait de passer du temps ensemble pour d'autres raisons, meilleures, que pour celle-là qui, elle le savait, ne lui plairait guère. Tout le monde n'était pas fait pour manier le sabre, et elle, Ellianne Carpophorus, faisait partie de ces personnes dont ce n'était absolument pas la destinée. C'était comme cela, elle c'était fait une raison. Ce n'était pas tant un manque de talent, elle n'était pas une guerrière-née mais elle se débrouillait plutôt bien, c'était plutôt un manque certain de goût pour cela, tout simplement. Elle aimait lancer ses attaques dévastatrices, et elle trouvait du plaisir dans la danse des éventails, mais résolument elle n'était pas faite pour manier l'épée, contrairement à l'homme qui c'était révélé le jour même être pourtant l'élu de son cœur. Et d'ailleurs, celui-ci le faisait fondre, son cœur, en prenant pour une raison inconnue une petite bouille d'enfant toute mignonne qui lui donnait envie de lui sauter dessus pour le câliner et... autre chose encore, plus trouble pour l'heure dans l'esprit de la jolie blondinette.

" Quoi qu'il en soit, je ne te forcerai pas... Mais en changeant complètement de sujet, ton temple est vraiment agréable, je l'imaginais plus.. coloré, te connaissant. Mais je suis sous le charme.. Tel maison tel maitre de maison peut-être...

- Pfft... Ahahahahahahaha Bakakechi qui.. qui.. ahaha... qui qui... qui drague... AHAHAHAHAHAHAHA"

Elle espérait bien, qu'il ne la forcerait pas ! Elle lui faisait confiance, et elle ne lui aurait sans doute pas pardonné aisément un forçage de main. Mais cette idée fut bien vite chassée devant les compliments adressés à son Temple, qui la touchait plus, bien plus en vérité, que n'auraient pu le faire des compliments qui lui auraient été adressés à elle-même. Et de toute façon, quand la conversation dériva vers d'éventuels compliments sur sa propre personne, Baka-Chan était intervenue, déclenchant un grand éclat de rire chez Ellianne, même si cela accentua encore les rougeurs de son Dango-Kun, qui serra plus fort sa main, sans que ce soit douloureux ni même désagréable d'ailleurs, bien que cette seconde caractéristique ne vienne sans doute que de lui.

" Ne fais pas attention à Amaterasu.. J'ai envie de voir le reste de ton temple, avec un peu d'impatience"

Visiblement, même l'aura de calme du Temple ne pouvait totalement calmer l'impatience d'Akechi à voir le Temple lui-même, ce qui fit sourire Ellianne. C'était toujours un plaisir de voir que le sujet qui vous tenait tellement à cœur intéressait autant les gens ! Mais ce n'était pas parce qu'ils étaient enthousiaste qu'il fallait bâcler les choses, où ça aurait vraiment tout gâché. Non, même si elle se dirigeait plus directement vers la partie la plus intéressante de l'ensemble, à savoir la Tour qui dominait son Temple, la blondinette ne négligea pas pour autant le reste.

« Ici, c'est la salle des animaux, là où je met mes animaux de compagnie quand je les amène ici, mais il n'y en a pas pour le moment, la plupart son aux Catacombes ou dans mon autre maison, sur l'Île Tonchien, paske... heu.... paske ils se plaisaient mieux là-bas, en fait, tout bêtement ♥ Mais tu les rencontrera à un moment ou à un autre, j'en suis sûre ♥ Et piiiiiiiiiiiiiiis je suis sûre aussi que tu vas les adorer et que vous iriez bien ensemble ♥ »

C'était vrai après tout, sympa comme il était, pourquoi son Dango-Kun n'aurait-il pas été copain avec tous ses animaux ? Bon, elle voulait bien que pour ceux qui étaient, en plus de ses animaux, des créatures de Teremundis, mais ce n'était pas le cas de tous, heureusement d'ailleurs. Après être passés devant toute une série de pièce qu'elle commenta à peine, Ellianne se retrouva ainsi avec l'élu de son cœur près de la base de la Tour, là où se trouvait la première chapelle, qui était également la plus grande et la plus belle de cet immense bâtiment.

« Et tadaaaaaaaaa, nous voici à l'entrée de la Tour, au plutôt à sa base, la chapelle d'AŦild d'où rayonne majoritairement le calme que vous avez pu ressentir dans tout le Temple. Impressionnant, non ? C'est la chapelle principale du bâtiment, avec bien sûr les offrandes toujours renouvelée pour le Dieu du Calme lui-même ♥ »

Et en effet, devant un petit autel, simple mais élégant, aux décorations très belles sans être surchargées, se trouvaient diverses offrandes – une bague de tabac à fumer, un bol de tisane et des petits gâteaux – entourant un bâtonnet d’encens... qu'il n'aurait mieux pas valu respirer trop longtemps de trop près sous peine d'effet secondaires variables. Telles étaient les pratiques qu'on lui avaient enseignées à propos du Dieu, et elle les respectait naturellement. Un doux sourire aux lèvres, elle s'approcha de l'autel et salua, comme devait le faire une prêtresse, laissant le temps à Dango-Kun et à Baka-Chan de faire de même avant de reprendre la parole, souriante.

« Pour ce qui est de ta proposition de tout à l'heure, je vais refuser. Je n'aime pas la voie du sabre, mais nous pourrons passer du temps ensemble à faire bien d'autres choses, ne t'en fais pas ♥ Mais en parlant de sabre, il est en ces lieux un objet pour lequel j'ai toujours pensé à toi, une arme que je ne verrais dans les mains de nulle autre. »

Souriante la blondinette s'approcha de l'autel et y prit un élément qui semblait faire partie du décor, mais qui en fait se détacha quand elle le prit. Il s'agissait d'un sabre, magnifique, et quand elle en dévoila brièvement la lame avant de la remettre au fourreau – une dizaine de centimètres, peut-être – il se révéla parcouru d'éclairs, comme s'il avait été enchanté de quelques façons.

« Je sais que tu suis la voie d'AŦild, et que tu es digne de confiance. C'est pourquoi je voudrais t'offrir ceci, le sabre de foudre qui fut placé sous le regard du Dieu lui-même, et de la garde duquel j'ai héritée en même temps que le Temple où nous nous trouvons. Toi seul me semble à même de le manier, d'autant qu'il a de grands pouvoirs ♥ »

Et ainsi Ellianne lui tendit-elle, pommeau en avant, le sabre foudroyant encore au fourreau, sentant au fond de son cœur, en cette partie qui était particulièrement en résonance avec ce lieu, que c'était bel et bien là ce qu'il fallait faire. Mais il ne fallait pas attendre trop de solennité de l'ancienne Teremundo, surtout avec lui : son visage avait gardé son sourire, et ses yeux se firent tout mignons et tout kawai quand elle posa sa dernière question d'une petite voix toute choutte.

« J'espère que ton cadeau te plaît ♥ »

Son cadeau avait semblé faire forte impression, mais d'un autre côté c'était après tout son but même de le surprendre et de lui faire plaisir, en le faisant. Oh, attention, c'était plus qu'un simple présent fait par une femme à l'homme qu'elle aimait, c'était également son instinct même de prêtresse qui avait fait dire à Ellianne que le Samouraï-chou était le mieux placé entre tous pour manier la lame occulte ! Mais bien sûr, qu'il soit également quelqu'un de très proche d'elle ne faisait que rendre plus agréable encore cette remise, et elle sourit comme une enfant heureuse quand le jeune homme rougit avant de le ranger à sa ceinture. En revanche, ce fut à son tour de sourire quand il vint lui poser un baiser sur le coin des lèvres, ne s'y attendant pas mais trouvant cela plutôt... hum... disons agréable, mais également troublant, le tout en même temps.

" Je ferais usage avec honneur de ce sabre Elli... Je te le promet et.. Merci ma.. ma... ma chérie.."

Sa rougeur ne fit bien entendu que se confirmer quand il l'appela ainsi... « ma chérie »... oui, sans doute était-ce ce qu'elle était maintenant, sa chérie. C'était vrai, c'était juste, c'était bien dit même, et en vérité ce n'était certainement pas sans la toucher, loin de là, mais... il lui faudrait un petit temps pour s'y habitué, voilà qui était tout aussi certain ! Le fait qu'il l'ait prit dans ses bras avant le baiser – elle l'avait à peine remarqué, en dépit de son amour de ses étreintes, tant le semi-baiser l'avait troublée, elle qui n'y était vraiment pas habituée – l'aida à garder son calme, de même, sûrement, que le lieu où ils se trouvaient, celui de tout le Temple qui inspirait le plus de calme, justement parce que c'était de cet endroit entre tous que tout le calme surnaturel du bâtiment venait de ce point précis, d'où il rayonnait ensuite. Un calme bien utile en l'occurrence, et qui lui permis de sourire quand son amoureux se mit à ronronner, comme elle était elle-même capable de le faire quand elle était vraiment heureuse... tel que c'était le cas maintenant, par exemple. Elle rit même, un petit rire cristallin et attendrissant, quand il embrassa le bout de son nez, bien que cela la fit également rougir, mais elle s'était pour ainsi dire habituée, maintenant, après tellement de rougissement dans cette seule discussion prolongée avec l'homme qu'elle savait maintenant aimer.

" Pour ce qui est du sabre, je t'ai dis que ce n'était qu'une simplement proposition ne t'en fais pas. Je tâcherai de passer aussi souvent que possible ici, mais je crains qu'avec mes obligations cela devienne difficile de venir régulièrement. Il me faudra trouver une solution"

Hé ! Ça n'allait pas du tout ça ! Il fallait qu'il vienne souvent la voir, sinon elle serait malheureuse et elle n'aurait d'autre choix que d'aller l'embêter dans son travail, na ! Ou alors elle trouverait une autre solution, non mais, elle n'allait pas se laisser priver de son Dango-Kun comme ça, il n'aurait plus manqué que ça ! La résolution au cœur, elle lui prit la main, et les laissa l'entraîner vers les escaliers, Baka-Chan à la traîne derrière eux. La prenant une nouvelle fois par surprise, le jeune homme l'embrassa sur le front, le nez, puis s'arrêta tout proche de ses lèvres, faisant battre son cœur à toute vitesse. Qu'aurait-elle fait s'il l'avait une nouvelle fois embrassé ? Aurait-elle eu la même réaction que la première fois ? Ou alors une totalement différente ? Elle ne pouvait pas trop le dire elle-même, mais aurait été curieuse de le savoir, en cet instant. Curieuse de le voir poser ses lèvres sur les siennes, et, en fait, désireuse de sentir lesdites lèvres contre les siennes, elle s'en rendit soudaine compte alors qu'elle gardait son regard fixé dans le sien.

" Désolé, je suis tellement heureux que j'avais besoin d’extérioriser ahah.. Et si nous continuions la visite ? J'ai vraiment envie de voir la fin avant de dîner, j'ai rarement de telles occasions vu que n'ayant pas de domiciles dans l'empire je suis suis souvent de garde ou dort dans les baraquements. Je n'ai pas vraiment le temps de visiter les temples"

Désolé ? Pourquoi l'était-il au juste ? Elle ne comprenait pas trop ce point, mais par contre elle pouvait facilement et parfaitement comprendre le fait qu'il veuille visiter son Temple, surtout s'il n'avait pas eu l'occasion d'en visiter encore ! Elle-même en avait visité un rien que pendant son initiation de prêtresse, car elle avait passé une partie de ses épreuves dans le Temple du Dieu de la Joie lui-même... dont une chapelle se trouvait juste au-dessus de leur tête, d'ailleurs, sans doute la prochaine pièce qu'ils visiteraient. Avant cela, toutefois, elle pouvait encore lui répondre, alors qu'il la regardait de ses yeux pétillants où elle adorait se plonger.

« Tu... tu n'as pas à être désolé, tu sais, c'était... agréable ♥ Et bien sûr que je vais tout te monter, montons ! Tu vas voir quelque chose qui va sûrement te surprendre, d'ailleurs, juste au-dessus de nous ! Et si tu veux je pourrais m'arranger pour visiter d'autres Temples avec toi, c'est dommage de vivre à Ahi'Kufu sans les découvrir, c'est quand même un grand intérêt ♥ »

Bah oui, Ahi'Kufu c'était quand même le seul endroit où l'on trouvait les véritables Temples des Dieux de Gaea, les Dieux légitimes en tous cas, et y passer sans les visiter, pire, y vivre sans les visiter, c'était quand même vraiment dommage, ou en tous cas c'était là son avis. Elle sourit donc au jeune homme et, après l'avoir embrassé sur la joue – c'était tout ce qu'elle osait, pour l'heure, mais elle l'avait fait avec une bouille toute kawai et en rougissant légèrement – elle lui sera tendrement la main et prit la route de l'étage supérieur, veillant à ce que Baka-Chan ne soit pas trop loin derrière eux, histoire de ne pas trouver porte close.

« La porte que vous allez trouver devant vous doit toujours rester fermée quand il y a quelqu'un, pour ne pas que le bruit dérange ♥ C'est une règle que vous devez retenir parce que sinon je vais me faire taper sur les doigts, surtout si... si vous... »

La voix de la damoiselle s'éteignit, alors que l'idée la percutait soudainement, alors même qu'elle allait la dire, comme souvent avec elle. Ça les concernerait encore plus... s'ils emménageaient ici, tout simplement ! Et qu'est-ce qui les en empêcheraient, l'un dans l'autre ? Après tout, ce serait un bon moyen pour passer du temps ensemble, et la place ne manquait pas. Elle s'arrêta sur le palier de l'étage suivant et sourit au jeune homme.

« Au fait... j'ai eu une idée ♥ ! Pour passer du temps avec moua, tu pourrais venir habiter ici ! Après tout j'ai laaaaaaaaaaaaargement la place, j'ai plein de petites chambres ! Vous y seriez mieux qu'au baraquements et puis après tout c'est hum... normal... pour des amoureux... de dormir l'un près de l'autre, non ? Tu... tu pourrais même venir dormir dans ma chambre si... si tu veux. Il paraît que c'est ce que font les gens en couple ! »

L'ancienne Teremundo avait-elle la moindre idée de ce que faisaient généralement les couples en question dans leur chambre ? Non, absolument pas, en fait, mais cela ne l'empêchait pas de rougir comme une pivoine. Pour couper court à sa gêne, elle ouvrit énergiquement la porte de la salle suivante et les fit entrer avant de refermer. L’atmosphère était... radicalement différente. C'était ici la Chapelle d'un tout autre Dieu, et des offrandes bien différentes étaient visibles sur l'autel, dont entre autre des bonbons et... une télévision qui passait des épisodes de Pokémon, bien que sans le son, sur une cassette qui pouvait tourner en boucle et qui pouvait être changée de temps en temps, histoire de passer d'une saison de la série à une autre.

« Et tadaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ♥ Comme tu peux sûrement le sentir, nous sommes dans la chapelle de KoŦa Yusichi, le Dieu de la Joie, et ici l'aura du calme n'a pas court, au contraire, on est tout joyeux ♥ C'est la seule autre chapelle du Temple, je sais pas trop pour quoi elle y est mais en tous cas je l'apprécie beaucoup, parce que la joie c'est la viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie, tout le monde sait ça ♥ ! Comme les câlinous ♥ »

Et, tout à sa joie, elle lui saute dessus, lui faisant une énorme câlin... avant de l'embrasser, sans réfléchir, sans prendre garde à son passé, obéissant simplement à son envie depuis qu'il avait frôlé ses lèvres des siennes deux fois un peu plus tôt, et... se surprenant à aimer ça, passé le choc ressentit la première fois et dû à ses souvenirs. Elle ferma les yeux en l'embrassant, puis, une fois ses lèvres détachées des siennes, se prit, une nouvelle fois mais de façon sans doute bien pire que la plupart des autres à... rougir, jusqu'à la racine des cheveux et d'un rouge bien vif, ne trouvant rien à dire pour expliquer ou pour commenter son geste d'aucune façon, aillant simplement obéit à sa bonne humeur, à son envie et à son instinct – ce qui justifiait d'ailleurs une bonne partie de ses actions au quotidien, il ne fallait pas l'oublier... sauf que cette fois, elle restait sans voix.