Discution entre des volumes poussiéreux. [PV Arthur]

Ethera City, la grande, la magnifique capitale du continent Archivant. Malgré la nuit éternelle ici, le temps n'était pas semblable à celui des longues nuits polaires, mais plutôt à celui de l'été dans le Sud. Du coup, tout le monde vaquait à ces occupations sans réellement suivre son horloge interne, plutôt celle à son poignet.

Aujourd'hui était ce qu'on pouvait appeler une bonne "journée". Sauf peut être pour Tywyll, qui était exploitée par ces parents en ce si beau jour. En effet, lesdits parents venaient de passer une commande importante de livres chez un imprimeur à l'autre bout de la ville. Étant vieux, faibles, fatigués et un peu pingres, ils déchargèrent la mission du déplacement des volumes à leur chère et unique fille bien aimée. Qui, pensant qu'il ne s'agissait que d'une dizaine de livre, accepta. Bien mal lui en pris. Quel ne fut pas sa tête en voyant les cinquante quatre épais livres que lui montrait l'imprimeur avec un grand sourire. C'est ainsi que Tywyll passa l'après-midi à faire des aller-retour dans la capitale, chargée comme une mule des livres qu'elle aimait un peu moins sur le coup. En plus, ceux là étaient des espèces de romans pour enfants, ce qu'elle haïssait par dessus tout. La femme regrettait la douce quiétude de son bureau remplie d'archives à trier... Peu importait sur ce coup là le boulot que pouvait lui donner son patron, elle l'aurait largement préféré à celui de coursière.

Elle en était à son dernier voyage de la journée, le cinquième, portant à bout de bras les douze derniers livres à bout de bras, fendant la foule dense. Tywyll se dit qu'elle avait bien fait de garder sa tenue de capitaine, personne n'osait la bousculer. Douce protection qu'elle payait au prix d'une exploitation proche de l'esclavage. De plus, ça aurait été la goutte d'eau qui fait déborder le vase et elle n'aurait pas hésité une seconde à abuser de son pouvoir contre l'auteur d'un tel manque de politesse. Heureusement pour les hypothétiques victimes, personne ne vint la faire chier et c'est donc avec un soulagement intense qu'elle atteint la librairie familiale. Hélas, ces parents n'en avaient pas fini avec elle et lui demandèrent de ranger tout "ce foutoir". Se retenant de leur faire une remarque cinglante, la jeune femme se mit à obéir à l'ordre parental et rangea avec plus ou moins de joie les livres qu'elle avait, il faut bien l'avouer, éparpillés un peu partout. En plein travail, elle n'entendit pas la clochette de la porte de la librairie tinter joyeusement, annonçant la venue d'un potentiel client.

Arthur se leva de son siège et il marcha tranquillement le long de l'allée. Il arriva à un arbre décoratif avec juste un peu d'herbe autour. Arthur dans son immense sagesse, décida d'offrir une utilité à cet endroit et il s'y coucha. L'herbe était douce et tendre, sûrement entretenu par un service de voirie ou un autre truc du genre. Il ne portait pas ça tenue de capitaine étant donné qu'il l'avait envoyé à la machine à laver de la B-corp. La raison officieuse était bien entendue plus ridicule puisqu'il ne voulait tout simplement pas la porter. Il était en tenu légère, avec un pantalon noir et une veste bleue nuit avec une capuche, qu'il mit sur sa tête afin de couvrir ses yeux de la lumière des nombreuses étoiles du ciel. Alors qu'il allait s'endormir, Arthur entendit des pas précipités. Il regarda dans l'allée et il vit une femme passait avec un grand manteau noir avec écrit « Justice » en rouge. Arthur écarquilla les yeux devant se cosplay de power-ranger très réussit. Une fois qu'elle fut passée, il retourna à son occupation première. Il resta quelques minutes les yeux ouverts, puis il commença à les fermer. Une fois de plus, il entendit des bruits de pas. Ce qui était étrange, c'était que seuls ses bruits de pas le réveillaient car, il y avait du monde sur le chemin. Cette fois la fille portait quelques livres entre les mains. Arthur s'amusa à la regarder passé plusieurs fois devant lui. Elle passée, puis repassé avec des livres entre les mains. Ensuite des membres de la B-corp passé, visiblement pressé comme s'ils cherchaient quelqu'un et enfin, de nouveau la femme fit son aller-retour. Cela amusait beaucoup Arthur qui décida de suivre cette femme pour voir où elle trimballait tous ses livres et aussi parce qu'il avait vu un membre de la B-corp le repéré et appeler des renforts. La femme entra dans ce qui semblait être une librairie. Il entra dans la pièce avec un petit « Bonjour » cachait par la petite clochette.
Il s'avança dans la pièce sombre qui manquait d'un peu de lumière. Arthur s'arrête devant une pille de livre. Sentant son instinct l'avertir, il sauta derrière un meuble. Juste avant qu'un membre de la B-corp n'entre.


Arthur ne pût s'empêcher de souffler un peu. Il se releva maladroitement. L'atmosphère était silencieuse et il commença à parcourir tranquillement les rangées de livres, ne sachant plus ce qu'il faisait ici.

Tout en rangeant avec toujours autant de joie, de bonne humeur et de plaisir, Tywyll entendit la cloche de l'entrée tinter agréablement à ces oreilles. Une bonne occasion de se changer les idées! Mais à peine venait elle de se retourner que la clochette sonnait une deuxième fois, montrant un employé de B-corp mais pas le potentiel deuxième client. Et celui de la B-Corp se faisait déjà la malle avant même de se rendre compte de la présence de la jeune fille. Soupirant, Tywyll retourna donc à son fantastique et passionnant rangement de livres racontant comment "Tidoudou le lapin bleu sauva la carotte enchantée", mais a peine eut elle le temps de ranger le premier volume entre ces mains qu'un pas de baladeur se fit entendre. Descendant aussi habilement que lui permettait sa grande veste, elle se dirigea vers l'endroit d'où semblait provenir les pas, au rayon "Jardinage". Un rayon qui intéressait peu et vu le pas léger, il ne s'agissait pas d'un petit vieux.

*Encore un flaneur qui ne va rien acheter...* pensa-t-elle en soupirant. Mais son travail était d'aider sa famille à se remplir encore plus les poches (et accessoirement de vider les étagères des histoires de ce *pegi 18* de lapin). Se dirigeant vers le futur pigeon, elle le salua doucement, sans qu'il n'ait remarqué sa présence auparavant. Lorsqu'il se retourna, elle fût déçu: le jeune homme n'avait pas une tête de pigeon, juste une tête d'endormi du ciboulot qui passait sa vie à glandouiller.

Mais elle ne se laissa pas avoir par cela et lui demanda de sa voix la plus commerciale:

"En quoi puis je vous aider? Désirez vous un thé pendant que vous faites un tour?"

Si ça c'était pas de la stratégie. Adoucir le client et finir par lui faire acheter tout les livres de Tidoudou le lapinou!