Theoc Area
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

 

 Petit massacre sous la pluie [Solo]

Aller en bas 
AuteurMessage
Ellianne Carpophorus
Apôtre du Chaos Petite fée joyeuse ♥
♠ Apôtre du Chaos ♦ Petite fée joyeuse ♥
Ellianne Carpophorus


Messages : 4281
Date d'inscription : 05/08/2011
Age : 30
Localisation : Quelque part ♥

Carte d'identité
<font color='#B5AA96'><strong>Palier</strong></font> Palier:
Petit massacre sous la pluie [Solo] 1158/10Petit massacre sous la pluie [Solo] 416  (8/10)
<font color='#C4B8A2'><strong>Prime-Mérite</strong></font> Prime-Mérite: 10490 de renomée
Jobcard(s): Moine onmyouji & Legendia

Petit massacre sous la pluie [Solo] Empty
MessageSujet: Petit massacre sous la pluie [Solo]   Petit massacre sous la pluie [Solo] Icon_minitime1Ven 6 Jan - 19:52

La pluie... la plupart des gens n'aimaient pas ça. Elle le savait. Elle pouvait même comprendre pourquoi. Cela trempait les vêtements et les cheveux,qu'il fallait ensuite faire sécher, ce qui pouvait être long et fastidieux, surtout quand, comme elle, on avait une longue chevelure et une tenue plutôt ample prenant facilement l'eau. Pourtant, même si elle pouvait comprendre ce point-de-vue et qu'en vérité elle aurait pu être très bien placé pour la partager, Ellianne a-do-rait la pluie, tout simplement, tout bonnement, sans contestation possible, c'était un fait bien établit. Elle aimait ça depuis toute petite, un amour que son père n'avait qu'encourager, car il avait décidé depuis longtemps de préférer la pluie au soleil et que, comme en toute chose, il n'en aurait jamais démordu, trop content donc de voir sa fille lui emboîter naturellement le pas. Bien sûr, le vieux Pomponius Carpophorus n'avait pas de raison particulière pour justifier son choix, des choses aussi vagues que les raisons ou la logique lui passant bien au-dessus de la tête. Ses contemporains aimaient le soleil, lui il aimait la pluie, et c'était aussi simple que cela dans sa petite tête malade, c'était un pur esprit de contradiction à l'encontre de ceux qui l'avaient chassé de leur ville et, par une extension qui devait elle aussi beaucoup à son caractère, de la société en générale.

Sa fille, bien que d'accord avec lui, avait de toutes autres raisons. Elle aimait la pluie par pur caprice, sans se soucier le moins du monde d'être en porte-à-faux à l'avis d'autrui, simplement pour la pluie elle-même, ce qui était pour elle largement suffisant. La sensation de l'eau tombant sur elle, les reflets de la faible lumière sous les gouttes, le chant de celles-ci frappant le sol... Tout cela la ravissait au plus haut point, comme l'enfant qu'elle était toujours restée au fond de son être et dans nombre de ses actes, d'ailleurs. Bien sûr, elle aimait aussi le soleil – si chaud, si doux, si réconfortant, si éclatant ! – comme la neige – si froide, si belle, si amusante ! – et en fait tous les autres genres de temps, contrairement à feu Pomponius, ce qui exaspérait d'ailleurs celui-ci à l'occasion – mais il n'était plus à une exaspération près, de toute façon. En l’occurrence, il pleuvait, et cela la rendait heureuse, d'autant que c'était véritablement un beau lieu pour la pluie. C'était comme s'il était fait pour elle, et elle pour lui, dans l'esprit de la jeune femme, ce qui la ravissait tout simplement. Les fleures n'étaient-elles pas plus belles encore sous les eaux célestes lâchées sur la terre, le paysage ne rendait-t-il pas mieux encore sous son rideau de pluie ? Tout semblait mieux ici, et elle-même lâcha un petit éclat de rire, ne se trouvant pas mal du tout justement dans cette environnement humide, voir même trempé au point où elle en était arrivé à présent, ses yeux vairons, l'un jaune et l'autre bleu, pétillaient tous les deux de joie et de bonne humeur.

Certes, le terrain était traître, et il fallait faire attention à où elle posait les pieds, comme si le sol lui-même avait voulu l’engloutir pour quelques raisons qui lui auraient été propres. Mais elle n'était plus à cela près au bout de tant d'années de vagabondage, après tout ! Autant y aller gaiement, dans la joie et dans la bonne humeur ! Au pire, elle pourrait toujours utiliser ses Arts Occultes ou se transformer pour reprendre sa forme Teremundo et s'échapper de la boue en volant. Pour l'heure, elle était sous sa forme humaine même s'il n'y avait visiblement personne tout autour, tout simplement parce qu'elle l'aimait bien, et c'était une raison amplement suffisante, après tout, surtout quand on s'appelait Ellianne, et encore plus Ellianne Carpophorus ! Et puis elle avait même des raisons de bien cette forme, puisqu'elle elle lui rappelait son enfance, quand elle était elle-même humaine, quoique tout cela fut en vérité déjà bien lointain dans ses souvenirs, et qu'elle ce ne fut pas un temps qu'elle soit amenée à regretter – les regrets n'avaient jamais été pour elle, d'ailleurs, ce n'était tout simplement pas dans son caractère et dans sa façon d'être, tout du moins dans la plupart des cas. Elle se plaisait bien comme cela, donc, quoiqu'elle s'aime aussi sous sa forme Teremundo – c'était ce qu'elle était après tout, un monstre sanguinaire – et avait donc décidé de réserver cette dernier aux moments qui la nécessiterait... ce qui rendrait d'autant plus intéressant ses « petits » combats sous forme humaine et lui donnerait un élément de surprise à déclencher dans les affrontements plus sérieux et ainsi avoir une bonne chance de prendre un avantage sur eux ! En somme que du bonheur dans ses combats quoi, aussi bien avec les plus faibles qu'elle qu'avec les plus puissants ! Que demander de plus en la matière, hein ? Des câlins, peut-être, mais malheureusement cela ne cadrait pas trop avec l'idée du combat.

Satisfaite de son auto-justification – que la plupart des gens auraient fort probablement trouvé totalement foireuse, mais là n'est pas la question – la jeune femme continua sa progression dans le Marais, admirant la flore, tout en se gardant des spécimens dangereux, parfois par simple chance, le plus souvent grâce à sa bonne connaissance de la nature. Elle ne tarda d'ailleurs pas à se retrouver totalement et pleinement fascinée par la beauté des fleurs et absorbée dans leur contemplation. La pluie les gorgeais, leur permettait d'étendre toutes leurs couleurs éclatantes sous son manteau uniforme, et elle était tout simplement enchantée par l'ensemble. Certaines étaient dangereuses, bien sûr, mais comment aurait-il pu en être autrement ? Que serait la beauté sans dangerosité pour la contrebalancée, comment une chose magnifique pourrait-elle exister sans contrepartie plus sombre ? Aux Arts Occultes qui permettaient de se dépasser, il y avait les Teremundos, comme elle, et aux fleures parfois les plus magnifiques des voisines capables de vous empoisonner ou même de tenter de vous croquer – quand lesdites fleurs magnifiques n'étaient pas elles-mêmes les plus dangereuse, comme de bien entendu, car la beauté pouvait fort bien être fatale – elle se considérait elle-même comme une fort bonne preuve de cela, d'ailleurs, car oui, elle était jolie, et elle n'hésitait pas à le dire d'ailleurs. Tout cela lui semblait juste, et surtout extrêmement beau.

Elle resta ainsi un long moment, et aurait d'ailleurs pu le faire bien plus longtemps encore, en vérité. Ce n'était pas quelque chose qui pouvait la déranger, si peu que ce soit, de rester à contempler un objet qui pour elle méritait la contemplation, quel qu'il soit par ailleurs. Un rayon de soleil tombant d'une fenêtre en un doux tourbillon de poussières mouvantes – jusqu'à ce que la poussière s'apaise, ou même que le soleil disparaisse, ou même plus loin encore – une lune qui se dessinait dans un ciel pailleté d'étoile – jusqu'à ce que vienne le doux matin, et que tout s'éclipse – une feuille de cerisier rose qui, lentement, flottait dans les airs, au gré des caprices vagabonds d'un courant d'air joueur – jusqu'à ce qu'elle retombe, ou qu'elle se transforme en soldat (qui pouvait dire quelle option serait la bonne, quand on vivait une bonne partie de son temps dans l'Empire d'Ahi'Kufu ?) ou même après à son simple souvenir – et bien d'autres choses encore avaient déjà captiver son attention qui pourtant pouvait être si chaotique, comme le reste de sa personne d'ailleurs. Une fois qu'elle était apaisée, chose plus facile et donc fréquente depuis qu'elle vivait dans le tranquille Temple d'AŦild, elle pouvait ainsi se fixer sur quelque chose qu'elle trouvait beau ou simplement remarquable, comme elle le faisait déjà dans son enfance, bien avant la magie, bien avant le pouvoir, bien avant de devenir une Teremundo, bien avant tout ce qui semblait à présent faire sa vie comme elle était, mais où elle était pourtant déjà elle-même, en dépit de tout.

Cela pouvait paraître étonnant, en quelque sorte, car elle était tout de même ce qu'elle était, elle était et resterait un monstre jusqu'à la fin de ses jours – ou tout du moins en était-elle intimement persuadée. Il n'y aurait pas de rédemption pour elle, jamais, pas de rédemption pour qui était au cœur du mal et en avait embrassé la racine sans reculer. Et même sans cela, ah, elle était folle, totalement folle, jusqu'au plus profond d'elle-même. Elle n'avait jamais chercher à nier cela, jamais. Elle l'assumait pleinement, avec toute le fol enthousiasme de sa perpétuelle et folle énergie, et même dans ses rares moments de réflexion et d'introspection, comme c'était le cas en cet instant même, elle n'aurait jamais songé une seule seconde à rejeter cette nature profonde et inaltérable. Elle était ce qu'elle était et elle ne changerait pas. Folle, incurablement, et monstrueuse – ce qu'on disait tout aussi incurable. Mais en dépit de tout cela, elle était aussi cette jeune personne aux longs cheveux blonds et aux doux yeux bleus qui pouvait se perdre si longtemps dans la contemplation d'un objet qui pour elle le méritait, même les fleurs d'un dangereux marais, sous la pluie battante qui l'enveloppait totalement, et qui rendu à ce stade l'avait d'ailleurs complètement imbibée. Elle était les deux à la fois, profondément : folle et capable de cette contemplation, et sans doute cela faisait-il aussi partie de sa folie. Et elle était un monstre, à présent, ou tout du moins il fallait le croire. C'était ce qu'on avait toujours dit d'elle depuis qu'elle s'était transformée, dévorant son père. C'était ce qu'elle avait toujours dit d'elle-même, d'ailleurs, ce qu'elle avait toujours pensé depuis ces funestes jours où elle s'était acheminée jusqu'à la Pyramide, au-dessus des Catacombes Teremundis, pour devenir vraiment et pleinement la Teremundo qu'elle se sentait déjà être.

Un monstre pouvait-il, vraiment, s'émerveiller du vent, de la pluie, ou de la lumière, juste avant que ne vienne l'aurore ? Pouvait-il vraiment être si plein de joie de vivre, si paisible quand il le fallait, ou quand il le voulait, plutôt, car la nécessité était une chose qui était le plus souvent abstraite pour elle – et elle détestait d'ailleurs quand tel n'était pas le cas. Pouvait-il vraiment – était-ce là chose possible en vérité ? – trouver une réelle et véritable satisfaction, un plaisir profond, devant quelques vers, quelques mots de proses, quelques fragments d’œuvres remarquables et remarquées qui sommeillaient doucement dans son esprit, toujours prêtes à resurgir à la moindre invitation ? « Éclatants tes cheveux, et ton sang, éclatant; jaunes et rouges pour la Mère », disait le Poète. Elle l'avait pensé, déjà, quelques temps au part avant, et ensuite elle avait rencontré un Dieu, bien qu'elle ne dusse probablement jamais le savoir. Et elle ne l'avait pas pensé de rien, bien sûr. C'était gravé, en lettre de feu, tout au fond de son être, et rien, non rien, n'aurait jamais pu changer cela. Ces phrases vagabondant en elle lui dictaient parfois des voies toutes aussi vagabondes, et qui pouvait savoir où certaines iraient le mener... « Quand le feu vagabond, frappe la pierre au cœur, le suivras-tu, quitteras-tu ta demeure ? Prendras-tu la Route la plus longue ? », disait aussi le Poète à la plume si habile, et un jour, elle le savait en cet instant de calme, elle l'entendrait raisonner en elle, plus fort, et s'en irait librement, pour un jour ou pour toujours, vers de nouvelles voies... à moins qu'elle ne l'ai déjà fait et n'arpente sa propre Route en cet instant – et qui pouvait le dire ?

Doucement, la jeune femme secoua la tête. Il ne fallait pas qu'elle parte trop loin sur cette voie, pas quand elle était ainsi, tout du moins. La pluie battait toujours sur son crâne, et elle laissa la rythme de l'eau effacer peu à peu toute pensée, alors qu'elle avançait doucement, son pas trouvant son propre chemin sans même qu'elle ait à y penser, à présent, ses yeux se portant sur de nouvelles fleures, toujours aussi belles. Elle laissa tout aussi doucement ses pensées glisser vers d'autres sentes, moins dangereuses. Elle avait assez pensé à ce qu'elle était, et qui ne changerait pas, qui, en toute vérité, ne pourrait jamais changer, sauf par un miracle – elle ce n'était pas là une chose en laquelle elle pouvait croire que les miracles, pas quand sa pensée était aussi claire. Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eut autant de clarté en elle. Il fallait remonter à Kuro Stark, et la Guerre contre la Blitzness Corporation, et la Bataille de Las Fantas. Elle y avait trouvé un ami, et l'avait perdu également, par la seule faute du Roi d'alors, qui n'était plus. Cela avait suffit à créer assez de rage, une rage assez froide pour clarifier sa pensée, et elle avait détesté cela au plus haut point. À présent c'était... hum... hé bien... différent, tout simplement. Oui, différent. Elle n'aurait pas su dire pourquoi au juste, même si elle l'avait voulu – même ainsi, elle restait profondément elle-même – mais c'était comme cela, et pas autrement. C'était une clarté plus douce, différente. Meilleure, pour peu que ce mot puisse ici avoir quelque sens que ce soit.

Elle sentit tout doucement ses pensées s'engourdir, alors qu'elle s'arrêtait et laissant son regard glisser sur les fleurs devant elle... Ah, tant de beauté, dans un monde pourtant si hostile ! Allons, il n'y avait pas à s'appesantir sur son sort, sans doute était-il meilleur que beaucoup d'autres ! Elle mangeait les gens, certes, mais au moins elle n'était pas mangée par eux, et n'était-ce pas là le plus important, avant tout le reste, que de survivre en ces temps dévastés par la violence et la guerre plus ou moins déclarée entre deux races pourtant issues d'une même souches, variantes d'un même modèle ? Et elle faisait même plus que survivre : elle vivait, vraiment ! Elle avait des joies et des peines, des chagrins et des rires, elle aimait et elle détestait, son cœur battait, vibrait, se tordait ou éclatait, avec force, avec énergie. Elle vivait, oui, et bien plus que de nombreuses personnes à la surface du monde. Elle vivait et elle survivait, et elle était un monstre en faisant tout cela, et puis après ? Elle l'assumait totalement, du début à la fin ! Elle tuait, elle détruisait, et parfois elle dévorait, oui, elle faisait tout cela, chacune de ces choses et bien pire encore. Elle causait de la douleur, de la mort, et laissait tout cela glisser sur une carapace éclatante de joie rayonnante. Elle était un monstre souriant à visage humain, elle n'avait jamais été autre chose depuis bien longtemps, et même quand elle avait été véritablement humaine ce n'était pas là une humanité au sens où le genre humain lui-même, dans sa folle majorité, l'entendait ou l'entendrait jamais. Elle était la fille d'un fou et folle elle-même – et devenir un monstre n'avait rien arranger à cela, bien sûr, rien ne pourrait jamais rien changer à cella, en vérité, ni le fait d'être une Teremundo ni quoi que ce soit d'autre sous le soleil, la lune et les étoiles.

La pluie faiblissait peu à peu sur son crâne trempé, son rythme s’apaisait doucement comme un rêve qui lentement s'amenuisait avant de s'évanouir – mais pas encore, non, pas encore. Il y avait encore un peu de temps pour cette songerie éveillée, oui, encore quelques instants de clarté avant de retourné au chaos – et quel plaisir ce serait en vérité d'y retourner ! – qui était d'ordinaire le sien, dans chaque moment ou presque de son existence mouvementée. Elle ne savait pas pourquoi ses pensées avaient vagabondé si profondément, ni aussi loin, mais c'était un phénomène assez unique pour qu'elle l'accepte sereinement, avant de perdre toute cette sérénité qui justement n'était pas son lot – ou tout du moins pas le lot qu'elle souhaitait pour elle-même. Elle voulait la joie, le chaos, bref tout ce qui, justement, faisait d'elle quelqu'un de véritablement vivant et rendait sa vie réellement digne d'être vécue ! C'était ce qui la rendait elle-même, et elle n'aurait voulu abandonner cela pour rien au monde. Même si elle avait en un sens apprécié ce moment de clarté, même si elle savait savourer le calme que lui apportait le Temple d'AŦild ou la paix sereine d'Ahi'Kufu, en dépit de tout cela, elle restait elle-même et ne voulait rien d'autre que cela. La fin à la méditation. La pièce au cœur du Temple où régnait, seul et en maître, le pouvoir du Dieu de la Joie, aussi farouche qu'éclatant. Le chaos inscrit au cœur du monde, et d'elle-même. Oui, voilà ce qui pour elle était juste et bon, et elle ne s'en détournerait point, jamais, jusqu'à la fin de ses jours ou à l'aboutissement de toutes choses, et quoi qu'il doive lui arriver par ailleurs, au-delà des questions de monstruosité ou de non-monstruosité, d'humanité ou de non-humanité, ou de tout autre état, quel qu'il soit ou puisse être, réel ou imaginé.

Alors que peu à peu son calme se dissolvait dans le rythme de plus en plus lent de la pluie qui tombait sur elle, elle laissa un doux sourire monter sur ses jolies lèvres. Même au terme de cette clarté elle en était arrivé à une sorte de paix avec elle-même, la seule paix qu'elle connaissait et puisse connaître durablement et véritablement, quand elle y réfléchissait un peu. C'était bien, oui, c'était même très bien ! C'était ce qui était important, dans une relation avec soi-même, la paix. On pouvait être noble ou félon, bon ou mauvais, chaotique ou loyal, mais il fallait simplement être ce qu'on était et être en paix avec cela. Et elle l'était, en vérité, si étrange que soit le qualificatif « paix » appliqué à sa propre personne ! Combien de ceux qui, au fil du temps, lui avaient fait la leçon, ou avaient même pensé à la faire, pouvaient en dire autant ? Non, elle n'était pas une gentille fille sage, et non elle ne deviendrait jamais une gens bien comme il faut, mais au moins cela ne lui pausait aucun problème, et si tout était à refaire elle referait sans doute tout, du début à la fin, sans changer le moindre petit fantôme de détail, ou que ce soit dans la trame des choses ! Ou tout du moins voilà ce dont elle se convainquait elle-même sans peine alors qu'elle revenait peu à peu à son état normal – ou tout du moins l'état le plus normal qu'elle puisse avoir, son sourire se faisant de plus en plus rayonnant au fur et à mesure que son calme disparaissait. Et sans doute tout cela était-il vrai pour elle, en cet instant comme en tout autre où elle était ce qu'elle était, car elle n'était pas du genre à se mentir à elle-même... restait seulement à voir si cela le serait toujours, mais c'était là une question à laquelle l'avenir et l'avenir seul pouvait répondre.

La pluie, finalement, c'était décidée à cesser totalement, comme devait le faire toute chose, à un moment ou à un autre. Rien ne durait éternellement, jamais. Après l'hiver venait le printemps, après la neige le dégel, qui faisait fondre lentement le blanc manteau du monde. La vie elle-même, en fin de compte, se terminait par la mort. Et cette pluie, comme toutes choses, était arrivée à terme, laissant place à un timide soleil au-dessus du Marais Fleurit, comme s'il avait peur que les fleures à la beauté époustouflante qui peuplaient ce lieu n'attire sa lumière et ne la dévorent, gardant pour elles seules le souverain éclat et laissant l'astre diurne privé de son lustre. Cette pensée fit à nouveau sourire la jolie petite blondinette, et en vérité le soleil lui-même aurait dû être rassuré, car n'importe quelle plante aurait pu trouver en ce chaud sourire tout l'éclat dont elle avait besoin. Tel était le sourire d'Ellianne Carpophorus, toujours pareil à lui-même lui aussi, reflet de la joie et de la bonne humeur absolues qui caractérisaient sans doute le mieux la charmante damoiselle, en définitive et en tout état de cause. Et en ces instants, son bonheur rayonnait en vérité totalement, sans entrave, sans barrière, alors qu'elle se pensait seule et en absolue sécurité dans les landes traîtresses mais pourtant enchanteresses du marais, comme si les fleurs, l'eau tombée et au sol, le timide soleil, les nuages, et jusqu'au sol avide s'étaient unis pour la protéger, pour lui offrir ces instants de clarté qu'elle venait de connaître mais aussi ce moment de douce et sereine plénitude. Et cette pensée était en soit réconfortante, comme si le lieu avait abrité un bon génie. Ou un bon Dieu, allez savoir, puisqu'elle savait que les dieux existaient... pour en avoir tué un, ou tout du moins avoir été une actrice active de sa mort, même si elle ne lui avait point donné le coup de grâce, à la fin du combat – quoique ce ne soit pas l'envie qui en ait manqué, et loin de là même !

L'instant suivant, tout changea. Brutale transition d'un réel à l'autre, comme le cycliste confiant qui, avançant à tout allure vers le bord de la falaise les yeux bandés, se dit soudain en sentant ses roues tourner dans le vide que « Oups, y a peut-être comme un p'tit problème... ». C'était exactement le genre de choses qui venait de faire « tilt » dans l'esprit de la jolie petite blondinette monstrueuse, alors qu'elle inspirait l'air des marais à plein poumons. Elle avait espérer le trouver frais, purifié après la pluie, comme l'air l'était toujours dans ces cas-là. L'arôme des fleurs aurait pu lentement, très lentement, s'infuser dans l’atmosphère humide, chargée de toute cette humidité, combinée à elle en un savant et délicat mélange qui aurait fait tous les délices de la chose ! Tout aurait été bien, et elle aurait plongé plus loin encore dans la plénitude, la douceur, la sérénité, elle aurait été cherché au fond, tout au fond des choses, là bas, si loin, si profondément, et aurait pu laisser éclater sa joie dans une danse sauvage, à pied entre les fleures ou dans le ciel, sous forme de Teremundo, virevoltant dans l'air qui ne demandait qu'à accueillir à nouveau la pluie dense et bienfaisante ! Oui, elle aurait pu faire tout cela, puis elle s'en serait allée, tout simplement, en volant peut-être – c'était si agréable – ou bien alors, pour aller plus vite, via un Portail de Pétrific qui l'aurait ramené directement aux Catacombes Teremundis – et de là elle aurait pu aller où elle voulait, absolument où elle voulait, avec plus de tranquillité sans doute qu'en démarrant depuis ce lieu. C'était cela, être libre, libérée ! Qui aurait pu lui dicter sa conduite, en vérité, qui aurait osé ? Et même si on l'avait contestée, elle avait des excuses, là, toutes prêtes, qui ne demandaient qu'à servir et qui pour certaines mêmes étaient pleinement et totalement vraies – la plupart l'étaient, en vérité.

Seulement, ce ne fut pas cela qu'elle sentit, et ces projets éventuels se révélèrent donc vains – ou plutôt remis en toute simplicité à une autre fois. Elle sentit, en effet, totalement autre chose qu'un air propre où le parfum des fleurs ne demanderait qu'à infuser. À la place, elle trouva quelque chose de pleinement et totalement différent : des humains ! Des humains mouillés, vu leur odeur, et que même elle pu repérer assez facilement. Ils étaient six en tout, plus leur chef, un peu plus loin. Les six, qui étaient sans doute de simples larbins, autant qu'elle pouvait en juger, approchaient eux lentement de sa position, pas le plus discrètement du monde mais tout du moins assez pour qu'elle ne remarque rien en était plongée au plus profond de ses pensées. La pluie aurait-elle durée plus longtemps qu'elle aurait sans doute été tuée avant de pouvoir rien faire, absorber totalement par sa contemplation de la pluie et des eaux célestes, une contemplation qui l'avait menée si loin. Ou peut-être aurait-il vu Ellianne à la fois tranquille et en colère, vraiment, et cela n'aurait pas été beau à regarder, en vérité. Kuro Stark, qui avait été Roi des Teremundos et Dieu de la Rage, était mort au final juste à cause de cette rage froide, terrible, c'était elle qui avait tout fait commencer et qui avait permis que tout ce finisse dans ce combat. En vérité, quelques autres avaient aussi fait ce genre de découvertes au fil des ans, mais aucun n'était aussi mémorable que l'ancien Ras, car la colère avait été avec lui plus vraie, la rancune plus profonde, et donc plus profitable.

Cette fois, son ennemi n'aurait rien ni d'un Dieu ni d'un Roi : c'étaient tout simplement des hommes qui chassaient une proie... sauf que cette proie n'était autre qu'elle-même. Heureusement, ils ne semblaient avoir que des armes blanches et quelques fusils comme armes, pas plus, ce qui faisait qu'ils ne seraient profitablement pas capable des rivaliser avec elle, à moins bien sûr qu'ils ne maîtrisent les Arts Occultes à un niveau avancé. Elle ne pensait pas que ce soit le cas néanmoins, pas si elle connaissait encore un tout petit petit quelque chose à la magie et aux gens en tous cas. Non, ce n'étaient que des hommes, mortes, faillibles, et dénués des pouvoirs qui auraient pu les faire devenir de véritables menas pour la Teremundo qu'ils essayaient de capturer ou de tuer – cela, elle n'aurait su le dire, et elle comptait bien ne pas les laisser continuer plus loin pour le savoir. Ils allaient connaître le funeste destin de tous ceux qui, au fil du temps, avaient eut la vaine folie de vouloir en finir avec elle, ou même de tenter tout simplement de la mettre en cage, d'une manière ou d'une autre, et pour une raison ou une autre. Sa liberté était un de ses biens les plus précieux, pour ne pas tout simplement dire son bien le plus précieux, avec la vie peut-être, et disons quelques autres petites choses – comme l'amitié de sa chérie-choupinette-d'amour, tient, par exemple – si bien que tenter de l'en priver était une chose qu'on faisait rarement plus d'une fois dans une vie, et dans la plupart des cas avec un achèvement pour le moins... hum... funeste. Elle était une Teremundo, tout de même, elle n'allait pas rigoler avec ceux qui s'en prenaient à des choses aussi sacrées, tout de même – ou disons qu'elle ne le ferait pas dans la plupart des cas, tout du moins.

Pendant quelques instants encore, elle les laissa avancer, tranquillement, alors qu'elle rassemblait doucement l'énergie occulte en elle. Ah, ils voulaient s'en prendre à elle sur ce terrain ? Hé bien ils allaient être servis ! Ellianne était loin, bien loin, de sa rage la plu froide et la plus glacée, mais cela n'allait pas empêcher sa colère d'être proprement et totalement dévastatrice pour autant ! Elle n'avait aucun besoin de calme de base, de chaleur ou de froid, ou de quoi que ce fut d'autre, pour que ses colères soient destructrices ! D'ailleurs elle n'avait même pas besoin de colère pour tout détruire et tuer des gens ! Bien des villes étaient là pour le prouver, tombées sous la coupe des Teremundos après un passage de la belle, que sa rage y ait éclatée ou pas. Ici il n'était question que d'une simple et éclatante colère, mais cela suffirait largement à tous les réduire à néant, sans rien laisser d'eux. « Pas de pitié, pas de quartiers », voilà une doctrine que Neosis-Sama, le nouveau Roi des Teremundos, qu'elle appréciait pour l'heure infiniment plus que Kuro Stark en son temps, aurait fort bien pu inventer, et qu'elle allait en tous cas appliquer au cas présent sans la moindre petite trace ne fut-ce même d'un minuscule fantôme de scrupule, foi d'elle-même ! Elle aussi pouvait tout casser, elle l'avait d'ailleurs fort bien montrer au Ras en personne lors d'un grand massacre commun qu'ils avaient fais tous les deux à Ethera City – simplement parce qu'elle avait voulu faire du shopping et lui voler un cailloux, notez le bien – où ils avaient tuées de nombreuses personnes et détruites de nombreuses choses avant que, finalement, ils ne quittent les lieux devant les forces de plus en plus importantes et disproportionnées déployées par la Blitzness Corporation contre eux.

Cette fois, il n'était pas question de troupes de chocs, de soldats, d'espions, de Falco, d'ancien capitaine qui étaient encore en service comme justiciers urbains et d'elle ne savait quelles machines de guerre redoutables. Juste six humains, commandés par un septième – un planqué en plus – d'armes blanches et d'un ou deux fusils. Au fond, rien de bien dangereux, mais ils allaient se faire massacrer quand même, qu'ils aient eut l'intention de la tuer ou la capturer ou elle ne savait trop quoi encore – les gens avaient parfois des envies louches, surtout certaines gammes de pervers, elle n'avait jamais compris pourquoi – et ce serait un beau massacre, en plus ! Elle ignorait au juste les raisons complexes qui pouvaient ordonner une telle chose dans le chaos infini de son paysage intérieur, mais il n'en restait pas moins que son instant de calme profond, de clarté de l'esprit, avait comme rechargé totalement les batteries de son exubérance intérieure. Et puisque ces messieurs avaient l'audace infinie de venir perturber la lente éclosion de ladite exubérance, ils allaient avoir l'insigne honneur d'être punis pour leur outrecuidance en étant élus défouloirs de son énergie débordante, hé oui ! Ça leur apprendrait qu'on ne dérangeait pas une jeune femme fraîche et délicate quand elle venait de s'éveiller doucement d'une si longue et paisible songerie intérieure, même quand ladite jeune femme était en fait une Teremundo sanguinaire ! Une leçon de politesse qu'ils n'auraient fort probablement jamais l'occasion d'exploiter, tout du moins dans ce monde-ci, mais bon, il n'était jamais trop tard pour apprendre ce genre de choses, et au pire hé bien cela pourrait sans doute leur servir en Enfer – où ils iraient sûrement, rustres comme ils étaient – avec les autres âmes damnées, tient ! Après tout, elle n'y avait jamais été, donc elle ne pouvait pas savoir si ça y était utile ou pas, alors dans le doute elle allait bel et bien leur apprendre.

S'ils avaient été plus attentifs, ou tout simplement plus expérimentés, peut-être, ils auraient pu, dans une certaine mesure tout du moins, éviter le massacre. Fuir, directement, tant qu'il était encore temps si pas pour se sauver tous au moins pour préserver la vie d'une partie d'entre-eux. Oh, elle les aurait poursuivit, bien sûr, une fois rendue aussi loin elle ne passerait pas à côté de l'occasion de se défouler sur eux dans la joie et la bonne humeur, mais il était fort probable qu'une partie d'entre-eux auraient réussi à lui échapper, en fuyant à toutes jambes et de façon dispersée pendant qu'elle massacrait les autres, par exemple. Ils auraient pu, alors, regagner leur village, prévenir les autres, et peut-être même n'y aurait-elle jamais mit les pieds. Seulement voilà, ils ne virent pas les signes infimes de sa mise en alertes. Ils ne virent pas son corps juvénile frémir légèrement, comme s'il était mis sous tensions. Aucun, pas même ceux qui se trouvaient en face d'elle, ne perçu l'éclat grandissant dans son regard bicolore, si beau dans ses nuances oranges et bleues, et pourtant si mortel, promesse de tant de choses en cet instant quand on savait le décrypter – mais ils ne savaient pas, malheureusement pour eux. Personne non plus ne vit les infimes éclairs légèrement bleutés qui coururent sur ses paumes en un fin réseau mouvent, fugace et sans cesse renouvelé. Ou peut-être ne surent-ils pas interpréter cela, à moins tout simplement qu'ils ne se fient pas à leurs yeux. Quoi qu'il en soit, aucun n'eut l'idée de donner l'alerte assez tôt, ce qui l'aurait irrémédiablement condamné, certes, mais aurait tout du moins donner une chance à ses compagnons de sauver quelques-unes de leurs vies, au lieu de quoi ils finirent par tous trouver la mort ensemble, dans une belle harmonie.

Le début, pourtant, n'eut rien d'harmonieux – ni le déroulement des choses, c'était seulement l'idée de la mort tous ensemble et sans rescapés qui l'était. Au contraire, il fut brutal, soudain. D'un coup, Ellianne décida qu'ils étaient assez prêts. Peut-être était-ce l'instinct du Teremundo en elle qui lui disait cela, peut-être tapait-elle tout simplement au pif, de façon totalement arbitraire, comme elle savait si bien le faire, avant tant de spontanéité – et si souvent, en plus. Quoi qu'il en soit, elle tendit soudain le bras vers un des hommes, tournant vers lui un regard électrique, qui reflétait toute sa folie la plus profonde, c'est à dire tout à la fois une envie de tuer primaire et une joie enfantine toute aussi primordiale. Le malheureux voulu pousser un cri d'alarme, mais c'était déjà trop tard – oh oui, beaucoup trop tard en vérité ! – trop tard pour donner l'alerte, trop tard pour que quiconque puisse se sauver... et même trop tard pour finir de crier. Le son s'étrangla dans sa gorge alors que ses chaires grillaient littéralement sur place. L'éclair qui se formait dans la paume de la jeune et jolie petite blondinette l'avait percuté de plein fouet avait immédiatement fait son œuvre, comme font d'ailleurs tous les éclairs. Le courant électrique, encore galvanisé par le fait que l'homme soit trempé, lui aussi – il avait accomplit la majeure partie de son avancée sous la pluie, en se camouflant dans le marais du mieux qu'il pouvait, aussi était-ce assez normal – parcouru son corps à toute vitesse, le tuant sur le coup non sans que les derniers instants de son cri inachevé ne se teintent de souffrance profonde alors que ses connexions nerveuses se trouvaient mises à mal, tout comme le reste de sa personne d'ailleurs, vu la situation.

Suite à cela, Ellianne eut plusieurs instants pour savourer tranquillement la bonne odeur d'humain grillé – ça ressemblait un peu à du cochon, mais en encore meilleur et plus appétissant – qui s'élevait dans l'air, se mêlant aux autres senteurs dans un mélange qui, à ses yeux tout du moins, était tout à fait harmonieux. Elle en eut le temps, car tous les humains s'entre-regardaient, médusés, comme s'ils ne pouvaient croire à la mort brutale de leur compagnon et probablement ami. Et puis soudain les deux « combattants » – si on pouvait les appeler ainsi en dépit de leur amateurisme flagrant – qui étaient armés de fusils la mirent en joue, et elle s'élança vers le ciel en riant aux éclats – de ce grand rire à la fois ample et cristallin qui était le sien, semblable à un torrent de clochettes argentines – et cela à l'aide de sa technique d'Esquive Expresse, déployant en même temps sa forme de Teremundo, dont les ailes lui permettaient de voler sans le moindre problème – l'ensemble lui permettant d'esquiver les deux balles, qui virent se planter dans le sol. Une fois rendue là, elle lança en vague son autre éclair, qui balaya le sol en déclenchant plusieurs cris de douleurs intense. Visiblement, elle avait touché certains de ses assaillants encore en vie – au nombre de cinq, donc – mais n'avait fait aucune victime parmi eux. Ce n'était pas bien grave, elle avait tout le temps pour s'amuser à les massacrer. Aucun d'eux ne représentait une menace réelle pour elle, de toute façon, alors elle n'avait pas tellement à se soucier de grand-chose, à part éviter les balles, un exercice auquel elle était de toute manière bien rodée. Elle pouvait donc se faire plaisir et même jouer un peu avec eux, dans toute sa folle énergie et sa joie de vivre débordante, renouvelées à fond !

Un des deux tireurs était visiblement touché, et devait être plus ou moins incapacité, fut-ce temporairement, puisqu'il ne se manifesta pas, mais l'autre la visa de nouveau et tira, lui faisant faire une petite cabriole dans les airs... et la poussant pile sur la trajectoire d'une dague de lancée. Oulà, mais ils étaient pleins de surprise ! D'un mouvement spontané, elle fit disparaître la dague dans un Quasar, puis en lança une vague d'autres boules-trou-noir dans la direction d'où était venue l'attaque. C'était là un acte spontané, le réflexe de qui avait connu, en dépit de son apparente innocence – qui, quand on y réfléchissait un peu, était en fait bien plus qu'apparente – et de sa bonne humeur parfois trompeuse dans sa constance, un grand nombre de bataille. Elle avait survécu à Las Fantas et au Dieu de la Rage, avait conquis LéaFirma, Grandia Coquilla ou encore le Village Leviath, et ce n'était pas pour rien, bien sûr ! Outre sa puissance incroyable, il y avait aussi les instincts, les réflexes qui, d'abord inscrit au cœur d'elle dès sa naissance ou peut-être dans sa transformation en Teremundo, avaient été doucement affinés et polis au fil des combats, des batailles, des duels et des nombreuses bêtises qu'elle avait faites. Parce que oui, même les bêtises pouvaient forger les instincts et affûter les réflexes, tout du moins quand on s'appelait Ellianne Carpophorus ! Des bêtises comme aller acheter une babiole dans une bijouterie d'Ethera avec un argent qui n'était pas le sien et finir dans une baston généralisée, ou encore décider soudainement d'aller dans une île montagneuse et finir à embêter un Dieu-Président-Directeur-Général – sans savoir rien ni de sa divinité, ni de son poste – dans le but de le faire totalement craquer. Ce genre de choses, quoi, rien de vraiment inhabituel pour qui était elle et vivait sa vie, avec toutes ses folies et ses turpitudes.

Malheureusement pour lui, l'homme qui lui avait lancé cette arme de jais n'avait pas eut la même vie, et était loin de disposer des mêmes réflexes. Il tenta bien d'esquiver une des boules-trou-noir, mais ne réussi qu'à en percuter une autre, qui emporta sa tête avec elle. Cela valait de toute façon mieux pour lui, vu les dégâts que les suivantes infligèrent à son pauvre corps. Après les nombreux et terribles impacts, il ne restait guère plus de lui que quelques restes sanguinolents et éparpillés... Un bout de bras par ici, trois orteils encore reliés par un peu de chaire par-là, ce genre de choses. S'il n'avait pas perdu la tête en premier, sa souffrance aurait été tout simplement horrible, et une partie de la jolie petite blondinette, celle qui était le plus profondément engagée dans les noirs instincts des Teremundos, regretta amèrement qu'il ait eut une fin si paisible. La majeure partie de son être, toutefois, n'avait certes aucune pitié contraire, mais s'en fichait en fait totalement. Ça avait été marrant de l'exploser, même sans les cris, et c'était ça le principal, de s'amuser ! Et puis cela faisait plutôt joli dans le paysage du marais, tous ces cratères provoqués par les Quasar de la vague qui ne s'étaient pas écrasés sur le malheureux ! Elle était assez fière d'elle, tous ces restes humains et cette jolie destruction avaient réussi à rendre encore plus sympathique ce si magnifique endroit ! Une raison de plus pour ne pas se priver de massacrer les quatre qui restaient, et puis leur chef aussi, comme ça elle achèverait son œuvre dans la joie et la bonne humeur, et tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes qui puissent être – avec les éléments qu'on lui avaient donné, et qui n'incluaient ni soleil-distributeur de café ni éléments en chocolat à placer partout.

Pour en revenir au combat même, les hommes, en-dessous d'elle, prenaient visiblement peu à peu conscience que ce n'était vraiment, mais alors vraiment pas un jeu, et que même si elle avait semblé relativement sans défense un peu plus tôt elle était au final bien loin de l'être. Les balles commencèrent à s'enchaîner plus vite, et de deux points, signe que le second porteur d'arme à feu s'était remis ou avait transmit son arme à un autre de ses camarades. Elle virevolta quelques instants entre les projectiles, puis se dit qu'il faudrait quand même régler ce problème, après que plusieurs d'entre-eux ait sifflés à ses oreilles. Elle créa donc deux puissants éclairs... et les envoya droit sur les canons des deux armes qui faisaient feu sur elle. Le métal des armes en question conduisit remarquablement bien le courant électrique jusqu'aux mains des deux combattants, puis dans leurs bras et tout leur corps. Avec un cri de douleur presque simultané – et le maigre décalage ne fit, aux oreilles de la malicieuse Teremundo en tous cas, que rajouter un coté musicale à cette délicieuse audition – ils trouvèrent la mort en un bel ensemble, leurs cœurs tout simplement grillés par le courant qui les avaient traversés, eux aussi, pour rejoindre la terre – là où tous les éclairs aspiraient toujours à aller, en fin de compte. Leurs carcasses s'abattirent lourdement sur le sol, ne laissant plus que deux adversaires actifs à Ellianne, qui s'amusait décidément comme une petite folle. Ah, ils avaient voulu la tuer, la mettre en cage ou elle ne savait pas encore quoi, hé bien ils allaient prendre ! Bon, il était vrai aussi qu'elle ne connaissait toujours pas leur motivation... bah, elle pourrait toujours questionner leur chef qui, visiblement trop bête pour comprendre qu'il aurait dû courir pour sauver sa misérable peu, restait à regarder la scène, comme pétrifié ou statufié, totalement figé.

Heureusement, histoire de relever un minimum le niveau, ses hommes ne l'étaient pas, eux, pétrifiés. Le premier, plus courageux sans doute, ou tout simplement plus stupide, couru vers l'arme à feu la plus proche dans l'intention évidente de s'en servir contre elle, alors que le second, plus intelligent ou plus trouillard, prenait la fuite, réalisant sans doute fort bien que tout espoir de gagner s'était envolé – même si en réalité il n'y avait jamais eut matière à un espoir dans leur action. Ce n'était pas pour autant qu'il survivrait, bien sûr, il était bien trop tard pour fuir. Il aurait fallu le faire beaucoup plus tôt, avant qu'elle n'attaque, quand ils avaient encore une chance de survivre. De l'instant où elle avait tiré son premier éclair et où ils avaient ripostés, leur sort avait été scellé aussi sûrement que si elle avait tué les six d'une seule attaque. En riant, elle plongea vers lui, et dans un accès de bravoure il se retourna, brandissant sa lance à manche de bambou... à laquelle elle mit feu avec la technique appropriée – à savoir celle répondant au doux et poétique nom d'Allume-Feu, c'est dire comme elle avait été la chercher loin – lui faisant pousser un cri de douleur et lâcher de bâton enflammer qui constituait le corps de l'arme. Secouant ses mains brûlées pour chasser la douleur, il la vit venir trop tard... et n'eut pas le temps de réagir contre le Quasar lancé à bout portant, en plein dans son cœur, qui fut volatilisé, de même d'ailleurs qu'une bonne partie de son torse. Ses jambes, sa tête et une de ses mains retombèrent épars dans la flore du Marais, et la jolie petite blondinette se prit à regretter de ne pas avoir un appareil photo pour immortalisé cette composition digne d'une création artistique moderne, voir même au-dessus de ça.

Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir plus en avant, toutefois, car en dépit de la chaleur du métal le dernier survivant du groupe de combattant avait ramassé l'arme qu'il visait et l'avait pointé sur elle, avant de, fort logiquement, appuyer sur la détente. Seulement voilà, quand il le fit, s'il y eut bel et bien une détonation – qui fit se retourner la si mignonne et pourtant si sanguinaire damoiselle – mais elle fut plus puissantes que prévue et elle eut des effets auxquels le malheureux ne s'attendait sans doute pas le moins du monde, fut-ce même un tout petit instant. Pour une raison ou une autre, et fort probablement à cause de l'éclair qui l'avait traversée un peu plus tôt, l'arme explosa tout simplement, propulsant des balles et des débris un peu partout... sauf sur elle. Par contre, un nombre non négligeas d'éclats et de projectiles vinrent cribler le corps du tireur, qui poussa un poignant mais bref hurlement de douleur avant de s’effondrer, aussi mort que possible. Ah, mais c'était vraiment, vraiment pas du jeu ça ! Si les michants commençaient à se tuer tout seul, où irait le monde ! Il aurait dû être tué par elle et par personne d'autre, au lieu de voir son corps incrustés de pleins de bouts de métal par sa propre bêtise ! C'était du vol ! Du vol d'amusement ! Un véritable scandale, pas à dire ! Elle elle... Elle allait lui faire un procès ! Le forcer à revenir à la vie ! Les autres avaient de la chance d'être déjà morts, sinon ils auraient vite été massacrés, et en beauté, foi d'Ellianne Carpophorus ! Ça aurait été une boucherie innommable, tant elle était vexé ! C'était tout simplement... pas loyal ! Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

C'est alors, et alors seulement, qu'Ellianne se souvint qu'il y avait ENCORE quelqu'un sur qui passer ses nerfs : le chef de la bande qui les dirigeait de loin ! Elle releva le regard vers lui... et le vit enfin se décider à détaller comme un... hum... comme un lapin aurait été beaucoup trop flatteur pour lui et insultant pour les lapinous, alors plutôt comme heu... un... truc ! Enfin, à détaller à toutes jambes, quoi. Sauf que voilà, c'était beaucoup trop tard pour faire ça, et qu'en plus maintenant elle était bien motivée à le démolir, pour se venger de l'autre ! Elle s'envola et le poursuivit à toute vitesse dans les airs, et même s'il maîtrisait visiblement assez bien le terrain il ne pu longtemps maintenir la distance entre eux. Rapidement, un éclair, manié comme un fouet par la charmante blondinette vengeresse, vint lui frapper les jambes et l'envoya bouler au sol dans un hurlement de douleur. La jeune femme aux yeux bicolores – ils étaient pleins tout à la fois d'amusement et de sadisme, en cet instant, ce qui donnait un effet pour le moins saisissant à son regard pourtant si beau – vint ensuite se percher sur lui, le coulant au sol dans ta tentative de ramper plus loin. Elle le laissa ainsi quelques instants, manquant de s'étouffer dans la vase qui voulait l'attirer en elle, puis le fit rouler sur le côté d'un coup de pied et le laissa gagner un endroit plus stable, jouant presque distraitement avec un éclair, qu'elle faisait passer d'une main à l'autre avec négligence, histoire de bien lui faire comprendre qu'au moindre faux mouvement elle n'hésiterait pas à le clouer au sol une nouvelle fois – mais définitivement.

« Qu... que voulez vous ? Je vous en prie, ne me tuez pas ! J'ai une femme, des enfants ! Une... une femme malade même, et trois enfants, trois pauvres enfants qui mourront de faim sans moi ! Je vous en prie, je vous en supplie, ne me tuez pas, si pas pour moi au moins pour eux ! »

Cet homme... était un menteur. Et un lâche, un véritable lâche, dans tout ce que la lâcheté avait de plus totale et de plus puissante. Son avant-dernière victime avait fuis, certes, mais quand elle avait eut une chance – une toute petite chance mais une chance quand même de faire quelque chose par rapport à la terrible Teremundo aux blonds cheveux, son comportement avait changé. Le combattant avait prit son courage à deux mains, et sa lance aussi, il avait tenté de lui faire face avec les faibles moyens à sa disposition, en dépit de la peur, en dépit du danger qu'elle représentait, en dépit de ses compagnons morts, bref, en dépit de tout. Il s'était montré brave, à la toute fin, et avait prouvé qu'au fond de lui était un brasier qui ne s'était pas éteint. Oh, il aurait pu pourtant finir en lâche ! Il aurait pu continuer de courir de toutes ses forces, essayer de sauver sa peau par la force de ses jambes comme lui commandait fort probablement son instinct le plus primaire ! Il aurait pu laisser tomber sa lance, et s’aplatir devant elle, l'implorer, la supplier de lui laisser la vie. Il aurait pu inventer mille et une fables pour l'attendrir, susciter sa pitié, détourner sa colère, déployer une cohorte de stratagèmes pour tenter de sauver sa vie. Bien sûr, tout cela aurait été complètement vain, car elle était ce qu'elle était, et ne changeait pas. Cela l'aurait fait rire, au mieux, au pire l'aurait mise un peu plus en colère, et puis ensuite il serait mort tout de même, de façon plus ou moins douloureuse en fonction de l'état d'esprit dans lequel son plaidoyer l'aurait mise. Seulement voilà, il ne l'avait pas fait, il avait combattu franchement et était mort tout aussi franchement.

Cet homme-ci, par contre, était plus misérable qu'un vers de terre, et en outre il mentait horriblement mal, si mal que même elle pouvait voir ses mensonges, gros chacun comme deux ou trois maisons, au moins. Non mais le coup de la femme malade et des trois enfants qui allaient mourir de faim sans lui, il la prenait vraiment pour la dernière des imbéciles, ou quoi ? Même elle pouvait voir la totale stupidité de cette histoire à la mord-moi-le-nœud, c'était tout dire ! Et si elle était ouverte à la plaisanterie, elle appréciait fort peu, l'un dans l'autre et comme la plupart des gens, qu'on se fiche aussi ouvertement et totalement d'elle, encore plus avec visiblement un espoir que ça fonctionne. S'en était vraiment... insultant. Énervée, elle lui lança un de ses Éclairs Galvanisateur, ce qui eut pour effet de le faire hurler de douleur. Roh là là ! Il était en carton-pâte aussi, visiblement !

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAAAAAAAAAAAAARGH ! Mais pourquoi faites-vous ça ! Est-ce que vous n'avez donc aucune pitié ? Je vous en prie, pensez àAAAAAAAAAAAAH ! »

Lassée, la jolie petite blondinette aux yeux bicolores lui avait lancé une autre attaque galvanisatrice, juste pour qu'il se taise un peu, un éclat mauvais passant dans son regard pourtant si beau. Lui, il n'était pas besoin de se demander sur quelle pente au juste sa plaidoirie était en train de mener la dangereuse Teremundo qui le dominait de toute sa taille de damoiselle : c'était celle de l'ennui, de l'exaspération pure et simple, si pas tout bonnement de la colère voir de la rage. Et cela sentait tout sauf bon pour lui. Oh, il allait mourir, comme ses compagnons – ou plutôt ses sous-fifres, dans son cas très précis – encore une fois c'était là chose certaine comme si c'était lui que son premier éclair avait fauché et pas un de ses hommes, mais il restait encore à voir le « comment », et sur cette voie-là il était tout, mais alors tout sauf bien engagé, pour l'instant...

« Tu vas te taire oui, espèce de baka-kun ! Tiens, en fait non, tu mérites même pas le « kun », t'es qu'un sale baka-baka totalement baka, et bakanisé au bakatifiant, par-dessus le marché ! Par contre c'est moi que tu devrais peut-être éviter de prendre pour une nounouille, sinon je te préviens qu'au final ça va mal se passer entre nous, et que si un de nous deux dois griller ce sera plutôt toi que moi, ça tu peux me croire, parce que c'est moi qui ai le grille-pain ! Heu... non, je veux dire parce que c'est moi qui manie les éclairs et que toi, ben t'es trempé, alors ça arrange franchement pas tes affaires, comme tu dois fort bien t'en douter, d'ailleurs, où alors c'est que t'es encore plus baka-baka que ce que tu en à l'air et pourtant ça fait le faire quand même ! »

La tirade était sortie toute seule, comme souvent avec elle, d'ailleurs, vive, joyeuse... bref, totalement et à cent pourcents elliannesque, oui messieurs dames ! D'ailleurs, malgré son énervement croissant fasse aux mensonges grossiers et insultants ainsi qu'à la lâcheté franchement énervante du michant monsieur qui se trouvait devant elle, le ton d'Ellianne avait gardé une certaine joie de vivre et un certain enthousiasme qui se retrouvait toujours, ou presque toujours tout du moins, dans ses tirades endiablées. Et quand ce n'était pas le cas, hé bien... il valait mieux en tenir compte et ne pas faire de bêtises à ce propos ! Parce qu'alors c'était qu'elle était vraiment en colère, « très très beaucoup très fort », comme elle aurait dit elle-même, et ce n'était pas vraiment l'idée du siècle que d'être l'endroit où elle lancerait ses foudres, symboliquement comme matériellement, d'ailleurs. C'était ce genre de colère qu'elle avait eut lors de la Bataille de Las Fantas et plus précisément du Combat contre le Dieu et Roi Kuro Stark, mais elle n'était pas toujours aussi froide et surtout aussi détachée, heureusement, sinon le simple fait d'y penser aurait même pu suffire à susciter sa colère, à vrai dire ! Et alors là, la chaîne aurait été sans fin... En sortant du monde des hypothèses et extrapolation, on pouvait en tous cas dire que la note de bonne humeur dans la voix d'Ellianne, si dérangeante soit-elle dans ce qu'elle impliquait chez cette fille, pouvait pourtant être interprétée comme une matière de bonne nouvelle pour sa pauvre victime : au moins, elle n'était pas encore au stade le plus avancée de sa rage, c'était déjà cela de prit !

Il était peu probable, toutefois, que l'homme ait bien conscience de la chance qui était la sienne, surtout vu la façon dont il se tortilla légèrement sur le sol, comme pour s'écarter, avant qu'un éclat un peu plus dangereux dans le beau regard bicolore de la jeune femme ne le dissuade dans cette entreprise quelque peu... hum... hasardeuse, dirons nous. En tous cas, il considérait visiblement cette attitude enfantine et toute mignonne, cette voix pleine de joie de vivre et de bonne humeur comme le signe que la jeune femme était totalement dérangée mentalement, ce qui au fond n'était d'ailleurs pas faux, et ne semblait pas être pour lui plaire. À ce stade, toutefois, il faut quelque peu nuancer les choses, et se mettre à la place de ce malheureux avant de le juger. L'être qui lui avait d'abord paru être une jeune fille sans défense, avant de se révéler être un monstre démoniaque et sanguinaire qui avait annihiler ce qui était sans doute à son niveau six excellents éléments, se comportait à présent bel et bien comme une jeune fille presque innocente et joueuse, en dépit de ses griffes, de ses crocs, de ses ailes et des plaques osseuses qu'elle portait, en dépit de tout ce qu'elle venait des faire, des coups de jus qu'elle lui avait lancé, et de tout le reste. C'était là un contraste qui avait de quoi être profondément dérangeant, et faire naître par la même une certaine peur de ce que pourrait être cet être si étranger, si fou, si impossible, en apparence, à cerner de quelque façon que ce soit... et sans doute même les apparences n'étaient-elles pas totalement fausses, en ce cas bien précis.

« Booooooooooon, c'est bien, je vois qu'au moins tu comprend ce que veut dire se taire ♥ C'est pas plus mal, parce qu'il parait que moi-même je comprend pas, des fois ♥ Tu peux le croire que les gens disent ça, toi ? Tsssssssss... Mais bon, pour en revenir à nos papillons, je voulaaaaaais savoir... heeeeeeeeu... voyons voir... qu'est-ce que je voulais savoir moi, j'ai perdu le fil avec toutes tes jérémiades ! Tu vois, baka-baka, c'est pour ça que c'est important de toujours resté précis et concentré dans une conversation, tu comprends ça, hein ? Il ne faut jamais dévier, ni faire dévier l'intention de ton interlocuteur, comme ça il ne perd pas le fil et il ne se demande pas pourquoi il est en train de te parler des différentes variétés de rutabagas qui poussent au sud du continent Archivant, par exemple, ni pourquoi tu es venu l'importun... AHAHAHAH ! Voilà !!! C'était ça ! Je voulais savoir pourquoi vous étiez venu m'importuner, toi et tes p'tits camarades cramés ou pulvérisés ou auto-criblés de je sais pas trop quoi ! J'étais bien tranquille sous la pluie et j'allais faire des cabrioles comme y en avait plus de pluie, et puis et puis vous vous êtes venus me nembêter, et j'aimerais bien savoir pourquoi vous avez fait une chose pareille, non d'un p'tit lapin, comme dirait ma chérie-choupinette-d'amour ! Parce que c'pas polit et pas gentil de faire ça ! »

Cette fois, l'homme ne semblait pas en croire ses yeux, ou plutôt ses oreilles, ou peut-être même les deux, en l’occurrence. Il ne parvenait visiblement pas à croire, ou à comprendre, ou à intégrer, ou à ce que vous voudrez, d'ailleurs, que c'était cet être là qui avait fait tant de mal et déployé tant de puissance avec tant d'aisance pour faire tant de violence – et ça en devenait même tentant de sombrer dans la folie... bah quoi, vous aussi vous l'auriez placé, celle-là ! Il cligna plusieurs fois des yeux, comme une chouette, visiblement totalement perdu, et Ellianne du lui lancer un nouvel Éclair Galvanisateur pour le faire sortir de cet état de choc. Il se mit alors à fouiller frénétiquement dans sa veste, et la jolie petite blondinette le regarda faire avec curiosité, se demandant ce qu'il comptait faire au juste. Peut-être sortir une arme pour se décider enfin à se battre ? Si tel était le cas, il faudrait qu'elle s'arrange pour le réduire à l'impuissance sans le tuer, tout du moins si elle voulait avoir une réponse à ses questions, vu qu'il était le dernier à être encore en vie. Mais non, il ne sorti pas d'arme, il dégagea seulement... un bout de papier. Enfin, pas exactement un bout de papier, plutôt une feuille roulée à la façon d'un parchemin ancien, retenue par un petit élastique. Il voulait faire quoi avec ça, invoquer une créature abyssale enfermé dedans ? Lui lire son testament ? Souriant légèrement de ses propres suppositions farfelues – ce qui ne fit qu'inquiéter un peu plus sa future victime, visiblement – la puissante Teremundo le laissa s'expliquer.

« Je... nous avions été envoyé par notre chef, après qu'un éclaireur vous ai repéré entrant dans le marais, un peu plus tôt. Vous... vous figuriez sur le haut de la liste, dans la pille d'affiches reproduisant des avis de recherche que nous avons reçue dernièrement, et l'homme vous avait tout de suite reconnue. Le... le chef a dit que les hommes de la ville étaient fous de mettre une telle somme sur la tête d'une aussi jeune fille, mais que nous... que nous pourrions très bien profiter de leur folie pour renflouer les caisses du village, acheter certaines choses dont nous avons besoin, renouveler les stocks de nourriture, enfin ce genre de choses. Comme... comme vous n'aviez pas l'air bien dangereuse, sur l'affiche, et que les faits qu'on vous reprochaient semblaient être de mauvaises plaisanteries, il a envoyé seulement sept guerriers pour vous tuer et ramener votre dépouille, et j'ai été choisi pour commander, donc j'ai veillé à rester en arrière, pour pouvoir rendre compte au chef ! Te...Tenez, re... regardez ! J'ai une des reproductions de l'avis de recherche avec moi ! C'était pour être sûr de ne pas attaquer et ramener une autre femme qui se serait perdue dans le marais ! Voy... voyez que je ne vous mens pas, que je ne dis que la vérité ! »

Et, tout tremblant, il déploya le papier roulé qu'il tenait... dévoilant une très jolie reproduction d'un très joli avis de recherche, en effet. La couleur et l'effet parchemin étaient très bien reproduits, ce qui donnait un fort bel effet. La mention « recherchée morte ou vive », qui se traduisait dans la langue des mercenaires – dite aussi « langue qui fait cool » dans certains milieu – l'en-tête générique de toutes les affiches de ce genre, à savoir « wanted dead or alive » figurait bel et bien en haut de l'avis de recherches, en grosses lettres capitales d'un brun plus foncé qui se détachaient remarquablement bien sur le reste de l'affiche. Venait ensuite, en assez petits caractères qui, peut-être à dessein ou peut-être pas, étaient forts peu visibles sur cette reproduction – à moins que cela ne vienne directement de l'originale, allez savoir – la précision que l'état « alive », soit en vie, ne vous vaudrait que la moitié de la prime indiquée. Pour l'avoir en intégralité, il fallait rendre le criminel – ou la criminelle, dans le cas présent – dans l'était dit « dead » aux instances concernées, c'est à dire mort. Elle le savait déjà, tout comme le chef de la tribu visiblement, puisqu'il avait demandé à ses hommes de la ramener morte. À moins qu'il n'ai tout simplement pas voulu s'encombrer, bien sûr, c'était aussi tout à fait possible. Encore en dessous, il y avait une fort jolie photo d'elle, qui mettait remarquablement bien en valeur le détail le plus significatif de son physique, à savoir ses beaux yeux vairons, bleu et orange, ainsi que les traits de son visage et ses longs cheveux blonds. En somme, c'était un avis de recherche très bien conçu et qui permettait de l'identifier facilement. Du bon boulot, comme les gars de la Blitzness Corporation n'en faisaient pas toujours, incompétents chroniques comme ils l'étaient – tout du moins pour la plupart d'entre-eux, bien sûr.

Tout cela, elle s'y était attendu, ou tout du moins elle aurait pu s'y attendre en y réfléchissant même deux petites secondes. Elle avait déjà vues de telles affiches, plus ou moins réussies – souvent moins que celles-ci – et certaines même à son effigie, après qu'elle soit devenue Siem. Non, ce qui était totalement nouveau, c'était le prix astronomique qui se trouvait sur sa tête ! Pas moins de cent trente cinq milles deux cents penas, tous ronds, oui oui messieurs dames, pas un de moins ! Il n'était plus étonnant, dans de telles conditions, que le chef du village ait prit le risque d'envoyer des hommes à sa poursuite, qu'il ait ou non cru à ce qu'il leur avait raconté sur son apparence pour le moins inoffensive ! Un tel pactole, cela valait bien de prendre des risques, et c'était d'ailleurs justement pour cela que la Blitzness Corporation mettait de telles sommes sur les têtes des criminels les plus dangereux, bien entendu, pour motiver les gens. Mais quand même, elle n'était justement pas aussi dangereuse que ça, quoi ! Fronçant légèrement ses jolis sourcils, elle regarda tout en bas, là où étaient indiqués les faits que l'on reprochaient à celui ou celle qui figurait sur l'affiche. Pas en trop gros caractères, quand même, pour ne pas décourager les gens. Alors alors... Colonisation de plusieurs cités et gros massacres... Ah ben.. oui, ce n'était pas faux du tout, mais est-ce que ça valait vraiment autant ? Alors qu'elle fixait l'affiche, elle vit qu'il y avait quelque chose d'encore plus petit et déchiffra l'écriture minuscule : « Tri des Teremundos ». C'était donc ça ! C'était son rang de Tri, et pas autre chose, qui avait tellement fait monter sa prime ! Tout s'expliquait alors, sans doute ! La Blitzness Corporation surévaluait les monstres les plus puissants du classement, sans doute par pure mesure de précaution, puisque logiquement une place élevée voulait justement dire un potentiel de nuisance, de destruction et de massacre tout aussi élevé si pas plus encore.

« Al... Alors ? Vous... vous êtes convaincue, n'est-ce pas ? Ce n'était vraiment pas de ma faute si je vous ai attaquer, tout cela était la volonté de notre chef, et je n'y pouvais absolument rien, rien de rien, fort malheureusement ! Je vais... enfin, si vous me laissez la vie sauve, je pourrai rejoindre ma... ma femme malade et mes qua... heu trois enfants, oui, c'est cela, trois enfants. Je dirai au chef que nous nous sommes courageusement battus mais que finalement vous avez réussi à vous enfuir en tuant la majeur partie d'entre nous, et que j'ai été le seul survivant parce que vous m'avez cru mort. Vous... vous voyez, ça n'entachera pas votre réputation de monstre, et personne d'autre ne viendra vous chercher des ennuis si vous décidez de rester pour... heu... hé bien pour admirer les fleurs, ou vous faire tremper par la pluie ou... faire... heu...des cabrioles, oui voilà, faire des cabrioles librement, comme il vous plaira ! Vous voyez, tout le monde en ressortirait gagnant, vous comme moi, et puis ce serait le mieux pour nous deux, vous pouvez me croire ! Alors c'est décidé ? On fait ça ? Vraiment c'est ce qu'il y a de m..AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! »
Revenir en haut Aller en bas
http://empireeternia.forumgratuit.org/
Ellianne Carpophorus
Apôtre du Chaos Petite fée joyeuse ♥
♠ Apôtre du Chaos ♦ Petite fée joyeuse ♥
Ellianne Carpophorus


Messages : 4281
Date d'inscription : 05/08/2011
Age : 30
Localisation : Quelque part ♥

Carte d'identité
<font color='#B5AA96'><strong>Palier</strong></font> Palier:
Petit massacre sous la pluie [Solo] 1158/10Petit massacre sous la pluie [Solo] 416  (8/10)
<font color='#C4B8A2'><strong>Prime-Mérite</strong></font> Prime-Mérite: 10490 de renomée
Jobcard(s): Moine onmyouji & Legendia

Petit massacre sous la pluie [Solo] Empty
MessageSujet: Re: Petit massacre sous la pluie [Solo]   Petit massacre sous la pluie [Solo] Icon_minitime1Ven 6 Jan - 19:53

Son dernier cri, provoqué par l'éclair qui le faisait également se convulser au sol, fut brutalement arrêté par le Quasar qui faucha sa tâte, le haut de son corps et une partie du marais en dessous de lui tout à la fois, laissant un jet de sang sortir de son corps décapité. Il avait fini par aller trop loin dans l'agacement d'Ellianne Carpophorus, tout simplement, mais heureusement pour lui elle avait déjà la tête tournée vers d'autres problèmes et c'était donc contentée de ce traitement pour le moins expéditif, ça c'était le cas de le dire, et contenant bien moins de douleur de ce qu'il aurait mérité sans l'ombre du moindre petit doute, c'était tout aussi incontestable. Hé oui, parfois – et pas si rarement qu'on aurait pu le croire de prime abord, en fait – la distraction pouvait la faire pousser à faire preuve de clémence sans vraiment le vouloir, mais comme justement elle était distraite, hé bien ça ne la tracassait pas plus que ça ! Voyez donc quel merveilleux enchaînement c'était là, des petits problèmes de la vie qui se créaient et se résolvaient tous seuls sans qu'elle ai besoin d'y porter une attention ne serait-ce même que trop soutenue ! La vie était bien faite, quand même... enfin, surtout de son point de vue, bien sûr. Dans ses folles convulsions pleine d'électricité et de douleur avant de trouver une mort ô combien méritée, sa dernière victime avait sans doute eut un autre avis, ne se rendant probablement même pas compte qu'il aurait pu avoir une fin bien plus atroce encore s'il n'avait pas réussi à détourner son attention vers un autre sujet que sa misérable et infecte petite personne. Ah, c'était ainsi, il y avait des gens, comme ça, qui ne se rendaient pas compte de ce que le vie leur offrait, ou plutôt la mort, en l’occurrence ! Hé bien tant pis pour lui, voilà tout !

Néanmoins, la jolie petite blondinette ne pensait déjà même plus à lui. Elle avait arraché l'affiche de ses mains sans se soucier d'en déchirer un peu les bords et la regardait à présent, songeuse. Une telle prime sur sa tête, si mignonne soit-elle, ça allait lui attirer beaucoup d'ennuis, et ça s'était pas cool ! Enfin, elle aimait bien les ennuis mais là en relativement peu de temps tout le monde ou presque allait savoir qui elle était, et donc elle ne pourrait plus être aussi insouciante, ce qui lui plaisait beaucoup moins. Et puis flûte, elle voulait les déclencher elle-même les ennuis ! S'ils venaient tous seuls sur elle juste parce que la Blitzness Corporation avait décidé de donner un tas de penas pour qui lui ramènerait son cadavre, c'était plus aussi drôle ! Ah, ils allaient voir ce qu'ils allaient voir, foi d'Ellianne Carpophorus, oh ça oui ! Elle allait leur montrer, et elle allait trouver un moyen pour être sûre de déclencher seule toutes les bêtises et toutes les catastrophes qu'elle choisirait de faire, avec tous les ennuis qui les suivraient ! Bon, elle n'avait pas encore la moindre idée de comment elle allait s'y prendre, mais dans tous les cas cela ne changeait rien à sa détermination d'y arriver ! Et en attendant de régler le problème hé bien elle allait quand même aggraver ses autres ennuis, et de son propre chef, oui messieurs dames ! Déjà elle allait... heu... s'en prendre au vrai coupable de cette attaque ! Sa dernière victime l'avait bien dit, c'était son chef qui lui avait ordonné de faire ça, et au nom de son village, pour leur bien de celui-ci ! Hé bien elle allait le massacrer, leur chef, et puis atomiser leur village, aussi ! Hé ouai, comme ça ça leur ferait les pieds ! Ça leur apprendrait à envoyer des gens la déranger, et pour d'aussi mauvaises raisons en plus !

Il n'y avait qu'un seul tout petit problème. Oh, trois fois rien, hein... elle ignorait totalement où se trouvait le village en question, et il n'y avait plus personne en vie pour lui répondre. Arf, elle avait peut-être un poil merdé là, mais bon, tant pis, elle allait bien trouver un moyen, il lui suffisait de réfléchir, pour une fois dans sa vie. Alors... au vue de leur tenue et de leur grande aisance dans le marais, il était assez évident que les sept personnes qui l'avaient attaqué – ou plutôt les six qui s'en étaient pris à elle et celle qui avait regardé – étaient des indigènes du marais... il devait y avoir un village là, quelque part, suffisait de le trouver, et puis voilà tout ! S'élevant dans les airs, elle chercha la trace qu'ils avaient forcément laissé dans le marais en venant, en dépit de leur expérience, puisque de toute faon ils n'avaient pas dû chercher à se faire particulièrement discrets avant de s'approcher d'elle – et que même à ce moment là elle avait pu les repérer, à l'odeur et sans doute aussi un peu à l'instinct. Et en effet, elle ne tarda pas à voir plusieurs traces qui se rejoignaient en une plus grande, un peu plus loin. Ah, que c'était pratique de pouvoir voler, et cela dans presque tous les cas, en plus ! C'était plus facile pour éviter les attaques en combat, ça fatiguait moins que de marcher, et ça permettait aussi d'avoir une bien meilleure vue d'ensemble de... ben d'un peu près tout, en fait ! Sans compter qu'on pouvait toujours balancer des trucs sur les gens sans qu'ils ne s'y attendent, et ça, hé ben c'était trop cool tout simplement ! Et ici, en l’occurrence, ça allait lui permettre de retrouver la trace du village de ceux qui l'avaient attaquer, et donc de savoir d'où étaient partis les ordres du méchant pas gentil qui voulait se faire des sousous sur sa tête ! Et une raison de plus pour être contente d'être une Teremundo, tient, les ailes qu'elle y avait gagnées !

La jolie petite blondinette, qui avait été la Siem et était maintenant la Tri des Teremundos, entreprit donc de remonter la piste laissé par ses défunts agresseurs, volant toujours au-dessus du Marais Fleuri. Et il ne lui fallu pas très longtemps pour apercevoir le « village », si on pouvait appeler cela ainsi. C'était plutôt un hameau perdu dans les méandres du lieu, et qui ne devait pas compter plus d'une trentaine d'habitant, une quarantaine en étant généreuse sur l'estimation. Rah, elle avait espérer pouvoir massacrer plus de gens que ça, mais tant pis, elle ferai avec ce qu'elle avait, pas trop le choix de toute façon ! Pour la peine, ils auraient droit à une double dose de sadisme massacrant du massacre massacreur, tient, ça leur apprendrait à être si peu nombreux et à décevoir les attentes d'une fille aussi charmante qu'elle. D'ailleurs, entre l'autre glandu qui s'était tué tout seul et ce village trop petit, elle commençait tout doucement à avoir l'impression d'une petite arnaque du destin. C'était un peu comme si le Père Noël n'avait livré que la moitié de ses jouets, ou alors des trucs de mauvaise qualité tous pourris, quoi ! Et ça, ça n'allait pas, mais alors pas du tout du tout du tout ! Il fallait qu'elle trouve quelque chose pour rehausser l'éclat de cette petite période de massacre, et vu que la pluie ne se décidait pas à repartir pour l'instant, histoire de lui donner une inspiration subite, elle fouilla donc dans sa jolie petite tête, et fini par soudainement trouver une idée. Elle n'avait qu'à faire quelque chose qu'elle n'avait encore jamais fait jusqu'ici pour un massacre, et peut-être bien que ça lui plairait ! Tient, elle pourrait... heu... ben... elle pourrait, elle pourrait... ah oui ! Elle pouvait sortir son « Diadème Royal », la couronne qu'elle avait récupéré sur le cadavre du défunt Kuro Stark ! Quitte à être cataloguée comme une grande méchante, autant avoir les accessoires appropriés, après tout !

S'arrêtant dans les airs, elle ouvrit donc un Portail de Pétrific devant elle, puis entreprit de siffler plusieurs fois, selon un air bien déterminé, et vit rapidement surgir dudit Portail un magnifique Yuko Contaminé, porteur d'un paquet dont la technique d’emballage farfelue et le papier coloré laissait assez facilement deviner que c'était la jeune Teremundo elle-même qui avait réalisé ledit emballage. Ce n'était pas n'importe quel Yuko Contaminé, bien sûr, c'était le sien, son tout premier animal de compagnie qu'elle avait appelé Kolari, et qu'elle avait dressé à tout un tas de choses... comme par exemple lui apporter certains objets bien cachés dans un coin des Catacombes qui lui était plus ou moins officiellement réservé ! Au fil du temps, leur code de sifflement s'était étoffé et il pouvait maintenant savoir plus précisément quel objet au juste il devait lui rapporter. Dans le cas, présent, il s'agissait bien entendu du Diadème Royal, qu'elle avait enveloppé ainsi pour que – tenez vous bien – il soit plus... discret ! Hé oui ! Et éventuellement de l'offrir à quelqu'un, un jour, mais ça c'était assez vague dans son esprit. En tous cas, maintenant, elle allait l'utiliser pour en mettre plein la vue à ces rustres sauvages qui avaient voulu se faire des sousous sur son cadavre ! Elle entreprit donc de déchirer le papier n'importe comment, ou plutôt comme une petite furie qui venait de recevoir son premier cadeau de Noël, elle se retrouva donc bientôt avec le superbe objet dans les mains, laissant les restes de papier tomber librement sur le Marais. Et qu'on ne lui parle pas de pollution, hein ! C'était heu... de l'embellissement du paysage ! Oui oui, elle allait embellir les lieux de partout ! D'abord la jolie scène de massacre là-bas plus loin, puis la coloration du sol via un beau papier plein de... ben... de couleurs, et enfin les jolies ruines de hameau qui allait bientôt devenir un des points clés du paysage ! C'était ça être proche de la nature, pour de vrai !

Une fois qu'elle eut bien le Diadème Royal en main – il ne s'agissait pas de se faire rapporter le mauvais truc par erreur, quand même, ça aurait été bien bête – elle tapota gentillement la tête de son compagnon ailé et lui dit de rentrer à la maison. Ce n'était pas cette fois qu'elle allait partager son massacre avec lui malheureusement, elle était trop enthousiaste si pas vraiment remontée, et il y avait trop peu de victimes potentielles pour ça. Bien qu'il en paru un peu fâché, le Yuko Contaminé fini néanmoins par obéir sagement, habitué depuis longtemps à suivre les ordres de sa si charmante maîtresse. Ce n'était pas vraiment la meilleure des idées de contrarier Ellianne dans ce genre de choses quand on était justement sensé lui obéir, même quand on était autant apprécier d'elle que l'était Kolari. Il repassa donc gentillement le Portail, qui se referma derrière lui, laissant seule la jolie petite blondinette. Celle-ci se décida alors enfin à poser la sublime couronne sur ses cheveux blonds comme les blés ou l'or le plus fin, puisque c'était quand même le but premier d'un tel objet, et qu'il aurait été un peu délicat de le porter autrement, l'un dans l'autre. Même si elle ne pouvait se voir, elle eut l'impression que ça lui allait plutôt bien, et en tous cas elle s'habitua rapidement au poids de ce magnifique bijoux. Si quelqu'un le méritait, c'était bien elle, assurément ! Après tout, c'était grâce à elle que l'ancien Roi avait trouvé la mort à Las Fantas ! Si elle n'avait pas voulu le tuer, à cause de ce que son démon géant avait fait sans aucune raison à son très cher Injury-kun, il était probable que seul l'assaut lamentable et fort logiquement raté se Siren-kun aurait été porté contre lui, et qu'il s'en serait tiré bien mieux qu'il ne l'avait fait... en vie, sûrement, pour commencer, ce qui aurait fait une grosse différence, et cela pour à peu près tout le monde.

Seulement, tel n'avait pas été le cas ! Il avait attiré sa colère, et il était mort, et même si cela avait sans doute conduit à la « victoire » de la Blitzness Corporation à Las Fantas, elle ne regrettait rien, pas une seule petite seconde? Après tout, la ville avait tout de même été détruite, ce qui voulait dire que c'était une réussite – plus ou moins – et cela quoi qu'en disent leurs adversaires. Ensuite, hé bien l'évolution des choses lui convenait parfaitement, sauf peut-être cette histoire de prime gigantesque, mais ça elle allait le régler à un moment ou à un autre, et puis sinon c'était classe quand même de valoir aussi chère, au final. Et donc, après Kuro Stark, c'était ce petit village qu'elle allait détruire, foi d'Ellianne Carpophorus, et elle ne laisserait personne s'en tirer, comme ça fini les femmes malades et pas d'enfants qui mouraient de fin, puisque tout le monde serait déjà mort, et que les morts ne connaissaient ni maladie ni famine ! Elle allait donc même leur rendre service en réglant pour eux tous leurs soucis, c'était pas magnifique, ça ? Il y avait vraiment des jours ou sa gentillesse la laissait pantoise, surtout pour des gens qui ne le méritaient absolument pas ! Amusée par toutes ces pensées vagabondes, la jolie petite blondinette éclata d'un rire joyeux, puis se remit en route, directement le village, et sans chercher à se cacher, par-dessus le marché ! D'un autre côté, pourquoi l'aurait-elle fait, aussi ? Ils allaient tous mourir, quoi qu'ils tentent pour l'en empêcher, alors elle n'était pas à une petite frayeur à leur faire prêt ! Qu'ils aient peur, même, ça ne ferait que renforcer le côté amusant de la chose, et si quelques-uns essayaient de fuir, hé bien heu... elle les pourchasserait et elle les massacrerait quand même, na, y avait pas de raison ! Une fois qu'elle était décidée à faire un massacre général c'était pas une petite contrariété en chemin qui allait l'arrêter, naméo ! Si elle avait été du genre à regarder à ça prêt, elle n'aurait pas été sortie de l'auberge.

Ce fut donc dans un grand cri qui se voulait effrayant mais en fait faisait plutôt le cri d'une gamine de douze ans à Halloween que la jeune femme fondit sur le village, balançant dans le tas deux puissants Quasar, histoire de bien marquer son arrivée dans la tête de ces bonnes gens. C'était la moindre des choses, après tout, nan ? Elle se posa ensuite sur la « grande » place du village, soit un espace laissé libre au milieu des huttes, en fait, et même pas pavé, simplement en terre battue, c'est à dire toute boueuse, vu l'endroit et la pluie qui était tombée sur le Marais peu de temps au part avant. Il s'y trouvait quelques personnes, qui la regardait, les yeux ronds, comme s'ils ne pouvaient tout simplement pas croire ce qui était en train de se produire. Elle eut tôt fait de les réveiller, en envoyant un éclair sur la première habitante qui lui tomba sous la main, une pauvre veille femme aux yeux marqués par la cataractes, et dont une autre qu'elle aurait sûrement eut pitié. Seulement, Ellianne Carpophorus, dans toute son amoralité profonde, n'avait jamais vraiment compris le concept de « pitié », aussi se contenta-t-elle de dégommer la malheureuse qui grilla rapidement, dans un hurlement de souffrance ! Ah, tout ça commençait fort bien. Alors qu'elle regardait son corps s'écrouler au sol, répandant une nouvelle fois une bonne odeur d'humain grillé dans l'atmosphère, la jolie petite blondinette pu enfin entendre des cris d’épouvante venant d'un peu partout... ah, le son, l'odeur, voilà qui était déjà beaucoup mieux !

Mais elle n'allait pas s'arrêter en si bon chemin, oh non, loin de là ! Elle vit sortir de la plus grande hutte une femme bien habillée, toute sèche, et qui puait le parfum même de là où elle se trouvait. Pour couronner le tout, elle était veille, moche et peinturlurée encore pire qu'un clown avant d'entrer en scène. En somme, une cible parfaite ! Cela devait être la femme du chef, ou sa mère, sa sœur, sa tante, ou autre chose dans le genre quoi, mais en tous cas quelqu'un de sa famille, ce qui en faisait une excellente cible, puisque c'était le chef en question qui avait ordonné qu'on vienne la déranger, à la base ! Avec un grand sourire, Ellianne tendit donc les mains vers elle, et lui lança... une vague d'Allume-Feu, rien de moins ! Les vêtements « de luxe » de la « dame » – c'est à dire des vêtements importés d'une ville ou d'une autre et qui avaient dû y être à la mode environs une vingtaine ou une trentaine d'années plus tôt – bien secs et chauds, alliés au parfum dont elle s'était tellement aspergé, ne firent que faciliter la propagation des flammes, permettant à celles-ci de dévorer rapidement sa victime, qui hurla de douleur en se tordant au sol, voulant visiblement essayant d'éteindre le feu qui la consumait... mais sans grand succès, ce qui d'ailleurs n'était pas si étonnant, au vu des facteurs sus-cités et de la quantité d'attaques pyromaniaques qui lui avaient été lancées à la figure. Et une victime de plus, une, qui avait eut une mort originale, en plus ! Ça c'était de l'égard dû à une membre de la famille du chef, ou alors elle ne s'y connaissait pas... Bon, elle n'y connaissait rien et n'avait nul envie d'en connaître quoi que ce soit, mais c'était pas bien grave, elle ferait avec, comme elle l'avait toujours fait et le faisait toujours au fil de ses nombreux massacres.

Des cris derrière elles détournèrent son attention, et elle n'eut que le temps de s'envoler que ses balles fendaient l'air à l'endroit où elle s'était tenue un instant au part avant. Quatre hommes, qui devaient probablement être les gardes locaux, ou quelque chose comme ça, avaient visiblement décidé de l'arrêter rapidement. Au moins ils avaient un temps de réaction correct, c'était déjà ça ! Mais ce n'étaient pas avec leurs quatre armes à feu hétéroclites qu'ils allaient être une menace pour elle, il ne fallait pas trop rêver non plus ! Se rappelant du phénomène de tout à l'heure, qui avait été assez marrant, au final, en dépit de la frustration indéniable qu'elle avait ressenti sur le moment en voyant sa dernière proie se tuer elle-même, Ellianne lança une vague d'éclair sur eux... et eu le plaisir de voir la foudre, attirée par le canon des armes, les frapper de plein fouet. Le courant électrique traversa tout le corps dans intéressés dans un joli grésillement avant de retourner à la terre qui était son seul et unique objectif, les laissant aussi morts qu'ils pouvaient être... pour trois d'entre-eux. Le quatrième, en effet, avait eut le salvateur réflexe de laisser tomber son arme en voyant l'attaque partir, et se retrouvait donc à terre mais bien vivant... une erreur à réparer au plus vite ! Ellianne entreprit donc de le bombarder de boules de feu, qui vinrent cribler le sol d'impacts fumant au fur et à mesure qu'il s'enfuyait... jusqu'à ce que finalement une d'entre elle atterrisse dans sa jambe. L'homme poussa un hurlement de douleur... qui fut rapidement coupé par un Quasar lancé pour clore le spectacle – ou tout du moins cette partie. La boules-trou-noir le frappa en plein dans le ventre en emportant la totalité de celui-ci, ainsi qu'une bonne partie du haut de son torse, ne laissant que de restes sanglants – et fumants sur une certaine zone – là où c'était tenu un homme.

Et même si tout ça était un fort bon début, la jolie petite blondinette ne comptait pas en rester là, oh ça non ! Elle allait continuer jusqu'à les avoir tous massacrés, comme elle s'en était faite la promesse ! Et ça n'allait pas être joli à voir ! Se retournant, elle vit un petit garçon courir vers ce qui était sans doute sa hutte, et vers une femme qui devait probablement être sa mère. Un instant, elle contempla cette joli petite tête aussi blonde que la sienne... puis elle la fit disparaître d'un Quasar bien placé juste avant qu'il n'arrive dans les bras de celle qui l'avait mit au monde, son petit corps enfantin basculant en avant et arrosant d'une fontaine de sang la pauvre femme. Celle-ci poussa d'ailleurs un cri d'horreur pur, tombant en arrière, et ne pu que reculer, secouant la tête, comme si elle ne voulait pas y croire, quand la Teremundo s'avança vers elle... et mit fin à sa vie d'un coup de croc bien placé, en pleine gorge. Elle ne la dévora pas, pourtant, elle n'avait pas le temps. Elle était trop plongée dans sa folie meurtrière pour s'arrêter à une telle chose. Entrant dans la hutte elle vit une petite fille blottie sur un matelas, là bas dans le fond. Elle la contemplait avec des yeux pleins d'innocence et de terreur, comme si elle était la pire chose qui lui ait jamais été donné de voir, et sans doute était-ce d'ailleurs le cas, en fait. Elle aurait pu être comme elle, bien des années plus tôt, et en vérité si ce massacre avait eut lieu un autre jour, dans d'autres circonstances, elle aurait même pu l'épargner, ou même s'en faire une amie et pourquoi pas la transformer en monstre, elle aussi ! Mais pas cette fois. Elle le lui fit croire, pourtant, ressortant à demi de la hutte... avant de mettre le feu à tout ce qu'il y avait à l'intérieur par une véritable nuée d'Allume-Feu ! La fillette n'eut le temps de rien faire que la construction précaire s'écroulait sur elle, dévorée par les flammes, bien sèche à l'intérieur malgré l'humidité extérieure, et donc facilement dévorable par le brasier.

Ah, tout ça se présentait décidément pour le mieux ! Sauf que... en reculant, contemplant son œuvre... elle faillit se faire planter une hache au beau milieu de sa jolie petite tête blonde, et ne dû son salut qu'à un salvateur coup d’œil en arrière, ainsi qu'à sa si utile technique d'Esquive Expresse. Une seconde de plus, et elle y passait. L'homme qui l'avait attaqué avec une lueur de chagrin, de douleur et de folie dans le regard qui ne laissait aucun doute sur son identité : c'était le père de la petite famille qu'elle venait de massacrer à l'instant même, et il était déterminer à venger les siens, ou à mourir en essayant. Ce qui ne la dérangeait pas le moins du monde, bien sûr ! Elle était toujours prête à rendre service, elle, gentille comme elle l'était ! Après avoir esquiver quelques attaques rageuses mais maladroites, elle lui envoya un éclair en pleine poitrine, chargé de pouvoir, qui le fit voler sur plusieurs mettre avant de le laisser mort, étalé dans la boue. Et un de moins, un ! Mais avant qu'elle ne puisse continuer son enchaînement, une voix tonitruante vint l'arrêter, venant de l'entrée de la grande case qu'elle avait déjà remarquée un peu plus tôt.
 
« MONSTRE ABJECT ! Tu es venu t'en prendre sans raison à notre village qui ne t'avais rien fait, tu es venu semer la mort et la désolation dans ce paisible refuge des hommes et des femmes libres ! Honte sur toi, à jamais ! Que l’opprobre funeste du destin reste et perdure sur ta tête infâme jusqu'à la consomption des temps ! Ô Teremundo, ô démon innommable, sache que tu ne t'en tireras point ainsi ! Tu as fait brûler ma femme, le soleil de mes vieux jours ! Tu as massacré avec cruauté ma garde, qui ne voulait que mettre fin à tes horribles exactions ! Tu as même été jusqu'à t'en prendre à des enfants innocents et à leur famille, dans ta cruauté absurde, sans motivation et sans limite ! Mais nous ne te laisserons point t'en tirer ainsi, je te le jure, par tous les Dieux qui veillent sur nous et par tous les Esprits qui résident en ce Marais ! Tu seras punie pour tes crimes en ce monde matériel, et dans l'au-delà ton châtiment durera encore quand la dernière étoile s'éteindra dans le ciel ! Et laisse-moi te dire encore, ô création infernale que jamais, non jamais, nous ne... »
 
« NAMEO ! Chut ! Je te laisse rien dire encore, ou je vais finir par m'endormir debout ! T'as pas fini de dire des bêtises non ! En plus je capiche rien à ce que tu dis, c'est quoi une consumatatitution des temps d'abord ? Cherche pas à m'embrouiller avec tous ces mots chelous, ou ça va pas aller entre nous, moi j'te préviens ! Alors déjà j'suis pas venu sans raison, j'suis venue parce que vous avez envoyez des michants me déranger alors que j'allais faire des cabrioles, et que ça CEYLEMAL ! Et le mal, c'est pas bien ! Donc j'suis venue vous dire ma façon de penser, et puis et puis tous vous massacrer, aussi, parce que comme ça j'suis sûre que vous irez jamais recommancer une bêtises pareille ! Alors nananère, même que j'ai une motivation, moua, et un peu plus mieux que de ramasser les sousous qu'on donne pour ma jolie petite tête ! D'ailleurs elle est pas infâme, et y a déjà quelque chose dessus, nounouille, au cas où t'aurais pas vu ma trop-zoulie-chuper-couronne-de-la-mort-qui-tue-et-qui-rend-joyeux ! Même que en fait c'est un Diadème Royal et que avant ben il était au Roi, et que maintenant ce Roi là il est mort et que du coup elle est à moi, alors shut d'abord, et puis ensuite nananère ! J'espère que tu m'as bien compris parce que je répéterai pas, alors PAN, dans les dents ! Et tiens, prend toi ÇA aussi dans les dents, tant qu'on y est ! »

En disant cela, elle avait envoyé la Boule-Quasar qu'elle chargeait depuis le discours du chef droit dans la tête de celui-ci. Elle savait que c'était le chef, tout simplement parce que déjà il était trop chiant pour être quelqu'un d'autre, et puis aussi parce qu'il avait des feuilles et des grands pétales arrangés autour de la tête pour faire genre comme une couronne de chef, dans le goût de ce que faisaient les tribus indigènes comme celle-là. Forcément, c'était beaucoup moins classe que sa propre couronne, qui était un véritable bijou d’orfèvrerie, mais au moins cela permettait de les reconnaître, et c'était toujours ça de pris. Mais bon, en l’occurrence, sa coiffe ne lui survécu pas, contrairement à celle du défunt Kuro Stark. Pas plus que ses deux gardes du corps, qui, tout comme lui, furent en grande partie volatilités dans le Quasar surpuissant. Du chef, qui avait pourtant une bonne corpulence, il ne resta que deux pieds sur le seuil de sa hutte, alors que quelques membres et autres bouts de chair qui avaient autrefois appartenu à des guerriers retombaient mollement de chaque côté de lui. Ce qui faisait trois morts d'un coup, un fort joli score ! Histoire d'embellir encore un peu le tableau, la hutte dudit chef s'écroula soudain en arrière, ce qui était normal puisqu'une bonne partie de sa façade avait disparu, ainsi que les deux piliers principaux qui soutenaient la structure de ce côté là. Un couple de jeunes malheureux qui avaient pensé trouvé refuge contre le flanc de la construction se fit d'ailleurs écrabouiller à cette occasion, se transformant en une belle purée sanglante de chair, d'os et d'autres choses diverses, au milieu des débris de l'habitation. Et encore deux autres morts à son actif, décidément, elle était en forme !

Se retournant soudain sur elle-même dans une virevolte, elle envoya deux Boules de Foudre au hasard dans la masse de la populace terrifiée – bien qu'en constante diminution, surtout qu'elle n'était pas bien grande au départ – et eut le plaisir de voir qu'elles avaient fait mouche. La première frappa un homme en plein ventre, le faisant littéralement exploser et répandant ses restes un peu partout autour de lui dans une pluie sanguine du plus bel effet. La seconde fut évitée de peu par une jeune femme... et alla percuter une petite veille qui serrait contre lui deux bambins, les pulvérisant tous les trois dans un fort joli ensemble, provoquant un deuxième foyer de pluie cadavérique, mais plus variée cette fois ! Et quatre de plus dans une seule attaque, c'était décidément son jour ! Elle allait mettre le feu ! D'ailleurs c'était une idée, ça ! Tournant sur elle-même, elle lança des Allume-Feu un peu partout autour d'elle. Quand ils s'écrasèrent sur les gens ou les façades des huttes ils firent relativement peu de dégâts, mais tous ceux qui réussirent à entrer à l'intérieur allumèrent des incendies, plus ou moins importants, dans à peu près toutes les habitations réunies autour de cette fameuse « grande place centrale » qui n'avait de grande et voir même de place que le nom. Alors que la pétillante Teremundo Humanoïde Numéros Trois cherchait ce qu'elle pourrait bien faire encore comme destruction et comme massacre, elle entendit soudain une nouvelle voix l’interpeller et pivota vers sa source, curieuse. À croire que c'était une mode, par ici !
 
« Ellianne Carpophorus, Tri des Teremundos ! Je t'épargnerai les grands discours et les farouches anathèmes ! Qu'importe des raisons et tes motivations ! Pour avoir osé t'en prendre à notre paisible village, tu vas connaître la mort au travers de ma magie ! Ainsi ais-je parlé, moi, Zarathoustra-Nivarniargalvarga, sorcier de ce village ! Que les ténèbres t'engloutissent à jamais ! »

Et en effet, il ne parlait pas par métaphore, lui. Il avait peut-être une tenue ridicule, des peintures tribales à deux balles sur le visage et le reste du corps, des p'tis os dans le nez et dans les oreilles, ainsi que jusque dans ses lèvres, et des plumes d'on-ne-savait-pas-trop-quoi un peu partout, mais il avait un pouvoir bien réel. Il le lui prouva en tendant vers elle son bâton surmonté du crâne d'un quelconque animal du Marais, et en faisant jaillir de celui-ci une boule de ténèbres qu'elle eut tout juste le temps d'éviter... avant qu'elle n'engloutisse un pauvre innocent. Visiblement, le sorcier se souciait peu des dommages collatéraux sur ses concitoyens... ça tombait bien, elle aussi. Vu que son esquive s'était faite vers le haut, elle en profita pour lui lancer une série de Boules de Foudre de faibles puissances, histoire de l'évaluer un brin et de voir si cela pourrait être intéressant de combattre contre lui. Le sauvage grogna et créa un bouclier de ténèbres devant lui, qui para péniblement l'attaque, en affaiblissant visiblement son lanceur. Oui donc en somme il avait certains pouvoirs, d'accord, mais il n'était quand même pas de taille contre elle, surtout si elle décidait de se donner à fond... Pas grave, elle allait quand même s'amuser avec lui ! Dans un grand éclat de rire, elle lui lança une vague de Quasar bien fournie, pulvérisant son second bouclier. Il réussi tout de même à lui échapper en se projetant dans une ombre, non loin de là. L'attaque ne fut pas tout à fait perdue, toutefois, puisqu'elle faucha deux pauvres malheureux qui se trouvaient là, faisant disparaître le bas du corps de l'un, qui hurla avec force jusqu'à ce que la mort le prenne, alors que l'autre, par une quelconque clémence du destin, avait vu sa tête directement emportée, réduisant tout bonnement ses souffrances à néant. Pris entre les flammes et le combat qui leur semblait sans doute bien plus serré qu'il ne l'était en réalité, les villageois survivant semblaient ne savoir que faire, trop désemparés pour se décider sur la direction où ils devaient fuir.

Mais pour l'heure, ils n'étaient pas le soucis principal de la jolie blondinette, loin de là. Le sorcier, sortant de son ombre, modela les ténèbres en piques tranchantes qu'il lui lança... et qu'elle fit disparaître à coup de Quasar. Il tenta une nouvelle esquive, mais cette fois elle lui envoya une Boule de Foudre chargée quand il réapparu dans le dos d'une jeune femme, les faisant exploser tous les deux dans un grand cratère crépitant. Hé hop, s'en était fini du puissant sorcier, qui n'était pas tant un surhomme qu'il avait dû le croire, pas face à une Teremundo aussi puissante que lui en tous cas. Tout cela lui avait néanmoins donné un petit creux, et elle descendit en piqué sur un malheureux pour le tuer d'un éclair et ensuite le dévorer rapidement, oublieuse de tout le reste. Elle commença par le cœur et les yeux, ses morceaux préférés, mais ne prit pas autant le temps de les savourer qu'elle en avait l'habitude, affamée comme elle l'était. Elle enchaîna plutôt avec le reste de sa carcasse, nettoyant jusqu'au dernier os. Elle était en train de mâchonner son fémur, déjà plus repue, quand, pour la troisième fois de cette attaque, on l’interpella par derrière d'une voix forte.
 
« Démon ! Cette fois, s'en est trop ! Tu as tué notre chef bien aimé, et aussi notre grand sorcier qui avait tant fait pour nous, le puissant Zarathoustra-Nivarniargalvarga ! Alors nous, les hommes du village de Krackchevarak, nous allons te tuer ou périr en essayant, au moins pour laisser le soin à nos familles de fuir ! Avec moi ! Sus au démon ! Massacrons-la ! »

L'homme qui avait parlé ainsi était un grand guerrier blond qui portait une masse à deux mains, et il avait une dizaine d'hommes derrière lui. Ils chargèrent tous ensemble, avec des cris de guerre, droit sur elle. Oh, génial, un dernier petit amusement pour terminer sa vite en beauté, c'était vraiment parfait ! Avec un grand sourire, Ellianne les attendit... et cueillit le chef d'une boule-trou-noir en plein vendre. Oui, elle avait déjà utilisé cela un peu plus tôt contre son premier groupe d'assaillant, dans les Marais même, et elle avait adoré ça, alors pourquoi se serait-elle privée ? Comme pour sa première victime exécutée sur ce mode, son corps fut proprement séparé en deux, l'éclaboussant de sang au même titre que ses camarades suivants. Lesquels eurent droit à une Boule de Foudre chacun, toujours dans le ventre – pourquoi aurait-elle changée une formule qui marchait aussi bien ? – et finirent dans une jolie explosion, chacun ! Et de trois ! En plus toute la zone était couverte de restes humains maintenant c'était plutôt cool. Après cela, elle s'éleva dans les airs... évitant par hasard une balle qui lui était destinée et qui, traversant la mêlée, vint traverser la tête d'un autre de ses adversaires. Ah ben ça y étaient, ils se remettaient à se tuer les uns les autres ! Courroucée, elle tourbillonna vers le seul porteur d'arme à feu de la bande et lui lança une puissante Boule-Quasar qui l’annihila tout simplement, laissant un large cratère là où il s'était tenu, et faisant disparaître quelques cadavres qui l'entouraient, au passage;

Il ne restait plus que cinq hommes sur le terrain, qui la regardaient avec des yeux emplis d'une terreur sans nom. Un grand sourire aux lèvres, elle s'éleva dans le ciel alors qu'ils se regroupaient, comme pour chercher dans le nombre une protection bien dérisoire, ce qui lui donna une idée. Il n'y avait plus personne aux alentours, et elle pouvait donc utiliser ses dernières forces pour les massacrer, alors tant qu'à faire... autant faire ça dans un grand final. Se plaçant au-dessus d'eux, elle rassembla toute son énergie électrique... avant de brusquement la précipiter au sol dans une puissante colonne de foudre qui engloutit les cinq malheureux et les calcina sur pied dans un déferlement foudroyant, laissant une Teremundo haletante redescendre doucement sur le sol d'un village maintenant désert, les rares survivant aillant fuis dans les Marais pour tenter de lui échapper.
 
« Pfiou ! Hé bien hé bien... ce fut un joli massacre, finalement ♥ »

Regardant tout autour d'elle, elle se dit que finalement ce n'était pas la peine de poursuivre les derniers survivants : ils devaient largement avoir eut leur compte, l'un dans l'autre ! Elle redressa le Diadème Royal qui était légèrement de travers sur sa jolie petite tête blonde, puis ouvrit un Portail de Pétrific dans les airs, à côté d'elle, un grand sourire aux lèvres. Elle respira une dernière fois la bonne odeur du massacre, puis franchit tranquillement le Portail, pressée qu'elle était de retrouver ses amis et compagnons, et aussi d'aller chercher sa chérie-choupinette-d'amour pour lui raconter tout ce qu'elle avait fait ici et rire avec elle et surtout se blottir dans les bras de sa Rayne-choutte... elle avait bien besoin de câlins, et même des câlins de luxe de sa meilleure amie et presque-sœur après une telle dépense d'énergie, foi d'Ellianne Carpophorus !
 
« Allez, on rentre à la maison ♥ ! »
Revenir en haut Aller en bas
http://empireeternia.forumgratuit.org/
 
Petit massacre sous la pluie [Solo]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» LéaFirma sous la pluie, ou reconquête humide d'un territoire en ruine... [PV]
» Grippe-sous contre grippe-sous
» Massacre de citoyen.
» Un massacre évité [Alwine]
» Massacre artistique [pv: Anahé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Theoc Area :: Le Monde de Gaea :: Marécage fleuri-
Sauter vers: