Un étage, deux erreurs [PV ~ Aten]

C’était assez. Elle n’en pouvait plus. C’était bien parce que c’était une invitation pour lui permettre de découvrir plus amples informations sur les Teremundos qu’elle avait accepté même après sa rencontre avec le Capitaine Raph Hadeus. Le jeune homme avait été si gentil et compréhensif avec elle, la martiale en était encore déconcertée. Il fallait dire que Raph comprenait très bien ce qu’elle vivait présentement, ce dans quoi elle s’était embarquée. Anahé avait eu à cacher son chagrin et ses émotions pendant tout le massacre et avait même dû se ressaisir avant pour pouvoir user de stratégies et avoir toute sa tête.

Maintenant, seule et à nouveau dans la forêt de bambous, elle pouvait pleurer et faire sortir tout ce qu’elle gardait en elle depuis si longtemps. Pour s’assurer d’être dans un bon état d’esprit pour aller à la B. Corporation, Anahé avait décidé de faire un détour. Elle avait couru jusqu’ici, son souffle haletait et pourtant, la jeune femme n’avait qu’une envie: crier. Crier jusqu’à en perdre la voix ou le souffle et aussi fort qu’elle ne l’avait jamais fait. Séchant les larmes qui perlaient sur ses joues et prenant une inspiration, la martiale repensait à tout ce qu’elle avait fait, autant ce qui était bien de ce qui était mal. Puis, elle cria. Un cri remplit de hargne, de peine, d’amour, de peur et même de folie. La belle ne s’arrêta qu’une fois qu’elle se sentit vide de corps et d’esprit. La petite boule qui la compressait en elle n’était plus active et son esprit était vide de toutes pensées. «Sans arrière-pensée, main vide de toutes mauvaises pensées», répétait toujours son Senseï. La karatéka se mit en Seisa (à genoux) et fit un Moksu, il fallait absolument qu’elle en fasse un et qu’elle médite sur ses actes des derniers temps.

*Raph me l’a dit, je ne suis pas un monstre, il faut juste que je sois encore plus stratégique qu’eux, ça ne devrait pas être sorcier…*, se dit-elle en partie pendant les vingt minutes qui suivirent. Ce n’est qu’une fois après s’être calmée et après avoir repris confiance en elle-même qu’elle pensa à comment faire le transfert entre sa vraie apparence et celle de Liniel Anynsor. Pour ne pas être suspect ou encore suivit, Anahé choisit un moyen qui ne pourrait pas la faire prendre la main dans le sac.

Premièrement, elle se transforma en tigre et fit un bout du trajet terrestre avant de se cacher entre un buisson et de prendre la forme d’un grand aigle pour faire le reste du parcours en compagnie de ses amis les nuages. Son attitude était tout à fait différente de celle de tout à l’heure, à vrai dire, elle avait réellement hâte de pouvoir rentrer dans son bureau, faire le ménage et pouvoir classer tout simplement de la petite paperasse. Sans compter qu’elle risquait de revoir son amie Valérie qui avait assurément des nouvelles de Jérémy.

Ce n’était plus un volatile accablé qui était dans le ciel, mais bien un oiseau enthousiasmé par les nouvelles qui allaient pleuvoir au bureau. Il faisait des cabrioles par-ci et par-là en se laissant planer ou en descendant en piqué.

Ces aux abords d’Ethera City que ce même oiseau se posa derrière un grand arbre et que celui se changea en Liniel Anynsor. Comment avait-elle pu créer cette apparence? En évaluant la voix d’une commerçante, en regardant la couleur des cheveux d’Ellianne, en remarquant certains détails du corps des passants, en regardant l’allure des gens un peu plus petits et en fixant les beaux yeux bleus de cette danseuse. Sans oublier, l’odeur de cette agricultrice qu’elle avait rencontrée.

(Image de Liniel):

Liniel cheminait vers le gratte-ciel de la B. Corp. en empruntant les grosses artères. Personne ne reconnaissait la «Teremundo» dont elle avait pris le rôle, c’était déjà un bon signe. Elle rentra ensuite dans la tour le sourire aux lèvres et alla chercher son uniforme en prenant bien soin de laisser ses vêtements de civiles en sécurité. Si elle se souvenait bien… son bureau était à l’étage 96… euh… 69? Quelque chose clochait dans sa mémoire, cependant, on lui avait toujours dit que la première réponse était la bonne. La Capitaine entra dans l’ascenseur et se rendit à l’étage 96.

Les portes de l’ascenseur allaient s’ouvrir… devant ses yeux. C’est alors qu’elle se décida à crier :

-VALÉÉÉÉÉRIIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!

Ce ne fut que quelques secondes plus tard qu’elle s’aperçut qu’elle n’était pas dans son bureau… mais bien dans la salle de détente. *Ohhh… merde… Comment j’ai pu me planter à ce point?*, se dit-elle un peu honteuse en remarquant qu’elle n’était pas seule. Un homme était aussi présent… Quoi faire? Comme si de rien n’était ou alors faire des excuses? Sur ce point, Liniel allait jouer la carte du Il-Ne-S’est-Rien-Passé.

-Bonjour collègue!, s’exclama-t-elle d’une voix joyeuse. On prenait un café?

Lorsque tu es un membre d'un grade respectable de la Blitzness Corporation, il y a un chose que tu t'attends fréquemment à voir lorsque tu arrives à l'étage numéroté 96 du bâtiment, plus communément appelé « salle de détente » par les employés. Cette chose, c'est la présence de ton supérieur hiérarchique, Aten Deligati, dans un des multiples endroit de l'étage, en train de somnoler.
Le plus souvent, c'était dans un des fauteuils, mais ça pouvait également être dans des situations les plus improbables, comme debout, devant l'ascensceur, ou encore avec une pile de dossiers à la main.
La raison était simple, étant donné que personne n'avait prévu de bureau pour les bras droits qui bossaient vraiment, étant donné que vu le PDG, on ne s'attendait pas REELLEMENT, à ce que ses bras droits foutent quelque chose. Par conséquent Aten s'était installé à l'étage 96, la salle de détente, dans un bureau certes pas énorme, mais qui lui suffisait amplement.

En plus, si on ajoutait à l'équation qu'Aten s'endormait assez fréquemment... Un médecin l'aurait qualifié d'hypersomniaque, un homme un peu plus malin aurait remarqué que la chaîne que l'individu portait tout le temps avec lui était vivante, et qu'elle avait tendance à lui pomper un peu trop de son énergie.
Aujourd'hui... il s'était endormi devant la machine à café, sa tasse fumante encore à la main. A l'origine, il l'avait pris pour se réveiller... Mais l'attente avait été trop longue pour lui.

-VALÉÉÉÉÉRIIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!

Martel, la chaîne vivante d'Aten, sursauta, manquant de faire tomber son partenaire qui ne se réveillait pas. Punaise, mais qui avait l'idée de hurler dans une salle réservée à la détente ? La chaîne se tortilla pour mieux voir. Une fille, pas vraiment âgée, qui portait l'uniforme de la B-Corps... Martel cru remarquer une expression de honte sur le visage de la jeune femme, qui disparut bien assez tôt.
Alors qu'elle s'approchait du bras droit, toujours assoupi. Martel pressentit l'embrouille arriver.

-Bonjour collègue! On prenait un café?

Aten sursauta, manqua de renverser sa tasse, se brûlant juste avec. Il se retourna, complètement dans les vapes.

- « Ah heu... oui. Enfin, j'essayais, mais je crois que je me suis mis à pioncer entre temps. »

Un peu mieux réveillé, Aten entreprit de regarder celle qui était venu lui parler. Une femme, assez jolie selon ses critères, qu'il n'avait jamais vu. Enfin... Aten n'avait pas réussi à retenir la moitié des prénoms des capitaines, alors...

- « Je suis Aten Déligati, second bras droit... enchanté. », fit-il en baillant. « Je ne crois pas avoir l'honneur de vous connaître... Vous êtes ? »

L’homme qui se tenait devant elle sursauta et se brûla avec son café. L’espionne afficha une moue désolée… elle en faisait des bêtises en si peu de temps! Si elle croyait réellement se faire apprécier de ses collègues ainsi… Anahé se dit qu’il faudrait qu’elle revoie sa méthode. On n’était plus chez les Teremundos ici, finit les coups bas. Bon, pour la situation actuelle, nous ne pouvions pas parler d’un coup bas et même pas d’un coup. Et puis, après tout, la Capitaine n’avait pas fait exprès, mais il faudrait approcher les gens plus tranquillement à l’avenir et penser à retrouver Valérie un peu plus tard… elle ne pouvait pas fausser compagnie à l’homme qu’elle avait fait ébouillanté et même sans ça, cela ne se faisait pas ou du moins : «Pas chez les Alendiel!», comme aurait dit sa mère.

- « Ah heu... oui. Enfin, j'essayais, mais je crois que je me suis mis à pioncer entre temps. »

La belle lui sourit. Elle pensait savoir ce que c’était de crouler littéralement sur le travail… à vrai dire, elle devait même l’avoir plus mis en action que son collègue présent. L’infiltration n’était pas la branche la plus reposante et surtout, impossible de rentrer chez soi le soir. À moins d’être complètement idiot ou encore d’être suicidaire… ou masochiste, tout dépendait des cas selon l’espionne. La jeune femme posa sa main sur l’épaule de l’homme et lui dit compatissante :

-Ahh… le boulot, ce n’est pas toujours facile! Je te comprends, je pense que tu devrais t’offrir une bonne nuit de sommeil ce soir… ne rentre pas trop tard, conseil d’amie.

Puis, elle lui fit un clin d’œil et se dit qu’elle aussi devrait ne pas rentrer trop tard cette nuit… quoi qu’elle n’avait pas vraiment un endroit où aller à vrai dire. Son bureau serait un bon et beau lit confortable… au moins, elle serait en sécurité.

- « Je suis Aten Déligati, second bras droit... enchanté. Je ne crois pas avoir l'honneur de vous connaître... Vous êtes ? »

Ces belles paroles furent entre coupées d’un bâillement qui fit sourire de nouveau Liniel… ce que ça faisait du bien de parler à quelqu’un dans un bureau sans se sentir en danger et sans que celui-ci vous menace de vous tuer! Mais celle-ci n’oublia pas le fait qu’elle ne savait pas où encore elle pourrait dormir cette nuit. Cela lui fit penser qu’elle pourrait toujours aller rendre visite à sa famille, cependant, ça devenait dangereux pour eux et elle ne voulait pas les impliquer dans ses actions. S’ils leur arrivaient malheur, la belle se sentirait plus que mal pour le restant de ces jours… elle avait déjà fait assez d’erreurs comme ça.

En plus d’avoir ébouillanté quelqu’un… c’était son supérieur! Génial… bonjour la chance! La martiale rougit à l’entente de cette nouvelle, mais réussit à contrôler sa rougeur grâce à ses arts-occultes plus vite qu’à l’habitude. Ces techniques de transformations étaient décidément de plus en plus utiles, bien heureusement. C'était un premier point positif. Au moins, il était enchanté, c’était déjà un bon signe tant qu’à ses émotions. Il n’était pas trop fâché de s’être ébouillanté avec la tasse. *Mais… attendez un instant… je peux l’aider…*, se dit la martiale en touchant la main qui avait était en contact avec la tasse. La magie opéra d’elle-même et la brulure n'existait plus.

-Désolée de l’inconvénient. Ah oui, pour ma part, je suis Liniel Anynsor, Capitaine de la section d’espionnage, enchantée de même, dit-elle en lui adressant un autre sourire.

Parfait! Elle ne s’était pas trompée de nom, c’était déjà bien rendu-là. Elle prit l’eau chaude et mit un sachet de thé dans la tasse qu’elle venait de prendre. Puis, elle s’adressa de nouveau à Aten :

-Qu’est-ce qui amène un bras droit ici en cet après-midi?

Elle mélangea doucement son thé et en prit une gorgée. Premièrement, elle s’ébouillanta à son tour, le karma ou l’ironie du sort? Deuxièmement, elle s’étouffa fortement et toussa pendant plusieurs longues minutes. Et troisièmement, ne voulant pas que son supérieur ne s’en fasse ou tente de faire quoi que ce soit, elle s’adressa à lui par la pensée, ne pouvant pas parler :

«Ne t’inquiète pas, je vais bien… juste le thé qui enfin… excuse-moi de déranger tes pensées ainsi. C’est l’un de mes moyens de communication, du moins…»

La toux se calma enfin et elle lui sourit une autre fois, le temps de reprendre un peu son souffle.

-Ahh… le boulot, ce n’est pas toujours facile! Je te comprends, je pense que tu devrais t’offrir une bonne nuit de sommeil ce soir… ne rentre pas trop tard, conseil d’amie.

Le bras droit retint un sourire. En voilà une qui avait du franc-parler, c'était quelque chose de suffisamment inhabituel pour mériter que l'on s'y arrête. Néanmoins, si elle savait qu'elle était en train de parler à son supérieur hiérarchique, est-ce qu'elle agirait avec autant de libertés ? Il n'en était pas certain, mais en attendant, la situation était amusante.
Aten secoua sa main droite pour la débarrasser du café qui restait dessus, et qui continuait à le brûler, alors qu'il révélait son identité.
Comme il s'y attendait, une légère gêne, bien vite effacée, envahit le visage de la jeune blonde, qui semblait dérangée d'être en parti responsable de la main chauffée de son supérieur.
Néanmoins, cette dernière ne se démonta pas. Au contraire, elle attrapa la main d'Aten, ce qui lui valut un regard étonné de ce dernier, ainsi qu'un léger tressaillement de Martel. Deux secondes plus tard, sa brûlure n'était plus qu'un mauvais souvenir.
Aten regarda d'un air vaguement surpris sa main. « Oh... Je vous remercie. », visiblement cette fille savait se servir de quelques arts de soutien, ce qui n'était pas en soi si inhabituel.

-Désolée de l’inconvénient. Ah oui, pour ma part, je suis Liniel Anynsor, Capitaine de la section d’espionnage, enchantée de même,

La capitaine de la section d'espionnage ? Ça expliquait qu'il ne l'ai jamais croisée... Ce n'était pas le genre de Capitaine qui devait passer beaucoup de temps à la base, aussi... Aten l'examina d'un œil strictement professionnel. Lorsqu'on voyait cette...Liniel, on n'avait pas le réflexe de se dire qu'elle était Capitaine, surtout dans un domaine comme l'espionnage, qui comportait des risques très importants. Du temps ou Aten dirigeait la section IX, celle de pré-conquête, il s'était souvent mit en danger, mais rien de comparable à un espionnage.
Enfin... on ne nommait pas les capitaines pour rien... Et le fait qu'elle sache cacher, que ce soit par son apparence ou autre, ses compétences était plus à mettre en sa faveur qu'en sa défaveur. Aten but une gorgée de ce qu'il restait de son café, pendant que la jeune femme se préparait un thé.

-Qu’est-ce qui amène un bras droit ici en cet après-midi?

Aten but une gorgée de plus, avant de répondre, d'une voix tranquille :

- « Je n'en donnais peut-être pas l'impression, mais je travaillais... Les bras droits n'ont malheureusement pas d'étage bien à eux pour travailler, ce qui fait que j'ai du mettre mon bureau à l'étage détente... Au moins, je peux faire une sieste quand je suis trop fatigué. », Aten reprit la pile de dossiers qu'il avait posé à côté lorsqu'il avait préparé son café, soi une bonne dizaines de minutes auparavant, la consulta du regardn avant de lâcher : « ...Mouais, une histoire d'économie, rien de bien important et d'urgent, quoi. Sinon, le département d'es... »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Liniel venait de boire une gorgée du thé qu'elle venait de préparer, et avaler un liquide brûlant n'est pas toujours recommandé, aussi elle manqua de s'étouffer avec. Elle se mit à tousser, pendant qu'Aten cherchait du regard un verre d'eau pour noyer son début d'étouffement. Sauf qu'il n'en eut pas l'occasion, étant donné qu'une voix qui n'était pas celle de Martel résonna dans sa tête :

«Ne t’inquiète pas, je vais bien… juste le thé qui enfin… excuse-moi de déranger tes pensées ainsi. C’est l’un de mes moyens de communication, du moins…»

Aten lui rendit son sourire, lui signifiant que ce n'était pas grave, sauf que le sien était un peu plus crispé. Car oui, car pendant que Liniel était encore en contact avec l'esprit du trentenaire, un autre voix se fit entendre dans sa tête, et par cet intermédiaire, dans la tête de celle qui parlait par télépathie

- « DIS DONC, MA GROSSE, D'OU TU CROIS QUE TU PEUX T'INCRUSTER DANS LES PENSEES DES GENS COMME ÇA ? CETTE TETE, C'EST MON DOMAINE ! »

Sentant la migraine grosse comme un parpaing arriver, le bras droit posa son café précipitamment, et s'assit sur un fauteuil, alors que Martel continuait à s'époumoner dans sa tête. Il finit par lâcher, assez blasé :

- « Martel... si tu voulais bien cesser de hurler, tu me donnes mal au crâne... Elle ne pensait pas à mal, d'accord ? En plus, ne dis pas ça, ma tête n'appartient à personne, c'est clair ?

- Eh dis donc, toi ? Tu laisses une fille te toucher la main et te parler par télépathie, et j'ai même pas le droit de réagir ? », ragea la chaîne vivante.

- « Si tu voulais bien arrêter de considérer chaque personne féminine comme une ennemie potentielle, Martel, ça m'arrangerait... Je n'ai pas envie de sauter sur chaque personne que je croise. », répondit Aten, d'un air assez blasé. Il se tourna vers Liniel, un sourire d'excuse aux lèvres.

- « Désolé pour l'intrusion télépathique, mademoiselle Anynsor. », dit le trentenaire en brandissant Martel, qui se tortillait, heureux d'une certaine manière que personne ne soit aux alentours. « Voici Martel... ma chaîne enchantée, qui me parle par télépathie en permanence... Et qui a tendance à être assez possessive. Je m'excuse pour son langage, elle n'a pas vraiment l'habitude de parler à d'autres personnes que moi... Sinon, qu'est ce que la Capitaine de la section d'espionnage venait faire par ici ? »

Aten tenta d’enlever le café brûlant sur sa main lorsqu’il dit à Liniel qu’il était son supérieur. Celle-ci, malgré ce que venait de lui avouer l’homme, n’hésita pas à lui prendre la main sans demander son autorisation et à le guérir en deux temps trois mouvements.

« Oh... Je vous remercie. »

La belle fit un léger hochement de tête voulant dire que ça lui faisait plaisir et se présenta à son tour. Elle se prit ensuite un thé et le questionna, sans nécessairement le vouvoyer, «le mal» étant déjà fait en soi.

- « Je n'en donnais peut-être pas l'impression, mais je travaillais... Les bras droits n'ont malheureusement pas d'étage bien à eux pour travailler, ce qui fait que j'ai du mettre mon bureau à l'étage détente... Au moins, je peux faire une sieste quand je suis trop fatigué... Mouais, une histoire d'économie, rien de bien important et d'urgent, quoi. Sinon, le département d'es... »

Entre temps, celui-ci avait reprit ses dossiers et la martiale avait ri quelque peu lorsque le bras droit avait précisé qu’il travaillait. Elle n’aurait pas été du genre à en douter même s’il était endormi, cela pouvait arriver à tout le temps. Le problème était plutôt de son côté… rire et prendre une gorgée de thé bouillante, ce n’était décidément pas à faire en même temps.

Pour ne pas qu’il s’inquiète, l’espionne s’adressa à lui par la pensée, de toute façon, cela ne comportait pas de risques vu qu’ils étaient du même clan. De plus, s’ils se voyaient lorsqu’elle serait sous sa vraie forme, celle qu’elle avait pris pour jouer les Teremundos, la jeune femme pourrait l’avertir de la même manière pour ne pas qu’il la tue… ce serait même une très bonne idée à vrai dire si cela arrivait. Sinon, elle garderait profondément le secret même s’il était l’un de ses supérieurs.

Anahé se vit rendre son sourire, mais celui de sa nouvelle connaissance était plus crispé… elle ne tarda pas à savoir pourquoi n’ayant pas coupé le contact mental. La voix de ce qu’elle pensait être une femme, car celle-ci était féminine résonna ô que très fortement dans sa tête :

- « DIS DONC, MA GROSSE, D'OU TU CROIS QUE TU PEUX T'INCRUSTER DANS LES PENSEES DES GENS COMME ÇA ? CETTE TETE, C'EST MON DOMAINE ! »

La jeune femme en fut quelque peu déstabilisé, rare étaient les fois où elle avait une quelconque réponse et encore plus étaient celles où la voix qui lui répondait n’était pas moindrement ressemblante à celui ou celle à qui elle s’était adressée. Les paroles n’arrêtaient pas de jaillir, curieuse, la Capitaine garda le contact en se concentrant pour réduire le son. Contrairement à d’habitude, elle n’en fut pas capable… donc ce n’était réellement pas Aten qui lui parlait ainsi. La belle était à la fois rassurer et à la fois effrayée, si ce n’était pas lui, qui cela pouvait être? C’est alors que le bras droit dit d’un ton blasé :

- « Martel... si tu voulais bien cesser de hurler, tu me donnes mal au crâne... Elle ne pensait pas à mal, d'accord ? En plus, ne dis pas ça, ma tête n'appartient à personne, c'est clair ? »

Une autre réponse vint par la suite, mais celle-ci était toujours de l’esprit de l’homme qui s’était assis :

- « Eh dis donc, toi ? Tu laisses une fille te toucher la main et te parler par télépathie, et j'ai même pas le droit de réagir ? »

- « Si tu voulais bien arrêter de considérer chaque personne féminine comme une ennemie potentielle, Martel, ça m'arrangerait... Je n'ai pas envie de sauter sur chaque personne que je croise. »

Les réponses s’enchaînaient toujours, au bout d’un moment il se retourna vers elle et lui dit :
« Désolé pour l'intrusion télépathique, mademoiselle Anynsor. »

La jeune femme afficha une moue gênée et désolée… quand il continua :

« Voici Martel... ma chaîne enchantée, qui me parle par télépathie en permanence... Et qui a tendance à être assez possessive. Je m'excuse pour son langage, elle n'a pas vraiment l'habitude de parler à d'autres personnes que moi... Sinon, qu'est-ce que la Capitaine de la section d'espionnage venait faire par ici ? »

Elle finit par sourire et se mit enfin à parler :

-Ne t'inquiète pas, ta chaîne m’a l’air charmante. Après tout, je pense que je n’aurais pas mieux réagi si on s’était introduit chez-moi et je ne l’aurais pas fait si j’avais su. Je m’excuse Martel… et je m’excuse pour avoir écouté votre conversation. Je vous rassure, je n’entends pas les pensées, que les paroles. Alors, n’ait crainte pour ton intimité ma belle Martel, mon but n’est pas de te déranger, mais si jamais tu te sens seule comme présence féminine ayant pour maître un homme, qui soit dit en passant me semble bien gentil, je suis là pour discuter.

La combattante fit un sourire s’adressant aux deux même si elle ne savait pas réellement si Martel pouvait voir et elle continua :

-Je compte donc sur vous deux pour ne pas dire à tout le monde que je détiens ce pouvoir… c’est un peu l’une de mes cartes secrètes. Sinon, comme tu disais, pour répondre à ta question, eh bien… je suis venue… heum, me détendre comme tout Capitaine le ferait ici. Je reviens d’une petite mission, qui malgré sa courte période m’a épuisée! Pour faire simple, disons que plusieurs Teremundos donnent du fil à retorde quand ils le veulent, mais bien heureusement, je ne suis ni tombée sur le Dva ni sur le Ras. Je pense qu’ils n’auraient fait, littéralement, qu’une bouchée de moi.

N’ayant pas peur de la chaîne de son supérieur et ayant plutôt l’intention d’être gentille et amicale avec elle pour ne pas qu’elle ait envie de la découper en rondelles, Liniel s’avança et alla s’asseoir à côté du trentenaire et de l’arme.

-Ça ne vous gêne pas si je m’assoie et reste ici?, dit-elle aux deux en leur adressant un autre sourire.

Elle espérait réellement avoir fait assez bonne impression chez Martel… c’était toujours mieux pour pouvoir parler à son propriétaire sans qu’elle se déchaîne…

Liniel semblait déstabilisée. Réaction logique, après tout, subir une véritable intrusion télépathique était généralement un sport auquel très peu de gens était habitué, surtout venant d'une chaîne, objet brillant pour son absence TOTALE de pensée. Même après dix-neuf ans passé à la supporter, elle et ses soudaines crises de nerfs, Aten n'arrivait toujours pas, même s'il s'y était habitué, à empêcher une migraine de le saisir dans ces cas là.
Néanmoins, contrairement à lui, Liniel ne semblait pas trop perturbée par la voix féminine qui venait de manquer de lui défoncer l'esprit, et... s'adressait directement à Martel, fait assez peu commun pour mériter d'être remarqué.

-Ne t'inquiète pas, ta chaîne m’a l’air charmante. Après tout, je pense que je n’aurais pas mieux réagi si on s’était introduit chez-moi et je ne l’aurais pas fait si j’avais su. Je m’excuse Martel… et je m’excuse pour avoir écouté votre conversation. Je vous rassure, je n’entends pas les pensées, que les paroles. Alors, n’ait crainte pour ton intimité ma belle Martel, mon but n’est pas de te déranger, mais si jamais tu te sens seule comme présence féminine ayant pour maître un homme, qui soit dit en passant me semble bien gentil, je suis là pour discuter.

- Charmante ? », répéta Aten.

- « Gentil ? Homme ? », bugua Martel. Le duo sembla rester sur cette série de mots pendant quelques secondes, sans vraiment trop sembler y croire. « ...Te qualifier de gentil, c'est clairement te faire d'énormes compliments. Et je parle même pas d'être un homme. »

Martel parlait à la fois à Aten et à Liniel, sans se soucier de se foutre de la gueule de ce dernier, après tout, pour une fois qu'elle en avait l'occasion alors que quelqu'un l'entendait, pourquoi s'en priver ? Aten maugréa, quand à lui :

- « Charmante, elle... ? J'ten foutrais moi... Regarde comme elle parade... »

Il hocha la tête, afin de montrer son assentiment à la promesse de ne pas toucher mot à qui que ce soit de ses pouvoirs de télépathie. Enfin... D'un autre côté, les utiliser aussi facilement n'était pas forcément la manière de les dissimuler, il faudrait qu'elle fasse attention de ce côté là.

Sinon, comme tu disais, pour répondre à ta question, eh bien… je suis venue… heum, me détendre comme tout Capitaine le ferait ici. Je reviens d’une petite mission, qui malgré sa courte période m’a épuisée!

Une mission ? Dans le domaine de l'espionnage, probablement. Même courte, ce genre de mission était assez prenante... Et de manière générale, les missions dans le domaine de l'espionnage duraient une éternité, ce qui expliquait que les deux ne s'étaient jamais croisés. Faut dire que personne n'avait eu l'idée de lui indiquer l'existence de ce havre de paix lorsqu'il travaillait en tant que Capitaine, probablement parce qu'il en aurait trop profiter pour dormir, et que de toute façon, il passait plus de temps sur le terrain qu'à la base, à cause de l'immense investissement qu'exigeait la division de Pré-Conquête, spécialisée dans les frappes chirurgicales.

Pour faire simple, disons que plusieurs Teremundos donnent du fil à retorde quand ils le veulent, mais bien heureusement, je ne suis ni tombée sur le Dva ni sur le Ras. Je pense qu’ils n’auraient fait, littéralement, qu’une bouchée de moi.

Aten leva un sourcil. A partir du moment ou tu te frottais à des Teremundos coriaces, pouvait-on encore parler de « petite » mission ? Eh oui, beaucoup souhaiteraient éviter de croiser Neosis Blood et Aokira Mind, ne serait-ce que pour survivre. Mais les surestimer était une erreur, ils étaient en effet tous extrêmement puissant, probablement plus qu'Aten, mais dans ce genre de combat, la puissance n'était pas le seul facteur qui pouvait apporter la victoire.

- « Oh, ne vous sous-estimez donc pas ainsi... De toute manière, en tant que Capitaine espionne... N'est-ce pas partie intégrante de votre travail d'éviter justement que ce genre de combat se fasse ? Une information transmis par une espionne, c'est précieux, probablement plus qu'une vie. », dit doucement le bras droit de la Blitzness. En temps de guerre, les informations étaient ce qui avait le plus de valeur. Le camp qui gagnait n'était pas celui qui avait la meilleure armée à disposition... Non, c'était celle qui connaissait le mieux son adversaire. Et c'était pour ça que de bons espions étaient vitaux.

Le trentenaire se décala sur le côté, laissant une place sur le canapé ou il s'était affalé pour Liniel, faisant enrager Martel au passage. Elle envisagea même, l'espace d'un instant, de la tuer. A la place, elle s'entoura sur le bras d'Aten, qui finit son café.

- « …En effet, je présume que ce les pauses sont des moments bénis. », lâcha Aten, qui se savait proprement inadapté à un espionnage longue durée. La faute à son tempérament et à Martel qui le faisait pioncer tous le temps.

- « Ou peut-être que mademoiselle n'aime pas son travail ? », ironisa Martel. « Oui, bon, j'admet que ce boulot doit pas être de la tarte... »

Aten resta sans voix pendant quelques secondes, peu habitué au fait que sa chaîne fasse une concession.

- « Je finirais presque par croire que tu sais parler aux gens sans gueuler, Martel... Bref, sinon, mademoiselle Anynsor... », fit Aten en prenant une cigarette, qu'il alluma. « Vous êtes si peu que ça à la base ? Je ne crois bien vous avoir jamais vu, pourtant je passe une grande partie de mon temps ici. »

-« Charmante ? »

- « Gentil ? Homme ? « ...Te qualifier de gentil, c'est clairement te faire d'énormes compliments. Et je parle même pas d'être un homme. »

La martiale avait fait part de ses pensées avec de bonnes intentions, mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Celle-ci ne put quand même pas s’empêcher de pouffer de rire à leur remarque et de leur répondre franchement, sans gant blanc :

-Arrêtez! Vous êtes trop durs l’un envers l’autre! On dirait un vieux couple, dit-elle en riant toujours. Mais, je dois avouer que vous avez de bons goûts tous les deux.

C’est vrai qu’ils étaient rigolos c’est deux-là ensemble. En fait, Anahé était contente d’avoir découvert cette particularité de son supérieur, une conversation à trois était encore plus intéressante et elle était sûre de pouvoir leur faire faire des compromis pour qu’ils puissent parler sans s’insulter mutuellement au moindre compliment qui était fait à l’autre.

- « Charmante, elle... ? J'ten foutrais moi... Regarde comme elle parade... »

La belle ne put encore une fois s’empêcher de répondre même si cela ne mettrait pas nécessairement de l’eau sur le feu :

-Alors, il faut tenter l’esquive, lui conseilla-t-elle en lui souriant gentiment.

Le fait qu’il accepte de conserver le secret sur son don télépathique ne fit qu’accentuer le sourire de la jeune femme et sa bonne humeur. C’était si bien… après autant de temps d’être au bureau. Elle n’était pas dans son bureau, mais c’était déjà mieux que rien et encore mieux que de se retrouver, seule, terrorisée et nerveuse dans les Catacombes. C’est parmi toutes ses pensées que la combattante inventa une excuse à semi vraie pour répondre à la question sans dévoiler sa couverture qui devait rester à tout prix secrète même pour ses supérieurs hiérarchiques. Seuls Raph et Dial étaient au courant à part ses deux acolytes de la section d’espionnage. Malheureusement, c’était déjà trop, en craquant, Anahé l’avait avoué à Raph, c’était une erreur, une grave erreur, mais les conséquences auraient pu être pires. Heureusement, le Capitaine était quelqu’un digne de confiance et qui conserverait bien son secret.

Aten s’adressa d’une voix calme à elle :

- « Oh, ne vous sous-estimez donc pas ainsi... De toute manière, en tant que Capitaine espionne... N'est-ce pas partie intégrante de votre travail d'éviter justement que ce genre de combat se fasse ? Une information transmis par une espionne, c'est précieux, probablement plus qu'une vie. »

Oui, l’espionne, ça, elle le savait. Elle avait totalement sacrifiée sa vie et même la plus personnelle pour son travail afin de pouvoir avoir un tas d’informations sur les Teremundos. La belle répondit à son supérieur en ne sachant plus trop s’il fallait le tutoyer ou le vouvoyer :

-Oui, t... vous ne pouviez pas mieux dire. J’ai dû faire de nombreux sacrifices et j’en fais encore.

Le regard de la martiale fut plus sombre et elle s’assit à côté du bras droit pendant que ça chaîne se mit à remuer pour se calmer par après. *Selon ce qu’a dit Aten, elle ne doit pas être très contente que je sois aussi près de lui*, se dit Anahé. Cela lui importait pourtant peu, elle ne savait pas pourquoi, mais cette chaîne ne l’effrayait pas du tout.

- « …En effet, je présume que ce les pauses sont des moments bénis. »

La jeune femme sourit. C’était vrai, on voyait tout de suite le changement.

-Oh oui, on voit rapidement le nombre d’heures de sommeil remonter et l’heure des repas redevenir normale, précisa la belle.

- « Ou peut-être que mademoiselle n'aime pas son travail ? Oui, bon, j'admet que ce boulot doit pas être de la tarte... »

L’espionne fut surprise des paroles de la chaîne, mais ne s’en vexa pas. Pourquoi se vexer après quelqu’un qui dit des faussetés? Si la martiale n’aimait réellement pas son travail, il y aurait longtemps qu’elle ne le ferait plus. Pour être espion, il fallait être très particulier, ce n’était pas un travail qui collait à tout le monde, mais toute son enfance, Ana’ avait été préparé à cela, non seulement par son père, mais aussi par son maître. Sa mère ne s’était jamais doutée de rien, mais les deux hommes étaient de connivences, voulant offrir un avenir différent à la jeune femme qui était totalement l’opposée de sa sœur et sa mère.

- « Je finirais presque par croire que tu sais parler aux gens sans gueuler, Martel... Bref, sinon, mademoiselle Anynsor... »

L’homme prit une pause pour allumer sa cigarette. La jeune femme le regarda longuement, fumer n’était pas une excellente chose et ce geste lui rappelait son grand-père maternel.

« Vous êtes si peu que ça à la base ? Je ne crois bien vous avoir jamais vu, pourtant je passe une grande partie de mon temps ici. «

Le sourire revint tout de même sur ses douces lèvres et elle leur répondit :

-Oui, pas de la tarte, mais on fait bien avec. Et pour répondre à votre question, oui, je le suis assez rarement depuis que j’ai été nommée Capitaine, mais je compte l’être plus souvent dès maintenant. Vous avez peut-être vu certains de mes collègues, comme ma deuxième Lieutenante, Valérie, quoi que la connaissant, elle doit suivre tous nos agents à la trace sur son écran d’ordinateur et créer de nouveaux prototypes d’armes ou d’éléments qui devraient nous être bien utiles. Mon premier Lieutenant doit être déjà passé pour apporter des nouvelles et des informations, mais lui aussi est un agent de terrain. Mais, Aten, puis-je savoir, dans quelle section étiez-vous? Enfin, si vous avez été dans une section avant d’être à votre poste de bras droit.

La belle lui fit un autre beau sourire, curieuse d’avoir sa réponse. C'était si bien d'être à la B. Corporation!

Un vieux couple ? Aten écarquilla les yeux, et manqua de s'étrangler au passage. Ils ressemblaient à un vieux couple ? Il n'avait pas besoin de la questionner pour se douter que Martel était dans le même état, de son côté. Enfin, plutôt dans le même état, teinté d'une bonne dose de bonne humeur. Connaissant le tempérament ultra-possessif de la chaîne maudite, il ne doutait pas qu'elle soit contente à cette idée. Après tout, si elle pouvait l'empêcher de voir d'autre personnes qu'elle, elle le ferait probablement sans hésiter.

-Oh oui, on voit rapidement le nombre d’heures de sommeil remonter et l’heure des repas redevenir normale

Exactement la raison pour laquelle il ne pourrait pas être un espion, même s'il le voulait. Il faut dire que quand tu es narcoleptique comme Aten, ce n'est pas le genre de travaux que tu peux mener. Son temps de sommeil était sacré et, sauf cas extrêmement rare, il ne laissait personne empiéter dessus, ce qui était proprement incompatible avec la tâche d'espion. En plus de cela, le bras droit de la Blitzness Corporation était connu pour se balader avec une chaîne en permanence... et a moins que Martel accepte de se planquer pendant plusieurs semaines, ce qui était peu probable, il se ferait identifier immédiatement.
Le trentenaire tira sur sa cigarette, savourant la fumée qui lui entrait dans les poumons. Savourant ce qui lui défonçait la santé, au passage. Néanmoins, il écouta néanmoins avec attention le discours de Liniel, sa clope fumant à l'extrémité de sa bouche.
Ainsi, elle était vraiment rarement à la base, ce qui expliquait qu'il ne l'ait jamais croisé. Enfin, d'un autre côté, il n'avait non plus le souvenir d'avoir croisé sa deuxième Lieutenante, dont elle venait de lui parler, mais il était plus probable qu'il était passé à côté d'elle sans la voir. Oui bah, il y a tellement d'employés à la Blitzness aussi...

- Mais, Aten, puis-je savoir, dans quelle section étiez-vous? Enfin, si vous avez été dans une section avant d’être à votre poste de bras droit.

Aten lui rendit son sourire. Ça par contre, il se le rappelait distinctement. Les longues années qu'il avait passé à diriger la section IX étaient parfaitement claire dans son esprit, étant donné que c'était probablement les meilleures qu'il ait vécu à la B-Corps. Gérer son unité, ne pas voir plus loin, et l'emmener à la victoire était une chose qu'il affectionnait tout particulièrement. Tous les membres de la section se connaissaient, et aucun ne négligeait l'entraînement. Une petite famille, en somme.
Mais il l'avait quitté pour ce poste de Bras Droit, étant donné que... c'était une meilleure opportunité d'aller supprimer des Teremundos.

- « J'ai travaillé à mes débuts dans la section XII, spécialisée dans le nettoyage de Teremundos, mais je n'y suis pas resté longtemps. Après cela, j'ai dirigé la section IX... On l'appelait la division de Pré-Conquête, je ne sais pas si vous vous en rappelez. », dit calmement le bras droit en aspirant encore un peu plus sa cigarette. « Nous étions spécialisé dans les attaques éclair, vous savez, avant qu'un territoire soit annexé, nous étions envoyé supprimer toutes les forces Teremundos qui y subsistaient, afin que le reste ne soit qu'une formalité. »

La division IX, du temps ou il la dirigeait, était extrêmement réputée. Apparemment, depuis, ils n'avaient pas encore réussi à dégoter de Capitaine valable, ce qui faisait que son ancienne division était un peu livrée à elle-même, et c'était un peu triste.
Enfin, c'était la loi de l'armée, tôt ou tard, une nouvelle personne se présenterait, qui serait capable d'assumer cette tâche. Il n'y avait plus qu'à patienter.

- « Enfin oui, contrairement à vous, je ne suis pas doué dans les tâches d'investigation, ou qui requièrent plus de finesse. », dit doucement Aten. « Je suis un guerrier avant toute chose, et Martel également.

- Tu l'as dit, mon gros ! », répondit la chaîne en riant. « Rien de tel que de faire couler le sang de ses adversaires ♥ ! »

Lorsqu’elle leur annonça qu’ils avaient l’air d’un vieux couple, son supérieur faillit s’étrangler, un peu plus et ses yeux sortaient de leurs orbites. Anahé dût retenir un léger rire, sa réaction était quelque peu exagérée selon-elle, ce n’était qu’une expression pour dire qu’ils se chamaillaient tout le temps.

Pendant qu’il fumait sagement sa cigarette, la martiale lui expliqua de long en large, comme elle avait l’habitude de le faire lorsqu’il fallait expliquer quelque chose, comment était sa vie et qui était dans sa section. Il fallait dire que c’était assez complexe et qu’elle ne pouvait pas parler de sa section et de ses missions comme s’il était question d’une recette de biscuit au beurre d’arachides. Certaines choses devaient rester totalement secrètes comme que Liniel Anynsor était en fait Anahé Alendiel ou encore qu’elle était infiltrée chez les Teremundos. Nous ne savions jamais si les gens étaient honnêtes ou encore des taupes près à donner toutes informations pour quelques Penas. C’est alors qu’elle lui demanda de quelle section il venait tout en lui souriant.

La jeune femme se vit rendre son sourire tandis que Martel était d’un calme plat. C’était rare, son propriétaire devait en être content et même charmer. Cela ne devait pas toujours être facile d’être avec elle, mais ça ne pouvait pas être pire qu’être avec son serviteur. Mon Grand Architecte non! Ce qu’il pouvait être insoutenable quand il s’y mettait celui-là. Il y avait bien des fois où la combattante l’aurait malmené, une chance qu’il avait eu sa leçon en compagnie d’Ellianne Carpophorus. Depuis ce temps, il était plus calme avec les autres, mais certainement pas avec sa maîtresse… il nettoyait donc son frigo de plus en plus souvent, au moins, le travail était fait. De plus, il sortait de moins en moins, étant pratiquement tout le temps en punition.

- « J'ai travaillé à mes débuts dans la section XII, spécialisée dans le nettoyage de Teremundos, mais je n'y suis pas resté longtemps. Après cela, j'ai dirigé la section IX... On l'appelait la division de Pré-Conquête, je ne sais pas si vous vous en rappelez. Nous étions spécialisé dans les attaques éclair, vous savez, avant qu'un territoire soit annexé, nous étions envoyé supprimer toutes les forces Teremundos qui y subsistaient, afin que le reste ne soit qu'une formalité. »

Wow, nous pouvions dire que c’était assez impressionnant tout de même! Il devait bien savoir gérer une unité et des soldats. On ne pouvait pas en dire autant de la martiale qui avait déjà assez à se gérer soi-même. De plus, ce n’était pas avec ses huit Soldats et ses deux Lieutenants qu’elle avait beaucoup de discipline à faire tout de même. Leurs métiers étaient tous les deux difficiles, mais à leur manière qui étaient bien différentes l’une de l’autre. Cependant, Anahé se souvenait bien de la division de Pré-Conquête, depuis le départ de son dernier Capitaine, qui devait être Aten Deligati, personne n’avait repris le poste selon les dernières modifications qu’elle avait pu lire dans les fichiers de la base de données de sa section. Heureusement, c’était l’une des plus complètes, une multitude d’informations s’y trouvait et bien sûr, pratiquement toutes celles de la B. Corporation y étaient sauvegardées. Pirater l’un de leur système s’avérait être du suicide avec Valérie qui surveillait le tout plusieurs fois par jour et la multitude de balises anti-virus qui étaient en marche.

- « Enfin oui, contrairement à vous, je ne suis pas doué dans les tâches d'investigation, ou qui requièrent plus de finesse. Je suis un guerrier avant toute chose, et Martel également.»


- «Tu l'as dit, mon gros ! Rien de tel que de faire couler le sang de ses adversaires ♥ ! »

La belle acquiesça de la tête et sourit au commentaire de Martel, elle semblait beaucoup plus calme et s’être habituée à sa présence. Tant mieux, l’espionne se disait que plus elle avait d’alliée, mieux c’était!

-Eh bien, nous pouvons dire que vous avez du métier mon cher Aten! Vous aviez donc beaucoup de soldats à gérer, ce n’est pas tout à fait mon cas, mais je me dois tout de même de me faire respecter. De toute façon, à plusieurs, difficile d’être bien subtile. Et bien sûr, comme vous le dites, nous faisons plus dans la finesse , dit-elle, toujours le sourire aux lèvres.

La jeune femme prit une pause avant d’avoir une idée :

-Aviez-vous beaucoup de travail? Que diriez-vous d’aller prendre une petite marche? Je n’aurais qu’à aller porter quelques effets personnels à l’étage 86 et nous pourrions par la suite marcher dans Ethera City.

L’espionne sourit tout en se levant tranquillement, sentant le besoin de se dégourdir les jambes de toute manière.

Pour être exact, Martel ne s'habituait toujours pas à la présence de la capitaine de la section d'espionnage. Il faut dire que lorsque tu as passé une grande partie de ses dix-neuf dernières années à parler presque exclusivement à l'homme dont tu squattes l'esprit, tu as un peu de mal à considérer la possibilité qu'une personne te face la conversation aussi aisément. Aussi, Martel était passée de l'état « pulsions meurtrières », à celui ou elle était tout simplement extrêmement perturbée.

-Eh bien, nous pouvons dire que vous avez du métier mon cher Aten! Vous aviez donc beaucoup de soldats à gérer, ce n’est pas tout à fait mon cas, mais je me dois tout de même de me faire respecter. De toute façon, à plusieurs, difficile d’être bien subtile. Et bien sûr, comme vous le dites, nous faisons plus dans la finesse.

En même temps, difficile d'imaginer que la capitaine de la section d'espionnage se déplaçait en groupe. Un espion devait travailler seul, dans la majorité des cas. Car deux personnes impliquait deux fois plus de chances de se faire repérer, donc deux fois plus de chances de se faire capturer, et un espion capturé équivalait à une grande perte pour la Blitzness. Ce n'est pas pour rien que les films parlaient de dents de cyanure, un espion ne devait surtout pas se faire attraper.
Néanmoins, cette Liniel était capitaine. Et en tant que capitaine, il y avait un minimum de respect qu'elle se devait d'avoir auprès de ses subordonnés. Car de la même manière, un subordonné qui ne respecte pas son capitaine est bien plus susceptible de faire une connerie.

-Aviez-vous beaucoup de travail? Que diriez-vous d’aller prendre une petite marche? Je n’aurais qu’à aller porter quelques effets personnels à l’étage 86 et nous pourrions par la suite marcher dans Ethera City.

Aten eut une brève pensée pour la montagne de dossiers qui traînait sur son bureau. Tout le travail que le PDG et l'autre bras droit, Yukai Solochi, ne faisait pas, se retrouvait sur son bureau. Et étant donné qu'il y en avait une sacré quantité, bah il avait tout de même monstrueusement de travail. Ce fut exactement la raison pour laquelle le bras droit se tourna vers Liniel, et dit en souriant :

- « En ce moment c'est plutôt calme. Je vous suis. Après tout, prendre l'air nous ferait du bien. »

A croire que la blitzness était vraiment une organisation de feignasses. Mais bon, il était bras droit, et Yukai était l'exemple vivant du fait qu'il avait le droit d'avoir envie de ne rien faire. Aussi Aten poussa la jeune femme vers l'ascenseur, et appuya sur le bouton sans hésiter. En théorie, seuls les membres d'une section peuvent se rendre à un étage, mais de une, il était avec la capitaine, et de deux, personne n'avait le droit de lui faire de remarque.

- « Tu prendrais pas un peu la grosse tête, bonhomme ?

- Des fois, c'est agréable d'ordonner, et de se faire obéir. Oh, et venant de toi, cette remarque est assez drôle. »

Alors que les deux B-Corps étaient dans l'ascenseur, Aten se tourna à nouveau vers sa camarade. Après tout, il ne la verrait que très peu, vu son métier, alors autant profiter de sa présence tant qu'il en avait la possibilité.

- « Il y a une question que je me posais... Bien que je ne connaisse pas les détails, je crois savoir que les missions des espions durent souvent plusieurs mois. Alors dans ces cas la, que faites-vous ? Cela reste de l'espionnage pur et dur, ou bien devez-vous utiliser d'autres subterfuges ? Comme par exemple je sais pas moi... Prendre la place de quelqu'un... Ou changer d'identité... »

- Ou alors buter tous ceux qui te découvrent ? Mwahaha ♥

Supposer qu'ils doivent changer d'identité mais ne même pas supposer que la femme à qui il parlait en question était une fausse identité, c'était con. Mais bon, Aten n'était pas non plus un modèle d'intelligence.

Il fallait dire que la martiale n’avait pas du tout l’habitude de rester calme et assise très longtemps. Les journées de congé se faisant de plus en plus rares et courtes, comme ses nuits d’ailleurs, les temps libres étaient rares et elle devait fournir un effort continuel. C’est donc en se levant que la belle s’adressa à son supérieur avec le sourire aux lèvres. Celui-ci eut un léger moment de réflexion et lui répondit positivement.

- « En ce moment c'est plutôt calme. Je vous suis. Après tout, prendre l'air nous ferait du bien. »

Anahé pouffa de rire avant de renchérir :

-Contente de voir que vous n’êtes pas enchaîné ici mon cher!

Celle-ci rit jusqu’à ce qu’elle entre dans l’ascenseur en étant poussée par le Bras droit. Toujours connecté à l'esprit d’Aten, l’espionne rendait visite à Martel qui faisait autant de commentaires qu’avant, mais qui semblait plus calme et habituée à la présence de la demoiselle.

- « Tu prendrais pas un peu la grosse tête, bonhomme ?

- Des fois, c'est agréable d'ordonner, et de se faire obéir. Oh, et venant de toi, cette remarque est assez drôle. »

La Capitaine eut un sourire, mais ne fit aucun commentaire sur la remarque, ce n’était pas de ses affaires et puis, il n’y avait rien à ajouter sur cette échange. Ils étaient bien assez de deux à se taquiner.

L’espionne était très loin dans ses pensées, en bref, elle était avec de mignons lapins et quelques pandas… c’était si paradisiaque. Dans ce monde, il n’y avait ni Teremundo ni problèmes. Elle vivait avec son très cher Jérémy et ils avaient une petite ferme à la campagne où Valérie construisait les meilleurs prototypes pour traire les vaches.
Ce fut lorsque son supérieur se tourna et s’adressa à elle qu’Ana’ eut un léger sursaut et se retourna elle aussi vers lui pour l’écouter plus attentivement.

- « Il y a une question que je me posais... Bien que je ne connaisse pas les détails, je crois savoir que les missions des espions durent souvent plusieurs mois. Alors dans ces cas la, que faites-vous ? Cela reste de l'espionnage pur et dur, ou bien devez-vous utiliser d'autres subterfuges ? Comme par exemple je sais pas moi... Prendre la place de quelqu'un... Ou changer d'identité... »

La martiale lui adressa un sourire avant d’entendre la remarque de Martel qui la fit rire.

-Belle tentative ma belle Martel! Mais, non, sinon, l’opération serait souvent à l’eau et même parfois littéralement! Il est sûr que j’ai des stratégies, j’ai aussi plusieurs spécialistes qui m’aident dans ma section à des lieux de repère différents pour ne pas se faire détecter. J’ai des noms de code… il est sûr, nous en avons tous en fait. Dur de ne pas en avoir plusieurs dans mon métier… malheureusement. Ça devient mélangeant à un certain point! D’ailleurs, vous permettez?

C’est par la suite qu’elle contourna Aten, détacha un panneau de l’ascenseur et prit ses vêtements de civil.

Une fois arrivée à son étage, la belle prit le balai qui était sur le côté pour bloquer la cabine.

-Attendez-moi ici quelques secondes, dit-elle avec un air sympathique.

En entrant dans son bureau qui était fermé, la Capitaine remit tous ses armes sur son bureau, à part ses shurikens, déposa ses vêtements et vérifia si son uniforme était bien droit avant de ressortir et de ré-entrer dans l’ascenseur où était ses deux nouveaux amis.
Une fois arrivé au rez-de-chaussée, ils sortirent dehors pour prendre une bonne bouffée d’air frais.

-Cela ne vous fait-il pas un peu de bien, de vous hydrater les poumons?!, s’exclama la jeune femme.

Des vêtements ? Dans l'ascenseur ? Aten ouvrit grands les yeux, est-ce qu'elle avait pour habitude de se changer dans un lieu insolite comme celui-ci, ou alors est-ce qu'elle avait planquée des vêtements un peu partout, au cas ou elle devrait changer d'identité rapidement ? Heu... Le bras droit de la Blitzness préféra envisager la seconde hypothèse, car ce n'était pas qu'imaginer Liniel en train de se changer comme si de rien n'était dans un ascenseur était perturbant, mais presque.
Aten évita d'envisager cette possibilité, surtout au moment ou elle s'absenta, et que le bras droit resta planté comme un con dans un ascenseur bloqué par un balai.

- « A quoi tu as pensé, encore, espèce de tordu ?

- A rien, bon sang ! », râla Aten. Le bras droit hésita, puis rangea son paquet de cigarettes. Fumer dans un ascenseur n'était pas une bonne chose, surtout qu'avec sa chance légendaire, il serait bien capable de déclencher l'alarme incendie. Ce fut le moment que Liniel choisit pour les rejoindre, en uniforme, pour qu'ils rejoignent le rez-de-chaussée.

-Cela ne vous fait-il pas un peu de bien, de vous hydrater les poumons?!

Aten avait déjà une cigarette allumée a la bouche. Il la regarda une seconde, battit des sourcils, puis compris le sens de la question et hocha la tête.

- « Belle forme d'hydratation de poumons, hein ? », fit Martel à l'intention de Liniel, sans se préoccuper du froncement de sourcils de son propriétaire.

- « Que veux-tu, lorsqu'on a vu autant de cadavres que moi, on cherche à faire compensation, Martel... Non, ne fais aucun commentaire, je sais parfaitement que tu en as vu plus que moi... Sauf que toi, ça t'amuse. », lâcha Aten avec un petit rire. Le tabac était nécessaire au bon fonctionnement de son esprit, c'était la seule manière qu'il avait oublié le tas de corps sans vie qu'il avait laissé derrière lui. « Désolé pour nos scènes de ménage, mademoiselle Anynsor, je me doute que vous avez mieux à faire que nous regarder nous disputer. »

Ce fut le moment que choisit un enfant pour se mettre à pleurer, vociférant presque. Aten haussa les sourcils, puis s'en approcha, étonné. L'enfant en question tenait à la main un cornet de glace... vide, la boule en question ayant finie par terre, pour être dévorée par un chien.
Aten eut un petit sourire, puis sortit de sa poche une pièce d'un Pena qu'il tendit à l'enfant. « Allez, va te payer une nouvelle glace avec ça. »

Ou comment passer directement au stade divin dans l'esprit d'un gamin, qui ne demanda pas son reste, et après une série de « Merci m'sieur ! », fonça vers le glacier le plus proche. Aten se retourna vers Liniel, toujours souriant.

- « Et dire qu'il suffit parfois d'une pièce d'un Pena pour éclairer la journée d'un enfant. Ce n'est pas cher payé, je trouve. Et puis... C'est le rôle de la B-Corps de prendre soin des citoyens de ce continent, après tout. Enfin, si vous êtes la majorité du temps en mission, je ne sais pas si vous avez vraiment le temps de profiter de notre belle ville. »

Lorsque la jeune femme lui avait fait part de son moyen de respirer de l’air frais, elle n’avait pas du tout remarqué qu’Aten avait sorti une cigarette. Celui-ci hocha la tête et Anahé eut le droit à une réplique de Martel.

- « Belle forme d'hydratation de poumons, hein ? »

Naturellement, la martiale roula des yeux. Fumer c’était… enfin, un moyen de se tuer à petit feu. Selon-elle, il fallait être masochiste et sadique pour faire ça. Bien sûr, car les gens qui respiraient la fumée eux-aussi, étaient touchés par les désagréments que cela causait. Mais bon, après tout, le Bras droit ne devait pas se demander pourquoi il manquait de souffle ou était fatigué certaines fois.

- « Que veux-tu, lorsqu'on a vu autant de cadavres que moi, on cherche à faire compensation, Martel... Non, ne fais aucun commentaire, je sais parfaitement que tu en as vu plus que moi... Sauf que toi, ça t'amuse. » Il rit, puis enchaîna, (c’est le cas de le dire…).« Désolé pour nos scènes de ménage, mademoiselle Anynsor, je me doute que vous avez mieux à faire que nous regarder nous disputer. »

L’espionne allait répondre aux commentaires des deux jeunes gens lorsqu’elle entendit quelqu’un pleurer. Ses traits s’adoucir et elle afficha une mine désolée lorsqu’elle vit l’enfant et sa glace au sol. L’expression de Liniel était à la fois triste et heureuse de voir que l’un de ses patrons était aussi généreux… peut-être le serait-il aussi avec son temps de travail.

« Allez, va te payer une nouvelle glace avec ça. »

Toute attendrit de l’attention qu’il avait porté au jeune garçon, la jeune femme alla posé sa main sur l’épaule de l’homme qui se retourna vers elle. La combattante recula, un peu mal à l’aise de la proximité qu’ils avaient et Aten continua.

- « Et dire qu'il suffit parfois d'une pièce d'un Pena pour éclairer la journée d'un enfant. Ce n'est pas cher payé, je trouve. Et puis... C'est le rôle de la B-Corps de prendre soin des citoyens de ce continent, après tout. Enfin, si vous êtes la majorité du temps en mission, je ne sais pas si vous avez vraiment le temps de profiter de notre belle ville. »

Anahé sourit avant de lui répondre avec la voix cristalline de Liniel :

-C’était une très belle attention de votre part. Il est sûr que cela fait partie de notre tâche. Vous savez, quand je voyage et je suis en mission, je m’assure le plus possible du bien-être des gens, cependant, certaines fois, c’est très difficile… La belle ville, je ne l’ai pas visité réellement une seule fois. Puis, pour ce qui est de vos scènes, ce n’est pas grave, si cela me dérangeait, je pourrais très bien couper la connexion que nous avons.

La belle ne fit aucun commentaire sur le nombre de cadavres, car elle aussi en avait vu plus qu’un et dans un état dont la plupart des personnes ne se doutaient même pas. Les restants du repas du Ras ou du Dva n’était pas charmant à voir, ni les dégâts qu’ils causaient en un temps trois mouvements. C’était horrible, mais on finissait par s’habituer, puis peu à peu, à devenir un peu plus monstrueux et à comprendre leur philosophie.

-Je vous invite à mang… er, s’exclama-t-elle lorsqu’un coup de feu retentit suivit d’un cri.

Un homme en plein centre de la rue avait sorti une arme à feu d’assez gros calibre. Les lampadaires permettaient de très bien le voir. Toute la circulation s’était arrêtée à la détonation. L’homme cria :

-TOUT LE MONDE À TERRE ET PLUS UN GESTE!

La martiale retourna sa tête vers son supérieur et lui fit un clin d’œil avant de disparaître et de lui communiquer par la pensée :

«Vous m’aidez? Je vais le prendre par derrière, assurez-vous que les civils soient en sécurité et qu’il ne tire sur personne. Avez-vous déjà faite le négociateur? Sinon, c’est le temps de vous y mettre», celle-ci rit, puis vola au-dessus des voitures jusque derrière l’homme armée.

Quelqu’un appuya sur son épaule… mais comment était-ce possible? La belle se retourna, mais ne vit rien. Quelqu’un d’autre était là… elle en était sûre!

«Aten, Martel, il n’est pas seul et un autre, au moins, me voit.»

Comment mettre hors de combat son adversaire invisible sans alerte l’homme qui tenait l’arme?

Tout en surveillant ses arrières, la jeune femme appliqua la technique de Morphée à l’homme tenant l’arme avant de donner un coup vers le haut sur le fusil pour s’assurer que s’il avait la main sur la gâchette, il ne pourrait pas blesser quelqu’un. L’homme s’écroula au sol, endormi.

Cependant, d’autres tirs se firent entendre, ceux-ci, venant de bâtiments en hauteur. La belle ne put s’empêcher de maugréer : «Je déteste les armes à feu, déteste.»

Apparemment, Liniel avait appréciée son geste. C'est vrai que même si ce n'était qu'un Pena, peu voulaient se séparer de leur argent. Ce n'était pas son cas, son salaire de bras droit lui suffisait amplement pour vivre, et vu qu'il n'avait pas des masses de loisirs à part dormir, généralement son compte en banque se retrouvait suffisamment bien approvisionné. Aten tira sur sa cigarette. Sa consommation de tabac était à vrai dire sa seule dépense superflue. Liniel se tourna vers lui.

-Je vous invite à mang… er

Sauf que apparemment, ça n'allait pas franchement se passer comme ça, étant donné qu'un coup de feu venait de retentir, suivi d'un cri perçant. Dommage, il avait faim, mais apparemment, il allait devoir faire des heures supplémentaires. Un colosse en pleine rue venait de sortir une arme à feu, le genre qui fait beaucoup plus de peur que de mal, mais c'était suffisant pour effrayer les passants, étant donné qu'il la brandissait dans tous les sens, gestes qui trahissaient son inexpérience.

-TOUT LE MONDE À TERRE ET PLUS UN GESTE!

C'est ça mon gros. Crie, ça te feras gagner de la crédibilité. Chaque homme de combat qui se respecte savait que la personne qui est la plus effrayante n'est pas celle qui crie, mais au contraire celle qui conserve son sang-froid et qui prend les meilleures décisions au bon moment. Et apparemment, ce n'était pas le cas de l'andouille qui leur faisait face, et c'était bien dommage pour lui. Et pour eux aussi, car il était toujours plus difficile de raisonner un excité.
Aten était en train de soupirer lorsqu'il entendit la voix de Liniel résonner par télépathie dans sa tête.

«Vous m’aidez? Je vais le prendre par derrière, assurez-vous que les civils soient en sécurité et qu’il ne tire sur personne. Avez-vous déjà faite le négociateur? Sinon, c’est le temps de vous y mettre»

Donc, il fallait l'occuper, c'était ça ? Ce n'était pas franchement un problème, il était suffisamment connu dans la ville en tant que bras droit pour pouvoir occuper un type comme ça. Aussi, lorsqu'il s'avança, cigarette en bouche, apparemment aucunement dérangé par la présence de l'arme pointée vers lui, quelques civils s'écartèrent, et l'homme se figea. Avoir un bras droit de la Blitzness Corporation sur le dos n'était pas franchement recommandé en cas de banditisme.

- « T'es... T'es...

- Je suis Aten Déligati, le second bras droit. Donc ce n'est pas compliqué. En prenant en otage la population de cette rue, tu viens de te positionner en tant qu'ennemi de la Blitzness Corporation, et par conséquent mon ennemi. Lâches ton arme. »

L'homme s'agita. Il était maintenant extrêmement nerveux. Il n'avait pas escompté voir la Blitzness se ramener si vite, apparemment. Tant mieux, car ça lui faisait une source de pression supplémentaire, et il serait plus aisément manipulable. Il brandit son fusil, droit vers Aten.

- « Avances plus ! Avances plus ou je te bute !

- Essaies, et tu es mort. »

Il parlait sans la trace de crainte. A vrai dire, il savait parfaitement qu'il ne craignait pas les armes à feu, surtout entre les mains d'un incompétent. Aussi, l'autre flippait maintenant, et n'osait pas tirer. Cela laissait à Liniel le temps d'agir.

«Aten, Martel, il n’est pas seul et un autre, au moins, me voit.»

Aten fronça les sourcils. Ils étaient plusieurs, donc... ? Ça n'allait pas leur faciliter la tâche. Il ne pouvait pas agir tant que sa camarade ne s'était pas occupée de l'autre tireur, mais ça, il ne devait pas le montrer.
Aten laissa sa cigarette terminée tomber sur le sol, et l'écrasa d'un coup de talon. A cette seconde, le canon de l'homme qui tenait le fusil monta vers le ciel. Ah, ça y est, elle agissait. Il tomba raide endormi sur le sol. C'était signé Liniel, ça...
Au même moment, des coups de feu retentirent. Depuis un toit. Merde... Aten para les balles qui le visaient avec Martel, sans paraître hésiter. Maintenant, il fallait qu'il s'occupe des tireurs lointains...



Martel s'allongea démesurément... Et alla se planter dans le toit du bâtiment d'ou partaient les coups de feu. Avant de se raccourcir à toute allure, tractant Aten vitesse grand V vers le toit, ou i les retrouva bientôt, cerné par trois tireurs qui ne s'attendaient apparemment pas à le voir. Il leur fit coucou de la main, et utilisa Ecu pour se protéger de la pluie de balle qui suivit.




Martel s'illumina, alors qu'elle balayait la zone, chargée en énergie. Les trois hommes s'écroulèrent, catapultés durablement au pays des songes. Aten avait volontairement restreint sa puissance pour ne pas les tuer. Il sortit son téléphone portable.

- « C'est moi. Des excités ont sortis des armes à feu pas loin du building. Envoyez des renforts. »

Le problème était qu'il ne savait pas combien de personne il restait... Et surtout, quel était leur objectif. Ils n'auraient pas envoyés un excité avec un fusil sans aucune raison, quand même ?

Technique apprise dans ce rp!:

L’homme se mit à parler avec Aten tandis que la jeune femme s’approchait et passait par derrière. On pouvait dire que le Bras-Droit se débrouillait plutôt bien.

- « T'es... T'es...
- Je suis Aten Déligati, le second bras droit. Donc ce n'est pas compliqué. En prenant en otage la population de cette rue, tu viens de te positionner en tant qu'ennemi de la Blitzness Corporation, et par conséquent mon ennemi. Lâches ton arme. »

Il s’était bien adapté à la situation, mais celle-ci eut tôt fait de se compliquer… pourquoi les choses ne pouvaient-elles pas juste être simples? Il fallait toujours que ce soit complexe, c’était pratiquement pire sous la forme de Liniel et pourtant, sous l’autre, elle était bien infiltrée chez les Teremundos.

L’homme était très nerveux, la martiale aussi était nerveuse, mais ne le laissait pas du tout paraître. Enfin, en étant invisible c’était sûr, cependant, elle n’en tremblait pas.

- « Avances plus ! Avances plus ou je te bute !
- Essaies, et tu es mort. »

Voilà qui était directe… Anahé espérait sincèrement qu’il s’y serait pris différemment si l’homme avait eu un otage. La belle s’apprêtait à attaquer l’homme quand une main se posa sur son épaule, elle prit tout de même la peine d’avertir son supérieur et d’endormir l’homme en donnant un coup sur son arme. Celui-ci tomba au sol, endormi pour un bon deux heures.  En maugréant quelques paroles entre ses dents, celle-ci se retourna et se prit un coup de poing au plexus tandis que des coups de feu venaient du toit. Ils étaient en mauvaise position… il fallait avoir des renforts et surtout se débarrasser de l'invisible qui pouvaient la voir.

La jeune femme n’avait pas le temps de porter attention à comment se débrouillait Aten, elle devait déjà éviter les coups de la personne qui la voyait, mais qu’elle ne voyait pas. La combattante utilisa sa technique Gigaoctet pour empêcher son adversaire de trop approcher, mais celui-ci n’était pas un peureux. C’est alors qu’elle y pensa. Si lui pouvait la voir, elle pouvait elle aussi le faire, il lui faudrait juste trouver comment. Il fallait se concentrer sur la réalité, sur la vérité.

-Alors, c’est moins drôle quand c’est nous qui ne voyons pas, n’est-ce pas mademoiselle?, dit-il en riant.

Celle-ci grogna et tenta à nouveau de se concentrer en fermant les yeux, de toute manière elle ne le voyait pas donc, bon, ce n’était pas très grave.

-On n’accepte pas de se faire battre on…

Celui-ci n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’elle réouvrit les yeux, l’aperçut grâce à la nouvelle technique qu'elle venait de développer, puis lui mis son poing gauche au visage.

-Nah, mais dis-moi quand tu vas décider de te la fermer, tu sais, le but d’être invisible, c’est de ne pas être détecté, pauvre idiot!, dit-elle sans gant blanc.

L’homme se frotta la joue, encore surpris de sa force et allait dégainer son arme lorsque la belle posa ses deux mains dans son cou, puis l’endormi. Un autre suspect à interroger, c’était bien l’avantage de cette technique, elle ne tuait pas. Son agresseur tomba au sol, il ne faudrait pas qu’elle l’oublie celui-là.

Quand elle se retourna, Anahé ne vit plus Aten, celle-ci redevint visible et une rafale de balles venant d’un autre toit la frôla juste avant qu’elle ne se barricade derrière un véhicule en prenant une petite fille et son petit frère au passage.

-Vous deux, vous restez ici, pas de bruits et surtout vous ne bougez pas sauf si vous voyez de méchants monsieur arrivés et qu’ils veulent vous faire du mal, leur dit-elle tout bas.

Par la suite, elle redevint invisible et survola la ville. Il restait deux groupes de tireurs et elle voyait bien Aten sur un autre toit avec des hommes neutralisés. La jeune femme vit une vingtaine d’agents sortir de l’immeuble et se décida à aller revoir Aten.

La martiale se déposa derrière lui en douceur et réapparut :

-Aten, il reste deux équipes beaucoup plus nombreuses sur deux toits; le toit à l’est et l’autre au nord-est. J’ai survolé les environs, tous les autres toits semblent sans danger, s’exclama-t-elle d’un débit rapide.

Elle prit une pause et reprit :

-Je m’occupe de celui au nord-est, à vous de voir pour celui à l’est. J’imagine qu’on se revoit pour faire le rapport… sacré paperasse, comme si on en avait pas déjà assez, rouspeta-t-elle.

Puis, elle lui fit un signe de tête avant de redevenir invisible et de reprendre son envol vers le toit au nord-est. Une fois à quelques mètres des hommes étant armés, celle-ci se posa et observa la situation.

-Hey Alex, je ne reçois plus de signal de la base trois et notre tireur est planté au sol depuis un bon cinq minutes…
-Comment ça au sol? Comment s’est arrivé?!
-Aucune idée… il est juste… tombé…
-Ouais, je me demande bien qui a pu faire ça les mecs…
-Tu sais depuis quand on a une fille dans l’équipe?
-On a pas de fille dans l’équipe…
-T’es sûr?
-Bah oui, sinon, ça ferait longtemps que je l’aurais draguée…
-BANDE DE NIGAUDS! La voix, elle est dans vos têtes, vous voyez une fille ici?!
-Pourtant, on l’a entendu chef…
-Eh oui, chef, ils ne sont pas fous, répliqua-t-elle.

Ce qu’ils pouvaient être naïfs…
 

Technique apprise:
Palier 4
Verum: Cette technique lui permet de détecter toutes techniques de camouflages en bas du palier quatre.

La Blitzness s'était à présent mise en marche. Bientôt, les rues allaient être cernées de dizaines d'agents, une force amplement suffisante pour stopper les ennuis dans la zone. Le seul problème était que « bientôt » ne signifiait pas maintenant, et que cela impliquait qu'il allait falloir mettre ces excités hors d'état de nuire le plus rapidement possible, car les pots cassés seraient payés par les civils, ce qu'il refusait.
Liniel lui avait signalé qu'il restait donc deux équipes de tireurs... Et que c'était à lui de s'occuper de celui à l'est. Vu leur niveau, cela ne devrait pas présenter de difficulté.

- « Ouin ! Ouin ! »

Le bruit d'un pleur, vaguement familier, lui fit tourner la tête. Le gamin à qui il avait payé une glace se tenait la, barricadé comme il le pouvait derrière une voiture renversée par les combats. Aten se crispa, vivre une expérience comme celle-ci était traumatisant pour un gamin. Il en avait fait l'expérience plusieurs fois, pendant sa jeunesse.
C'était le genre de blessure de l'âme qui te lançait dans la voie du combat. Que cette destinée puisse-être évitée à ce jeune garçon. Il s'approcha de lui, et lui sourit d'un air protecteur.

- « Ça va aller. Ne t'inquiètes pas, nous allons nous occuper de ç... »

Une rafale de balles retentit. Le toit à l'est.
Aten, se sachant hors de danger, forma aussitôt la technique Ecu pour repousser la pluie de balles. Il se retourna, cherchant à deviner leur position, qu'il découvrit aussitôt. En haut d'un building qui appartenait autrefois à une banque, mais aujourd'hui inutilisé. Très bien, il allait maintenant pouvoir s'occuper du problème.
Un râle le stoppa net.
Il pivota à nouveau. La pluie de balles n'avait certes pas eu la possibilité de le toucher... Mais certaines avaient ricochées sur le sol. Et transpercées le corps de l'innocent jeune garçon qui se croyait à l'abri. Une balle au cœur. Un tir mortel. Aten lui ferma les yeux, avant de se redresser.

- « ...Reposes-en paix. La justice ne t'oubliera pas... Pas plus qu'elle ne laissera tes agresseurs s'en tirer. »

Un regard de haine palpable en direction du sommet du bâtiment concerné. Aten sortit son téléphone portable.

- « C'est moi. Silence, je n'ai pas le temps de bavarder. J'ai besoin d'une confirmation... Le bâtiment à l'est, à environ cent cinquante mètres de ma position... Confirmez-vous qu'à l'exception des terroristes, il a été déserté et que plus personne ne s'y trouve ? »

Validation. Parfait, le jugement allait pouvoir s'abattre sur ces salauds. Martel, ressentant la colère du bras droit, s'embrasa aussitôt. Une seconde après, elle commençait à grandir. A énormément grandir. Au point de surplomber le plus grands des bâtiments de la zone.
Avant de se réunir, sous la forme d'une énorme boule enflammée.

Art de la chaîne du Goliath : Etoile de Feu !

Bien plus grande qu'un obus, mais aussi bien plus destructrice, Martel fila vers le haut du bâtiment. Qu'elle rasa, tout simplement. Il manquait à présent la partie supérieure du bâtiment, qui avait été proprement désintégrée. Il était impossible que vu leur niveau, ils survivent.
Aten se ralluma une cigarette, et se retourna à nouveau. Une mère, agenouillée devant le cadavre. Qui pleurait, pleurait... Il s'approcha d'elle.

- « ...Madame, ce que je vais vous dire ne vous le rendra pas. Mais les hommes qui ont fait ça ont été punis. Mes plus sincères condoléances. »

Il regarda le nord-ouest. Il restait un groupe, mais il faisait confiance à Liniel pour le mettre hors d'état de nuire, et surtout pour obtenir les informations qui justifiaient l'attaque sur Ethera City.

Une méga explosion à leur gauche eut lieu. Tous les hommes ainsi que Liniel se retrouvèrent au sol. La belle atterrit sur le premier homme à avoir parlé, celui qui paraissait le plus dragueur… génial. Celle-ci redevint visible et assomma l’homme avant même qu’il ait pu se remettre de l’explosion. La belle était étourdie… ses oreilles cillaient. Les sens des autres hommes devaient aussi en être affectés. Ne sachant plus trop qui était qui et surtout qui était où, Anahé ne prit pas de chance et utilisa sa technique Propulsare hostem. Un des cinq hommes tomba du toit, étant trop près du bord et n’ayant pas le temps de se retenir. Ne restait plus que trois adversaires à la jeune combattante.

-Je vous l’avais dit connard de chef, regardez maintenant en plus d’Alex, y’a Daniel qui semble être dans les vapes et Edouard qui doit être écrapoutit comme une galette!

-Tu penses que c’est le… outch!

L’espionne venait de frapper l’autre subalterne pour qu’ils se taisent.

-Vous êtes en état d’arrestation, vous pouvez vous rendre, tout ce que vous dites pourra être retenu contre vous, s’exclama la Capitaine.

Le chef derrière elle rechargea son arme :

-Je pense que c’est toi qui devrais te taire ma belle, dit-il.

Sans attendre sous l’effet du stress et sous la tension, la jeune femme ouvra la bouche sans qu’aucun son n’en sorte, mais les hommes se mirent à se tordre de douleur. Banshee faisait son effet, mais une balle fut tout de même tirée par l’homme qui avait le doigt sur la gâchette. Le cri s’intensifia quelque peu lorsque celle-ci vint finir sa course dans l’épaule gauche d’Anahé. Puis, la jeune femme désarma l’homme d’un coup de pied circulaire bien placé.

L’effet de sa technique prenait fin lorsque le plus courageux des deux hommes restant à part le chef sortit une dague et passa à l’assaut. La belle esquiva la première attaque, mais dû augmenter sa vitesse avec guépard & singe quand l’homme, un sourire au visage, fit de même. Liniel lui donna un coup de pied derrière le genou et un coup de coude au visage tandis que l’autre tentait de sortir son pistolet. Quel maladroit… pas la peine d’avoir ça dans une équipe, quoi. La martiale abaissa le bras armé de son adversaire au corps à corps avec son avant-bras, lui donna un coup de poing sur le nez et lui engourdit le bras en entier d’un coup du tranchant de la main au coude. Le coup lui fit perdre son couteau.

Toujours sous l’adrénaline d’être entourée d’armes à feu, la Capitaine rattrapa le couteau non pas sans se couper un peu la main, prit son adversaire par l’épaule et lui passa l'arme sous la gorge. L’autre avait enfin son arme pointé en leur direction.

-Tue-la Ben… de toute manière, elle ne me tuera pas, elle a besoin de nous pour avoir des infos.

C’était dans ces situations que la martiale aurait aimé avoir des yeux tout le tour de la tête. Elle entendit brièvement le chef se relever derrière elle. Il fallait agir vite, elle repoussa son otage en se penchant à toute vitesse.

La détonation retentit. La combattante réouvrit les yeux, hésitante et vit que tout allait bien  chez elle… ce n’était pas le cas de son adversaire qui avait voulu l’attaquer par derrière cependant; celui-ci avant reçu une balle en plein torse. Le malhabile en était encore sous le choc et l’autre se relevait péniblement.

-C’était… c’était mon oncle, bafouilla le tireur.

Anahé profita de son moment d’inattention pour le plaquer au sol, envoyant valser l’arme en même temps, puis elle appliqua une nouvelle fois la technique de Morphée pour endormir celui-ci.

Lorsqu’elle se releva, l’autre homme avait disparu. Elle regarda partout autour d’elle, ne
sachant plus du tout où il était et commençant à réellement ressentir le mal que provoquait la balle dans son épaule.

-Et moi, c’était mon père, eut-elle le temps d’entendre avant que son ouï ne la quitte à cause du coup de feu extrêmement prêt de ses deux oreilles qui avait été tiré.

Les lèvres de l’homme ne faisaient que remuer. Le cillement était encore plus fort que
tout à l’heure et l’espionne avait mal, très mal aux oreilles. Activant sa technique Animi dolore, l’homme eut l’air de pousser quelques jurons en fermant les yeux et en appuyant une main sur sa tempe, pointant toujours son révolver sur elle. En se servant encore de Guépard & singe, Liniel passa derrière l’homme et utilisa une nouvelle fois Morphée tandis qu’elle arrêtait les effets de son autre technique.

Une escouade d’agents de la B. Corp monta les escaliers de secours du bâtiment et arriva tout de suite par après. La belle donna les consignes à ce qui avait l’air d’être le plus haut gradé par la pensée, ayant trop mal à la tête pour parler à voix haute et prit la forme d’un aigle. Celui-ci s’envola et s’écrasa au sol à cause de son aile blessé juste à côté d’Aten, de l’enfant décédé et de la mère en pleure.

Liniel reprit sa forme humaine sous le regard étonné de la mère et se releva juste avec son bras droit.

-ÇA VA RIEN DE CASSÉ UN PETIT TOUR À L’INFIRMERIE ET C’EST RÉGLÉ ET DE VOTRE CÔTÉ ATEN?, crut-elle dire à des décibels acceptables.

Celle-ci jeta un coup d’œil au jeune garçon avant que deux autres agents s’occupent de la mère et de recouvrir le corps de l’enfant. Elle eut un regard triste et se souvint:

-VOUS VENEZ AVEC MOI? J’AI DEUX AUTRES ENFANTS À CHERCHER… J’ESPÈRE QU’ILS N’ONT RIEN!, s’exclama-t-elle, toujours sous l’effet du tir près de ses oreilles.

Un aigle s'écrasa à côté d'eux. Un aigle qui prit rapidement forme humaine, laissant la place à Liniel. Visiblement, elle était blessée, une méchante blessure à l'épaule. Balle, visiblement. Encore un crime pour lequel ces salauds allaient devoir payer. Le second bras droit inspira profondément pour chasser sa colère. La rancune était mauvaise conseillère, il l'avait expérimenté durant ses plus jeunes années. Il s'accroupit à côté de Liniel, examinant la blessure.

-ÇA VA RIEN DE CASSÉ UN PETIT TOUR À L’INFIRMERIE ET C’EST RÉGLÉ ET DE VOTRE CÔTÉ ATEN?

Ouch... rien de cassé, mis à part ses oreilles. Aten fit un signe de tête aux soldats pour leur indiquer d'emmener la mère de l'enfant. Cette femme ne méritait pas de rester sur les vestiges du lieu du meurtre de son enfant.

- « Rien de... RIEN DE CASSE, NON ! », fit Aten, obligé de hurler pour qu'elle l'entende. « NE VOUS SURMENEZ PAS, QUAND MÊME ! »

Le trentenaire se redressa. Un homme avait été capturé, il devait faire parti de ce groupe. Aten tendit un doigt, et leur indiqua un bâtiment abandonné. Les soldats comprenant, il l'emmenèrent dans ce bâtiment. Le capturé par contre ne comprenait rien.

-VOUS VENEZ AVEC MOI? J’AI DEUX AUTRES ENFANTS À CHERCHER… J’ESPÈRE QU’ILS N’ONT RIEN!

- Une minute, Liniel. », dit Aten, qui n'avait plus aucune envie de crier. « J'ai une affaire à régler d'abord. Accompagnez-moi si vous le voulez. »

Il se dirigea à la suite des soldats dans le bâtiment abandonné. L'homme était à genoux, menotté. Aten prit la chaise qu'un soldat lui tendait, et s'assit en face du capturé.

- « Je suis Aten Deligati, le second Bras Droit. Tu t'es rendu coupable de terrorisme envers la Blitzness Corporation, et de meurtre envers des innocents. La justice décidera de ton sort, mais plus tard... Toutefois, si tu souhaites gagner la sympathie du jury, commences par nous livrer tes informations. Pourquoi avez-vous attaqué Ethera City ? »

L'homme leva la tête vers lui. Il affichait une mine butée, sans paraître se préoccuper de son sort. Il semblait tenir à ce qui lui restait d'honneur. L'honneur d'un criminel. Quelle monumentale foutaise.

- « Tu crois que je vais trahir mes potes ? Plutôt crever, bras droits de mes deux ! »

Aten soupira, et tendit la main droite.


Martel s'enroula autour de l'homme, et commença à le serrer, de plus en plus fort. Aten avait un regard imperturbable, malgré les hurlements de douleur de l'homme. La porte du bâtiment avait été fermée, pour que les hurlements de sa victime ne soient pas audibles. Aten le tortura encore une dizaine de secondes, puis relâcha un peu la pression. L'homme tomba à genoux, ahanant. Aten posa un genoux à terre et le saisit par le menton. Dans son regard, on sentait qu'il était prêt à tuer.

- « Je vais être clair... Si tu ne nous donne pas tes informations, tu n'as plus aucune utilité. Et je préfère que les proches de tes victimes se sentent soulagé de te savoir mort plutôt que d'encombrer nos prisons avec une engeance de ton espèce. Mais peut-être as-tu besoin d'une autre séance de ligotage pour te décider ?

- C'est... C'est de la torture !

- En effet. »

L'homme regarda fixement les soldats, puis Aten, et de nouveau les soldats. Finalement, il avoua tout. Lui et ses partenaires faisaient parti d'un groupe de rebelle, qui n'était pas affilié à celui de Yuuri Shuurin. Leur attaque d'aujourd'hui était motivée par le fait qu'ils voulaient prouver au monde leur existence et placée sur le même pied que le groupe de Yuuri, tout en obtenant des fonds. Quelle ânerie. Tuer des innocents pour être reconnus.
Aten se redressa, pendant que l'homme reprenait son souffle, et sortit retrouver Liniel. Il avait retrouvé son air endormi habituel, et avait ressorti une cigarette. Il était redevenu Aten Deligati, celui que tout le monde connaissait.

- « Maintenant, je suis prêt à vous suivre. »

HRP : Donc si ça te convient, je clôturerai le rp dans ma prochaine réponse o/

Anahé remarqua le léger manque de patience de son supérieur. Entendant un peu bizarrement, tous ses autres sens étaient en alertes. Il fallait compter sur ce qui lui restait pour remarquer ce qui l’entourait.

Un soldat se chargea de la mère en deuil tandis que la martiale lui jetait un dernier regard… ce devait être très difficile comme instant.

- « Rien de... RIEN DE CASSE, NON !  NE VOUS SURMENEZ PAS, QUAND MÊME ! »

La jeune femme sourit et lui fit un signe de la main de son bras encore utilisable en voulant dire : «Ne vous inquiétez pas, j’ai vécu pire». C’était vrai, mais les balles n’étaient décidément pas ses meilleures amies. En fait, la martiale avait une peur bleue des armes à feu.

C’est alors qu’elle repensa aux deux enfants et qu’elle en fit part à son supérieur. Celui-ci lui chuchota qu’il avait quelque chose à régler avant… pourquoi parlait-il si bas? La belle haussa les épaules en hochant la tête. Puis elle se dirigea vers les deux jeunes, elle ne pouvait pas attendre, son rythme cardiaque se faisait de plus en plus rapide.

Ceux-ci étaient toujours cachés et tremblaient comme des feuilles.

-LES ENFANTS?

Ils sursautèrent.

-Ne criez pas! Ne criez pas!

C’est alors que la martiale repensa aux derniers événements… Aten qui chuchotait, les enfants, le coup de fusil… ses oreilles. Elle était sourde. La compréhension illumina son visage et elle se servit de ses soins et de sa faune pour retrouver une ouï potable. En effet, les oreilles de chat qu’elle avait maintenant sur la tête était plus sensible, Anah’ ferait donc plus attention.

-Désolée les enfants, j’ai… euh… un méchant monsieur m’avait volé mes oreilles, je viens à peine de les retrouver, dit-elle.

Le plus vieux la regarda bizarrement, puis la belle ne lui laissa pas le temps de réfléchir. Elle appela deux soldats qui vinrent à sa rencontre.

-Occupez-vous des deux petits, ce sont des témoins, mais faites attention je vous prie. Appelez leurs parents ou trouvez-les.

La combattante se retourna vers ses deux rescapés, il n’avait pas l’air blessé. Elle les prit dans ses bras tandis que l’un d’eux tremblait toujours.

-Ah oui, et un bilan médical messieurs dames, compléta-t-elle.

Les deux employés amenèrent les enfants pendant qu’Anahé leur faisait un petit signe de la main pour leur dire bye. Elle se dirigea d’un pas assuré vers l’immeuble où était entré Aten. Une fois arrivée, ses oreilles de chats entendirent  un léger cri. Que se passait-il donc là-dedans?! Elle essaya d’ouvrir, mais en vain, la porte était belle et bien barrée. Peut-être n’était-ce qu’elle… ou le fait qu’elle ne soit pas habituée à l’ouï féline qui était nettement meilleure que celle de l’homme.

Ses oreilles de chat disparaissaient peu à peu tandis qu’un jeune homme s’avançait vers elle avec un sourire charmeur. La jeune femme s’accota sur la bâtisse en ne faisant pas trop attention à celui-ci.

-Liniel Anynsor si je ne me trompe pas!

La belle se retourna vers lui.

-Oui, il s’agit bien de moi, bonjour à vous aussi, dit-elle d’une voix curieuse.
-Alfred Sénécal, journaliste, enchanté Mademoiselle Anynsor.

L’espionne soupira. Un journaliste… génial, ne voit-il pas que c’était loin d’être le moment? Il devait encore être à l’affut de l’un de ces «scoop» qui n’est qu’un ragot enfin de compte. Il se rapprocha et regarda l’épaule blessée de Liniel.

-Vous êtes blessée? Que s’est-il passé, un échange de balles?
-Nah, en fait, quand j’ai reçu l’alerte, j’étais en train de tester le maquillage pour mon costume d’Halloween de cette année, répondit-elle ironiquement.
-Votre faux sang est vraiment… convainquant, insista-t-il.
-J’ai toujours eu de bons talents artistiques, merci du compliment. Maintenant, j’aimerais que vous quittiez la zone sécurisée Monsieur Sénécal.
-J’ai un pass, s’exclama-il en coupant la Capitaine. Il le montra. Elle regarda tour à tour l’homme et sa carte, il n’avait pas compris le message.
-Oh, c’est dommage… elle n’est pas valide aujourd’hui. À moins que vous teniez absolument à ce que mes collègues viennent vous sortir eux-mêmes ou encore que je m’en charge, veuillez quitter les lieux immédiatement, dit-elle en accentuant les mots qu'il devait comprendre.

Le journaliste lui lança un regard noir tandis que la belle suivait sa progression en dehors du périmètre. Ce qu’ils pouvaient avoir la tête dure…

La voix d’Aten fit sursauter Anahé qui se retourna.

-Ah vous voilà de nouveau! J’étais aux prises avec l’un de ces journalistes persistants. Je tiens à m’excuser pour vos oreilles tout à l’heure… je me suis rendue compte par après que je parlais un peu fort…, dit-elle mal à l’aise.

Elle fit une pause en souriant à son supérieur.

-Pour ce qui est de ma petite mission, je m’en suis chargée, je tenais à y aller tout de suite, cela me stressait et m’accablait un peu je dois l’avouer.

Elle se mit à marcher en direction du bureau.

-J’allais vous offrir de manger un petit quelque chose, mais je pense bien que ce soit fichu pour cette fois. Je vais faire un tour à l’infirmerie et je vous rejoins dans la salle de détente pour que nous fassions notre rapport?, demanda-t-elle.

Après s’être occupée de son bras qui lui faisait très mal, il faudrait se remettre au travail. Il en avait peut-être encore pour une petite heure…

Oh, elle s'était déjà occupée de son objectif. Aten ne savait pas franchement de quoi il était question mais bon, si c'était réglé, c'était un problème en moins. Le second bras droit se passa nerveusement la main dans les cheveux. Contrairement à Liniel, Aten n'avait pas subi la moindre blessures durant l'échauffourée, ce qui faisait qu'il n'avait pas le moindre besoin de passer à l'infirmerie. Par contre, ce qu'il allait devoir se coltiner, c'était de la paperasse, dans tous les cas. Il devait remplir un formulaire pour commander du café, alors pour avoir rasé un bâtiment, il imaginait même pas la paperasse que ça faisait.

-J’allais vous offrir de manger un petit quelque chose, mais je pense bien que ce soit fichu pour cette fois. Je vais faire un tour à l’infirmerie et je vous rejoins dans la salle de détente pour que nous fassions notre rapport?

Le rapport ? Mieux valait qu'elle se repose à l'infirmerie. Dans tous les cas, son rapport à lui attendrait, car il allait avoir une infinité de rapports à remplir. Aten secoua gentiment la tête, lui signifiant gentiment le refus.

- « J'apprécie l'intention, mais vous devriez avant toute chose vous reposer. Le rapport risque d'être éprouvant, et vous aurez besoin de toutes vos facultés pour celui-ci. Pour ma part, je vais aller justifier par écrit pourquoi j'ai du démolir un building, et les conséquences secondaires vont être déduites de ma paye. »

Aten haussa les épaules avec un air fataliste. Bien qu'il avait fait ça pour protéger les citoyens, il était probable que ça allait lui être reproché. La justice, de tout temps, avait eu du mal avec celle qui était censé la représenter. Le bras droit fouilla dans sa poche afin de sortir une nouvelle cigarette, et l'alluma. Il avait besoin de se détendre après les événements qui venaient de se dérouler. Pourquoi est-ce qu'il fallait que les terroristes frappent toujours les innocents ? Question idiote, sûrement.

- « Je vais par conséquent vous abandonner ici. Il y a bien trop de journalistes qui rôdent dans le coin, et un bras droit va les attirer. Ne m'en voulez pas, mais je n'ai gère envie d'avoir à répondre aux questions. Bonne journée, par conséquent. »

Et sur ce, Aten largua la Liniel. Il apercevait déjà au loin une meute de journaliste, espèce dont il préférait éviter de se mêler. Récapitulons la journée. Il avait rencontré une capitaine, pulvérisé un building et une organisation terroriste. Il avait mérité une sieste. Tant pis pour la paperasse.