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 Exportation de savoir-faire. [PV Varig]

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MessageSujet: Exportation de savoir-faire. [PV Varig]   Exportation de savoir-faire. [PV Varig] Icon_minitime1Mar 13 Déc - 23:21

Adossé à un mur, Lock était le mur, ne faisait qu'un avec le ton uni qui donnait un regard aveugle sur la rue, mais pour l'instant, justifiait cette fameuse expression, "les murs ont des oreilles". Enfin, dans l'immédiat, l’illusionniste utilisait plutôt sa vue, et non pas son audition, afin de repérer le pigeon idéal, celui qu'il pourrait détrousser pour se remettre en douceur à l'ouvrage.
Mais il n'était pas encore très attentif, comme le souvenir de son arrivée sur Giant Manta Miriam lui arrachait encore un sourire. Un vrai jeu d'enfant, il avait à peine eu besoin de se déguiser, pour embarquer à bord de la navette sans billet.. Et encore, pour corser le jeu, il avait tenté de faire la descente en invisibilité... Les portique de sécurité ne l'avaient pas arrêté. Il s'était même permis quelques facéties, telles que le vol d'un badge des services de surveillance, ou bien le coup de l'homme invisible qui avait envoyé dans les pommes un des agents en question. Le coup de l'homme invisible, c'est tout bête. Enfiler un impair, une paire de gants, se masquer le visage, et le dévoiler pour montrer une absence de visage.

Bref, comme on disait, un jeu d'enfant, pour lui en tout cas, et même les caméras ne l'avaient presque pas gêné, comme il s'était contenté de réaliser ses pitreries dans leurs angles morts. A force de les chercher à chaque minute que durait sa vie, il commençait à bien les deviner, ces saletés là.
Il avait pris du temps pour se promener aussi, perdre du temps inutilement, et se filer un peu le vertige. Agile et rapide comme aucun autre.. Enfin, à sa connaissance.. Il s'était aventuré jusqu'au rebord même de la manta, et avait trouvé que c'était quand même vachement haut, de là au sol, et vachement venteux, aussi. Et puis pas trop fréquenté non plus ce qui risquait de nuire à ses activités.
Bref, la terre vu du ciel, c'était joli, mais sans intérêt.

Il en était là de ses réflexions sans queues ni têtes, quand LE gogo idéal passa sous son nez. Visiblement un riche homme d'affaire, probablement méfiant et haineux envers les camelots, avec ses deux gorilles gardes du corps et ses rêves enfermés dans un coffre fort à double tour. Heureusement qu'il en avait après sa menue monnaie et pas après ses rêves, ils devaient n'avoir que l'odeur de l'argent.
Lock se dégagea du mur, et un artiste de rue parut se matérialiser dans la rue, comme en claquant des doigts, sans prévenir aucunement de son arrivée. Il avait un costume hétéroclite, coloré, avec comme accessoire incontournable, preuve de véracité de son rôle, une redingote noire de mauvais goût, typique d'un magicien à la petite semaine.
Sur le visage, un masque d'Arlequin complet, avec un nez bien trop long qui finissait en pointe. Enfin, une perruque violette ébouriffée. Son bâton se leva, et se plaça en travers du chemin de sa victime, lestement, mais sans agressivité.


"Vous, vous ne m'avez pas l'air serein ! Qu'est-ce cela, cette ville n'est-elle pas réservée à l'amusement et au délassement ?"


Avisant l'une des deux armoires à glace qui commençait à s'ébranler avec la lourdeur d'un garde du corps des plus communs, il tira de sa tête un chapeau imaginaire, et salua son futur publique prestement, de la tête et du buste, dans une mimique digne des planches d'un théâtre comique. En attendant, son bâton, comme s'il comptait pour du beurre, tâtait les poches de la victime avec la plus grande dextérité, pour repérer son argent sans qu'il s'en aperçoive.


"Souffrez que je vous offre un tour, et prélève vos soucis, ça n'vous pèsera pas lourd et vous serez guéri !"

Et effectivement, s'il réussissait son coup, le bourgeois pèserait moins lourd après l'affaire, puisqu'il comptait lui prélever une belle somme, bien rondelette, pour se payer un hôtel du meilleur standing pendant quelques jours. Par principe, en règle générale, il se refusait les hôtels miteux, à la fois pour risquer de se faire repérer et tenter un nouveau jeu, et à la fois pour s'obliger à dilapider les sommes qu'il volait, sinon, la flemme pouvait le faire tenir longtemps sur un rien et il ne s'entraînait plus. En attendant, il préparait son coup.

"N'ayez pas peur, voyons, je n'vous mangerai pas ! Regardez plutôt, vous voyez cette pièce ?"

Il venait de tirer, de la main gauche, un Pena d'une poche, pendant que de l'autre main, il farfouillait à la recherche de poudre. Les gros grains, ce devait être pour les illusions. De l'autre côté, le "spectateur" semblait enfin montrer un semblant d'intérêt, comme s'il avait compris que faire tabasser un péquenaud par ses pit-bulls semblait mal avisé, et inutile, face à un individu manifestement non dangereux.

"Ahah, je me disais bien que je vous cernerai vite. Voyez, je le masque, et pof, en voilà deux !"


Un peu de poudre par dessus l'objet, sa main l'avait caché un court instant, et l'illusion était prête. Elle semblait même fonctionner sur les molosses, peut-être un peu simples.


"Mais, qu'arrive-t-il, je les sens trembler dans ma main !"


D'un geste vif, il referma ses deux mains, qui claquèrent l'une contre l'autre, et trembla sans paraître pouvoir se contrôler, d'abord les poings, puis les avant bras, et enfin, jusqu'aux épaules et le corps en son entier.. Et lentement, ses mains parurent s'ouvrir comme dans l'imitation du geste d'un oiseau, et une palombe prit son envol d'entre ses paumes, arrachant un "Ooooooh" de stupéfaction au public qui avait commencé à se former. Mais déjà, lui connaissait la suite. Il claqua des doigts, et la palombe éclata en un feu d'artifice doré, qui se révéla en retombant être une pluie de Penas. Aucun n'était vrai, sauf un, et tous en tombant au sol, et exclusivement au sol, formèrent une petite fleur chatoyante, qui une verte, qui une rouge, qui une bicolore violette et orange, sauf le seul et unique véritable sou, qui, masqué, invisible à tous, tomba dans la bouche ouverte de la cible, qui comme les autres badauds, avait désormais le nez en l'air. Il se mit à rougir après avoir dégluti, à tousser, et comme à étouffer, la respiration sifflante. Il tenait son argent, son homme, et son but.

"Et bien alors, la farce n'est pas à votre goût ? Crachez, crachez donc vos soucis !"

L'arlequin se glissa dans le dos de l'homme, lui faisant les poches au passage sans que rien n'en paraisse le moins du monde, et lui envoya une violente claque dans le dos, qui provoqua la chute d'un Pena solitaire, propre comme un sous neuf, et sec.
Prestement, Lock se baissa et s'en empara.


"Ah, je vois, c'est l'argent qui vous étouffe ? J'imagine que d'habitude il ne vous sert pas à vous nourrir ! Tenez, je suis généreux, je le prend avec vos soucis ! Soyez libre !"

Et faisant le geste de s'enrouler dans une longue cape, il laissa là un marchand piteux, et disparu, à nouveau invisible après avoir lâché une pincée de poudre adaptée. Tout n'étant qu'illusion, le Pena dansait dans sa poche où il avait rejoint les plus récentes acquisitions après un bref nettoyage sur un coin de manteau.
Le prestidigitateur était quelque peu déçu, il avait l'habitude de récolter un peu plus de rires, habituellement, à se moqueur du riche. Mais, bon.. Peut-être qu'il était dans une ville de riches, sans pauvre pour rire de leur malheur. L'explication se tenait, mais le laissait dépité, chagriné, le plaisir du jeu presque gâché par le manque d'applaudissements, sauf des enfants. Mais finalement, les enfants n'étaient-ils pas meilleurs juges que des adultes corrompus par leurs intérêts et les arts occultes ?

---------------------------------

Quelques temps plus tard dans la journée, une nouvelle cible lui sauta aux yeux. Un homme, âgé d'une grosse vingtaine, peut-être plus, attentif, ça, il savait les reconnaître les gens attentifs, et en possession d'une assez belle montre. Un quelque chose, une intuition peut-être, l'attirait chez cet homme, lui disant que dérober sa montre pouvait être un jeu plus drôle et plus compliqué à maîtriser que le premier abord ne le laissait paraître.
Lock n'avait pas la moindre idée de qui il allait chercher à arnaquer comme ça une fois de plus, mais l'aurait-il su qu'il aurait probablement foncé encore plus vite, motivé par l'espoir d'un vrai défi, pour une fois. Pour l'instant, il s'attendait plutôt à une déception, encore, persuadé que son intuition allait encore le tromper et lui opposer un gogo sans cervelle. Enfin, il en profiterait pour parfaire sa technique. Et puis, c'était aussi les risques du jeu.
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Varig Atorias
♟ Tueur indépendant ~ Conspirateur à ses heures perdues... ♟
Varig Atorias


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MessageSujet: Re: Exportation de savoir-faire. [PV Varig]   Exportation de savoir-faire. [PV Varig] Icon_minitime1Mer 21 Déc - 1:48

Appartement de Varig Atorias, Ethera City, la veille

Le petit meublé acheté par Varig dans la capitale d'Archivant était l'un des rares îlots de calme dans la vie mouvementée du tueur. Même s'il ne se sentait jamais réellement en sécurité, il s'y sentait bien. C'est depuis cette "planque" principale qu'il préparait ses futures actions.
C'était d'ailleurs ce qu'il était occupé à faire, assis dans le confortable fauteuil du salon qui était vite devenus son préféré, le regard perdu dans le vague. Devant lui sur la table basse, un ordinateur portable montrait des images et des plans de la Tour Blitzness, sous différents angles et à différents étages.
Sa réflexion était intense. Son plan commençait à prendre forme. Il ne prêtait aucune attention à l'écran plasma qui, son coupé, diffusait les images habituelles des nouvelles: meurtres, expansion des activités économiques, massacre à Las Fantas, incursions Teremundos dans les villes... Une manière pour la toute puissante Blitzness de toujours rappeler aux citoyens qu'ils avaient besoin d'elle. Varig n'aimait pas la corporation. Sans égaler la haine profonde qu'il vouait aux Teremundos, des bêtes sauvages dotées d'une intelligence pervertie par la magie, il avait la Blitzness et tout ce qui y touchait en horreur. Pour le tueur éduqué dans un idéal de sacrifice des individus au bien commun, idée fondatrice du credo, le culte assumé de l'avidité, du mensonge et de l'individualisme prôné par la Blitzness était une véritable insulte.
Lui même, s'il travaillait pour l'argent, choisissait ses missions avec un certain soin et ne tirait pas plus que nécessaire profit de ses avantages. En outre, cet état n'était que provisoire pour lui.
Aussi, quand il avait reçu le dossier de Louis sur le travail de récupération à la Tour Blitzness, il y avait vu l'occasion non seulement de mettre ses talents face à un vrai défis mais aussi de ridiculiser la corporation.
Mais pour une opération de l'ampleur de celle qu'il prévoyait, il lui faudrait des partenaires, qu'ils soit contraints et forcé ou volontaires et plusieurs mois de préparation en plus de ses contrats "classiques".
Le capitaine Descoles coopérerait bon gré mal gré. C'était un individualiste, sans loyauté. Tant que son intérêt était de suivre Varig, il le ferait. Et il lui avait donné toutes les raisons possibles d'obéir.
Il attendait maintenant des nouvelles de diverses alliés possibles qu'il avait sélectionné. Son intermédiaire devait avoir mit son réseau d'informateurs à leur recherche. Il d'ailleurs devait lui donner son premier rapport dans la journée.
Justement, une petite icone signalant un appel en visio conférence apparut en bas de l'écran. Varig cliqua dessus et le visage de Louis envahit l'écran.
Les sourcils du tueur se froncèrent légèrement. Outre sa chemise hawaïenne et ses plaques militaires, l'intermédiaire portait une paire de lunettes fumées et avait baissé la lumière.

-Bonjour Louis. Originale l'idée des lunettes de soleil. Par contre, je ne suis pas sûr que la mode prenne à Ethera...

Ce dernier enleva les lunettes.

-Ah Varig! Merci pour tes remarques, je rirais bien, mais j'ai les lèvres gercées. Non je testait juste un prototype... Pas au point d'ailleurs. Va falloir que je le règle. Comment vas ton épaule?

Varig jugea plus prudent de ne pas demander l'objectif final du prototype. Il s'étira et fit jouer ses articulations. Il avait reçu une balle dans l'épaule droite lors de son dernier travail, trois jours auparavant. Les mutagènes venaient juste d'achever la cicatrisation, mais le muscle était encore un peu fragile.

-On fait aller. Des nouvelles des gens que je t'ai demandé de rechercher?

L'intermédiaire eu un soupir désabusé.

-Moi aussi je vais bien. Merci de demander.

Varig se mit à pianoter sur l'accoudoir de son fauteuil.

-Heu... Je t'envoie ça. J'en ai retrouvé trois assez vite, vu qu'ils sont morts. Rarement de mort naturelle...

Varig ne changea pas d'expression.

-Hum, bref. Et j'en ai retrouvé encore deux autres. Karl Mathias, l'ancien commando de Blitzness a disparu totalement de la circulation, mais je suis sur sa piste. Pour le second j'ai beaucoup plus de mal... Lock de Paros.

Varig se pencha vers l'écran, intéressé.

-Lock de Paros? Le terroriste?
-A moins qu'il y ai d'autres Lock de Paros dans la liste que tu m'as donné. Ce type est un vrai fantome. Il apparait et pouf, il retourne dans l'ombre. Un de mes meilleurs agents l'a répéré dans un transport en route vers Giant Manta Miriam. Il a semé un beau petit chaos... Je te suggère d'y aller, et vite, tant qu'il est sur place.
-Reçu, j'embarque quelques affaires je me met en route.


Cité de Giant Manta Miriam, aujourd'hui

Varig était vaguement agacé. En temps normal, il appréciait la chasse à l'homme. Où du moins il appréciait traquer des proies normales. Malheureusement, si Owain Fikce, alias Lock de Paros, était beaucoup de choses, il n'était absolument pas normal.
Dès son arrivée la veille au soir, il avait mis en route les recherches. Les quelques informateurs de Louis dans la ville avaient vérifié les hôtels, les magasins et les planques habituelles. Personne n'avait apparemment logé d'homme masqué. La prime proposée par Varig à celui qui retrouverait sa proie les avait pourtant encouragée les informateurs à remuer ciel et terre. Littéralement au vu de la nature de la ville. Le diable seul savait où Lock de Paros avait passé la nuit... Et encore, rien n'étais moins sûr.
C'est tout juste si l'un des agents avait signalé dans la matinée un forain dans l'un des quartiers du centre qui aurait pu correspondre à la cible de Varig. Le saltimbanque avait dépouillé un marchand. L'information était peu utile, d'autant plus que le coupable, surtout si c'était bien Lock de Paros, devait avoir disparu depuis longtemps.
Varig avait pris un peu de temps pour interroger sa victime, un marchand bouffis aussi étouffé par sa propre suffisance que par ses excès alimentaires. Mis à part que la cleptomanie s'ajoutait aux diverses pathologies mentales à mettre sur le compte de sa cible, le marchand ne lui avait pas appris grand chose, tout juste fait perdre du temps.
Cette chasse au hasard dans les rues de la cité à la poursuite de ce véritable fantôme commençait à fatiguer Varig qui s'était vie lassé d'arpenter la ville d'un bout à l'autre.
Pourtant, l'endroit valait le détour. La cité, construite sur le dos d'une Manta géante, présentait une architecture étrange, mêlant végétation, pierre aux couleurs vives et bâtiments travaillés. Le ciel bleu, le chaud soleil du milieu d'après midi et l'ambiance festive de la ville en faisait un lieu très agréable pour n'importe quel touriste ou personne dotée d'une once de bonne humeur. Une ville faite pour des gens comme Yukai en somme. Malheureusement pour lui, Varig était à peu près le contraire de Yukai. La foule l'insupportait et le soleil attaquait le gênait malgré ses lunettes de soleil. Quand à l'architecture elle le laissait... De marbre.

"Décidément, ça se confirme, ce Lock est très doué. Il s'est littéralement fondu dans la ville. Pourtant un homme masqué, ça devrait se retrouver facilement, quelqu'un devrait le remarquer! Il faut vraiment que je le rencontre... Mais pour ça il va falloir que je mette la main dessus. Et ça, ce n'est pas gagné. Réfléchissons... Il doit y avoir un moyen simple de le localiser auquel je n'ai pas pensé. Je ne vais quand même pas continuer à marcher au hasard en espérant tomber dessus!"

C'est à ce moment précis qu'un énergumène revêtu d'un costume et d'un maquillage tout en blanc et noir se mit à avancer vers lui d'un pas dansant sous l'oeil mi-amusé mi-étonné des passants. La mâchoire du tueur manqua de se décrocher. Ce n'était quand même pas...?

-Oh mais que vois-je chers spectateurs? Un visiteur à l'air si soucieux dans notre belle ville de fêtes et bonne humeur?

Le cerveau de Varig eu un moment... D'absence. S'il avait disposé dans un ordinateur et non d'un organe dans le crane comme Azalée, on aurait pu parler de plantage. Le saltimbanque, qui n'étais autre que Lock, continua de s'approcher en faisant négligemment tournoyer un petit sceptre à carreaux surmonté d'une tête de mort, coiffée du même chapeau à grelots que lui, et qu'il venait de sortir de nulle part.

-Quelle tristesse, ne trouvez vous pas mes bons amis? Allons...

Le pseudo forain arborait un sourire immense, presque dément. Il esquissa une parodie de révérence, sans cesser de faire tourner son sceptre sur un doigt durant la manœuvre.

-... Ensemble chassons tous vos ennuis, soucis et autres tracasseries!

Il se redressa. Les neurones du tueur se remirent péniblement à fonctionner. Suffisamment pour lui faire fermer la bouche, qu'il gardait entrouverte depuis plusieurs secondes.

"C'est... Je ne dois surtout pas le perdre! Bon l’assommer et le traîner au calme en pleine rue, ça risquerai d'être un peu suspect. Et puis il est rapide et dangereux d'après son..."

-Mais les soucis sont légers! Légers comme...

Le sceptre s'envola et sembla se dissoudre. Les yeux de la foule suivirent le mouvement. Si Varig n'avait pas eu ses mutagènes, il aurait sans doute fait de même. Mais il était bien plus rapide qu'un humain normal et il eu le temps de voir et de sentir le déplacement de l'étrange personnage, qui s'était glissé derrière lui en un instant. Il n'avait probablement pas vraiment lancé son sceptre. Une simple illusion pour détourner le regard du sol... Ce qui lui permettait de bouger sans être vu. Pour le public, ça devait ressembler à une téléportation. L'ensemble n'avait pas duré trois secondes.

-... comme un vent d'été!

La main du saltimbanque tomba sur l'épaule de Varig. Son épaule blessée. Il grimaça et se retint de tordre violemment la main en question.

"Saleté. Une technique de pickpocket classique, toucher fortement un endroit pour empêcher de sentir la disparition d'un objet ailleurs... Je viens probablement de perdre quelques penas."

La technique avait beau être simple, elle avait très bien fonctionné. Varig ne savait absolument pas ce qui avait disparu, si quelque chose avait bien disparu. Il détourna la tête et se trouva nez à nez avec le crâne du sceptre. Même pour lui, cette brusque vision n'avait rien d'agréable. Un petit cercle c'était formé autour d'eux.

-Est ce la vie qui vous pèse à ce point? Ou la mort ou est ce...

Varig sourit intérieurement. Lock, si c'était bien lui, n'était pas le seul à savoir manipuler les gens. Il se retourna et le repoussa en arrière du plat de la main. Surpris, le saltimbanque bascula mais rattrapa sa chute d'une pirouette digne des gymnastes les plus souples.

-Dégage. Je n'ai pas de temps à perdre avec tes pitreries et ta philosophie de bouffon.

"S'il attendais le bon moment pour disparaître, c'est maintenant."


Quelques murmures de reproches se firent entendre dans la foule, mais Varig s'en moquait. Le sourire du saltimbanque s'étira encore un peu. Il ne manquait plus seulement de naturel; il devenait inquiétant.

-Hihihi... Alors ce n'est pas la vie qui te pèse... Serais ce donc la mort la source de ton malaise?

Varig le vit du coin de l'oeil faire disparaître quelque chose dans sa manche avec la dextérité que procure l'expérience, avant d'en tirer un peu de poudre qui coula dans sa main.

-Ma vie et ma mort n'appartiennent qu'à moi. Hors de ma vue.

Lock prit un air faussement peiné.

-Oh... Et bien devant tant d'arrogance... Souffrez maintenant que je tire...

Il s'inclina derechef son sceptre levé pour fixer Varig.

-... Ma révérence.

Il y eu comme un tourbillon de poussière et le saltimbanque disparu. Même avec sa rapidité et son sens de l'observation, Varig ne vit pas par où il était partit. Le tueur sourit et décida lui aussi qu'il était temps de partir et se faufila à son tour dans la foule, un étrange sourire aux lèvres. Il attendit d'être hors de vue avant de se détendre un peu. Le sourire disparu quand il remarqua l'absence de sa montre.

"Il aurait pu voler autre chose, j'adore cette montre. Bon voyons où va notre ami l'amuseur public philosophe et cleptomane..."

Le retroussa sa manche droite pour faire apparaître l'écran du PDA fixé à son gantelet, invisible sous le tissus. Un petit point rouge s'y déplaçait régulièrement. Le traceur collé sur la main de sa proie lorsqu'il l'avait bousculé semblait très bien fonctionner. Varig rajusta ses lunettes. Il se sentait mieux. La vrais chasse pouvait commencer.


Faubourg de Giant Manta Miriam, deux heures plus tard

Les zones les moins élevées de la ville étant les moins stables, elles avaient toujours étés plus ou moins délaissée par les habitants les plus riches. Les faubourg de la cité étaient en grande partie inhabités, et les informateurs de Louis y avaient passés des heures, en vain. Il y avait plus de cachettes ici que d'inventions dangereuse dans le bureau de Louis. C'était apparement là que Lock de Paros avait établi sa "loge" temporaire. Le point ne bougeait plus depuis de longues minutes.
Varig sourit légèrement. Il s'était arrêté sur un toit, à une bonne centaine de mètres et hors de vue de sa cible. La poursuite s'était révélée des plus amusante. Ne pas se rapprocher, mais ne pas s'éloigner d'une proie aussi... Mobile, capable de traverser aussi bien les égouts que les toits et les falaises de la cité volante n'était pas vraiment de tout repos.
Cette fois il touchait au but. Il leva un instant les yeux vers le paysage. Savourant l'instant.
Au loin le soleil achevé de disparaître sous l'horizon. L'océan, immense, reflétait ses derniers rayons. La ville s'étalait partout autour de lui. Un brise chaude balayait la cité, et la foule du jour était rentrée chez elle. Des nuages commençaient à s'accumuler, promesse d'un orage prochain. Le tueur prit une grande goulée d'air, goûtant les odeurs vaguement exotiques de la ville. Il se sentait... Vivant. Un premier éclair zébra le ciel, suivi d'un puissant coups de tonnerre.
Rompant le charme, Varig se mit debout et consulta son écran. En quelques sauts ne présentant aucune difficulté, il parvint jusqu'au bâtiment où se cachait sa cible. C'était apparemment un ancien magasin de jouets à trois étages, étroit, comme coincé entre les deux bâtisses voisines. Le genre de maisons immenses qui s'étendait tout en profondeur et en hauteur et paraissent minuscules de la rue. Varig sourit.

"Décidément, ce cher Lock a un sens de l'humour et de la mise en scène des plus développés..."

Il vérifia son PDA. Lock se trouvait au fond de la boutique, au rez de chaussé. De sa position il ne devait pas voir l'entrée. Parfait.
Le tueur vérifia que la rue était vide avant de sauter dans le vide. Pendant quelques secondes, il fut en totale apesanteur. Puis il se réceptionna sans mal après 15 mètres de chutes. Quelque soit la hauteur, il avait toujours exactement la même vitesse arrivé au sol et atterrissait toujours sans mal. Un avantage apporté par le mutagène epsilon. Il se redressa et franchit les quelques mètres qui le séparait du magasin.
A travers la porte vitrée poussiéreuse où l'ont lisait encore un "Maasin Pinocchi" dont le G était depuis longtemps tombé, l'assassin ne vit qu'un bric à vrac poussiéreux plongé dans la pénombre. Une petite clochette tenait encore au dessus de la porte. Varig arma le poing et attendit un instant. Un autre éclair s'abattit sur les hauteurs de la ville. Le tueur frappa exactement au moment où le tonnerre retentissait, couvrant le bruit de verre brisé. L'instant d'après, il réduisait la clochette au silence avant de pousser silencieusement la porte et d'enjamber les débris de verre.
Le magasin était apparemment resté dans un état proche de celui où l'avait laissé son propriétaire. Avec beaucoup de poussière en plus.
Des marionnettes grotesques, des avions en bois, des peluches énormes, des soldats de bois ou encore divers articles magiques s'étalaient sur les étagères, pour celles qui tenaient encore. Les pas de Lock n'avaient laissés aucunes trace ans la poussière, Dieu sait comment. En l’occurrence Varig s'en moquait. Il contourna des débris d'étagère et avança jusqu'au comptoir du magasin. Un autre éclair lui laissa voir un pantin de bois qui ressemblait étrangement au saltimbanque de l'après midi, jusqu'au sourire exagéré peint sur son visage, le chapeau de bouffon ou encore l'alternance noir blanc. A l'extérieur la pluie se mit à tomber avec force. L'endroit était carrément sinistre de nuit surtout avec l'orage qui étouffait les sons. Derrière le comptoir, isolé par une tenture miteuse qui avait sans doute représenté quelque chose dans un lointain passé, on trouvait l'ancien atelier du propriétaire. Une petite salle de bain y était reliée, où en entendait couler de l'eau. Varig vérifiât sur son PDA que Lock s'y trouvait bien avant de faire un rapide inventaire du lieu.
Sur le vaste plan de travail une bougie brûlait, apportant un peu plus de chaleur à l'endroit devenu presque douillet. Vestiges d'un travail inachevés, des jouets ou du moins leurs morceaux traînaient un peu partout. Lock y avait installé ses propre affaires et disposé un lit de camp trouvé on ne savait où ainsi qu'un fauteuil, reconnaissable car non poussiéreux. Sur le plan de travail, des chiffons, des déguisements, des masques et du maquillage de qualité médiocre s'entassaient pelle melle dans un coin. Nettement plus menaçant, un sachet relié à un détonateur artisanal traînait sur le lit. Varig s'installa dans le fauteuil, déposa ses lunettes de soleil et attendit. Au bout d'un court moment, Lock revint dans la pièce, torse nu, la montre de Varig à la main. En remarquant son "visiteur", il eu un mouvement de recul.

-Bonsoir, lança il d'une voix à la fois suave et vaguement menaçante...

Un nouveau coups de tonnerre souligna la phrase. Le tueur sourit. Il avait plutôt bien réussi son entrée.


Dernière édition par Varig Atorias le Dim 6 Jan - 21:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Exportation de savoir-faire. [PV Varig]   Exportation de savoir-faire. [PV Varig] Icon_minitime1Ven 23 Déc - 20:08

L'orage lui allait bien. L'orage nettoie les villes, vide les rues, et ramène des lendemains plus neufs et plus propres... Bon, okay, ça emmerde surtout la plupart des gens, alors il aime ça, arbitrairement. Parce que quand même, la pluie allant de pair avec l'orage, c'était aussi un moment où il était sûr de ne pouvoir passer le temps à prendre les gens pour ce qu'ils sont.. Des crétins.
L'instant d'après allait lui démontrer qu'il n'était pas toujours plus fin. Alors qu'il se préparait des oeufs brouillés par dix mètres de fond sur deux de large -dimensions approximatives de la bâtisse vétuste qu'il avait investie, encore que deux de large soit encore trop- un bruit attira son attention, dans la boutique désertée par le temps, l'argent, et les clients. Un magasin de jouets, mais surtout un magasin de farces et attrapes où il avait trouvé des tas d'articles chouettes. Des billes, du maquillage, des jeux de cartes truqués, des dés pipés, des pipeaux trafiqués, des boites à ressort, et même, même, des cordes à son arc ! Bref, que du bonheur. Enfin, un bruit s'y était produit.
Ce qui explique que Lock s'y rendit non seulement torse nu, mais qui plus est muni d'une poêle, à la main droite, insouciant et sifflotant, attitude stupide s'il en est.. Vrai, quoi, si il y a quelqu'un, autant s'armer, pour aller voir, et si on est sûr qu'il n'y a personne, mieux vaut terminer les oeufs, et éviter de les perdre sur un accident stupide.. Par exemple.. Mettons qu'il y ai quand même quelqu'un.
Une voix travaillée, étudiée, et entraînée.


"Bonsoir."


Et vlan, les oeufs firent un tonneau en l'air, suivis par la poêle, tandis que Lock s'était mis à secouer les bras dans un mouvement frénétique incontrôlé, déconcerté par l'apparition vocale. En poussant qui plus est un hurlement suraigu. En temps normal, il se serait servi de la poêle comme d'une diversion, pour troubler l'attention de l’intrus, mais lorsqu'il reprit enfin le contrôle de ses doigts, il avait totalement oublié un détail, le suivant : il mettait invariablement les poudres dont il se servait dans la poche de sa veste, qui ne le quittait jamais même sous un déguisement. Et la veste était, dramatiquement, située derrière Varig.
L'affolement passa dans ses yeux, pendant qu'il restait planté là.
Un bruit métallique, suivi de celui de la chute d'une étagère se fit entendre. Pris d'un réflexe subit, il déploya une main devant son visage, puis le coude de l'autre bras, et finalement retira la main pour se coller le bras complet en travers des yeux, terrifié.

Un ange passa.. Et il entre-écarta lentement les bras pour visualiser son "agresseur". A la voix, il avait tiqué, enfin.. en plus du mouvement de panique.. Mais sans arriver à remettre un visage sur le ton. Ce coup ci, il le tenait. L'une de ses victimes de l'après-midi. Celle dont il tenait la montre dans l'autre main, en faisant ses oeufs, histoire de pas les faire cramer comme d'habitude. Réflexion faite, il avait perdu les oeufs, mais la monte était toujours solidement ancrée entre ses doigts.
L’illusionniste fut atteint par un mouvement de rage contre les mauvais joueurs, les rabats-joie, les empêcheurs de tourner en rond et les casses-pieds en général.
Surtout, il cherchait un moyen de se tirer de ce mauvais pas, puisqu'il commençait à envisager des solutions diverses telles que se faire tabasser, tomber sur la flicaille, ou n'importe quel scénario catastrophe, jusqu'à l'intervention d'un teremundo via une attaque de dragon géant cracheur de feu, et tout, et tout, tout ça pour permettre au casse-noisette de récupérer sa montre.

Le sol était couvert d'une couche de poussière, qui s'était soulevée sous les pas de Varig, laissant un mince nuage en suspension, derrière lui. Or.. Il était aussi jonché d'objets divers, ce sol, des résidus d'invendus, des peluches.. Des peluches poussiéreuses, de la poussière.. Lock y enfonça ses doigts de pieds, lentement, et, en douceur, s'empara d'une peluche. L'instant d'après, elle s'envolait dans les airs, soulevant un véritable nuage de poussière en direction de l'envahisseur, menace soudaine pour ses yeux, son nez, ou la gorge.
L'énergumène chassé en profita pour jouer à l'acrobate. Un pas, deux pas en arrière, il se retrouva au ras du sol, les fesses aux talons, et sans se poser la moindre question, il déplia les genoux et lança une rondade arrière, posant ses mains sur le comptoir de la boutique, avant de se réceptionner derrière, où il bascula sur le derrière, pour se planquer.


Une série de déchirures se firent entendre. Avec le tissu qui trainait par derrière, en deux temps, trois mouvements, l'homme masqué l'était à nouveau, bien que la couverture de tissu qu'il s'était achalandé ne ressemblait à trois fois rien. Soulagé, il se mit à respirer calmement de nouveau, comme au sortir d'une crise d'angoisse, tandis que l'importun terminait de cracher ses poumons dans la poussière. Une voix manifestement trafiquée, nasillarde, s'éleva à la fin du concerto.


"Vous avez pas bientôt fini d'emmerder le monde, vous ? Non seulement on peut pas bosser quand vous trainer dans les parages, mais vous tenez même à me pourrir la vie, hein ?"


Mais de fil en aiguille, Lock se reprenait, et n'aspirait plus seulement à s'échapper. C'est l'un des soucis de l'homme masqué, il a parfois tendance à oublier de rester lui même, derrière le masque. Ou alors, c'est le masque qui le révèle, qui sait ? Il avait envie de défier ce quasi-inconnu. Ou plus exactement de lui pourrir définitivement sa journée autant que celui ci avait failli empoisonner la sienne.
Il cessa de tripoter machinalement la montre dans sa main droite, pour l'observer, puis la brandit en l'air, au dessus de sa tête, en évidence.
Cette fois ci, c'est la même voix que dans l'après midi, qui surgit.


"Et si c'est, oh, ça que tu veux,
Il aurait fallu demander !
Maintenant, me voilà nerveux,
et.."

D'un geste leste, il fracassa la montre contre le sol de l'arrière boutique, qui se devinait à travers l'encadrement sans porte qui y menait.. En fait, bon, la porte servant de toit sous la fuite d'eau, c'est surtout qu'il n'y avait plus de porte.
En tout cas, la montre, elle, produisit un bruit bien moche. Si elle n'était pas décédée, elle venait de prendre un sacré choc.


"Oups, cassée !"


Un bruit mou brisa la scène. Une omelette baveuse venait de retomber au sol, après en tout, trois ou quatre minutes au plafond, s'éclatant dans la poussière, définitivement perdue.
Lock produisit un geignement désespéré, comme si le résultat qu'il venait d'entendre disparaître était l'oeuvre d'un long, long travail, et un chef d'oeuvre culinaire.


"En plus... Vous m'devez une boîte d'oeufs."
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MessageSujet: Re: Exportation de savoir-faire. [PV Varig]   Exportation de savoir-faire. [PV Varig] Icon_minitime1Lun 26 Déc - 0:26

Varig était rarement surpris par quelqu'un ou quelque chose. Le monde des mercenaires dans lequel il évoluait n'était pas exempt de fous et de scènes surréalistes. Mais l'homme masqué venait de battre une sorte de record.
Masqué il ne l'était d'ailleurs pas. L'entrée de Varig, sensée être réussie, avait littéralement tournée au désastre.
L'assassin avait prévu beaucoup de réactions possible pour Lock. Qu'il se jette sur lui. Qu'il disparaisse. Qu'il lui pousse des griffes. Mais pas qu'il se mette à hurler en agitant les bras comme s'il voulait s'envoler. Une omelette à moitié cuite fila droit sur le plafond suivi d'une poêle qui manqua d'y percer un trou en rebondissant avant d'atterrir violemment sur une étagère branlante. Dans un mouvement convulsif, Lock se couvrit maladroitement le visage. Il avait quelque peu perdu sa superbe habileté de l'après midi.
Le tueur hésita un instant à le "neutraliser". Un instant de trop. L'étagère branlante, achevée par la poêle, s'effondra dans un craquement sinistre.

-Je...

Nul ne saurais jamais ce qui devais suivre. Une peluche nimbée d'une véritable nuée de poussière traversa la petite pièce, droit vers le visage de Varig. Par réflexe, ce dernier fit jaillir la lame du gantelet qu'il portait en permanence au poignet droit et trancha le projectile en deux d'un même mouvement rapide. La lame avait pénétré le coton de la peluche sans rencontrer d'obstacle avant d'aussitôt réintégrer sa place dans le gantelet. Elle n'était restée sortie qu'une seconde, et Lock ne l'avait sans doute pas vu...
Malheureusement, contrairement au malheureux ours kamikaze, la poussière avait parfaitement atteinte son objectif. L'assassin toussa, gêné.
La bougie qui éclairait la pièce avait été soufflée par le courant d'air. Lock n'était plus à sa place et un bruit de déchirure retentit derrière Varig qui se retourna, toussant toujours. Le saltimbanque était là, vêtu de ce qui semblait être un vieux rideau transformé en cape et d'un masque rouge. Cette feinte quasi surnaturelle correspondait plus aux compétences qu'attendait Varig du saltimbanque/terroriste/cuisinier que le hurlement suraiguë qui avait salué son entrée suivit du maladroit lancé de la production dudit cuisinier.

-Vous avez pas bientôt fini d'emmerder le monde, vous ? Non seulement on peut pas bosser quand vous trainer dans les parages, mais vous tenez même à me pourrir la vie, hein ?

La bonne nouvelle était que l'homme masqué était toujours au même endroit. Varig n'aurait pas à le traquer à nouveau dans toute la ville. La mauvaise c'est qu'il semblait toujours aussi moqueur et peu intéressé par une discutions sérieuse. Il faudrait peut être...
Lock leva la montre à bout de bras. Varig blêmit. Il n'avait manifestement aucune idée que ce qu'il tenait était une arme.

-Et si c'est, oh, ça que tu veux,
Il aurait fallu demander !
Maintenant, me voilà nerveux,
et...


Il jeta la montre à terre, violemment; quand à Varig il plongea derrière le bureau. La montre produisit un bruit qu'il connaissait bien. Un craquement sec et métallique, suivi d'un discret sifflement.

-Oups, cassée !

Lors du choc, propulsé par un minuscule lanceur au gaz, une tige de métal de la taille d'une grosse écharde avait jailli de la montre et s'était planté dans le bois du bureau. Varig poussa un soupir de soulagement. L'aiguille était enduite d'un soporifique à base de curare. Foudroyant. Une chance qu'il n'ai pas été en mission d'assassinat, ou le soporifique aurait été remplacé par du poison. Il risqua un coups d'oeil prudent hors de son abris. Lock se tenait toujours au même endroit, mais la montre avait tourné sous l'effet du premier tir et était maintenant braquée vers lui... Le tueur leva le nez. L'omelette était juste au dessus.
Elle se détacha à peu près à cet instant. Varig vit la scène comme au ralentit.

"Non ça ne va pas...!?"

Elle s'écrasa au sol, pile sur la montre. Lock poussa une longue plainte théatrale avant de se redresser, doigt en l'air comme un professeur faisant la leçon à un élève particulièrement dissipé.

-En plus... Vous m'devez une boîte d'oeufs.

La montre se déclencha à ce moment avec le même bruit que pour le précédent tir. Lock resta une seconde immobile le doigt en l'air avant de s'effondrer, comme une marionnette dont on aurait brutalement coupé les fil, soulevant un petit nuage de poussière. Le tueur sortit de son abris, vaguement perplexe. Il n'avait pas vraiment envisagé la rencontre sous cet angle, mais tirer des plans sur les réactions de Lock semblait maintenant assez illusoire. Il empocha ses lunettes avant de remettre sa montre dont il vérifia rapidement le mécanisme. A part une petite fissure sur le verre, facile à remplacer, elle semblait ne pas avoir souffert. Ces montres d'assassin était produite par "Ansuisse", un petit groupe financier qui gérait l'argent du credo, et elles étaient d'une solidité à toute épreuve.
L'assassin se pencha ensuite sur le corps de Lock, KO.

-Décidément, cher ami, vous êtes la preuve vivante que Dieu a le sens de l'humour...

Il le saisit sans ménagement et le posa dans le fauteuil. Il plaça un second traceur sur la peau nue du bras de Lock. Au cas où. Contemplant sa proie droguée il eu un petit sourire.

"Ça devient une habitude décidément... Dommage que je n'ai pas de Damoclès."

Varig hésita à lui ôter son masque, mais il renonça. D'après le dossier, Lock affectionnait les masques. Le hurlement suraiguë et sa réaction venait peut être de la simple absence de masque, et Varig ne désirait pas prendre de risque d'une autre scène analogue à la précédente.
Parmi les avantages du curare, il y avait la vitesse à laquelle il s'évacuait. Varig n'eu que quelques minutes à patienter avant de voir le malchanceux saltimbanque bouger maladroitement. Tous ses mouvements resteraient difficiles encore un petit moment.

-Réveillé monsieur de Paros?

Un grognement indistinct filtra à travers le masque, couvert par le mitraillage de la pluie qui ne faiblissait pas.

-Si vous vous demandez ce qui vous a mis dans le cirage, c'est votre omelette.

Un second grognement, à peine plus compréhensible lui répondit. Quelque chose à propos d'une poule et d'un papillon.

-Vous devriez pouvoir parler à peu près distinctement d'ici une minute ou deux. D'ici là je vous prierait de ne pas m'interrompre.

-Ngan... J .. du mo ... parl .. rer!

Le tueur retint un gros soupir. La nuit s'annonçait longue.

-Comme vous vous en doutez peut être, je ne suis pas venu vous tuer. Ou ce serait chose faite.

"Quoi que ça puisse encore s'arranger."

-... Non en fait, après avoir lu votre dossier avec attention... J'ai décidé de vous rencontrer. Je suis mercenaire indépendant et il se trouve que j'ai un... Travail a exécuter. Un travail dangereux. J'ai besoin d'un partenaire. Vous êtes compétent, et vous n'avez pas d’allégeance à qui que ce soit. C'est vous qu'il me faut. Ça vous intéresse?


Varig leva la main pour rajuster une paire de lunette inexistante. La force de l'habitude. Ses yeux bleus glace si reconnaissables auraient étés visibles si la bougie qui éclairait la pièce n'avait pas été soufflée. Il fixait le masque en attendant la réponse de Lock, qui devait à présent pouvoir parler normalement et bouger ses jambes avec l'habileté d'un enfant en bas age. De sa réponse dépendait une bonne part de l'avenir de Varig... Et du sien.
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MessageSujet: Re: Exportation de savoir-faire. [PV Varig]   Exportation de savoir-faire. [PV Varig] Icon_minitime1Mer 18 Juil - 23:25

Sonné, comme une vulgaire cloche tintinnabulant à toute volée en prévision d'un péril imminent et considérable. La tête lourde, tellement lourde, teeeellement, teeeellement pesante qu'il redoutait que son cou ne puisse la supporter plus d'un court instant. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait les idées claires.
Très, très, très claires. Limpides même. Si limpides qu'il remontait jusqu'au fond, pour voir les origines du monde. De l’œuf au volant, la poule et le papillon. Indiciblement simple.

Une pâte.. Une pâte, dans la bouche, pâteuse, des pattes dans les jambes, les bras, fourmillements. Donner le change, rien, je n'ai rien.
Rien !
Impossible de bouger, de penser, de parler, comme figé sur place. Il voyait pourtant mal, c'était dans un sens, rassurant, tant que le champ de vision était occulté par ce masque arrangé à la va-comme-j'te pousse.

Bleu.. Chansonnette dans sa tête, le bleu s'imposait comme un signal d'alarme. Ne pas émerger du grand bleu avant d'avoir repris tout son panache, c'était l'impératif impérieux de l'opération improvisée.
Bientôt, bientôt, bientôt... Là !


"Ngan... J .. du mo ... parl .. rer !"


Looooooong blanc dans la tête pleine d'illusions perdues. Ce coup ci, tragiquement, c'était complétement, mais alors le plus totalement raté pour l'effet de style. Que lui restait-il alors à ressentir que le désespoir et l'absence qui ne venaient pas, coincés à mi-hauteur dans la jauge du pessimisme à deux sous.
Donc, la tête dodelinante, il ne pouvait qu'en mimer la posture.
Avant qu'un nouvel imprévu ne vienne un peu plus plomber une situation qu'un instant auparavant il n'imaginait pas pouvoir tomber plus bas que le ras du plancher où il avait fixé son regard et ses objectifs du moment le tout sans écouter un seul mot du charabia de son interlocuteur dont il n'avait retenu que le bleu des yeux. Bleu ? Mais non il ne les avait pas vus ? Si ?
En tout cas, il avait le bras qui le grattait. Machinalement, il commença à se gratter comme si de rien n'était, distrait. Puis à se gratter furieusement. Puis à se gratter comme s'il voulait s'arracher la peau, ce à quoi il n'était pas loin de parvenir avant de s'apaiser d'un seul coup, comme si enfin il venait de trouver la cause de sa démangeaison.
Cause dont il se débarrassa en laissant choir au sol les saletés résiduelles qu'il avait accumulées sous ses ongles.
Le tout sans faire mine de voir son interlocuteur ou de l'entendre le moins du monde, avant de ne le remarque une nouvel fois qu'au moment où il allait se relever.
Stupeur et tremblements, il retomba sur sa chaise, partit à la renverse et revint d'une bascule, comme un chat sur ses pattes.


"Si c'est pour un service /
Il faut payer la dîme /
Quelques mots pour la rime /
Et j'entrerais en lice."


Il avait pourtant été limpide, non pas ? Et cependant son "invité" surprise ne semblait pas comprendre la règle du jeu, comme si cette nouvelle trame l'avait pris au dépourvu, dépourvu d'astuce et de répondant, pondu de la veille comme un œuf qui connait sa première cocotte avant la brise.

"Sachez avant l'allant /
Qu'il n'y a pas que le mètre /
Qui donnerait l'élan /
D'une prose à admettre."


Et au milieu de ces élucubrations, nul doute que l'ennemi n'aurait su voir qu'un peu de poussière dans l'air n'était qu'un leurre pour l’œil malavisé d'un novice en toute subtilité de l'art et du hasard. Et nulle erreur ni imposture dans la main de l’illusionniste. C'était bien une arme qu'il avait dérobée, et rien de moins qu'à un spectre qui aurait pu se vanter de discrétion et d'efficacité.
Une arme dont le canon pointé sur le bas-ventre de Varig ne laissait planer aucun doute sur la méfiance du masqué, mais pas plus sur sa méconnaissance du mercenaire.
Et pourtant, il n'avait cure, l'homme masqué, de ce genre de jeu là, les mots seuls amenant à l'instant un brin d'attrait à son intérêt.


"Souffrez que je vous illustre ; Avant de prendre au piège le pêcheur et sa masse, le poisson si petit soit-il doit toujours songer à sortir de la nasse. Un instant pour la mort, et nous pourrons nous voir, nous saurons palabrer et devinez l'accord ? L'argent du communal, et hourra pour l'effort !"

Nez à nez. Il venait de faire un bond, bras en l'air pour un hourra fantasque et convaincu d'une joie et d'une bonne humeur exubérante si ce n'est exaspérante. Et pourtant d'un regard sans ciller, il voyait au fond du bleu glacial qu'il devinait enfin, après l'avoir imaginé, que son message ne passait toujours pas. Désespérant. Ce n'était pas demain qu'ils allaient faire affaire, s'il se devait avant d'apprendre la manière, aux collaborateurs.
Soupire tragique.


"Je traduis. Vous n'aurez pas passé les barrières sans être repéré. Encore inconnu ? Non, vous ne m'auriez pas pris. Recherché ? Pas plus, je ne vous connais pas. Je vous tue, ils vous trouvent, et l'on se retrouve pour parler de ... La suite. Et de la prime pour votre mort, j'allais oublier. Ah, d'ailleurs, en prime, il n'est de meilleure forteresse que la mort. Un avis ?"


Sur ces derniers mots, il lui rendait son arme par la crosse, main sur le canon, mais toutefois désarmée. Mais sans sourire.
Pour l'instant, c'était tout de même un bien piteux contrat qu'on lui proposait, c'était navrifiant de voir comme les talents d'un artiste souffraient de n'être point reconnus. A croire que les géants ne devaient rencontrer la si fameuse notoriété qu'après la fin du monde.
Où commençait-il déjà ?
Il lui semblait avoir eu la réponse sous la main.
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MessageSujet: Re: Exportation de savoir-faire. [PV Varig]   Exportation de savoir-faire. [PV Varig] Icon_minitime1Lun 17 Sep - 11:19

Au bout de quelques minutes passées avec Lock de Paros, une première conclusion s'imposa à Varig: soit il était totalement fou, soit il jouait un bien étrange jeu de rôle. Peut être même les deux options n'étaient elles pas contradictoires.
Pour l'heure il se grattait. Il se grattait furieusement même.
Puis sans aucune raison apparente, il se figea avant de se lever d'un bond... Et retomba tout aussi vite, manquant de peu de renverser la chaise qui se remit miraculeusement en position.
Varig haussa légèrement les sourcils. Même si l'anesthésiant faisait encore effet, il récupérait décidément très vite. La magie sans doute...

-Si c'est pour un service /
Il faut payer la dîme /
Quelques mots pour la rime /
Et j'entrerais en lice.


Les sourcils du tueur montèrent encore, comme sur le point de se décrocher de son visage. Service et dîme il comprenait. Mais la suite était aussi obscur qu'un cachot impérial... Lieu fort mal éclairé, croyez moi sur parole.

-Sachez avant l'allant /
Qu'il n'y a pas que le mètre /
Qui donnerait l'élan /
D'une prose à admettre.


Aucun doute; il était dingue. Toutefois c'était un dingue qui venait de lui "emprunter" un de ses pistolets et le pointait sur lui. Il le tenait bizarrement et le tueur aurait peut être pu le désarmer avant qu'il tire. De toute façon l'arme ne contenait que des balles de neutralisations. Toutefois le tour était efficace et... Menaçant.

-Souffrez que je vous illustre ; Avant de prendre au piège le pêcheur et sa masse, le poisson si petit soit-il doit toujours songer à sortir de la nasse. Un instant pour la mort, et nous pourrons nous voir, nous saurons palabrer et devinez l'accord ? L'argent du communal, et hourra pour l'effort !

Ça devenait un peu plus clair... Ou un peu plus obscur. En tout cas, le tueur n'aurait pas su dire ce que souhaitais (ou pas) lui expliquer son "hôte" masqué. Toutefois le personnage était des plus amusants... D'ailleurs il venait de ponctuer ses derniers mots d'un bond impressionnant salué par un éclair particulièrement puissant. L'arme cessa de se braquer sur Varig, convaincant le tueur qu'il n'avait aucune intention de s'en servir. Mais comment savoir avec un être aussi imprévisible?
Au pire les meubles ne manquaient pas pour se mettre à l’abri et riposter avec sa seconde arme.

-Je traduis. Vous n'aurez pas passé les barrières sans être repéré. Encore inconnu ? Non, vous ne m'auriez pas pris.

Bon raisonnement. Les gens capable de se battre au niveau de Varig étaient rarement des inconnus complet, ne serais ce que par l'entrainement que ça nécessitait et par l'équipement dont il disposait. Lui même aurait suivi le même raisonnement...

-Recherché ? Pas plus, je ne vous connais pas.

Intéressant de noter que Paros s'intéressait aux autres criminels et ait l'intelligence de ne pas le considérer comme un possible agent de Blitzness. Peut être les connaissait il eux aussi?

-Je vous tue, ils vous trouvent, et l'on se retrouve pour parler de ... La suite. Et de la prime pour votre mort, j'allais oublier. Ah, d'ailleurs, en prime, il n'est de meilleure forteresse que la mort. Un avis ?

Son pistolet tourna dans sa main, comme pour contredire la menace de sa phrase. Le tueur récupéra l'arme, se demandant ce qu'il avait bien pu faire dessus. Il faudrait la jeter au plus vite... Ses yeux bleus acier brillèrent à la faveur d'un nouvel éclair. L'intimidation ou le raisonnement n'étaient pas la bonne méthode avec Paros...

-La mort est un cadeau que je préfère donner que recevoir... En outre je doute fort de voir qui que ce soit vous verser de l'argent pour mon cadavre.

Ce n'étais pas tout à fait exact, même si la somme était faible le soleil noir verserait surement quelque chose pour sa tête. Toutefois la perspective de "faire le mort" et de confier sa peau à Paros ne l'enchantait pas vraiment.

-Si c'est de l'argent que vous voulez, il y en a à la clé... Et si c'est l'aventure que vous recherchez, je puis sans peine vous combler.

Le saltimbanque ne pouvait ignorer la rime. Restait à espérer pour le tueur que Lock ne fasse pas de caprice de diva!
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