Massacre artistique [pv: Anahé]

En guise de réponse, le Teremundo eut un petit sourire rempli de sadisme. La jeune femme remarqua aussi que ses pulsions étaient de plus en plus présentes et s'affichaient avec fierté. Se concentrant sur son rôle pour ne pas avoir de grimaces de dégoût, l'espionne commença peu à peu sa transformation bestiale. Elle arrêta donc de se concentrer sur le Ras et de noter dans son esprit tous les signes extérieurs de son instinct. Son esprit devait maintenant juste penser comme un monstre pour que la culpabilité ne puisse pas la frapper par après.

Lorsqu'elle se retourna vers son congénère pour savoir qu'elle forme il avait, Neosis balaya cette idée de la main et s'adressa à elle. L'animal prit quelques temps pour y penser. C'était vrai. Il faudrait connaître un autre visage que celui du griffon qu'elle était présentement, sur les affiches. Elle prit la même décision que le Ras, après tout, si elle devait prendre quelqu'un en exemple, c'était bien lui.

Cependant, bien dans son rôle, la jeune femme conserva ses yeux rouges sangs et garda cet air affamé en regardant la progression du Ras. Aussitôt qu'il eut commencé à marcher, des flammes menaçantes se dressèrent dans sa main. Le seigneur Blood en lança près d'une dizaine de boules de feu qui eurent des effets dévastateurs sur les habitations visées. Dans ce domaine, Anahé ne s'y connaissait pas, le feu n'était pas un élément avec lequel elle avait beaucoup d'affinités. La jeune femme préférait l'eau et la terre qui lui étaient venus naturellement. L'espionne avait développé des dons plus sombres pour bien remplir son rôle, mais devrait encore s'entraîner pour en acquérir plus.

C'est alors que le Ras fit sortir des flammes encore plus impressionnantes de sa bouche. Celle-ci explosa et tua les personnes qui se trouvaient près de la fontaine. Pendant ce temps, la martiale se rapprocha, toujours aussi gracieuse et élégante du Teremundo et posa d'une manière calme sa main droite sur l'épaule gauche de Monsieur Blood.

-La fête est ouverte

La Teremundo eut un sourire sadique et lui dit :

-Vous ne me le faites pas dire!

Puis, elle lui fit un signe de la main sans se retourner en allant vers un établissement en disant :


La jeune femme se mit à danser et la terre autour d'elle se mit à gronder et des gros amas de roche se détachèrent du sol et se dirigèrent vers un petit commerce qui fut écrasé sous la force de l'impact.

Après un léger rire sadique, la belle se retourna et aperçu une taverne. Ce serait l'endroit parfait pour son premier repas. La jeune femme replaça alors ses vêtements pour mettre ses atouts à son avantage, reprit son regard et la couleur normale de ses yeux et se dirigea vers l'édifice à toute vitesse et ouvrit la porte à la volée en criant : «Une attaque!!!» l'air affolé. Tous se turent, puis de plus en plus de commentaires se faisaient entendre parmi les convives tandis que l'actrice maintenait toujours son rôle et tremblait comme feuille en s'éloignant de l'entrée du restaurant pour fuir «la menace».
Un beau jeune homme s'avança parmi les gens qui avaient leur regard fixé sur la jolie demoiselle. Anahé sourit intérieurement, c'était bien le genre à se faire avoir... elle ne dénombrait même plus les hommes dans le genre qu'elle avait mangé, mais celui-ci avait l'air des plus appétissants pour l'humaine qui était toujours dans son rôle.

Voyant que la belle était toujours aussi traumatisée depuis son entrée et que personne ne s'occupait vraiment d'elle, il s'avança et la serra contre lui en chuchotant de douces paroles à son oreille pour la calmer :

-Tout va bien aller, quelle attaque?
-Celle... celle des Tere... Teremundos, répondit Ana', tremblante.

L'homme réagit tout de suite sans pour autant défaire son accolade auprès de la brunette. Celle-ci voulant bien joué le jeu, s'accrocha à l'inconnu qui se mit à parler :

-Une attaque de Teremundos! Vite, tous ceux qui ne peuvent pas combattre, réfugiez-vous dans un lieu sûr! Passez par derrière, les autres allez défendre notre ville!

Les femmes présentent sortirent par l'arrière en compagnie de quelques blessés et des vieillards, tandis que l'espionne et les hommes considérés en bonne santé restèrent à l'intérieur, muets. Ce fut un homme qui réveilla les troupes et fit sortir les hommes avec les armes ou les semblants d'armes qu'ils purent trouver. Lorsque Simon défit son étreinte et tenta d'avancer vers la sortie une main le retenue. Il fit signe aux hommes de sortir et resta avec la jeune femme qui le regardait d'un regard suppliant.

-Ça ne va pas ma jolie?, dit l'homme.
-Non... je... je ne veux... pas restée seule, ils étaient si effrayants!

Simon eut un léger sourire et la reprit dans ses bras. La jeune femme se mit à chanter. C'est alors qu'il se sentit encore plus envoûté par la merveilleuse demoiselle qui se trouvait devant lui. L'homme remarquait plus ses formes qui lui semblaient parfaites et ses lèvres qui lui faisaient drôlement envie. C'était plus fort que lui, Simon ne pouvait laisser passer une telle occasion... il rapprocha ses lèvres des siennes et l'embrassa langoureusement. À sa grande surprise, la belle lui rendait ce baiser avec fougue, mais quelque chose n'allait pas... Même si c'était le plus doux baiser qu'il n'avait jamais eu et qu'il ne voudrait être nulle part ailleurs, il sentait qu'elle le mordait. Était-ce pour jouer? Le jeune homme rit quelque peu et se remit à l'embrasser jusqu'à temps qu'il voit la taille que les canines de l'espionne avaient prise. Était-ce les hallucinations causées par un tel charme... ou était-ce réel? Un hurlement de douleur, venant de sa part, lui confirma que c'était bel et bien réel. La jeune femme cessa son chant et ce fut comme s'il revenait à la réalité. Elle n'avait plus rien de charmant... des lignes rouges et mauves étaient apparues sur tout son corps et sa physionomie ressemblait maintenant bien plus à celle d’un animal. Le jeune homme s’arma d’une chaise et la dressa devant la Teremundo, mais celle-ci eut tôt fait de briser le bois et de manger le pauvre…

Le monstre laissa les restes où ils étaient, sortit du restaurant et vit le Ras entouré des hommes qui étaient sortis défendre leur ville :

-Ahh! Je suis contente de vous voir cher Neosis! Ce qu’ils peuvent être naïfs ses hommes…

La jeune femme eut un rire mesquin et posa son regard sur le Roi de Teremundis.

Le Ras lui répondit à l’aide d’un sourire en coin. *Touché!*, se dit la martiale. Lorsqu’un simple et faible paysan aux yeux des deux Teremundos tenta de donner un coup de poing au Roi de Teremundis. celui-ci invoqua une faux noire, lui coupa un bras qu’il dévora et lui donna un grand coup à la tête. Cet homme avait bien plus d’un tour dans son sac, Anahé ne devrait pas se faire découvrir par celui-ci, sinon… elle serait morte et enter… non, mangée.

Lorsque les gens apeurés partirent sans demander leurs restes, ce fut la vraie Anahé qui s’exclama :

-Lâches! Ils abandonnent…!

Elle s’arrêta, regardant la réaction de Neosis, essayant de conserver son calme. Il n’avait pas l’air d’avoir remarqué un comportement humain… était-elle plus Teremundo qu’elle ne le pensait ou pouvait-il y avoir des similitudes entre le comportement normal des deux espèces? Elle n’eut pas le temps de penser à ça plus longtemps, de la foudre noire émana du bras du Ras. Les cinq lâches furent mort en moins de 30 secondes et la façade derrière eux fut détruite en poussière.

Ce fut avec un air de dédains total que le monstre s’adressa à elle :

-Ils sont surtout faibles.

Il prit ensuite l’un des cadavres et le lança sans prévenir à la jeune femme. Celle-ci un peu déconcertée par cette donation soudaine attrapa le mort en se déplacement un peu, mais comme si de rien n’était. C’est lorsqu’il commença à dévorer les autres corps que l’espionne comprit réellement le message. Elle sortit ses dents de carnivore griffon et dégusta cet homme en moins de quelques instants avant de dire :

-La viande à bien meilleure goût quand c’est moi-même qui la chasse… j’aime voir la terreur errer dans les yeux de ma victime… le goût est si succulent!

La femme essuya le sang qu’il lui restait sur le bord de la bouche et le licha avec envie sur sa main. Ensuite, elle sentit une main, puis un bras se glisser le long de sa belle taille. La Teremundo fut surprise de voir que c’était le Ras qui l’avait prise ainsi et qu'il l’amenait maintenant vers l’intérieur de la ville. La jeune femme lui sourit et se risqua à poser sa main en passant par son dos sur les abdominaux musclés du glouton.

-Continuons notre visite voulez-vous.

Les dernières paroles de l’homme lui firent avoir un sourire sadique.

-Avec joie, mon Ras, dit la martiale prête à semer la discorde.

Ils continuèrent leur avancée toujours dans la même position. Plus ils allaient vers le centre et moins les traces de leur passage étaient visibles, mais Anahé ne comptait pas laisser cela ainsi. Se défaisant doucement du bras du Roi, elle lança une attaque :

«Quasar!», hurla-t-elle.

Puis, une superbe imitation du vrai Quasar se forma entre ses mains et fut expulsée à plusieurs mètres avant de faire exploser une terrasse. Satisfaite, elle ne tarderait pas à envoyer une attaque différente, c’était le temps d’épater un peu son compagnon. Quelques hommes étaient sortis du commerce voisin, armés après avoir vu les deux Teremundos. C’était le moment.

«Lames de l’esprit», dit-elle le sourire aux lèvres.

De longues et piquantes aiguilles jaillirent au nombre de six de sa main gauche et se séparant en deux, attaquèrent les deux courageux qui étaient sortis les premiers. Dans un rire, celle-ci s’adressa à eux :

-Je suis bien heureuse de savoir que certains ont encore un peu de dignité dans cette ville!

Le premier homme se prit les trois piques dans la poitrine qui disparurent une fois tout le dommage possible affligé, mais le deuxième était plus tenace et réussit à éviter les deux premiers projectiles, mais se prit l’autre dans la jambe avec un léger cri de douleur. Sortant son épée, la martiale s’avança et croisa le fer avec le blessé. Après quelques parades et esquives, la femme réussit à désarmer son adversaire et lui donna un puissant Yoko Geri, en usant de sa technique Gigaoctet, directement au plexus solaire. Il perdit le souffle et tomba à genoux au sol avant que la belle lui plante son épée au cœur.

Rangeant son amre, la Teremundo devint invisible.

La martiale s’était installée dans les branches d’un joli petit arbre en étant toujours invisible. Quelle chance elle avait eu de tomber sur un pommier! Elle cueillit rapidement une pomme et la rendit invisible aux yeux des autres tout en la mangeant en regardant le joyeux massacre de son compagnon.

Celui-ci se servit de sa faux pour fondre sur ses adversaires avec son charme habituel. Anahé devait avouer que le Ras avait bien du charisme, cependant elle savait que la pomme était pourrie de l’intérieure et bien plus qu’elle ne pourrait l’imaginer à certaines occasions. Dommage, c’est ce que l’on appelait du gaspillage dans son langage… si seulement il était moins mauvais garçon. C’est à cette pensée que Jérémy lui revint en mémoire. L’avait-elle oublié ne serait-ce qu’un instant? Peut-être que le proverbe faisait en partie effet sur leurs deux personnes : «Loin des yeux, loin du cœur»? Non, il n’en était pas question pour elle, le temps sans lui était trois fois plus long qu’il ne l’était habituellement.
La jeune femme finit par sortir de ses pensées et finit aussi sa pomme à toute vitesse en anéantissant son cœur avec une petite boule d’énergie noire. Devant elle, Neosis était toujours en train de se défendre comme un grand devant les pauvres humains effrayés. Il fit ensuite explosé celui qui avait eu la mauvaise idée de recracher son repas de la veille et pulvérisa la tête de l’homme ayant une batte… qui n’en était plus une avec son impact contre le poing du Ras. Le dernier et non le moindre tremblait maintenant devant le monstre.

-Je te le laisse celui-là, Ana. Prends ton temps, j’ai quatre cadavres à manger et on n’est pas pressé.

On entendit un rire cristallin venir d’un arbre, terrifié, le jeune homme se retourna vers celui-ci, mais commença sérieusement à se demander si tout ça n’était pas dû à son imagination débordante, car il ne voyait absolument rien devant lui.

Anahé était heureuse, elle devenait de plus en plus familière avec le Ras et le surnom qu’il lui avait attribué en étant la preuve. Pendant que le Roi de Teremundis se mit à manger ses proies mortes, la jolie jeune femme atterrit sur ses pieds dans un élan de grâce, toujours invisible. L’homme tremblait plus que jamais et il sursauta lorsqu’il entendit la belle parler :

-Merci Neosis… ce que vous êtes attentionné, vous m’avez gardé le plus mignon…

La jeune femme avança vers sa proie tremblante et pausa une de ses mains délicates sur l’épaule gauche de l’humain. Celui-ci se retourna et attrapa son poignet invisible d’un geste maladroit. La belle rit et le prit par la taille sans se gêner, collant son corps invisible au sien. Le garçon eut un tremblement et une grimace de dégoût se disant qu’un monstre avait osé se coller ainsi à lui. Il releva le menton et afficha un air plus confiant. La jeune Teremundo ricana et lui susurra à l’oreille :

-Si tu penses réellement que ça va m’affecter ou me faire changer d’avis mon joli… tu es dans le champs, mais je dois t’avouer que j’ai trouvé des proies plus coopératives.
-Comment pouvaient-elles coopérer avec une telle monstruosité?, cracha se dernier.

Anahé fit une fausse moue triste que personne ne put voir et s’adressa au Ras :

-Ohhh… mon cher Neosis! Suis-je si hideuse?

Puis, elle réapparut devant le jeune homme, qui en la voyant fut ébahi. Il ne s’attendait décidément pas à ce qu’une jeune fille aussi potable apparaisse devant ses yeux. Il la regarda de bas en haut et figea. C’est alors que la martiale afficha un sourire carnassier :

-Ce n’est pas parce que nous sommes méchants que nous sommes automatique laids… la vie n’est pas un conte de fée mon chéri! ‘Faut pas rêver!

C’est alors que l’homme sortit en quelque sorte de sa torpeur et leva le bras droit pour frapper la Teremundo, celle-ci toujours aussi vive leva aussi son bras pour bloquer son coup et en profita pour le tirer vers elle et lui voler un baiser.

-Et, il n’embrasse pas si mal en plus, dit-elle avant un éclat de rire.

L’humain commençait sérieusement à bouillonner en se faisant traiter de la sorte ce qui ne fit qu’amuser la belle un peu plus. Son rire cristallin résonna quelques temps, puis elle longea le bras du bel homme avec sa main en lui chuchotant à l’oreille :

-Tu sais… c’est dommage que j’ai vraiment faim et que je doive te manger aussi vite, j’aurais bien aimé passer un peu de temps en ta compagnie, mais vu ta coopération, ça me semble difficile d’être possible.

Puis, elle lui mordilla l’oreille en descendant avec de doux baisers dans son cou. Le jeune homme lui donna un coup de menton sur la tête et il se frotta la mâchoire, tandis qu’Anahé se frotta la tête en riant :

-On m’a toujours dit que j’ai la tête dure!

La jeune femme rit une autre fois. L’homme recula et dégaina son épée. La martiale sourit et s’exclama :

-Désolée mon chou, je me battrais bien, mais ma mère m’a toujours dit de ne pas jouer avec ma nourriture!

L’homme soupira de colère et chargea sans se protéger. Dans un de ses mouvements toujours aussi gracieux, la combattante lui donna un coup de pied directement au niveau du plexus, sous l’impact, le jeune homme recula de quelques mètres et tomba sur les fesses, tandis qu’il lâcha son épée qui fut expulsée et qui se planta profondément dans un arbre. Malgré lui, la jolie martiale l’aida à se relever et posa son regard directement dans ses yeux en se mettant à chanter calmement et silencieusement pour ne pas influencer le Ras aussi.

[HRPG: Si quelque chose ne te convient pas, fais-moi signe :3 ]

La seule réponse qu’Anahé eut du Roi fut un ricanement pendant qu’elle continuait son petit jeu. Elle y était pleinement concentrée quand Neosis planta la propre arme de l’homme directement dans son crâne. La jeune femme se retourna et afficha une moue offusquée.

-Et bien, je vais finir par me sentir vexé si tu mets plus de temps à t’occuper d’un vulgaire humain qu’à t’occuper de ma présence, Ana.

Le Ras avait quand même fait un très beau lancé et ses paroles arrachèrent un sourire de la martiale. Elle n’était déjà plus offusquée. Et le Roi se remit automatiquement à l’attaque en voyant ces pauvres idiots courir un peu partout, ce n’était décidément pas une bonne stratégie à adopter. Il invoqua sa faux et utilisa ses arts occultes.


Un disque noir se forma et s’attaqua à tout sur son passage. Même si Anahé était consciente de la puissance de Neosis Blood, certaines de ses techniques arrivaient toujours à la surprendre. Il était grand et impressionnant. Même s’il n’était pas du même clan, ce qu’elle seule savait, l’humaine avait du respect pour le Roi de Teremundis. Celui-ci avait beau être un monstre, il conservait certains principes et restait fidèle à son peuple, car si cela n’avait pas du tout été le cas, il aurait abandonné notre jeune espionne depuis longtemps.

C’est alors que celle-ci vu apparaître plusieurs personnes… à vrai dire environ une centaine dont certains étaient vêtus de capuchons. La jeune femme eut un frisson. Si toutes les données qu’elle avait était bonne, c’était bien un gang. En espérant que cela ne soit pas le plus sanguinaire… enfin, en tant que Teremundo, elle devait l’espérer, mais la Capitaine de la B. Corporation qu’elle était ne le souhaitait guère. Leurs regards étaient froids, sévères et sauvages. Il brillait quelque chose de sadique dans leurs yeux qui faisait ressentir cette sensation bizarre à la martiale… ils étaient encore humains, mais ne l’étaient plus.

Le Ras craqua son dos et sa colonne et s’adressa à Anahé qui tentait déjà d’élaborer une stratégie.

-Un deux contre cent environs, ça te tente ma jolie ?

La jeune femme sourit avant d’appliquer une de ses techniques et répondit au Roi à l’unisson :

-Mais, notre Roi, nous sommes déjà quatre maintenant!

Elle et un autre clone devinrent invisibles. L’autre alla se poster aux côtés de Neosis.

-C’est déjà plus équitable maintenant… tsss, les jeunes voyous de nos jours, ils veulent toujours avoir l’impression de s’en prendre à plus faible!
, dit-elle en mettant de l’accent sur le mot «impression».

Sans attendre, la martiale se mit à survoler le troupeau du gang. À peine quelques instants plus tard, trois hommes furent à la même hauteur qu’elle. Le clone se transforma en condor tandis que les deux autres Anahé apparurent sous la forme d’oiseaux à leur tour. Les deux premiers hommes bloquèrent les deux premiers volatiles et ceux-ci disparurent. Cependant lorsque le troisième vint pour bloquer l’oiseau, celui-ci changea de trajectoire et son aile se transforma en lame qui le traversa de part en part. Mais tout de suite après, une énorme bourrasque de vent vint à sa rencontre, la jeune femme mit ses deux bras devant son visage et recula quelque peu avant d’envoyer une attaque personnelle :


De grosses lianes et de géants arbres se mirent à pousser jusqu’à la hauteur de la femme, bousculant tout sur leur passage. L’un d’eux attrapa entre ses griffes l’un des gangsters et l’étouffa entre ses branches tandis que l’autre, agile dans les airs, était imprenable. Voyant cela, l’humaine renvoya ses plantes et arbres au sol pour qu’ils continuent à faire des victimes et se concentra sur le dernier homme volant restant. Celui-ci ne tarda pas à se rapprocher au combat corps à corps. La martiale esquiva une attaque, fit un salut et dit :

-Alors réglons ça dans les règles de l’art.

Anahé se mit en position de combat et celui-ci débuta.

La martiale fit un long et lent salut avant de mettre sa garde en avant. Le gangster fit une première feinte avec son bras gauche et l’attaqua de la jambe arrière en envoyant une onde de son en même temps. La jeune femme évita le coup de pied, mais fut quelque peu touchée par la série d'ondes. L’intérieur de son crane résonnait énormément et de ce fait. le jeune afficha un sourire carnassier.

S’il voulait la jouer comme ça, parfait, mais il perdrait à son petit jeu. C’était à son tour de frapper. Coup de pied avant bloqué, coup de poing arrière bloqué, coup du tranchant de la main à la clavicule, touché.

Son adversaire recula de plus belle étant paralysé et manquant de piquer du nez vers le sol. Il était chanceux d’avoir réussi à éviter un peu le coup, car sinon, il se serait ramasser écrabouillé au sol.

Une autre charge de vent se rua sur l’espionne qui perdit de l’altitude pour ne pas être expulsée bien plus loin dans le ciel.

«Lame de l’esprit», cria-t-elle.

Cinq lames se créèrent et vinrent se planter dans la poitrine de l’homme. Il utilisa un sort de guérison, mais ce fut trop tard, Anahé était déjà sur lui et planta son épée dans le cœur du combattant qui expira un dernier souffle et tomba au sol le regard vide. La jeune femme eut les yeux plein d’eau, puis ravala son chagrin pour redescendre.

-C’était quoi tes flammes de merdes là ?
-Colonna di Fuoco !!!-

C’était le Ras, sans aucun doute. S’était-il fait un peu avoir? L’espionne sourit et alla se poster à proximité de celui-ci en étant invisible. *Ce qu’il a des abdos d’enfer*, pensa la martiale qui avait profité des flammes et de sa descente pour passer inaperçue aux yeux de tous même avec le léger son de ses pas.

-Vous voulez vous la jouer comme ça ? D’accord, je vous attends bande de faiblards.

Un cercle c’était formé autour d’eux. Le premier qui fonça sur le Roi fut arrêté par l’épée de la martiale invisible qui se planta dans sa poitrine. Il tomba au sol sous le regard béant des autres. Anahé s’adressa au Roi par la pensée, il ne fallait pas faire part de sa présence :

«Neosis, je suis sûre que vous savez déjà que je suis là, mais faites comme si c’était vous qui attaquiez à distance, l’effet de surprise sera alors toujours présent.»

C’est alors qu’Anahé se questionna… ses projectiles seraient-ils aussi invisible qu’elle une fois qu’elle n’aurait plus aucun contact avec ceux-ci? Si c’était comme ses flèches, ça ne serait pas le cas. Donc c'était quand même dur à dire, mais il ne faudrait pas prendre de chances pour l’instant, le cercle d’individus devenaient de plus en plus épais et d’autres ne tarderaient pas à attaquer. Il fallait rester stratégique, comme habituellement.

La jeune femme se glissa entre deux hommes immobiles et appliqua la technique de Morphée avec assez de puissance et de précision à l’un d’eux pour l’endormir pour au moins six heures. La combattante reprit de l’altitude pour se déplacer et endormir environ cinq autres hommes ainsi avant que ceux-ci se mettent à trop se déplacer.

La belle fit revenir l’un de ses deux clones et le fit apparaître en vol dans le ciel entre deux rayons du soleil tandis que la vraie Anahé, toujours invisible, prit son envole et alla se cacher un peu plus loin en attendant.

La martiale devait se concentrer. Que fallait-il faire? Son clone ne pourrait pas rester éternellement dans les airs.

«Attaque Titanesque & contrôle des plaques!», dit celle qui était dans le ciel, cependant, l’attaque vint d’où la combattante était réellement.

Elle réapparut, calme et posée pendant que des racines sortaient du sol et que la terre grondait dangereusement. Elle n’était pas assez puissante pour déchaîner ses deux techniques en même temps, mais assez pour les faire l’une après l’autre à un niveau raisonnable. Une fois que les tiges eurent étranglé quelques truands, une ruée de pique glacé foncèrent vers elle. Ne s’attendant pas à cette attaque, la jeune femme se prit un pique dans la cuisse et un autre dans l’épaule droite. Un gémissement de douleur sortit de sa bouche et l’homme ayant lancé l’attaque se rua vers elle pour la plaquer dans un mur.
Elle n’avait pas suivi la règle la plus importante : ne jamais rester trop longtemps à découvert contre plusieurs assaillants. Il la tenait fortement à la gorge et la jeune femme avait de plus en plus de difficultés à respirer. Elle fit donc disparaître son autre clone et toutes ses techniques ne furent plus effet.

Il ne restait plus qu’une seule option. Anahé prit la forme d’un aigle, se mit à battre des ailes, mordit la main de l’homme et prit de l’altitude encore une fois pendant qu’il tentait d’arrêter le sang qui coulait.

Les mains dans les poches, il «regardait» l’espionne faire. Bien sûr, il ne la voyait pas, mais il savait très bien que c’était elle qui opérait, elle lui avait même dit textuellement. Il jouait donc le jeu comme elle le lui avait demandé.

Sa fausse position mélangea encore plus les combattants adverses et son effet de surprise fonctionna exactement comment elle le souhaitait. Le Ras eut un sourire, il était sûrement amusé par la tactique de la martiale.

Lorsque qu’Ana’ ressentit quelques difficultés, le Roi de Teremundis se remit tout de suite à l’action en arrachant littéralement la tête d’un homme à proximité. Par la suite, il donna un coup de genou circulaire à un autre homme et lui enleva la vie d’un coup à la nuque. Peut-être qu’après le coup de genou, c’était mieux ainsi… vu la douleur qu’il avait dû ressentir. La jeune femme ne voulait pas ressentir le mal qu’il avait eu, ce devait être quelque chose pour quelqu’un qui était pratiquement qu’un simple civil. En même temps, ils étaient quand même en train d’éliminer les membres d’un gang de rue, c’était déjà une meilleure action que de tuer de simples innocents.

Ce fut Neosis qui mit un terme aux jours de l’homme qui avait failli avoir la belle. Il n’y avait pas été de main morte avec celui-ci… autant dire, comme avec les autres. Il releva la tête avant de s’adresser à son auditoire et de regarder Anahé dans le blanc des yeux :

-Regarde bien, tu vas comprendre la puissance nécessaire au roi des monstres !

Il prit une grande inspiration, puis des flammes noires sortir de sa bouche.

-Nero Ray !!-

C’était grandiose, on ne pouvait pas dire le contraire. Un pyromane aurait sûrement sauté de joie devant ce spectacle enflammé. Les troupes d’humains étaient touchées plus que la belle ne l’aurait pensé. C’était réellement puissant comme attaque. Cependant, le Teremundo était loin d’en avoir fini. Des éclairs apparurent le long de son bras, des éclairs sombres.

-Nero Wave !!!-

On ne pouvait pas dire que le Ras n’avait pas de charme. Disons que celui-ci était obscur, mais il était bien présent. Ses goûts meurtriers et sanglants lui donnaient un style que personne d’autre n’avait. Le sourire qu’il affichait ne faisant qu’accentuer cet air de mauvais garçon triomphant.

La belle se trouvait dos à lui et le regardait, lui qui était là, entouré de cadavres. Mais pendant tout ce temps, elle n’avait rien fait… Oups. Si seulement elle pouvait trouver un moyen de faire semblant d’avoir elle aussi créé quelques morts.

Le bras en l’air, il s’adressa une nouvelle fois aux personnes l’entourant :

-Alors ?! Reste-t-il encore quelqu’un capable de m’affronter parmi ce ramassis de faibles ?!!

Le problème était que la seule personne encore vivante était la jeune espionne. Elle
s’avança parmi les débris calcinés et les morts tous aussi brûlés.

Ses pas feutrés lui permettaient d’être assez silencieux, elle s’aidait toujours de la lévitation de toute façon. Était-ce un choix qu’il lui donnait ou une demande qu’il faisait? La considérait-elle dans le ramassis de faibles? Elle espérait que non, quand même, elle avait beau être moins puissante que lui, la jeune femme n’était certainement pas faible. Elle s’adressa alors à lui :

-Capable de vous affronter? Je ne pense pas faire partie de ce ramassis de faibles. Et puis, je pense bien être capable de vous affronter, Roi de Teremundis. J’ai vu votre dernière phrase comme étant un défi, j’espère bien tenir quelques temps contre vous. Si cela ne vous gêne pas trop…

Puis, elle se sous-leva du sol sans la moindre difficulté et s’expulsa quelques mètres plus loin. Pourquoi ne pas commencer tout de suite?

«Lunes de Mars!»

Ses deux clones apparurent auprès d’elle. Elles ne seraient pas trop de trois pour confronter le Ras.

«Lames de l’esprit»

Plusieurs lames se créèrent dans les mains des demoiselles, bien sûr, celles faites par les clones ne frapperait pas le Roi, mais celles de la jeune espionne le pouvaient très bien. Mais comment savoir réellement lesquelles venaient de qui?

«Attaque titanesque»

Les plantes des environs se réunirent une autre fois pour attaquer le Ras toutes en cœur.

Lorsque la martiale parla, le Roi se retourna vers elle. L’espionne ne pensait pas qu’il allait agir ainsi, mais décidément, il avait assez de respect pour elle pour lui parler en la regarder les yeux dans les yeux lorsqu’ils discutaient. C’était déjà, pour la belle, un bon départ.

Un sourire carnassier siégeait sur ses lèvres, mais cela n’arrêta pas la combattante pour autant. Il avait beau être le Ras, il n’était pas imbattable. Et puis, comment arriver à son niveau si elle ne s’entraînait pas avec lui? Comme disait le dicton, l’élève finit toujours par dépasser le maître. Dans cette situation, la Capitaine ne considérait pas Neosis comme étant un maître, loin de là, mais c’était plutôt un adversaire à grand potentiel qui l’aiderait à se renforcer et à être plus résistante.

Elle se recula quelque peu, gardant comme atout le combat sans arme au corps à corps si jamais tout cela venait trop difficile ou encore qu’elle était en très mauvaise posture. Cependant, pour l’instant, ce combat devait bien débuter. Alors, la jeune femme fit apparaître deux de ses collègues avant de lancer une attaque que le Ras pourrait sûrement juste éviter et c’est ce qu’il fit enfin de se mettre, à son tour, à utiliser de ses arts-occultes.

-Doppio Colonna di Fuoco !!-

Deux colonnes de feu le reculèrent encore un peu plus loin, il n’avait décidément aucune difficulté à combattre à distance, peut-être, la belle avait-elle mal fait de ne pas aller au corps à corps? Cependant, rien n’était décidé pour l’instant.

-Shadow Ball-

C’était quoi ce truc?! Une balle de Quasar, d’ombre, juste noire? Elle ne passa pas trop de temps à s’y attarder, les secondes comptaient pour beaucoup dans les duels comme dans la vie de tous les jours. Elle attaqua une autre fois Neosis, mais celui-ci disparut. Où était-il? Il voulait jouer à ce jeu, d’accord, il allait être servi. En revoyant le Ras apparaître dans la boule d’ombre, surprise, Anahé devint invisible. Elle se recula un peu, par réflexe, sachant certainement que le Teremundo n’avait pas fait ça pour mieux voir ses beaux yeux. Pendant ce temps, un autre clone devint invisible et alla se cacher bien plus loin, attendant ses ordres.

-Explozione Quasar !!!-

Son corps se chargea de Quasar tandis que la martiale faisait appelle à son contrôle des plaques. La terre se souleva entre elle et le monstre, mais la belle fut tout de même brûlée et expulser contre un bâtiment consumé un peu plus tôt par les flammes. Elle se releva en utilisant sa technique de guérison. Le clone, pour sa part, ne fit que disparaître tandis qu’Anahé réapparaissait. Toujours en utilisant sa technique qui lui permettait de contrôler les plaques, la jeune femme se tenait prête, la guérison lui avait procuré une légère sensation de renouveau. L’espionne vit le Ras préparer sa technique de foudre. Ce serait bien de la faire entrer dans la terre, celle-ci n’était en plus pas conductrice.

-Lance Foucras !!!-

Après quelques instants à conserver la terre pour bloquer la technique du monstre, la martiale laissa retomber la terre et créa des failles dans le sol en suivant le Ras. Mine de rien, cela commençait à être un peu fatiguant. Elle lança par la suite quatre shurikens en direction de Neosis. La terre arrêta de gronder, mais sans laisser le temps à son adversaire de reprendre le dessus, elle lança une autre technique :

«Cauchemars ténébreux!»

Laissant quelques temps à sa technique de faire effet, la belle en lança une autre :

«Quasars!»

Quelques Quasars foncèrent directement sur le Ras qui devait à ce moment-là halluciner quelque chose dont la martiale ignorait l’existence, elle devrait d’ailleurs un jour penser à améliorer cette technique qui avait en soi un bon potentiel. Les illusions étaient très bonnes pour déconcentrer l’adversaire, cela faisait habituellement de très beaux combos.

La martiale prit une bonne inspiration. Ce combat s’annonçait difficile et décidément silencieux. Tant mieux, elle pourrait conserver son souffle et sa salive pour courir et se battre à la place de les perdre en parlant. Du moins, perdre son souffle en parlant, il fallait parfois faire un peu plus que ça, mais en fin de combat cela pouvait s’avérer décisif lors d’un match serré. Ce duel ne serait sûrement pas serré, le Ras l’emporterait assurément, mais la combattante gardait une légère étincelle en sachant qu’elle pourrait pour le moins lui faire la misère et l’obliger à se pousser un peu plus.

Un jour, elle l’affronterait, et ce, d’égal à égal.

Le Ras évita d’une simple roulade les failles s’étant créées dans le sol. Les shurikens de la demoiselle n’atteignirent pas le monstre qui fit apparaître sa faux. Les poings d’Anahé se crispèrent. La faux avait une représentation bien directe et solennelle pour elle : la mort. Il n’était pas question que celle-ci la trouve, jusqu’à maintenant elle menait avec une certaine avance dans la partie de cache-cache. Bien sûr, selon-elle, il restait plusieurs années à celle-ci à compter avant que moindrement, elle puisse ouvrir les yeux et se mettre à roder, à chercher les larmes avec son arme; sa lame acérée.

Il ne restait qu’une chose à faire, prouver que la lumière avait quitté le Teremundo depuis longtemps et qu’il n’y voyait plus clair. Son teint blanchit et sa pogne se fit moins puissante sur son arme. La martiale n’avait aucune idée de ce qui trottait dans la tête de Neosis Blood, tout ce qu’elle savait c’est que cette fois-ci, c’était lui, l’agneau. À en voir son allure, son état, on ne pouvait penser autrement.

-Hey, tu peux pas être ici, c’est pas poss…

Il lui faudrait bien savoir de quoi le Ras avait aussi peur, ça lui serait bien utile peut-être, un jour. Le Roi de Teremundis ne bougeait plus, c’était le moment d’attaquer.

-Put…

Que se passait-il exactement dans sa tête? Il serait bien temps de s’en soucier plus tard, pour ce qui était de l’instant présent, l’espionne lui envoya plusieurs Quasars qu’il se prit en reculant beaucoup. Quelques secondes après, il rit comme la demoiselle ne l’avait jamais entendu rire. Son attaque était-elle si faible? Anahé s’en insulta quelque peu et ne fit que mettre plus de rigueur au combat. Il ne fallait pas qu’elle se fasse aplatir comme un pancake et encore moins comme une crêpe par le Ras!

Comme si celui-ci avait compris l’expression et les émotions de la combattante, son regard se durcit. Il était profond, empli de sadisme. Il avait eu le teint d’un mort, puis maintenant il en avait les convictions. Neosis n’avait pas peur, il était déjà bien plus loin que six pieds sous terre, profondément ancré dans la chaleur et le malheur du gouffre. Peut-être avait-il déjà purgé sa peine.

Le Ras tendit ses mains et s’en échappèrent une vingtaine de Quasar, il fallait réagir rapidement. La belle se dit qu’il était temps de relâcher tous ses mots, tout son mal.

-Contrôle des plaques!

La terre se fractura encore une fois en deux, mais cette fois-ci, directement sous les pieds d’Anah’. En même temps, le sol c’était sous-lever pour créer une grand carapace à la jeune martiale qui commençait à avoir le souffle plus court. Elle ressortit rapidement de sa cachette improvisée en replaçant l’amas se dressant sous ses pieds.

-Passagio Ombre-
-Onde di Dolore-

C’est alors qu’il la prit, ce mal intense. Elle devait absolument rester concentrée. Pendant ce temps, elle avait perdu de vue le Roi… encore cette technique de passage d’un endroit à l’autre. On pouvait dire qu’elle était loin d’être facile à contrer.

«Barrière télépathique!», hurla-t-elle. Le mal s’estompa et son esprit reprit le dessus malgré la douleur qui était toujours là, mais beaucoup moins puissante.

Puis, elle sentit une main frôlant son dos. Cependant, il était déjà trop tard. La Capitaine n’avait pas remarqué que Neosis lui faisait dos et qu’il était aussi près.

-Raggio di Odio !!-

Tout son corps était maintenant en mode «défensive extrême». Ses membres se protégèrent mutuellement : ses mains allèrent protéger sa tête et ses jambes se préparaient à l’impact. Par contre, il lui restait quelques défenses, les plus puissantes : ses réflexes, son instinct de survie et son système nerveux. Elle ne pouvait pas mourir, ne pouvait pas être démasquée. Pas maintenant, pas aujourd’hui, pas en ne sachant pas ce qui était arrivé à Jérémy.

Un long soupir sortit de sa bouche. En même temps, son système nerveux envoya tout le nécessaire pour contrer le mieux possible l’attaque. Un puissant champ de force sortit des tous les pores de la jeune femme dans un éclat de lumière.

Anahé ressentit alors toutes les parcelles de sa peau se réchauffer comme si une brûlure se formait. Elle fut par la suite expulsée quatre mètres plus loin et eut juste le temps de mettre ses avant-bras devant sa figure pour ne pas qu’elle tombe tête première contre le sol. Son dos lui faisait atrocement mal, la belle avait une brûlure au troisième degré et une autre au deuxième qui entourait cette dernière. Heureusement, la plus grave n’avait pas une très grande superficie. Le reste de sa peau avait repris sa température normale.
La martiale se releva difficilement.

«Guérir une guerrière», souffla-t-elle pour atténuer le mal.

Ses vêtements étaient finis et c’était bien le cas de le dire. Elle se retourna le plus rapidement qu’elle put vers le Ras en lui disant d’un air rieur :

-Si vous vouliez déchirer mes vêtements, vous auriez pu vous s’y prendre autrement vous savez. Vous voulez user le fil de mes pensées? Que diriez-vous si je tissais autant que vous?, ajouta-t-elle.

La combattante dégaina son épée sans hésitation, mais tout de même en cachant une grimace de douleur et se mit en garde avant d’attaquer le Ras avec la force et surtout, le courage qu’ils lui restaient. Il était temps que sa frustration la quitte et que le Roi voit ce qu'elle était capable de faire.


Technique palier 5:
Industria potestatem: Technique permettant à la belle de créer un champ de force à l'aide de son esprit, détruit toutes les techniques en bas du palier 3 et réduis celles plus élevés selon le palier. Son système nerveux envoie de nombreuses cellules permettant la formation de cette technique dans tout son corps et celle-ci est expulsée par tous ses pores. Une trop grande utilisation peut donc lui causer de vilaines brulures.

Le Ras eut un sourire amuser. Tant mieux, c’était signe qu’il n’avait pas envie de lui arracher la tête. Cela n’empêcha pas pour autant l’espionne d’essayer de couper la sienne. Elle fonça sur lui, mais s’arrêta bien rapidement en remarquant la technique qu’il venait d’utiliser… pas encore ça.

-Explozione Supremo !!-

C’était une très mauvaise idée de parer avec son épée, ne lui restait plus qu’à utiliser ses alliées : la terre et sa vitesse. Le plus rapidement possible à l’aide de Guépard & singe, Anahé fit un pas chassé vers l’arrière puis, sauta pour éviter l’attaque du Ras. Ce pas fit en sorte qu’un bloc se sous-leva de terre et qu’il se prit l’assaut à la place de la belle. Celle-ci reçut quelques débris de roche chauds, mais ne montra rien de sa douleur.

Un cratère, même un énorme cratère avait été créé à cause de la technique du Ras. Cela prit quelques secondes avant que la martiale ne puisse apercevoir de nouveau le monstre. Tous ses sens étaient en alerte, était-ce encore l’une de ses ruses. À première vue, ça n’avait pas l’air de ça, mais les apparences sont trompeuses comme on dit et il n’était pas question que l’espionne se laisse avoir. Il s’adressa à elle d’un ton sévère.

-Tu devrais t’arrêter là. Je suis plus fort que toi et aller plus loin en avant et de façon sérieuse dans ce combat ne peut te mener nulle part alors arrêtes-toi maintenant.

-Exo-

Devait-elle s’arrêter maintenant? Était-ce pour tester ses capacités et son orgueil ou pour vérifier si elle était raisonnable? Quelle stratégie adopter?

Pendant ce temps, le Ras concentra une énorme source d’énergie autour de lui, le sol ne semblait même plus vouloir lui résister. Anahé ne se laissa pas déconcentrer pour autant, essayant de réfléchir à comment une Teremundo comme elle… réagirait à cette situation.

-Mais si tu penses vraiment que tu as une chance, alors viens à moi. Seulement, tu es prévenue. La blessure que tu as dans le dos sera un moindre mal comparé à ce que je peux t’infliger…
Prête et certaine de comment elle devait réagir, la belle eut un sourire en coin et regarda le Ras directement dans les yeux tout en rangeant son épée.

-Neosis… Neosis… Neosis… vous devez savoir à quel point j’ai la tête dure. N’est-ce pas? Il me semble que ça va de soi. Cependant, sachez que je n’ai aucunement peur de vous. Vous allez alors penser que je suis naïve ou encore simplement sotte… votre choix. Ça m’est égal. Je dois tout de même avouer que je ne suis pas encore assez masochiste, dommage n’est-ce pas? Enfin, ce serait idiot de ma part de me jeter sur vous, totalement insensé même. Et puis, je pense être plus utile dans un morceau. Merci pour ce combat, dit-elle en s’inclinant légèrement devant son Roi.

Elle s’approcha de lui sans se soucier de sa technique, de toute façon, elle marchait bien tranquillement et paisiblement. Arrivée à un mètre, son sourire s'élargie et elle leva les mains :

-Vous pouvez arrêter vos arts-occultes… Vous savez, je ne vous attaquerai pas, et de toute manière, vous me mettriez en morceau, s’exclama-t-elle en riant quelque peu.

Elle s’approcha encore un peu, attendant décidément qu’il passe à l’action. Pendant ce temps, puisqu’Anah’ n’était pas le genre de personne à perdre son temps plus qu’il ne le fallait, elle fit apparaître près d’un litre d’eau froide qui prit la forme d’un léger fouet pour aller se déposer sur sa brûlure. La martiale demeura neutre même si au contact de sa peau, l’eau ne lui fit pas que du bien. C’était énormément sensible.

-Je pense que nous en avons fini pour aujourd’hui, qu’en dites-vous mon Ras?, dit-elle tout calmement.

[HRP: C'est un peu court, désolée, si ça ne convient pas, fais-moi signe :S ]

Le Ras conservait son regard habituel, son expression neutre. Sa technique se dissipa en quelques secondes, mais sa peau et son corps gardèrent une température très élevée.

Après avoir appliqué son fouet d’eau, la belle s’avança jusqu’à être à moins d’un mètre de son interlocuteur, lui demandant s’il était de son avis. Celui-ci répondit positivement de la tête et la mit en garde :

-Tu me dois une dette de vie, Anahé, ne l’oublie pas. Tu m’as défié dans un duel de Teremundo et la seule raison pour laquelle tu es encore en vie c’est que je t’ai donnée une chance de t’en sortir vivante. Fais bien attention la prochaine fois que tu défies l’un des nôtres, peu d’entre nous recule quand ils doivent trancher la gorge de leur congénère…

La fausse Teremundo leva son regard pour le poser directement dans celui du Roi des Teremundos. Elle le savait, il avait encore besoin d’elle, mais une fois que cela serait passé, il lui faudrait fuir, disparaître ou encore avoir les moyens et les ressources pour mieux se défendre.

-Je le sais bien mon Ras, je vous le revaudrai bien un de ces jours, vous avez ma parole, dit-elle tandis que sur ses derniers mots la voix de Liniel était à peine présente, rien d’audible pour si peu, mais quelque chose qui tenait lorsqu’on donnait sa parole à long terme.

Le monstre se mit à manger les cadavres qui l’entouraient. Anahé regardait ce spectacle funèbre sans broncher, elle commençait à avoir l’habitude, mais en elle était gardée toutes les envies qu’il lui venait d’arrêter Neosis ou encore de le frapper. La jeune femme contrôlait ses nerfs avec patience, mais ne tiendrait pas nécessairement des heures dans cette position.

-Je te recontacterais, je suis certains que mon ami le Dva sera intéressé par tes talents. Reste alerte, on aura rapidement besoin de toi et ce n’est pas le genre de rendez-vous qu’il est dans tes intérêts de louper. Sur ce, on en a en effet finit.

Le Ras portait maintenant plus d’attention aux simples et ensanglantés cadavres qu’à la jeune femme. Cependant, celle-ci lui répondit tout de même en faisant une révérence bien basse :

-D’accord mon Roi, j’y serai, souffla-t-elle.

Pour ne pas avoir l’air suspecte, elle arracha le bras d’un mort et se retourna, comme elle marchait en le mangeant.

Une fois bien éloignée de plusieurs rues où le cœur du désastre avait eu lieu, la belle prit les os des doigts de l’homme qu’elle mit dans une petite bourse et se transforma en aigle pour prendre son envol en direction de la côte maritime. Le vol dura plusieurs heures où la martiale vit plusieurs de ses congénères volatiles. Elle se déposa sur le bord de la mer, reprit sa forme humaine, enleva une partie de ses vêtements et se jeta à l’eau pour nettoyer ses plaies, son corps tâché de sang et d’autres choses dont elle ne tenait pas impérativement à savoir de quoi il s'agissait.

Le premier contact avec l’eau fut difficile, long et froid. Tous ses membres lui ordonnaient de reculer, mais l’espionne n’avait pas de temps à perdre, elle devait par la suite retrouver son apprenti dans les Catacombes. D’autres aventures, peut-être même des bien pires l’attendaient…

Anahé barbota dans l'eau une trentaine de minutes avant de remettre ses vêtements malgré elle un peu sales et de reprendre son envol sous la forme d'un oiseau.