Plus le saké est ancien... Meilleur il est [pv Rhyme]

Ville de culture : prolifération, consommation et gaspillage par excellence... Tout ces êtres absurdes aux idées tellement simple qu'ils font hontes au génie humain et qui se prétendaient artistes, ça lui sortait des yeux à un point inimaginable. Que des déchets qui n'avaient rien trouvé de mieux que peindre un point rouge sur une toile blanche, à ajouté une note ou deux à un air déjà bien connu... Cela suffisait-il à faire de vous un "artiste"? Le mot était tellement usé et abusé que son sens était désormais totalement épuré pour quelqu'un comme Rhyme...

Mais n'allez pas croire qu'il était blasé au point de ne plus croire en l'Art avec un grand "A", il se voyait même un peu comme un artiste lui-même : placer un bon mot face à un orateur chevronné, les parfums qui se mêlaient dans un restaurant... La plupart des trou-du-cul de cette ville qui pensait avoir une définition de l'art réduisait leur vision à la peinture, la musique, le chant ou le cinéma. Un vrai artiste, c'est quelqu'un qui voit la beauté partout où elle est et qui est capable de la faire jaillir, et pas là où on lui dit qu'elle est.

Enfin, si on pouvait trouvé des curiosité humaines dans ce monde, c'était bien ici : même si la plupart n'était que des artifices, de vrais petites perles de curiosité pouvaient être aperçu ici. Mais surtout, comment autant de gens pouvaient agir avant autant d'indifférence avec un danger aussi iminent que celui qui tapait à leur porte au Nord? Absolument époustouflant! Ce voyage aurait au moins ce mérite là, même si Rhyme allait abandonnait la raison première de sa présence pour prendre un peu de repos!

Sa faculté avait organisé ce séminaire d'étude pour s'intéresser à la littérature... Pouah! Dés la première seconde, Rhyme avait filé à l'anglaise pour parcourir les rues, se moquer de ces créationnistes bidons et préférer s'émerveiller d'un gribouillage d'enfant que ce que ces ignorants appeler l'art.

L'expédition dans les méandres de la complaisance humaine finie, le Tisseur de Vie s'était planqué dans une taverne loin du vacarme des crin-crins et de la cacophonie. Les choses s’apaisaient, laissant à Rhyme le plaisir de lire un livre au coin d'un table, un verre d'alcool à la main... Si l'odeur du sake était délicieuse, une autre le fit sourire d'avantage... Oh oui, ce parfum, cette aura, cette énergie...! Unique! Avant même que la source ne passe la palier de cette porte, Rhyme avait déjà commandé un deuxième verre au tavernier, qui croyait voir là un énième poivrot...

Le reconnaître? Il l'avait reconnu avant même qu'il ne s'approche de cette taverne. Seuls les gens comme eux avaient une affinité privilégiée avec l'énergie occulte pouvaient avoir cette capacité extra-sensorielle de sentir les énergies. Ce que Rhyme appelait aura, c'était la signature de ces énergies qu'émettaient les gens, propre à chacun. Et la sienne... Oui, toute particulière! Reconnaissable entre milles.

Il lui fallu bien quelques minutes pour calmer ce rire incontrôlé, mais il fallait le comprendre! Ce n'était pas tout les jours qu'il pouvait se lâcher ainsi, et il n'était pas prêt de s'arrêter à si bon chemin.

Humpf... Il serait plus rapide et aisé de dire ce que je n'ai pas fait de ces années qui nous séparent de notre dernière rencontre. Tu veux vraiment que j'encombre notre seule rencontre avant au moins quelques années avec des futilités?

Ce serait vraiment idiot que deux centenaires comme eux occupent leurs discussions avec des banalités. Rhyme referma son bouquin qu'il n'avait pas quitté des yeux pour le glisser dans son sac, en même temps que le tavernier ne leur apporte ce deuxième verre. Rhyme le glissa vers Aeon, avant de s'affaler sur son siège, un sourire amusé sur le visage.

Les choses auraient bien pu mal se passer le jour où ils s'étaient rencontrés dans cette bibliothèque. Et cette manie qu'il avait de l'appeller "homme de la bibliothèque"... Amusant. En même temps, Rhyme ne lui avait jamais donné que ces noms d'emprunts. Seul "Rhyme" le définissait vraiment, hormis son vrai nom, son tout premier, l'origine de ses origines. Mais ça, c'était secret-défense...

Par quoi commencer donc? La vie, la Mort? Les Teremundos, les Dieux...? Ou peut-être mon nouveau nom? Ou alors préfèrerais-tu continuer à m'appeler "Homme de la bibliothèque"?

Franchement, par quoi pouvait-on commencer lorsqu'on avait plusieurs années de souvenirs, de connaissances et de découvertes à partager? Ces moments étaient rares, et Rhyme étaient cent fois plus intéressés par ce qu'aurait pu découvrir l'Homme du temps. Même si il était loin de douté du fait que ses propres recherches ne puissent le tenter lui...

Faisons un marché : pose une question, et je t'en poserais une après. Chacun son tour, ça te va? Et n'ayons pas peur des mots : ces ivrognes sont trop soulés pour comprendre ce qu'on raconte. Et même sobre, le QI moyen des habitants de cette ville les empêcheraient de nous comprendre... On leur présenterait le Graal qu'ils ne trouveraient rien de mieux à faire que de pisser dedans, ces dégénérés.

Etrangement, bien que Rhyme puisse se permettre de perdre du temps vu sa longévité, il n'était pas quelqu'un qui aimait perdre du temps inutilement. Cette personne en face de lui était bien trop intéressant pour laisser le moindre temps mort lors de cette discussion qui allait peut-être éveillé d'autres curiosité encore : des quesitons qui n'amèneraient qu'à d'autres questions encore, un combat sans fin... Notre lot habituel lorsqu'on avait pour but de percer les mystères de la vie. Notre sacerdoce...

Rhyme but son verre en écoutant Aeon commencer l'échange par la plus simple des trivialités : son nom, le sien et celui de Rhyme bien-sûr. Quelque peu banal, et pourtant combien en ce monde serait prêt à payer pour avoir ces informations? Tout le monde ne pouvait pas avoir le privilège de participer à des discussions de ce niveau, hélas. Toutefois, pour ce qui était du but premier de Rhyme, c'était quelque chose qui allait lui demander un peu plus de réflexion...

Il laissa planer le silence autour d'eux, seul le raclement des chaises sur le plancher et les râles des soulards perturbant l'atmosphère de la taverne. Grande question... Difficile de définir quel était son objectif, son véritable grand objectif, tellement il était vaste. Buvant son verre d'un trait, Rhyme se laissa retomber sur le dossier de sa chaise, un bras passant par dessus, l'autre posé sur la table en tenant négligemment le verre vide.

Te donner un énième nom qui finira aux oubliettes d'ici deux ou trois ans, ce serait inutile... Rhyme. C'est mon nom, ou ce que je considère comme étant mon vrai nom en tout cas...

Après tout, c'était lui-même qui avait décidé de se renommer ainsi, abandonnant son patronyme initial pour échapper à la moindre surveillance du monde. La vie lui avait accordé le don de narguer la Mort; il ne voulait pas se presser au risque de se retrouver courser par des personnes qui chercheraient à mettre la main sur ses recherches. Alchimie, médecine occulte, recherche religieuse, documents historiques, informations d'état... Ses notes pouvaient constituées une encyclopédie à elles-seules, bien dissimulées quelque part en ce monde.

Jusque là ça avait fonctionné, bien qu'il ait fait en sortes de sortir de l'ombre ces derniers temps en faisant étalage par exemple de ses dons devant une Teremundo civilisé... Dans un but bien précis biensûr. Pourquoi? Qu'est-ce qui l'avait motivé à sortir de son apostat?

La... Vérité... La loi suprême. La règle absolue. La limite universelle... Et je passe tous les synonymes possibles, alors appelle ça comme tu veux.

Face à Datenshi, il retourna son verre vide sur la table, le faisant taper doucement dessus pour faire tomber les dernières gouttes d'alcool. Il reposa le verre à côté, et posa son index sur quelques gouttes pour l’imprégner, et traça une ligne humide, puis une autre, et une autre... Sept lignes parallèles l'une par rapport à l'autre, séparés chacun par un chiffre, de 1 à 8.

Tour à tour, il désigna chaque ligne qui sépara les huit chiffres, un sourie amusé sur le regard. C'est sur ça que portait la grande majorité de ses recherches.

Huit paliers, tous séparés par une limite bien précise. De belles barrières bien nettes... Mais pourquoi des paliers? Parce que lorsque l'être humain franchie une de des limites, son gain de force occulte est relativement considérable. Et c'est à cause de ce gain de puissance notable que l'on est capable d'affirmer qu'un pallier 5 est incapable de rivaliser avec un pallier 6 en combat singulier par exemple, ou un pallier 6 avec un pallier 7... Mais jusqu'où cela peut s'arrêter? Au huitième? Je n'ai jamais rencontré de personnes qui l'aient atteint, et je doute franchement d'en trouver un... Mais tu sais ce que je ferais si je rencontrais une personne du pallier 8? Et bien... Je chercherais un pallier 9, puis un 10, et un 11, etc... Jusqu'à toucher la limite ultime de la race humaine. La barrière fatidique contre laquelle se cognera quiconque voulant transcender sa simple condition d'humain. C'est le but principal de mes recherches : repousser sans cesse les limites.

Ses expériences, ses test sur des animaux sauvages qui maîtrisaient la magie, ses recherches... Tout ça pour fixer et repousser les limites humaines. Ses techniques étaient même développées pour aider quelqu'un à les outrepasser : booster la force, la vitesse, la résistance... Tout ça dans un laps de temps assez réduit cela dit, pas définitivement. Et même quand on y réfléchissait bien, ses techniques pour accélérer la cicatrisation et la guérison d'une personne était une manière de briser cette limite du corps humain en le faisant guérir plus vite...

Après quoi, Rhyme passa son bras sur ce petit croquis dessiner sur la table pour l'effacer, avant de faire un signe pour commander deux nouveaux verres, avant de croiser les bras sur la table pour regarder Datenshi, un regard plus sérieux sur le visage. A son tour...

Si leurs deux personnes s'étaient réunis dans cette taverne, était-ce pour une raison bien définie? On pourrait croire au destin et se dire que leur rencontre d'apparence fortuite était étudiée et mise en scène par une force supérieur... Mais pour Rhyme, ce produit du hasard était né de deux motivations différentes.

... Moi, je cherche. Et toi, dis-moi? Tu restes des années fourrées dans ton trou sans jamais mettre le nez au-dehors, on ne sait où... Et te voilà aujourd'hui, au grand jour, et tu me racontes que je ne suis même pas la première de tes anciennes connaissances que tu croises. Je suis ici parce que je cherche la "vérité", mais toi, si tu es là, c'est parce que tu as trouvé quelque chose... Alors dis-moi, qu'est-ce qui t'a fait sortir de tes vaux, mon ami?

Rien dans ce qu'ils faisaient tous les deux ne se trouvaient du hasard. Il y avait une raison à toute action et à toute chose. Chaque existence avait sa raison d'être, et chaque action existait pour une bonne raison... Celle de Datenshi lui était parfaitement inconnue, mais Rhyme était sûr qu'elle allait énormément l'intéresser, surtout si comme lui il sentait que quelque chose se préparait. De gros, de puissants, et d'impossible à arrêter... Une simple intuition d'un vieux paranoïaque, ou une impression qui n'est à la portée que de personnes comme eux? Rhyme en aurait peut-être le coeur net aujourd'hui...

Pendant tout ce temps où Aeon balança ce qu'il connaissait du sujet des paliers, Rhyme l'écouta en le fixant, sans jamais perdre ce sourire qu'on lui connaissait tant et qu'il ne perdait jamais. Pas même quand on venait lui dire qu'il avait tort... Et si vous lui demandiez, il ajouterait "surtout si on me dit que j'ai tort"; car rien au monde pour Rhyme n'était aussi jouissif que les personnes qui croient pouvoir lui faire croire qu'il a tort. Et c'était là d'autant plus amusant que son interlocuteur lui donnait en plus de lui offrir l'opportunité, les moyens de réfuter ses arguments... Ou plutôt de les réutiliser pour prouver le bienfondé de sa pensée.

Le verre à la bouche, Rhyme pensa alors à ces fameuses exceptions dont lui faisait part son vieil ami : les autochtones de Shima Barnas étaient bien-sûr connus pour leur vigueur bien au delà de la moyenne des créatures terrestres, mais encore une fois c'était un argument hors de propos. Buvant son verre cul sec, Rhyme le reposa avant d'essuyer sa bouche d'un revers de bras.

Qui n'en a pas entendu parler? Pour peut qu'on s'intéresse au sujet des pallier, Shima Barnas serait l'Eden pour tout chercheur qui voudrait toucher aux thèmes des créatures aux pouvoirs titanesques... Mais pas moi. Déjà parce que je ne vois pas l'intérêt de s'intéresser à des bestioles que je ne croiserais jamais - encore heureux -, et deuxièmement... Je te l'ai dit : moi je m'intéresse aux limites de l'être humain, pas des autres créatures. J'ai besoin de quelques sujets de test animal aux capacités plus ou moins proches, mais seul l'Adam et l’Ève m'intéressent...

Et sous toutes les coutures en plus, Aeon en ayant eu les frais un jour : enfin, ça n'avait pas donné suite, dommage... Pour qui? On vous laisse vous faire votre propre idée. N'empêche que, plus sérieusement, seul l'être humain avait vraiment de l'intérêt pour les recherches de Rhyme. Même si les créatures de Shima Barnas étaient une curiosité, Rhyme n'allait pas risquer ses fesses pour assouvir son envie de culture personnelle... Il faudrait vraiment être fou.

>Pour le moment, ses recherches l'avaient mené à quelques découvertes qui avait conduit à des techniques médicales, ayant à cœur le fait de sans cesse repousser les limites humaine : la mort, la fatigue, la concentration... A son niveau, il pouvait à peu près agir à tous les niveaux de l'organisme humain pour accroître ses capacités de façon notable. Que ce soit sur lui ou sur une autre personne, il n'avait rien d'autre de plus à cœur que cette objectif : élevé la condition humaine dans le règne animal! Peut-être quand le jour sera venu, et il espérait être vivant encore à cette fameuse époque, s'intéressera t-il de plus près à Shima Barnas, voir si les pouvoirs de l'être humain pouvaient rivaliser avec ces habitants célestes...

Mais trêve d'ambitions noble, Rhyme devait vite revenir sur terre pour s'occuper de son "invité" : après tant d'années séparés, les rêveries de ces deux hommes pouvaient bien attendre pour partager un franc moment de camaraderie viriles et d’oppositions sur leurs pensées respectives! Et en parlant de ça, Rhyme avait encore à démontrer que ses théories étaient loin d'être assez branlantes pour s'écrouler aussi facilement.

... C'est vrai, les exceptions dont tu parles existes bien, et je les ais bien entendu intégrer aux facteurs de mes recherches. Et tu l'as dit toi-même, non? Ce sont des exceptions... Celles qui confirment les règles. Une expression tellement employée mais au sens bien vrai. Le nombre de ces petits miracles, basés sur la chance et autres facteurs, est tellement dérisoire face au nombre colossal de combats déséquilibrés dans l'histoire qui ont finit en faveur du plus fort. Je te parle en termes généraux, comme tout bon scientifique qui se respecte. Toutes les lois sont faites pour êtres enfreintes, non? Celles de la nature aussi, après tout... Et puis, après tout...

Rhyme, le verre encore à la main, écarta les bras comme si il se désignait comme propre argument, son lâcher Aeon du regard, le pointant également comme argument en sa faveur.

L'être humain n'est-il pas censé être incapable de dépasser les soixante ans sans que son visage n'est à souffrir du temps qui passe? N'est-il pas censé souffrir d'une espérance de vie de 70 ans environ? Regarde-nous : nous sommes des exceptions vivantes, des erreurs des lois de la nature.

Au final, même ce qui faisait exceptions n'était qu'un élément de plus qui s'inscrivait dans la continuité de ce monde. Ceux qui entraient dans le système le suivaient bêtement, tandis que les "rebelles" ne sont que des vagues prévues et largement anticipées. De quoi devenir blasé en somme, mais Rhyme aimait encore croire que des personnes pouvaient échapper à cela, et créer de vrais révolutions... Elles ont existé, et il en existera à l'avenir également...

Allez, l'ermite, pose-moi une vraie question...

Son verre finit, Rhyme l'écarta un peu pour libérer la place devant lui, croisant les bras sur la table et y déposant son menton, fixant son interlocuteur avec le sourire. Qu'il essaye de le faire douter ou de le détourner du chemin sur lequel il s'était engagé, ça n'avait pas vraiment d'importance si c'était possible ou non ce qu'il entreprenait, ou bien si ça avait ne serait-ce qu'une quelconque importance morale... Même lui ne savait pas tout à son sujet; savoir ce qu'il faisait, et vers quel objectif... Le voyage compte autant que la destination, paraît-il. Entièrement faux.

Rhyme soupira doucement avant de se redresser pour croiser les jambes, jouant avec son verre vide dans sa main, avant de ricaner comme si il était amusé de voir son "ami" égratigné ses théories, voir même de les briser une à une... Au final quelle importance : pour Rhyme, c'était la personne en face de lui qui s'épuisait à vouloir tout comprendre de ses objectifs pour tenter de les réfuter au mieux... Peu importe pourquoi il faisait ça.

Si tu n’existais pas, il faudrait t'inventer. Toi comme tous les sceptiques. C'est bien les gens comme vous qui font avancer les choses...

Quel intérêt aurait-il à faire toutes ses recherches si ce n'était pour prouver les tords de toutes ces personnes qui disaient impossible à une époque que la Terre soir ronde, que l'Homme ne pourrait voler un jour... Si ça n’existait pas, ça priverait à Rhyme le plaisir de leur clouer le bec, et ça se serait franchement regrettable après autant de temps passés à travailler.

Puissance, force... Que c'est réducteur de résumer de telles notions à une seule définition. Pour toi, la puissance, c'est d'être capable de ravager un immeuble d'un seul mouvement? De modifier la topographie d'un paysage par la seule force de sa pensée? Tsss... Franchement, je vous laisse cette puissance quand vous voulez. Pour moi, la puissance, c'est d'être d'être capable de tirer un être vivant in-extremis de la mort, de redonner à un estropier deux nouvelles jambes artificielles grâce à la force de l'alchimie... Ou même de simplement effacer un petit bobo sur le genoux d'un môme qui vient de s'écorcher.

Très sincèrement, il n'en avait absolument rien à faire de ces personnes d'un pallier supérieur capable de semer la mort d'un regard... Il n'était pas un guerrier; il n'en avait rien à faire de ne pas être capable de rivaliser avec ces monuments adulés par les masses... Il n’exècre pas ce choix de vie, loin de là! Le monde a besoin de guerrier et de héros pour rêver et espérer. Ce qu'il ne supportait pas c'est que les gens n'essayent pas de voir plus loin que ça... Alors il fallait bien équilibrer.

Je préfère semer la vie plutôt que la mort... Je laisse les grandes batailles à ceux que ça intéresse. On ne juge que par la force brute aujourd'hui... Même toi on dirait. Je pense plutôt... Que ce sont les petites choses qu'on trouve dans la nature, les petits rien du quotidien, les vies qu'on juge si insignifiante... Qui peuvent faire une vraie différence. A condition qu'on leur laisse le temps... Comme moi.

Il avait déjà vécu la Guerre, contrairement à ce que croyait Aeon, suffisamment pour savoir quelle était la vraie valeur qu'on donnait là-bas aux guerriers pourtant si aduler : massacres, tortures, exécutions... Il préférait les combats du quotidien pour donner un sens à sa vie.

Rhyme retourna alors son verre vide, le plaquant à l'envers sur la table, signe qu'il avait finit de boire pour aujourd'hui.

J'ai cette arrogance de pouvoir lutter contre la Mort, oui... Et j'en suis fier, si tu veux tout savoir. Alors je continuerais à briser chaque barrière, une à une... Jusqu'à... Hum, non, je te garde la surprise.

Il n'allait quand même pas tout lui dire, ce ne serait pas drôle... Non, en fait, il ne voulait pas se vendre trop tôt. Il n'était certes pas le premier à se doter de cette longévité, et il le savait mieux que quiconque pour certaines raisons... Comme il n'était pas le seul à entreprendre cette quête éternelle, mais il le savait : il serait le premier à réussir.

Ce moment était sympathique... Mais je n'ai plus de questions à poser pour le moment. Alors, dois-je encore satisfaire ta curiosité?