« Coup de foudre à Ethera » [PV Raph ♥]

Ah le matin, le calme, le silence...

Moment merveilleux lorsque tout se passe comme on le souhaite. Le mince corps d'Asa chavirait de tout son poids sur cet épais matelas, au chaud sous la charge pressante de la couverture montée jusqu'aux épaules. La tête reposée sur l'oreiller, les yeux clos. Instant sacré dont toute homme ou autre être vivant a besoin; plongé dans le monde merveilleux des rêves où se mêlent réel et irréel, imaginaire et mensongère... Mais à chaque fois qu'elle se reposait ainsi, il y avait quelque chose qui clochait. La jeune femme ouvrit lentement un œil, puis le deuxième en les refermant aussitôt.

Après un long moment durant lequel la jeune femme réussit à ouvrir les yeux et à réalisé qu'elle devait tôt ou tard se lever, elle se rendit compte qu'une sonnerie résonnait dans l'appartement, brisant le lourd silence qui régnait jusqu'à présent. Asa passa sa main sous son oreiller, sortant un portable. Elle décrocha, répondant d'un air nonchalamment. D'un geste presque automatique, elle s'étira et poussa la couverture en quelques coups de pieds qui vint s'écraser sur le sol dans un bruit inaudible. Elle se glissa ensuite sur le sol, un léger frisson lui parcourant l'échine lors du contacte de sa peau brûlante avec le parquet glaciale. Enfin, elle sourit en reconnaissant la voix de son interlocuteur et bailla à s'en décrocher la mâchoire.

« Ta barman t'as encore lâchées ? Tu sais que je ne pourrais pas tout le temps assurer tes arrières... C'est d'accord, ce soir je viendrais prendre la relève. Un peu d'ambiance dans ton bar ne fera de mal à personne... Oui, mon boulot à la presse se déroule à merveille. Il m'ont classés dans la section anti B-Corp, c'est cool non ? Oui, à plus.  »

Asa s'arrêta, fixant le vide. Devant elle s'étendait une grande baie vitrée d'où, en se positionnant face à cette dernière, on pouvait voir la totalité de la vile. Une magnifique vue sur des building, des routes et des usines. Un tableau pâle et grisâtre s'offrait à elle. En repensant à son précédant appel, La jeune femme soupira. Décidément, elle n'était pas prête de finir son week-end en paix. Surtout s'il fallait passer la nuit à servir des ivrognes ! Elle raccrocha son portable et le balança sur son lit. Pas question de se laisser avoir par son ancien patron et de finir à nouveau dans son lit. Cependant, elle avait besoin d'argent. Elle allait donc travaillé à nouveau ce soir, en plus de sa journée.

Elle ouvrit son armoire et choisit une tenue pour la journée. Elle enfila donc une robe, prit des chaussures et passa quelques minutes dans la salle de bain histoire de conserver son image de pure féministe. Enfin, elle enfila un manteau et une écharpe pour ne pas se faire saisir par le froid. Mieux valait être prévoyante. C'est donc d'une humeur joyeuse qu'Asa quitta son appartement, emportant son appareil photo et son sac à main...

La journée se déroula à merveille. Asa passa la matinée à la presse, pris une pose de deux heure le midi qui lui attira les foudres de son patron et finit par rentrée chez elle après avoir interroger quelques passants qui passaient leur chemin devant l'entreprise.

« Avez-vous déjà aperçu, recouru à l'aide ou eu affaire à la B-Corp ? »

Tous affirmaientt les « miracles » de l'entreprise. Bien qu'entendre toutes sortes d'histoires était particulièrement le péché mignon et le passe temps favoris de la journaliste, elle n'avait qu'une envie : quitter les lieux. Elle haïssait la B-Corp. Les gens avaient beau dire, leurs actions n'était pas gratuite. Mieux valait ne jamais avoir affaire à eu.

Malheureusement pour elle, Asa ne put rentrée chez elle. Premièrement, pour le boulot qu'elle allait effectuer le soir même. Secondement, parce qu'elle venait de remarqué qu'une personne la suivait depuis son départ. Tout se déroula rapidement. Elle accéléra le pas, pris n'importe quelle rue afin de semer l'inconnu. Impossible de s'en débarrasser, il n'était pas prêt de la lâcher. Elle s'arrêta dans un quartier, se retournant et remarquant la soudaine disparition de son traqueur. Soit elle avait affaire à un champion d'athlétisme, soit la personne avait décider d'abandonner toute tentative sur Asa... Lorsqu'elle sentit une main agripper son poignet et la tirer en arrière, elle hurla de toutes ses forces et donna un violent coup de poing au visage de son agresseur. Apeurée, elle se mit à courir...

De sa vie, jamais elle n'avait eu de telle frayeur. Pourtant, avec son boulot, elle en avait vu des vertes et des pas mûres. Notamment en ce qui concerne le genre « terroriste ». Sans qu'elle eut le temps de comprendre, la jeune femme se retrouva nez à nez avec un homme. L'angoisse l'envahit à nouveau, était-ce lui aussi un kidnappeur ? La réponse fut très claire lorsque ce dernier prit la parole.

« Restez derrière moi, vous n'avez plus rien à craindre. »

L'avantage était qu'il n'avait rien de malhonnête en tête. Constatent que la situation actuelle n'était pas adaptée à une quelconque désobéissance de sa part, elle se contenta d'écouter le garçon et de se glisser derrière ce dernier. Asa pu apercevoir son visage, un garçon d'un vingtaine d'année, bruns aux yeux noisettes. Elle ferma les yeux en se répétant intérieurement de tout faire pour le remercier convenablement. Vu le gabarit de l'agresseur, n'importe qui aurait pris peur... Ce qui étonna la journaliste. Entre l'instant d'affolement et l'instant durant lequel l'homme se fit défigurer, Asa ne put s'empêcher de crier. Son agresseur ne se fit pas prier et se jeta sur le brun, couteau en main. Pour la jeune fille, la situation était très nette : deux hommes se battant, un ayant pris l'avantage grâce à un couteau, l'autre semblant pouvoir le battre à mains nues. Un vrai dilemme entre un prince charmant contemporain et un violeur des cavernes. Seulement, en général, le prince charmant avait toujours une arme sur lui. Et ce qu'elle ne savait pas, c'est que le soit disant « prince charmant » était en vérité une des ces bestioles dont on lui avait parlé sur son lieu de travail. Dans l'insouciance la plus totale, elle admirait le garçon. Lorsque son miraculeux sauveur se fit entaillé le bras, elle culpabilisa. Oui, si elle avait été plus prudente, rien de tout ça ne serait arrivé. Impuissante, elle s'exclama lorsque le garçon se rua sur l'homme pour lui saisir violemment la main, le couteau tombant au sol. L'agresseur finit quelques mètres plus loin...

« Est-ce que ça va? Vous vous appelez comment? Moi, c'est Raph, Raph Hadeus! J'espère que cet énergumène ne vous a pas touché... Ça vous dirait d'aller boire un verre, ou même une petite promenade?... Vous devez être bouleversée après ce qu'il vient de se produire, et je vous comprend. »

Asa resta bouche bée, tenant fermement son sac. Oui, la journaliste était tétanisée. Ses membres refusaient de bouger. Elle planta son regard dans celui du garçon, ce qui la rassura immédiatement. « Raph, Raph Hadeus ». La voix du jeune homme résonnait dans la cervelle d'Asa. Elle surpris alors à le dévisager à nouveau. Une fois que le message eut atteint la cervelle de notre blonde, elle ferma la bouche et hocha machinalement la tête.

« Oui je vais bien. Enfin je crois. J'ai l'air d'aller mal ? Peut-être … Moi c'est Asa, euh, Hayashi Asa. Non, il n'a pas eu le temps. Boire ? C'est-à-dire que, j'avais du travail mais … Euh, oui je veux bien. J'ai pas la tête à travaillé actuellement. Bouleversée, non ! Simplement affolé, rien de grave. Ah et merci, merci d'avoir pris ma défense. Enfin, vous avez l'air d'être habitué à ce genre de situation. »

Sur le coup, elle se pencha en avant et se releva rapidement, comme gênée. Asa ravala sa salive, sentant la chaleur lui monter au visage. Elle posa une main sur sa joue et pria intérieurement pour qu'il ne voit pas qu'elle rougissait à vue d'œil. Pour rattraper la situation qui lui parut durée une éternité, la journaliste déclara après s'être raclé la gorge :

« Je connais un bar, pas terrible mais j'y travaillé avant et le patron peu nous faire un prix sur les boissons et... ou alors, il doit y avoir un café dans le coin. Je vous invite, je vous dois bien ça ! »

Elle recula d'un pas et afficha un sourire sincère pour montrer qu'elle insistait.