Non mais allô quoi ! Ça fait peur et t'es ici ? [Pv Naïd]

Hm ... La consistance de l'air était vraiment bizarre. Je sentais quelque chose d'étrange et de familier à la fois. Ici ... C'est comme si que ... Ça sentait le Teremundo ? Oui, c'est exactement ça. Une odeur monstrueuse planait ici, voilà pourquoi je m'en approchais peu à peu. En gros, je me retrouvais dans un endroit aussi lugubre par la pure volonté de mon instinct capricieux. Et pourtant, cet endroit faisait réellement peur ! Pourtant, cette sensation familière m'attirait, comme du nutella sur une tartine de pain grillée. Oui, cette comparaison aussi stupide soit-elle n'est là que parce que j'avais pas réfléchis à autre chose sur le coup, et surtout pour vous exprimer la gravité de la situation. Bah quoi, un problème avec ma comparaison ? Non mais allez vous faire ... Raser par un mauvais coiffeur !

Bref. En gros, l'endroit était lugubre. Je n'osais même pas rentrer. Oui, je restais simplement cloîtrée à l'entrée dans cette ville sombre. Je n'y entrerai pas maintenant, nananèreuh ! Et puis de toute façon, même s'il y avait quelque chose de super bon comme des boulettes d'humains au chocolat là-dedans, j'y rentrerai même pas ! Pourquoi ? Simplement parce que les claquements de portes et de fenêtres délabrées ainsi que le vent qui résidait dans cette partie des lieux étaient vraiment ... Effrayants ! En gros, j'étais bloquée à l'extérieur, comme la fille stupide que j'étais.

Je regardais alors partout autour de moi, et ne voyais aucune alternative. Il fallait que je me résigne à quitter les lieux ... Je ne pourrai jamais aller dormir dans un endroit si flippant ! Eh oh, personne n'a dit que j'étais super courageuse, d'abord. Et même si mon instinct me disait d'aller par ici, je n'y irai pas, nah ! Vous voyez pas que ça me dérange ? C'est comme si que vous demandiez à une plante de se priver de la photosynthèse ! Oui, la situation est aussi grave que ça. Mes jambes tremblaient. En fait non ... Tout mon corps tremblait. J'étais comme paralysée, jusqu'à ce que j'aperçoive quelqu'un en train de s'approcher de la fameuse ville qui faisait peur.

Immédiatement, je pris mon courage à deux mains, et fis un pas, puis deux, puis trois. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point c'était un véritable exploit pour moi de réussir à bouger dans un lieu aussi flippant que celui-ci. Peut-être que je commençais à m'y faire, qui sait ? En tout cas, si c'était ça, je n'y étais pas encore totalement habituée. Là, j'étais encore dans la situation semblable à : "Gosse de six ans allant dans un train fantôme". En gros, un suicide mental. Et finalement, j'arrivais devant le monsieur qui était ... Géannnnnt ! Il faisait plus de deux mètres, et ça faisait peur, très peu ! Mais pourtant, j'avais mon courage entre les mains ! Je dirai plutôt entre les jambes, puisque j'avais envie de m'enfuir. Mais pourtant, j'osais lui barrer la route.

« Monsieur, faut pas aller ici ! Je suis sûre que c'est rempli de terribles méchants pas beau de la vie, et qui sentent fort ! Et puis aussi, bah on dirait une ville hantée ambulante ! Moi j'y irai pas si j'étais vous ! »

Naïd marchait tout droit avec une certaine confiance en lui. Ses pas le portaient tout droit vers Nabrest. Il faut dire qu’il avait vécu pendant six ans ici, il connaissait donc les lieux. Il se demandait d’ailleurs comment il avait réussi à supporter cet endroit infect. Surement la nécessité de survivre et le fait que ce soit la seule métropole à peu près libre du continent. Ça avait été le lieu parfait pour sa descente personnelle dans les abimes de l’égarement. Tout ce dont il se remémorait le révulsait. Les gens crasseux, les immeubles délabrés, la corruption à tous les étages, la prostitution, le crime, l’alcool et les drogues… Nabrest était l’enfer des gens corrects et le paradis du truand.

Et ce n’était que par obligation qu’il y retournait. Après son étape de purification, il avait fait son retour à la société. Le premier lieu dans lequel il s’était rendu était LéaFirma. S’il y avait bien un endroit où il pouvait récolter des informations c’était là. Il s’était rendu dans un cybercafé et avait accédé au nexusnet avant de se connecter au site de Firma Maniacs pour avoir accès aux articles en ligne. Cela ne s’était d’ailleurs pas fait sans mal, vu son rejet de ce genre de technologie, et après qu’il ait failli pulvériser par deux fois l’engin, un des employés c’était proposé de l’aider plus par soucis de ne pas devoir repayer un nouvel appareil que par satisfaction du client. L’elfe noir savait pertinemment ce qu’il cherchait. Il demanda à ce qu’on regroupe les plus gros incidents criminels de sept dernières années. Il demanda ensuite à ce qu’on élimine tout ce qui touchait aux Teremundos et demanda de regrouper les fois où un homme enflammé avait été aperçut. Cela réduisait le champ de recherche. En ressassant ses infos pendant plus d’une heure il avait remarqué que des clubs de prostitutions avaient été touchés à plusieurs reprises. Et en creusant un peu plus, il avait trouvé qu’un des clubs de Nabrest avait été mystérieusement épargné à chaque fois.

Une piste, enfin. Le Phénix protégeait-il une source de revenus ? Quelle était le deal entre lui et ce réseau de prostitution ? Il allait le voir par lui-même… Il avait immédiatement prit un bateau au départ de LéaFirma pour rejoindre Nabrest et voilà qu’il était arrivé il y avait à peine quelques minutes après une semaine de voyage. Il était descendu du bateau qui avait accosté sur la plage –le port avait apparemment explosé suite à un accrochage lors d’un trafic précédemment où les trafiquants s’étaient entre-tués à grand coups d’arts occultes- et il avait commencé à marcher vers la ville. Il avait à peine fais quelques pas vers l’intérieur de la ville qu’une jeune fille lui barrait la route.

« Monsieur, faut pas aller ici ! Je suis sûre que c'est rempli de terribles méchants pas beau de la vie, et qui sentent fort ! Et puis aussi, bah on dirait une ville hantée ambulante ! Moi j'y irai pas si j'étais vous ! »

Il la regarda de haut en bas. Elle était humaine mais avait quelque chose de dérangeait. De sauvage en quelque sorte, d’animal, sans pour autant paraitre agressive. A vrai dire on pouvait même de la peur dans ses grands yeux jaunes. Elle était totalement effrayée d’être ici et ça se sentait. Son intention de prévenir ceux qui arrivaient que ce n’était pas un endroit fréquentable était louable mais il savait pertinemment bien où il mettait les pieds. Il soupira, mit la main sur l’épaule de la jeune femme et l’écarta de sa route sans grand ménagement.

-Ça tombe bien, tu n’es pas moi et j’ai des choses à faire alors je vais y aller quand même. Quant à toi, tu vas rentrer chez toi avant de te faire agresser par des gars moins sympas que moi.

Il se mit alors à continuer sa route sans dire un seul mot de plus. Il marcha le long des rues désertes et oppressantes avant de trouver ce qu’il était venu chercher. Il se retrouva en face d’une façade où des femmes s’exhibaient derrières une large vitrine avec un homme armé qui gardait la porte. Naïd sortit une feuille de sa poche et regarda si le nom sur la façade correspondait. Il était au bon endroit. « A la chatte en feu ». Amis poètes, bonsoir.

Il remit sa feuille dans sa poche et s’approcha à grands pas du garde qui tenait son fusil d’assaut automatique. Ce dernier se leva au dernier moment et mit sa main contre le ventre du géant pour lui faire signe de s’arrêter avant d’entrer. Il le regarda ensuite de haut en bas avec un sourire qui reflétait le vice.

-Oh mon grand, va falloir t’en trouver une sacrément souple de fille à t’enfiler vu ta taille ! A moins que tu amènes la garce derrière toi pour qu’elle serve dans le club contre un peu d’argent ? Dans tous les cas, il faut payer pour rentrer…

Sans un mot Naïd attrapa avec précision l’arme de l’humain avec sa main gauche alors que son poing droit allait frapper la tempe de l’homme et le projeter contre la façade d’un immeuble à droit où il cogna le crâne brutalement avant de s’écrouler. L’elfe noir démonta ensuite l’arme en quelques mouvements et balança les morceaux par terre. Il se retourna ensuite vers la jeune femme qui l’avait apparemment discrètement suivi pour une raison qu’il ignorait. Il lui dit d’un ton neutre :

-Je t’avais dit de rentrer chez toi. Ça risque de devenir très chaud par ici dans quelques instants…

De l’autre côté de la vitrine, deux des filles qui s’exhibaient venaient de percuter ce qui s’était passé dehors et elles criaient comme des cinglés alors que leur copines étaient apparemment trop sous l’emprise des drogues pour réagir à quoique ce soit. L’elfe noir voyait déjà des hommes armés à l’intérieur qui venaient, alertés par la panique. Il se retourna vers la jeune femme en espérant qu’elle allait l’écouter et partir, il ne voulait pas avoir sur la conscience de l’avoir attirée ici pour qu’elle meure.

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