Le roi n'avait pas manqué, après leur festin de cadavre, de préciser la dette qu'il considérait que la belle lui devait, ce que celle-ci ne releva pas, pas plus que son narrateur ne releva le fait que Neosis considère le fait de manger autrement que comme un barbare en en mettant partout comme « quelque chose de franchement humain »... on voyait surtout franchement ceux qui avaient eut un passe droit pour la noblesse sans passer par l'Académie hein, pour penser que fallait être du genre humain pour manger proprement, il pouvait toujours aller dire ça au Maire de Vesperalès, qu'il avait quelque chose qui le retenait dans son humanité, et ensuite voir ce qui le retenait lui dans le rôle de champion de la course à pieds. Quoi qu'il en soit, le repas, les considérations de narration auquel le personnage ne pouvait même pas répondre et la considération de dette terminée sur un simple sourire de la belle, le roi en vint finalement à une question plus pratique : ce qu'il convenait de faire pour avoir de la nourriture fraîche.
« Si on veut avoir de la nourriture vivante de façon plutôt rapide, je ne connais qu’un seul endroit possible. En écumant la mer qui est proche des catacombes, nous devrions trouver quelques proies. Des squatteurs, des camps de fortunes d’humains venus s’isoler du monde ou même des naufragés si on a de la chance. C’est la seule option que nous ayons, car même à dos de léviathan, passer au-dessus ou par la forêt mystique revient à trop de dangers et trop de temps pour retrouver un village ensuite. En nous mettant en route maintenant et avec un rythme de course modéré nous serons sur la côte en trois ou quatre heures, à la tombée de la nuit. »
La belle acquiesça, bien qu'elle n'ait pas l'intention de courir comme une perdue pendant quatre heures, ce n'était pas du tout son style. Elle commença bel et bien à la course, mais une fois qu'ils furent dans une zone moins touffue elle déploya ses ailes, quitte à s'élever au-dessus du couvert des arbres par moment, le monarque étant de toute façon assez facile à repérer vu qu'il ne traversait pas la forêt en faisant attention à ce qu'il y avait devant mais plutôt comme un gros bourrin, comme dans toutes choses. Ils arrivèrent ainsi plusieurs heures plus tard au bord d'une falaise, et Rosalia se posa près de son roi le temps de voir un camp en contrebas. Cela sembla faire plaisir au monstre le plus monstrueux et bestial des deux puisqu'il se lança à l'assaut sans attendre, la jeune femme elle préférant voler au-dessus du groupe, passant inaperçue malgré ses ailes lumineuses. Étrangement, Neosis semblait avoir comme un petit don pour capter l'attention, allez savoir pourquoi...
« C’est une entrée qui a du… « punch ». Vous ne trouvez pas ? »
Difficile de dire s'ils trouvaient, ou pas, ou bien s'ils étaient trop choqués et pris par la surprise et la peur pour avoir un avis sur la question. De toute façon, la belle rose ne leur laissa pas outre mesure l'occasion de se faire une opinion ou de la communiquer, attendant d'être bien en place au-dessus d'eux pour lancer son propre assaut-surprise.
Elle tendit une main et déclencha une rafale de Quasars de petite taille mais déjà méchamment dangereux, qui avaient l'avantage, justement, de pouvoir ainsi être tirés en rafale. Ils causèrent de gros dégâts dans le camp par de multiples explosions, tuant plusieurs personnes, en blessant d'autres et occasionnant de gros dommages au matériel. Surtout, ils finirent de semer la panique et les gens se mirent à courir un peu partout sans réel ordre, devenant des proies faciles... Sans attendre, la belle se laissa tomber, lance en avant, et transperça de part en part un homme qui essayait de fuir Neosis en oubliant la menace qui venait de se manifester du ciel. Elle lui transperça le cœur puis se posa à terre et, ramenant sa lance en arrière avec un mouvement rotatif, ramena l'organe qu'elle dévora comme un morceau de viande sur une brochette, avec une délicatesse exagérée qui sembla horrifier les gens autour d'elle, le spectacle semblant sans doute particulièrement choquant.
« Décidément... il semblerait que ce ne soit pas votre jour, hein, messieurs-dames ? Ne vous en faites pas, vous ne vous lamenterez pas longtemps... »
Et, avec un petit sourire presque rassurant, elle essuya les coins de sa bouche avant de tendre la main vers une famille dont les membres se serraient les uns contre les autres, comme s'ils pensaient que cela allait pouvoir leur offrir une quelconque protection contre ce qui se passait. Il y avait de la terreur dans les yeux du garçon, qui semblait s'être fait dessus, mais la petite fille regardait avec incompréhension cette femme qui semblait presque gentille et souriante. Et dans sa grande bonté, Rosalia ne tarda pas à lui fournir un complément d'explication éducatif.
Ne faisant pas dans la dentelle, elle tira une boule-trou-noir dans le tas, transformant le « câlin de protection » en gros tas sanglant dont des bouts giclèrent un peu partout, mais pas sur elle – elle savait comment calculer ses angles, quand même – du fait de la disparition d'une bonne partie du torse des deux parent et de la tête du fils, faisait jaillir des flots de sangs des parties restantes. La petite, qui s'était jetée au sol, était encore en vie, bien que complètement traumatisée et tremblante. Ça y était, elle avait fait comme grand frère, elle s'était fait pipi dessus. La belle rose s'approcha d'elle et lui sourit doucement.
« Bonne nuit ma petite... »
Et, sans cesser de sourire, elle lui planta sa lance dans la gorge, la décapitant presque vu la grandeur de la lame et la petitesse du cou. Les autres gens autour s'étaient enfuis en hurlant pendant ce petit acte miséricordieux en deux partie envers une gentille fillette – sa bonté la perdrait – et il était temps de voir s'il y allait avoir une quelconque résistance ici, ou si ce ne serait qu'une grande chasse aux proies... et aussi au passage de voir où en était le monarque monstrueux.