Légende de Rayne Whitefeather

Avec tout cela, Rayne Whitefeather commençait à avoir faim! Elle n’avait pas mangé depuis… depuis le soldat B-Corp, deux étages plus bas. Bon, ce n’était pas la mort, mais son casse-croûte avait été loin d’être satisfaisant, mais à quoi d’autre s’attendre de la part d’un humain travaillant pour cette organisation? Écartant la moue dédaigneuse de son visage, la jeune femme reprit son ascension de la Tour et entra dans la prochaine salle. 13. Chiffre malchanceux selon certains, mais elle n’était pas superstitieuse et ne laissait pas de telles idioties lui faire peur. Même les auras sombres et inquiétantes comme celle qui planait en ce moment n’allaient pas la faire reculer. Le silence avait beau ne pas sembler naturel, elle continuait de s’approcher avec entrain.

Par prudence, tout de même, elle dégaina Calarenne et poussa les portes de la salle. Vide, comme toujours. Au centre, un fureuil, mais pas un fureuil ordinaire comme elle put le constater dès qu’elle le vit. Elle se doutait qu’il ne serait pas facile de le tuer comme elle l’avait fait de ses prédécesseurs quelques étages plus bas. Il était bien immobile pour le moment, mais il ne le resterait pas longtemps. Intuition. D’ailleurs, quelques instants plus tard, il se mit à courir dans tous les sens comme un fureuil digne de ce nom, laissant une trainée noire qui ne semblait pas du tout naturelle. Elle avait également remarqué de l’or sur sa queue. Voleur?

Elle le laissa donc s’agiter pendant quelques temps, tentant de s’ajuster à sa vitesse. Il n’était réellement pas normal, simplement en le regardant se déplacer c’était évident. Une soudaine envie de le faire griller la prit. Avec un peu de sauce BBQ, elle se dit que ce serait délicieux. Essuyant le coin de sa bouche d’un geste rapide, elle tapa sur le sol de son pied droit et pointa Calarenne vers sa cible. Le tout était davantage pour un effet dramatique puisque c’était entièrement inutile pour ce qu’elle essayait de faire. Elle commença par créer une couche de glace sur le sol. Ce fut d’abord un petit cercle où le fureuil s’était tenu, puis ce cercle prit de l’expansion rapidement, couvrant bientôt la pièce entière.

- Sables de Glace, murmura la jolie Teremundo.

Le sol se transforma en sables mouvants de glace. Le fureuil ne s’était pas arrêté et commençait à s’embourber. Elle le laissa s’enliser encore un peu plus dans la glace avant de jouer un peu avec lui. Enfin, jouer, façon de parler. Toujours immobile à l’entrée de la salle, elle fit un geste rapide de sa main libre et quatre lances de glace jaillirent en s’entrecroisant, emprisonnant l’animal comme dans une cage. Cependant, celui-ci n’allait pas se laisser faire, c’était à prévoir. Il se transforma soudainement en edo-tigre, créature bien plus large qui fit éclater la glace qui l’emprisonnait. Usant toujours de sa vitesse, il bondit vers elle malgré les Sables qui le ralentissaient. Elle l’esquiva, car il avait les griffes sorties et voulait faire d’elle un repas assuré. Elle n’allait certainement pas finir dans l’estomac d’un fureuil, non mais!!

Tout en s’écartant de l’edo-tigre, elle le piqua avec Calarenne, sans pourtant lui faire très mal. Pour une raison quelconque, elle n’avait pas envie de le blesser, seulement de l’agacer et s’amuser un peu avant de lui donner une mort rapide. Enfin, c’était s’il voulait bien laisser faire, ce qui n’était visiblement pas le cas! Calarenne trouva une résistance inattendue : une épée d’or avait paré son coup. Agacée, mais intriguée, Rayne continua à donner quelques coups au hasard, toujours parés par cette épée. Qui se transforma en pique soudainement, s’allongeant assez pour entailler assez profondément le bras de la jeune Teremundo. Elle recula d’un bond en grognant, prise au dépourvu. L’edo-tigre retrouva ensuite sa forme de fureuil et elle s’envola dans les airs. Fini de jouer. Il était temps d’en finir avec ce petit monstre. Liquéfiant donc les particules dans l’air autour d’elle, elle fit tomber une fine pluie qu’elle chargea de Quasar, créant ainsi sa Pluie de la Mort. Le pauvre animal ne pouvait esquiver toutes les gouttes noires, malgré sa vitesse. Il modela un bouclier d’or avec sa ceinture, question de se protéger, mais éventuellement, les minuscules Quasars en vinrent à bout. Du haut, on aurait dit qu’il se protégeait la tête avec un gruyère! Entre ses déplacements éclairs, il lui lança des boules ténébreuses qu’elle esquiva, faisant exploser le plafond au-dessus d’elle. Des blocs de pierre en tombaient, mais la tour ne semblait pas moins solide. D’ailleurs, elle faillit être assommée par un d’entre eux! Heureusement qu’elle avait de bons réflexes, elle s’en sortit qu’avec des égratignures. Il faudrait désinfecter plus tard…

La Pluie de la Mort continuait de tomber tant et aussi longtemps qu’elle créerait de l’eau et qu’elle investirait de l’énergie pour en faire des Quasars. Elle fut prise par surprise, cependant, lorsqu’une bande d’or vint l’enserrer, interrompant sa techniques quelques instants. Cependant, bien qu’elle fut hautement inconfortable dans cette position, il semblait qu’elle gardait contrôle de ses arts occultes. Ainsi, la Pluie se remit à tomber et son adversaire finit par périr. Cependant, son cadavre était inutilisable. Le barbecue serait pour une autre fois…

Une fois le fureuil mort, la ceinture autour d’elle se desserra et tomba. Elle devait avouer que c’était un très joli accessoire qui irait bien avec ses robes, mais elle se garda de la prendre. Elle n’était pas une voleuse, et elle pourrait s’en acheter une plus tard. Pour le moment, elle avait envie de gravir les 100 étages de cette Tour. Une fois que ce serait fini, alors elle verrait!